Ce court roman est une réécriture du Carmilla de Sheridan Le Fanu mais raconté du point de vue de la vampire, Carmilla, qui tient à donner sa version des faits et surtout rétablir la vérité concernant son idylle avec Laura, l'héroïne ingénue de Le Fanu qui, on le verra, ne l'était pas tant. Devoir de mémoire, besoin de se confier, volonté de balayer les stéréotypes qui lui collent à la peau, Carmilla va se livrer pendant une nuit à une jeune éditrice pour raconter son histoire. Ce court roman est une ode à l'amour. Un amour pur entre deux femmes qui va bien au-delà des mœurs du 19ᵉ siècle.
Entretien avec un vampire, pour les lesbiennes mais avec beaucoup trop d'inceste.
Je mets quatre étoiles pour soutenir un livre lesbien peu connu ; mais sincèrement ma note réelle est trois étoiles.
Pendant la majeure partie de ma lecture, j'ai été décontenancée par le traitement d'un sujet lourd que les autres reviewers n'ont pas voulu spoilé (mais perso j'en ai rien à faire) : l'inceste. Ce livre parle beaucoup d'inceste, mais de la manière dont le genre horrifique peut le faire. À savoir comme quelque chose de déviant, malsain et responsable de malédiction. Je trouve que c'est là uniquement pour l'effet choc, et ça m'a mise très mal à l'aise et manque d'un réel propos sur le sujet.
Aussi ; j'ai été déçue par le côté "réécriture de Carmilla". Le récit est très différent et n'a que très peu de choses à voir avec le récit original, ce que je trouve dommage pour un tel projet.
Du côté positif ; bon, je suis faible des lesbiennes vampires je suis facilement convaincue et j'ai trouvé la fin très touchante, ce qui a beaucoup relevé mon appréciation de ce récit. (ma note a failli être 2 étoiles pendant un long moment).
Dans cette réécriture moderne du Carmilla de Sheridan le Fanu, nous rencontrons Millarca qui confie son histoire à Mona, une jeune éditrice. L’objectif : donner sa version des faits. Et si la vampire n’était pas le monstre qu’on pense ? Et si Laura était moins ingénue que le prétend le roman d’origine ? Et si le Capitaine n’était pas le vaillant sauveur de sa fille ? ⠀ Avant toute chose, il faut savoir que je n’avais jamais lu Carmilla. Il a donc fallu que je commence par rattraper ce retard avant de me lancer dans cette réécriture. J’imagine qu’on peut la lire sans connaître l’histoire d’origine mais je pense que je serais passé à côté de beaucoup de choses si je ne l’avais pas fait. Et puis le roman d’origine est vraiment court (et une lecture vraiment sympa, moins datée qu’on pourrait le craindre) donc autant y aller. Tout ça pour dire que j’ai enchaîné les deux livres et que l’histoire originale était donc bien fraîche dans mon esprit ! ⠀ Le roman restant assez court, je ne veux pas trop en dire non plus mais j’ai vraiment passé un très bon moment. Comme le suggère la quatrième de couverture, le roman n’est pas aussi horrifique qu’on pourrait se l’imaginer. Et comme très souvent dans les réécritures autour de créatures réputées terribles, lorsqu’horreur il y a, elle a tendance à être humaine (et masculine). ⠀ En effet, je ne pense spoiler personne en vous disant que ce roman est très engagé, résolument féministe et queer. Encore une fois, je ne veux pas trop en dire pour ne rien gâcher mais qui dit roman engagé dit souvent trigger warning, majoritairement un en l’occurrence. Je ne vous le dis pas de but en blanc parce que c’est un élément assez important de l’histoire mais vous pouvez me contacter en message privé si vous préférez avoir l’info avant de vous lancer. ⠀ En tout cas, c’est autour de cette thématique difficile que l’autrice nous propose une origin story originale du vampire (bon je ne sais pas si c’est elle qui l’a inventée mais en tout cas je ne l’avais jamais entendue avant moi). J’ai trouvé que ça fonctionnait bien et que ça renforçait vraiment ce côté être maudit qu’on a tendance à associer au vampire. ⠀ En termes de thématiques, l’autrice va nous parler d’amour saphique, de famille dysfonctionnelle et bien sûr d’empouvoirement féminin. Le tout servi par une très belle plume, efficace et juste. Un roman à découvrir absolument !
franchement oui oui c'est une superbe réécriture! c'est même pas une réécriture car rien n'est réécrit. elle a simplement comblé les trous de l'histoire et a donné du contexte au personnage de Camilla. c'est intelligemment bien fait, tout s'ancre parfaitement dans l'oeuvre de base.
pour le texte en lui-même il est super à lire! c'est bien écrit, le personnage de Camilla est franchement intéressant et ça offre une autre perspective au texte originel
La première version de Le Fanu était courte, peu développé et écrite du point de vue d'un homme. Celle-ci est davantage développée dans une version contemporaine. Néanmoins j'ai trouvé l'intrigue compliquée avec des passages que je n'ai pas trouvé nécessaires. Bravo pour cette réécriture qui féminise la figure du vampire dont Dracula a le monopole.
Totale découverte ! L'auteure laisse s'exprimer une Carmilla de Le Fanu afin que la vérité soit rétablie. Non seulement, Carmilla n'a pas tué Laura mais elle l'a aimé de toutes ses forces jusqu'au bout! On garde le côté fantastique, on garde l’atmosphère de château perdu en pleine Styrie et on se rapproche de notre époque par des thématiques (LGBT+, inceste,...) sans tabous mais sans approche morbide non plus. Un très bon style qui, sans être du tout simpliste, nous permet de dévorer ce titre d'une traite. Petit conseil, veillez à avoir le "Carmilla" original à vos côtés, vous aurez envie de le (re)lire.
Une réécriture de Carmilla, j’avoue n’avoir jamais lu l’œuvre originale mais en me renseignant je comprend le potentiel de cette réécriture qui ose dire les termes quand il le faut et aussi nuancer quand il le faut. Millarca destinée à devenir vampire, née d’un contexte particulier et morte dans une autre particularité. Froide, assoiffée de sang, mais c’est pas le monstre tel que l’on peut l’imaginer….. Une histoire où tout semble déjà écrit à l’avance.
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