Quinze ans après l'effondrement, le jeune Burl vit isolé avec ses deux mères, Eva et Nell. Pour éviter d'attirer l'attention, elles ont brûlé leur maison et se sont installées au coeur de la forêt. Non loin d'une grande souche, elles se sont construite une vie bien réglée. Pour se nourrir, Burl et ses mères chassent et cueillent. La danse, la musique et les récits qu'ils inventent au coin du feu rythment leurs journées. Protégées par leur chère forêt, Eva et Nell refusent tout contact avec le monde d'Avant. Mais Burl, lui, brûle de curiosité pour ces humains qu'il ne connaît que par leurs histoires. Une nuit de solstice, depuis le haut d'une montagne, il aperçoit une lumière qui pourrait être un feu d'origine humaine. En dépit du danger, il se met en tête d'aller à leur rencontre. La suite du chef-d'oeuvre absolu de Jean Hegland, d'une maîtrise et d'une profondeur plus impressionnante encore. Si Nell et Eva ont marqué toute une génération, Burl sera le héros inoubliable de celle qui vient.
Jean Hegland's first novel, INTO THE FOREST, has been translated into eleven languages and is a frequent choice for campus- and community-wide reading programs. A film version starring Ellen Page and Evan Rachel Wood is scheduled for release in spring 2015. PUBLISHERS WEEKLY promises her second novel, WINDFALLS, is “a good prospect for reading groups.” Excerpts from her non-fiction work, THE LIFE WITHIN: CELEBRATION OF A PREGNANCY, have appeared in a junior high school science textbook, a college English textbook, and a guided journal for pregnant women. STILL TIME, her most recent novel, celebrates the work of William Shakespeare while taking a hopeful look at the harrowing challenges of dementia. Jean is a frequent presenter at writers' conferences and has taught creative writing for many years, both in California and abroad. She lives in the Northern Californian woods where she is always at work on another book.
Quand j'ai su que Jean Hegland écrivait une suite à Dans la forêt, je n'ai pensé qu'au projet d'écriture et pas à l'histoire. Comment on se replonge dans ses personnages des années après ? Qu'est-ce qu'on y rajoute de soi et du monde ? Et d'ailleurs : pourquoi on écrit une suite ? Je ne suis pas vraiment une lectrice qui attend la suite des romans qu'elle a aimés, sauf s'ils sont annoncés d'emblée en série. Pourtant quand j'ai vu la couverture je me suis rendue compte que j'avais purement hâte de me plonger dedans. En laissant le récit se dérouler, tout m'a paru logique et évident. Je n'avais pas eu besoin de cette suite et pourtant elle était là, et elle s'est imposée immédiatement. Il est moins question de survie dans ce texte, telle qu'on l'entendait dans le premier, parce que pour Nell et Eva, aguerries à la vie dans la forêt, survivre est devenu vivre, jour après jour, mais surtout parce que Burl, comme tout enfant, identifie ses mères comme les expertes de la vie d'adulte. Vivre dans la forêt n'est pas une prouesse, c'est son quotidien, lui qui n'a jamais connu personne d'autre que Nell et Eva. C'est cet aspect que va traiter le roman, toujours sur le fil entre désespoir et lumière. Qu'est-ce qui fait qu'on est humain ? De quelles peurs est-il raisonnable de se défaire ? Lesquelles faut-il au contraire garder ? Le déroulé du récit est souvent surprenant car les directions prises ne sont jamais exactement celles qu'on attendait, on avance dans l'histoire comme on marche dans une forêt, opérant des détours mais gardant toujours le cap : aller ou ne pas aller vers les humains ? Une décision nette, obsessionnelle, organique, pour Burl... mais un dilemme existentiel, qu'on comprend, pour ses mères. J'ai personnellement beaucoup aimé le language de Burl (qui m'a fait penser à la langue de certains personnages de Cloud Atlas). La traductrice Josette Chicheportiche a fait un travail remarquable, et ludique, qui donne beaucoup d'énergie à ce français de la forêt, cette langue spontanée captée par l'enfant. En sous-texte, Jean Hegland pose la quesion de ce qu'est une fin heureuse, pour qui, et sous qu'elles conditions. Est-ce retrouver les humains... ou garder son humanité ?
3.75✨ La suite est moins poignante que ce que j’avais ressenti en lisant dans la forêt et l’épilogue est un peu expéditif mais c’est incroyable comme on se plonge facilement dans cette nature si bien écrite par Jean Hegland
« Le temps d’après » est une exclusivité française écrite par Jean Hegland, qui fait suite au roman « Dans la forêt » paru aux éditions Gallmeister en 2017. On y suit les mêmes personnages, Eva et Nell, désormais, mères d’un garçon de 16 ans, prénommé Burl. Quinze ans après l’effondrement du monde, et l’abandon de leur maison située dans un endroit isolé, ils vivent tous les trois au cœur de la forêt. Chasse et cueillette sont leurs principaux moyens de subsistance. Leur vie est rythmée par les saisons, les tâches à accomplir, et les histoires racontées pour s’inventer joie et espérance.
Le trio n’a aucun contact avec le monde, et n’en cherche pas. Il ne sait pas à quoi ressemble le « dehors », s’il reste une quelconque forme d’humanité ou d’autres survivants. Jusqu’à ce jour où, Burl, décèle une lueur sur la montagne d’en face. Cette source de lumière pourrait être humaine. À partir de cet instant précis, il est incapable de penser à autre chose, et l’idée qu’il pourrait rencontrer d’autres femmes et hommes lui taraude l’esprit, sans jamais lui laisser aucun répit. Lui qui n’a jamais connu que ses deux mères, brûle de découvrir une nouvelle forme de civilisation.
« Dans la forêt » m’avait subjuguée par la beauté de l’écriture, une expérience sensorielle hors du commun. Dans « Le temps d’après », un vrai travail a été fait autour de la langue et je salue la traduction de Josette Chicheportiche qui a dû demander énormément d’efforts pour retranscrire au plus juste des mots qui n’existent pas. En effet, Jean Hegland a décidé d’attribuer une langue spécifique au personnage de Burl qui a « été élevé dans une Forêt vivante avec des arbres et des étoiles et des histoires. » Ainsi, il possède une manière unique de s’exprimer. À titre d’exemple, pour désigner ses mères et lui, il dit « noustrois », pour parler de lui bébé « l’enfantelait », il évoque des « inhalants » et des « exhalants » qui vivent dans la maison-Forêt, il vit dans une « capane », il « chutchute », « plancheflotte », « désubit », « valsille », « succule », etc.
Les descriptions de la forêt sont toujours empreintes de poésie, mélangées à des contes, légendes et autres récits qui lui sont constamment racontés. Il possède un profond respect pour ce lieu où il a grandi, où il a été protégé, choyé, nourri. Du portrait de cette maison-Forêt émerge la sensation d’une humanité bien supérieure à celle de la race humaine.
Mais, après avoir vécu en vase clos à ciel ouvert, Burl a des envies d’ailleurs et des rêves, « … j’étais tiraillé par ce même désir que je ressentais de plus en plus souvent ces derniers temps, l’envie de quelque chose de plus profond, de quelque chose de plus plein, l’envie de plus. » Qui n’a pas envie de découvrir le monde à cet âge-là ? D’en savoir plus sur son passé ? De comprendre ce que le monde a vécu, de se rendre compte de ce qu’il en reste ? « Le temps d’après » relate tout cela, en proposant des réflexions sur notre monde actuel sans jamais le citer, et en s’attardant sur les notions de solidarité, de résilience, et de gratitude.
Pourtant, malgré les nombreuses qualités que je viens d’énoncer, « Le temps d’après » n’a pas su me transporter, m’émouvoir, ou encore me faire éprouver une quelconque forme d’attachement pour les personnages. Contrairement à « Dans la forêt » où j’ai été en totale osmose avec Eva et Nell, où j’ai été séduite par le choix de l’autrice de ne pas développer la façon dont le monde a cessé d’exister, émerveillée par cette ode à la nature et les descriptions qui en étaient faites, je suis restée ici totalement hors du récit, sans jamais réussir à y entrer pleinement. En toute objectivité, je ne sais pas très bien pourquoi. Burl avait tout pour être attachant, ses mères que j’avais déjà rencontrées auraient dû me donner la sensation de retrouver des êtres chers. Mais, cette magie ne s’est pas produite. Le désir de cet adolescent d’aller au-delà de la maison-Forêt m’a laissée de marbre.
Certes, « Le temps d’après » est très contemplatif, mais le précédent l’était aussi. L’intrigue manque peut-être de surprises, mais je n’en ai pas forcément besoin pour apprécier un texte. L’univers développé par Jean Hegland est assez restreint dans la mesure où il se cantonne à la forêt, ce qui provoque une sensation de huis clos, choix narratif, qui me sied bien d’ordinaire. Comme je l’ai dit, l’écriture relève d’une certaine prouesse littéraire, et j’admire énormément celles et ceux capables d’inventer une langue pour exprimer au plus près les émotions des protagonistes.
Comme pour chaque roman post-apocalyptique, la tentation du lecteur est de vouloir savoir absolument ce qu’il s’est passé avant l’effondrement. J’y ai pensé, je dois le reconnaître. Est-ce que j’aurais aimé avoir des réponses ? Peut-être. Est-ce que j’avais besoin d’avoir des réponses pour apprécier « Le temps d’après » ? Absolument pas ? Je ne peux m’expliquer cet échec qu’à cause, peut-être, d’un mauvais timing de lecture. Mon esprit était sans doute focalisé sur une actualité très anxiogène, et sur des images d’une investiture présidentielle que je ne croyais pas revoir un jour… (roman terminé le 21 janvier)
Je vous conseille vraiment de le tenter à un moment que vous aurez soigneusement choisi. Ne faites pas comme moi. Lorsque je compulse toutes les notes prises, les passages soulignés, notamment ceux qui parlent du pouvoir des histoires et de la littérature, je continue de m’interroger. L’amas de notes est souvent synonyme de belles lectures…. Mais à ce jour, et par honnêteté, je me dois de faire part d’une absence totale d’émotions. Peut-être le relirai-je un jour, en modifiant alors cette chronique. Je vous en souhaite une très belle lecture.
Meilleure suite littéraire, et je ne veux rien savoir. Quelle intelligence de raconter l'histoire depuis le point de vue d'un autre personnage, évoluant dans le même milieu mais avec un rapport à ce monde si différent. Lire cette suite c'est le confort de retrouver ses repères, une histoire qui nous a chamboulé.e, tout en la redécouvrant. Quelle magie.
Perplexe à l'idée d'une suite, j'y ai pourtant retrouvé, dès les premiers mots, ce qui était si séduisant dans le premier livre, à savoir la relation si forte à la nature des deux héroïnes. Aux deux soeurs de "Dans la forêt" s'ajoute ici un troisième personnage, Burl, le fils de l'une d'elle, dont on connaît la genèse lorsque l'on a lu le roman initial.
C'est avec cet adolescent, nourri des histoires que lui racontent les soeurs depuis son enfance, et de plus en plus curieux de connaître d'autres humains, que le roman va prendre un tour, moins méditatif, plus sombre (avec un peu d'action aussi) après de nombreuses pages qui prolongeaient le quasi enchantement d'une vie à trois dans la forêt, à l'abri de toute perturbation animale (pumas, ours) climatique (sécheresse et son corollaire, le manque d'eau) ou humaine.
A noter que l'auteure fait de nombreuses références à Tolkien tout au long du livre et qu'en outre, elle invente pour le personnage de Burl une manière de parler dont elle s'explique à la fin du livre. Ça donne des sortes de né ologismes comme "à la mi-journée, on gambaladait au milieu des prairies fleuries..." ou "ça me mémore ces anciennes histoires..."
On referme ce beau roman avec la perspective d'une suite, comme le laisse présager la dernière phrase du livre...
Le premier avait vraiment marqué mon adolescence. Il était un livre certes dur mais tellement beau, surtout sur la beauté des choses que l’on ne prend plus le temps de regarder. Ce nouveau livre qui vient vraiment comme une surprise ne constitue pas une réel continuité mais une peinture de ce nouveau monde d’Après. À lire en anglais si vous le pouvez, surtout pour l’approche stylistique très intelligente qu’à fait l’auteur en VO.
Une très belle suite à la vie de Nell et Eva, désormais accompagnées de leur fils Burl qui est le narrateur de ce deuxième tome. Il faut souligner le travail sur la langue, fin et recherché, Jean Hegland ayant imaginé une véritable évolution linguistique en harmonie avec une vie presque sauvage post-effondrement. C'est encore une fois un bijou de littérature, même si j'ai été moins transcendée que par le premier tome.
5* car on retrouve tout ce qu'on a aimé dans la première partie "Dans la forêt"; de la lenteur, de la sensibilité, l'osmose des personnages avec la nature, et quelques belles intrigues. Un peu court à mon goût. On espère secrètement une suite...
Tellement bon de retrouver Nell et Eva. Leur fils Burl est né dans cette forêt qui les nourrit et les protège. Pourtant il aimerait tant en sortir... Une histoire poignante, un langage particulier, Jean Hegland nous embarque d'un bout à l'autre.
Un peu long au démarrage mais c'est certainement nécessaire pour s'imprégner. J'ai eu autant de plaisir à le lire que son prédécesseur, toujours aussi émouvant et la fin laisse l'espoir d'un troisième tome
Après avoir lu d'une traite le livre "dans la forêt" écrit il y a près de 30 ans, je n'ai pas résisté à enchaîner sur la suite sortie en ce début d'année 2025.
On y retrouve Nell, Eva et le jeune Burl qui a maintenant 15 ans. Ils vivent tous les 3 au coeur de la forêt, subsistant de ce que leur offre la nature. Le travail quotidien pour trouver de quoi se nourrir et soigner le corps est agrémenté d'histoires qui nourrissent l'imaginaire de Burl.
C'est lui qui nous fait le récit du temps passé, et de son obsession d'aller à la rencontre des "gens", d'autres humains dont il devine l'existence à quelques jours de marche de là, en apercevant un soir un feu allumé au loin le jour du solstice d'été, et l'année suivante encore.
Sa langue est très originale, avec des mots qu'il a créés au contact de la nature et de la micro-socieété qu'il forme avec ses deux mères ("noutrois") et les animaux de la forêt (les inhalants et exhalants). L'enfantelait qu'il a été devient un adolescent qui a envie de découvrir le monde, et surtout d'autres humains.
J'ai globalement bien aimé le livre, malgré quelques longueurs j'ai trouvé. Mais cet ennui et routine nous aident aussi à comprendre l'envie d'ailleurs du jeune Burl. Certains épisodes m'ont aussi fait réfléchir à notre responsabilité d'adultes face à nos enfants, sur le monde qu'on va leur laisser et les actions qu'on met en place pour éviter d'aller dans le mur et préserver les conditions de vie sur et de notre planète.
Hélas... Je n'ai pas du tout aimé. L'histoire est très attendue, aucune surprise, l'écriture ne m'a pas convenu du tout : avec des mots et expressions inventées partout, j'ai trouvé que cela dérangeait ma lecture. Bref, je n'ai absolument pas accroché. J'ai du mal à comprendre toutes ces bonnes notes et commentaires positifs.
4.5 Il me semble toujours difficile voire impossible de mettre des mots justes pour faire un retour d'une lecture , véritable coup de cœur, qui me laisse en apesanteur, en équilibre entre deux mondes, où réalité et histoire se mêlent.
Il y a cette histoire lue et il reste aussi le souvenir des délicieuses heures de lecture, heures suspendues, hors du temps.
D'une parfaite maîtrise et d'une grande profondeur, le nouveau roman de Jean Hegland offre un héros inoubliable à toute une génération à venir. " L'écriture généreuse de Jean Hegland plonge le lecteur dans l'odeur fraîche de l'humus, l'eau qui ruisselle sur les mousses et le pourrissement des souches.
Comme j'ai déjà lu "Dans la forêt ", c'est tout naturellement que j'ai réussi à cheminer avec Eva et Nell au cœur de la forêt, comme si je les avais quittées hier. Eva et Nell se sont enfoncées dans la forêt pour se protéger du monde, de leur monde écroulé. 15 ans ont passé, Burl leur fils a 15 ans, un adolescent plein de vie.
C'est Burl qui prend la parole dans "Le temps d'après " qui nous raconte avec son langage propre en jouant sur les mots et les double sens. Ecriture qui apporte force et émotion à l'histoire. C'est une plongée en forêt que nous offre Jean Hegland, je m'y suis retrouvée en me mettant dans une bulle tout au long de ma lecture et pourtant j'étais dans la forêt avec Burl, Eva et Nell, j'ai entendu, senti, ressenti, j'ai eu peur, j'ai dansé, chanté, frissonné...
Des thèmes forts; la nature, la quête de soi, les relations humaines et de l'importance des histoires. .. Il y a eu dans cette lecture tout ce que j'aime: une écriture magnifique, des mots qui ne sont pas là juste pour les lire, des mots à vivre, à ressentir. Une lecture pleinement vivante. J'ai fini ma lecture avec au fond de moi un élan de vie qui, je l'espère,me portera longtemps. Une lecture que j'ai envie de graver quelque part en moi pour pouvoir y retourner quand mon monde semble vaciller...
Attention coup de cœur, ce qui renouvelle ma passion pour la plume et les personnages de Jean Hegland ! J'avais A-DO-RÉ "dans la forêt" de la même autrice. J'ai trouvé très fin, très subtil et très habile, la façon dont elle aborde cette post-apocalypse : sans nous la montrer. On connaît les récits post-apo à la Mad Max / The last of Us / the walking Dead / etc...où des groupes d'humains montent des communautés agressives qui s'affrontent pour la nourriture et/ou le territoire, dans une espèce de tradition western brutale, et dans ces récits d'anticipation spécifiquement : fascinée par la déchéance des humains. Tout cela n'est pas, ou si peu, abordé dans ce récit. On est presque dans "Walden" de Thoreau : combien de sacs de grain pour tenir l'hiver, combien de stères de bois, comment construire une maison en torchis, comment préparer des galettes de farine de glands. Ce n'est pas un récit survivaliste, plutôt une ode au retour à la terre.
Les humains, leur brutalité et leur déchéance, sont évoqués en "tell" (par opposition au "show") dans les derniers chapitres, histoire de répondre aux questions qu'on se pose toustes. Mais ce n'est vraiment pas l'objet du roman.
La relation de l'enfant (et de l'humain affranchi des constructions sociales) à la nature, à la culture, à la langue, et... aux autres gens : voilà le vrai sujet.
15 ans après les évènements du roman "Dans la forêt", nous retrouvons Eva, Nell et Burl. Cette suite, racontée à la 1ère personne par Burl, nous emporte dans un nouveau monde, loin des villes et des humains, en symbiose avec la nature.
Jean Hegland a particulièrement travaillé l'aspect "évolution du langage". Burl et ses mères en ont mixé certains termes ou en ont inventé de nouveaux, ce qui rend le texte particulièrement étonnant au début, puis de plus en plus riche.
Profondément écologiste et féministe, ce deuxième opus est très réussi et particulièrement poétique. Il se savoure lentement, peut-être un peu trop d'ailleurs.
Car si la 4ème de couverture nous vante un Burl qui "décide d'affronter" l'inconnu", j'ai trouvé décevant que son exploration arrive si tard... C'est dommage car sans cette précision, je pense que j'aurais encore plus apprécié ma lecture.
Il reste cependant une très bonne lecture, à la hauteur de son prédécesseur, très qualitatif en matière de recherches écologiques, ethnologiques, mais également d'écriture.
Notons que cette traduction par les éditions Gallmeister est une avant-première mondiale et bénéficie de notes explicatives de l'auteure, en collaboration avec la traductrice (Josèphe Chicheportiche), sur la langue de Burl.
en ayant lu Dans la forêt juste avant celui-ci, j’étais vraiment plongée pendant 2 semaines dans la vie de Nell et Eva, puis celle de Burl.
quinze ans après leur départ dans la forêt, les deux sœurs et leur fils vivent de manière tout à fait apaisée dans la forêt. mais quand ils aperçoivent une lueur inhabituelle, Burl ne cache pas qu’il est attiré par les humains qui pourraient s’y trouver.
ayant vécu depuis sa naissance dans la forêt, le jeune Burl a une toute autre sociabilisation que ses mères. c’est pour ça que ça en fait un narrateur déconcertant, carrément intéressant, mais qui m’a parfois aussi agacé. c’est pourtant autour de lui que tourne l’histoire, lui qui représente cette génération de jeunes qui vivront peut-être après nous, quand l’humain aura fini par détruire cette Terre et que les guerres, la famine, les maladies et les catastrophes climatiques nous auront engloutis.
il y a une part de terrifiant dans ce texte, mais c’est aussi une manière de renouer avec la nature, de tenter de rester petit par rapport à cette Terre qui nous abrite. un texte vertigineux, mais aussi philosophique que poétique.
3,5 ⭐️ Mes attentes étaient grandes pour ce roman après avoir beaucoup aimé Dans la forêt de la même autrice. Or, le début m’a fait douter: je m’attendais à ce que ce soit lent, mais pas autant! Je me suis même un peu ennuyé. Ce n’est qu’à la moitié du livre que j’ai enfin pris un rythme de lecture satisfaisant. En fait, tout se bouscule dans cette deuxième partie.
L’intrigue, quoique tardive, est intéressante. La finale rapide mais efficace. En fait, j’aurais aimé que ce soit plus développé. Avec l’ouverture en finale, on peut entrevoir une suite.
Un des aspects intéressants est le langage de Burl, le narrateur. Des mots inventés (ex.: des exhalants pour les arbres et les plantes et des inhalants pour les animaux et les humains) ou modifiés (ex.: chuchuter) en raison de sa vie dans la forêt avec seulement ses deux mères. Quelques pages ont été nécessaires pour m’y habituer, sans plus. Chapeau à la traductrice!
Et encore une fois, j’ai aimé plonger au cœur de la forêt et vivre au quotidien avec Burl, Eva et Nell.
Bref, c’était une bonne lecture, mais je préfère encore Dans la forêt.
J'avais vraiment hâte de retourner dans cette univers, le premier m'avait vraiment marquer. Je trouve que le fait que le livre soit du point de vue de Burl vraiment interessant. La manière d'écrire avec cette essaie d'écriture patois original, mais surtout propose une autre approche de la langue rare dans les livres et nous sort de notre zone de confort. Après j'ai trouver l'histoire intéressante cependant j'ai trouver le rythme du livre vraiment mauvais, on passe beaucoup de temps sur des détails alors que des moment important son juste sur 2 pages. De plus le livre est vraiment long a ce mettre en place, est la fin va trop vite. Je comprend le choix d'une fin ouverte mais la ces fin n'importe comment. De plus je comprend le but de faire une reflection sur la vie avec ce coté philosophique mais les moments de masturbation de Burl, pas la peine il aurai du rester dans le brouillon. J'ai vraiment était déçus car le premier était d'une bien meilleur qualiter, est je me demander l'intéré de la suite ...
L’ambiance est contemplative, parfois un peu lente, mais la fin se rattrape un peu. Le langage de Burl sonne juste et rend le récit crédible.
En revanche, le ton est moralisateur au possible : l’histoire sert surtout à dénoncer les grands maux de notre époque — climat, guerre, épidémies... C'est une toile de fond et j'en ressors en me disant "et donc ?"
Ce récit n'apporte pas grand chose et n'a pas le profondeur ni la poésie de Dans la forêt.
Enfin, c'est un détail mais le pamphlet woke juste après l'épilogue sur le fait de ne pas utiliser il/elle pour porter un message universel m'agace prodigieusement ! Une histoire, si elle est bonne, porte en elle un message universel et cela dépasse l'identité de genre. Quand je pense au Seigneur des anneaux, je pense au courage de Frodon, d'Aragorn, de la ruse des magiciens, des valeurs d'amitié, d'entraide... c'est une excellente histoire qui porte de vraies valeurs et bien qu'étant une femme depuis toujours (et très heureuse de l'être), je m'identifie sans mal à ces personnages !
Le facteur déceptif inhérent au complexe exercice de la suite est bien présent. L’approche de Jean Hegland d’adopter un nouveau (en tous sens) point de vue, celui de Burl, permet un exercice d’écriture très intéressant. Néanmoins l’arc narratif est assez convenu, et à mon sens tout est empreint d’une certaine naïveté, qui malgré son caractère très touchant m’a plus maintenue à distance qu’emportée. Il m’a fallu du temps avant de m’habituer à la langue de la narration et en lisant la note à ce sujet je regrette que la traduction n’ait pas été plus radicale, c’est peut-être ce renouveau total du langage qui aurait sublimé l’ouvrage et rendu magistral (et prophétique?) Mention spéciale à l’autrice pour son acknowledgement des savoirs et de la culture des peuples native americans (dans les deux romans).
j'avais peur d'être déçue par ce roman car j'avais beaucoup aimé Dans la forêt. je me demandais vraiment comment elle ferai pour le poursuivre. je n'avais pas anticipé le travail linguistique absolument brillant qui a été fait par l'autrice puis par la traductrice française pour inventer une langue à Burl. si j'ai eu peur, pendant la première moitié du roman, de finirnpar m'ennuyer, ça n'est jamais arrivé, en fin de compte. au contraire, j'ai trouvé qu'il était parfaitement maîtrisé au niveau narratif, plein de poésie mais aussi d'un amour profond pour la littérature dans ce qu'elle peut avoir de plus essentiel: forger notre image du monde. peut être même que ce roman est plus réussi, d'une certaine manière, que le précédent.
Coup de coeur 2025 !! J'avais beaucoup aimé "Dans la forêt" et je dois dire que cet opus, qui peut se lire indépendamment ou comme une suite, est encore meilleur. L'écriture est au plus proche de la nature et du personnage principal, enfant-ado sauvage accompagné de ses deux mamans (les deux soeurs du tome 1). On sent une vraie recherche linguistique, sociologique, survivaliste. L'histoire est immersive, passionnante, surprenante et a l'intelligence de proposer une fin réaliste : ni happy end, ni catastrophe, elle invite à s'interroger sur notre humanité à l'échelle individuelle et à l'échelle collective. Elle pourrait ouvrir la voie à une suite (oui c'est un souhait que je formule !!).
Suite de “dans la forêt” que j’avais trouvé magnifique - cette suite est tout aussi bluffante par sa douceur, ses détails, sa profondeur dans les connaissances de la nature, des plantes etc. Comme le premier ça m’a donné beaucoup à réfléchir, sur notre société de consommation et capitaliste… se rapprocher de la nature, collaborer avec elle, lui être reconnaissante et lui montrer du respect devrait être la base… que les Hommes d’aujourd’hui ne font pas. C’est triste aussi car ça reflète la réalité et qui sait, notre futur ou celui de nos enfants, ou petits-enfants. Magnifique, la plume de Jean Hegland est épatante.
Après avoir été émerveillée par le premier opus, j'ai saute de joie en voyant la parution du second.... et je n'ai pas été déçue ! Le temps d'après raconté par Burl est rempli de poésie. Jean Hegland a fait preuve d'une grande imagination afin de lui créer un langage propre, en symbiose avec la nature qui est le seul "autre" qu'il connaisse en-dehors de ses mères. On se sent réellement immergé dans cet espace brut, tantôt généreux, tantôt cruel, et on est toujours surpris des détours de l'histoire!
S’il ne se hisse pas au niveau de « dans la forêt », le temps d’après est un roman très beau de par le point de vue du jeune burl et sa relation organique avec sa forêt et ses deux mères, et très original par son écriture (chapeau à la traducteur.ice pour avoir réussi à retranscrire cette langue particulière). Un livre que j’ai eu du mal à démarrer à cause de cette langue perturbante d’un adolescent plus proche de la forêt que de la société humaine effondrée avant sa naissance, mais un fois dedans on ne lâche plus la lecture avant de l’avoir terminée
That was ok. I guess the new language works better in English than in french. I love an inclusive writing, that's not the point. the words that have been chosen to be replaced had no point . It makes the kid talks like he's 6 and not 16. I have been bothered by the childy way it is written, even though I understand the wish of be into Burl's head. doesn't work to me. It also takes a whiiiile to start. the last few pages there's finally some action .
if you like the first one, I wouldn't necessarily recommend .
Ce récit est beau, riche, parfaitement raconté ! Mais j'aurais tellement voulu le lire en anglais, comme le premier ! Je le pensais déjà avant de commencer, puis au cours de la lecture en tombant sur ces néologismes ou ces orthographes fautives et enfin de la lecture, lorsque j'ai compris que le thème du genre avait presque disparu à la traduction; quel dommage ! La plupart des néologismes sont bien trouvés et soulignent la réalité du monde de Burl, les variations orthographiques n'ont pas tellement de sens, à mon avis, et freinent la fluidité du récit.
J'avais peur d'être déçue par rapport à Dans la forêt qui m'avait complètement absorbée et bouleversée mais j'ai adoré cette suite. ❤️
Même si l'épilogue est décevant à mes yeux, le roman est captivant et l'écriture "en voutante" bien que la traduction ne puisse pas refléter toutes les réflexions soulevées par l'autrice. Bref, c'était beaucoup trop bien et j'ai l'impression de l'avoir fini bien trop vite. A relire en anglais ?
Moi qui avait adoré le premier tome, j’ai été si réjouie de savoir qu’un tome 2 arrivait. Redécouvrir le monde d’après à travers les yeux d’un petit garçon, leur petit garçon à Nell et Eva, avec un vocabulaire unique et une sensibilité folle. Ce livre est assez descriptif et lent mais j’ai tout de même été prise par l’écriture de Jean Hegland, sa manière de raconter la forêt et ses rebondissements qui m’ont fait lire le livre en 3 jours !