En novembre 1924, un vent de colère a submergé Douarnenez. Trois mille ouvrières des sardineries ont décidé de refuser les cadences infernales, les salaires de misère, le travail des enfants, et ont initié ce qui restera la première et l'une des plus importantes grèves féminines du XXᵉ siècle. Écrasées sous le poids des traditions religieuses et sociales, ces femmes ont pourtant eu le courage de se révolter. Mieux encore, emportées par ce tsunami libérateur, deux d'entre elles ont même osé s'aimer. Mais que restera-t-il de ce moment extraordinaire quand, une fois les revendications satisfaites, le combat prendra fin ? Avec force et délicatesse, Sophie Brocas retrace le destin de ces deux surprenantes héroïnes.
Un roman historique qui parle de luttes sociales, de féminisme et d'une histoire d'amour entre deux femmes (et de Bretagne), je crois qu'on ne pouvait pas faire un meilleur combo. Je recommande x10000, vraiment mon plus gros coup de coeur récemment !
Ce livre présente plusieurs particularités stylistiques et thématiques intéressantes. L'utilisation de certains termes potentiellement anachroniques, comme "meetings", "leader" ou "uppercut", contraste avec des expressions plus en contexte comme "être en cheveux" ou "affidée". Ce mélange pourrait être un choix délibéré de l'auteure pour ne pas trop dépayser le lecteur moderne, à la manière de Louis Pergaud dans "La Guerre des boutons". Le vocabulaire utilisé, tel que "végétaline" qui est contemporain de l'époque du livre, ou "les rets" au lieu de "les filets", ajoute une touche d'authenticité historique. Cependant, certains effets poétiques semblent un peu forcés et ne cadrent pas toujours avec le style dynamique et rapide de Sophie Brocas. La structure du livre est également notable. La première partie est davantage axée sur le combat social, tandis que la deuxième partie se centre sur la destinée personnelle des deux personnages principaux, Rose et Louise. Cette évolution permet de passer d'une vision plus large des enjeux sociaux à une exploration plus intime des parcours individuels. Une critique des valeurs religieuses est également présente. Rose, catholique et égoïste, cherche à réussir pour épater et rendre jaloux les autres, même si cela doit se faire au prix de son indépendance, car sa richesse est due à son mariage. En revanche, Louise, idéaliste et romantique, réussit par elle-même, reste modeste et aspire à un progrès pour tous et toutes. Cette opposition met en lumière les tensions entre les valeurs traditionnelles et les idéaux républicains. La fin du livre est marquée par une note pacifique, avec la lettre de Louise à Rose en paix avec elle-même. Ce livre souligne l'importance de l'éducation des filles et du féminisme, thèmes centraux du récit. En somme, ce livre offre une réflexion riche sur les enjeux sociaux et personnels de son époque, tout en utilisant un style qui mêle modernité et authenticité historique.
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Eh bien, le résumé a créé de fausses attentes. On nous promet une histoire entre femmes sur fond de grève. Et c'est ce qu'on a...dans la première moitié du livre. La seconde est marquée par des prises de conscience et des revirements amenés très maladroitement. Autant dire que mon intérêt s'est enfui.
Pourtant, il y a du bon. La première partie sur la grève est passionnante. J'étais enthousiasmée à l'idée de lire une histoire sur les penn sardin et il y a beaucoup de moments puissants et d'espoirs de solidarité féminine.
Tout n'est pas à jeter dans la seconde moitié, j'ai apprécié de voir Louise s'impliquer dans la lutte féministe. Rose est par contre insupportable. Je suppose que l'autrice a voulu dépeindre une femme piégée qui se convainc d'avoir réussi pour accepter sa lâcheté et ses choix de vie. Mais ce n'est pas ce que j'attendais de cette histoire.
Parce que une fois la grève finie, tout retombe à plat, que ce soit au niveau de l'intensité, de l'émotion...Bref, un roman avec un excellent concept mais très inégal.
J’ai bien aimé la premier partie où on suit Rose, sa vie et ses espoirs, son dégoût pour la sardine et sa peur en s’engageant dans la grève. On y découvre la dure vie à Douarnenez en 1925 et le combat des sardinières pour une revalorisation de salaire. Louise est un personnage intéressant mais semble être plus un personnage secondaire. J’ai été surprise que la grève se termine à la moitié du livre alors que ça semblait être au coeur de l’intrigue. La deuxième partie est plus poussive avec les journaux de Rose et Louise pour les années suivantes.
J’ai beaucoup aimé l’atmosphère et tous les détails de la vie bretonne, mais j’ai trouvé que les personnages étaient superficiels et, si Rose reste cohérente, Louise le semble moins. Un livre facile à lire mais sans plus.
Une très belle histoire de combat et d'amour. En 1925 les sardinières de Bretagne vont mener une grève qui sortira leurs familles de la misère. Au coeur de ce combat, Louise et Rose vont vivre une intense histoire d'amour interdit. Rébellion, féminisme, art et modernité s'opposent et se mêlent à l'éducation, à la religion et au désir de maternité. Beaux portraits sur fond d'Histoire locale, d'avancées sociales et de nouveautés artistiques.