Kaybedenlerin Belleği, her ne kadar hayali bir kahramanın yaşadıklarını anlatıyor gibi görünse de, aslında gerçek ve kurmaca kişileri, tarihin, mitin, romanesk, biyografi ve otobiyografinin iç içe geçtiği geniş bir freskoda bir araya getiriyor.
Yüz yıla yakın yaşamış olan, yoksul bir yol işçisinin oğlu olarak başladığı hayatının her safhasında işçi olmanın gururunu taşımış ve ömrü boyunca anarşist ideallerinden hiç vazgeçmemiş bir işçiden, Fredden ve onun çocukken âşık olduğu, şimdinin ünlü ve çok zengin tablo taciri Floradan bahsediyor bize. Bunların yanı sıra, Bonnot Çetesi'nden Mayıs 68'e, Kronştat'tan İspanya İç Savaşı'na dek anarşist-özgürlükçü hareketin canlı tarihi, diğer yandan Lenin, Troçki, Kollontay ve Rus Devrimi'nin tüm merkez komitesi, III. Enternasyonal, Avrupa'nın komünist ve sosyalist partileri aracılığıyla Marksist hareketin yirminci yüzyıl tarihinin önemli bir kesiti anlatılıyor bu romanda. Diğer bir deyişle, bir ömre sığdırılmış iki dünya savaşı, bir Bolşevik Devrim, bir iç savaş ve büyük umutlar, büyük hayal kırıklıkları, büyük aşklar, sınırsız nefretlerle örülmüş bir tarih seriliyor gözlerimizin önüne.
Romanın 1899-1985 yılları arasındaki akışı içinde komünizm, anarşizm, faşizm bütün karmaşıklığıyla, acımasız mücadeleleriyle, Michel Ragon'un portrelerini şaşırtıcı bir ustalıkla çizdiği tarihsel kişiliklerin gözünden resmediliyor. Bu kitap aslında ezeli kaybedenlere bir güzelleme. Kaldı ki bu kaybedenler, asla kendilerini yenilmiş saymaz ve her türlü baskıya ve zulme karşı her yerde ve her koşulda baş eğmez bir özgürlük ruhuyla canlanıyor ve harekete geçiyor roman boyunca.
Après avoir terminé le cycle de fantasy Earthsea d’Ursula K. Le Guin et un bref interlude politique avec l’essai Parasites de Nicolas Framont, j’avais prévu de m’attaquer à un gros morceau de la fantasy contemporaine : les dix pavés du cycle malazéen de Steven Erikson.
Sauf que ma passion pour l’histoire, la politique, et donc pour l’histoire politique, s’est rappelée à moi et je n’ai pas pu résister : j’ai en effet regardé le week-end dernier les deux premiers volumes de l’excellent documentaire « Ni dieu ni maître, une histoire de l’anarchisme » de Tancrède Ramonet. Dans le générique de fin, j’ai remarqué une mention indiquant que le deuxième épisode devait son titre, La mémoire des vaincus, à un roman de Michel Ragon. Ce titre me disait quelque chose, et pour cause : j’avais déjà acheté ce livre, qui m’attendait sur ma liseuse. Je me suis dit que la coïncidence était trop belle pour ne pas saisir l’occasion : Steven Erikson et ses pavés de près de mille pages pourraient bien attendre une semaine de plus !
Je ne connaissais pas Michel Ragon avant d’ouvrir son roman. Wikipedia m’apprend qu’il est écrivain, critique d’art et littéraire, et historien de l’architecture. Lui-même libertaire, il s’est également intéressé à la littérature prolétarienne et à l’histoire de l’anarchisme. C’est cette thématique qu’il aborde dans La mémoire des vaincus et qui m’avait fait acheter ce roman il y a quelques mois.
Dans cette fresque historique publiée en 1989, à travers la vie du personnage fictionnel d'Alfred Barthélémy et en croisant des figures historiques majeures ou en partie oubliées, l'auteur nous raconte une histoire politique du XXe siècle vue à travers le regard d'un militant anarchiste parisien.
Dans le prologue, le narrateur, alors jeune adulte, rencontre Fred Barthélémy à la fin des années 1940, alors que celui-ci est bouquiniste sur les quais de Seine. Ils se lient d’amitié autour de la littérature libertaire, avant de se perdre de vue. Lorsqu’ils se retrouvent au début des années 1980, le bouquiniste est un vieillard auquel il ne reste que quelques années à vivre. Le narrateur entreprend alors d’écrire la biographie de celui qui a été son guide en politique.
Le récit de la vie mouvementée d’Alfred Barthélémy se déroule alors en cinq longs chapitres :
La petite fille dans la charrette aux poissons (1897-1917) : les jeunes années de Fred, orphelin parisien amoureux des livres, qui rencontre Flora, son premier amour qui saisit la première occasion de fuir sa famille ; c’est la découverte de l’anarchisme et de l'impasse de la propagande par le fait, lorsque Fred se lie un temps avec la bande à Bonnot ; c’est aussi la plongée dans l’horreur de la guerre et des tranchées.
Les poubelles du camarade Trotsky (1917-1924) : comme son titre et ses bornes chronologiques l’indiquent, ce long chapitre est consacré à la révolution russe ; envoyé par l’armée française à Moscou comme traducteur en raison de sa maîtrise de la langue russe, Fred déserte et rejoint la révolution bolchevique ; c’est sans doute ma partie préférée du livre, car elle résume à elle seule l’histoire de l’anarchisme au XXe siècle : des espoirs, des erreurs, des trahisons, des désillusions, des impasses, des échecs, des défaites sanglantes comme celle de la révolte de Cronstadt à laquelle le livre consacre de sublimes pages.
L’ogre de Billancourt (1924-1935) : expulsé d’Union Soviétique par un pouvoir qui n’accepte plus la contestation, Fred Barthélémy vit un retour difficile à Paris : après des années comme bureaucrate, il revient à la vie ouvrière, avec à la fois sa fierté et son ennui ; d’abord dégouté de la politique, rejeté par les communistes mais aussi par les anarchistes qui lui reprochent ses compromissions avec les bolchéviques à Moscou, il reprend finalement une activité militante dans les milieux libertaires ; il en profite pour écrire le récit de ses années russes où il dénonce la dérive du pouvoir bolchévique, un témoignage qui restera cependant inaperçu.
L’affront populaire (1936-1938) : très méfiant vis-à-vis du Front populaire qui se met en place à Paris, Fred est surtout attiré par l’Espagne, sa guerre civile et sa révolution sociale libertaire ; c’est une nouvelle défaite des anarchistes, trahis par les staliniens et défaits sur deux fronts ; c’est aussi, bien sûr, la montée du fascisme et le terrible engrenage vers la Seconde Guerre Mondiale.
Le bouquiniste (1939-1957) : dans les années d’après-guerre, Fred Barthélémy vit individuellement et collectivement l’isolement et le découragement des anarchistes, alors que les communistes triomphent, auréolés de leur engagement dans la Résistance et de la victoire de Staline ; ce sont des années de repli sur soi et de retour aux sources.
L’épilogue relate les années 1982 à 1985 : le narrateur a retrouvé Fred Barthélémy et commence à rassembler les souvenirs du vieil homme et de ses proches pour écrire l’histoire de sa vie et de ses combats. Ce sont les dernières années de la vie de Fred Barthélémy, c’est le temps du bilan, mitigé et nostalgique.
Avec cette biographie semi-fictive (le personnage d’Alfred Barthélémy est inspiré de plusieurs figures de l’anarchisme français), Michel Ragon nous offre une belle mais tragique histoire de l’anarchisme, mais aussi une histoire de transmission de la mémoire ouvrière et prolétarienne.
Alors que le mouvement libertaire a perdu le rayonnement de ses années de gloire, alors qu’il porte pourtant en lui des réponses aux enjeux d’aujourd’hui, ce livre me semble une lecture essentielle. Pour connaître notre histoire, toute notre histoire, découvrir ou redécouvrir les combats de celles et ceux qui nous ont précédé et, peut-être, apprendre de leurs erreurs.
Kropotkin: Devrim, sizin Fransanızda, Proudhon'un Fransasında gerçekleşmeliydi.
Tüm bunları hazırlayan Kayzer'dir. Savaş içindeki Almanya'da Lenin in yolculuğunu kolaylaştıran Ludendorff, sendeleyen çarlığa son darbeyi indirmeye yönelik bir koçbaşı olarak kullandı Lenin'i.
Biographie fictive d'un libertaire français, Fred Barthélemy, fils des égouts parisiens qui trouve dans Flora une compagne d'aventures et dans le foyer d'un libraire anarchiste une famille et une mission dans la vie. Comme un militant lui a appris le russe, lors de sa mobilisation pendant la I Guerre Mondiale il est envoyé en Russie, où il côtoie Vladimir Lenin, Leon Trotskyet bien d'autres protagonistes des événements qui ont marqué le pays depuis la Révolution de 1917, telle qu'Alexandra Kollontái, la première femme de l'histoire contemporaine à être nommée à la tête d'un ministère1 et l'une des premières diplomates femmes du XXe siècle (probablement la première à avoir été officiellement élevée au rang d'ambassadrice). Malgré le support initiale des anarchistes à la révolution, lorsque celle-ci se bureaucratise et la Russie devient de plus un plus un état communiste, contrôle par le parti unique, Barthélemy rentre en France et fait la connaissance de Germinal, son fils avec Flora, devenue l'amant d'un peintre à Montmartre. Après, la vie et la militance porteront Fred en Espagne après le coup d'état militaire et de retour en France, où il deviendra bouquiniste, poussé par le rejet de ses compagnons d'usine qui, séduits par le Parti Communiste, ne comprennent pas se critiques à Joseph Stalin. Michel Ragon a fait un excellent travail de recherche et de fabulation historique, un grand hommage à des libertaires oubliés tels qu'Henry Poulaille ou Marcel Body.
Kitabın ilk okunmasını 2015 yılında yapmışım . İkinci okuma 2024 e kısmet oldu . Konu çok iyi , sefiller etrafında dolanıyor ilk yarısı . Arada sefillerin ilk cildini okumuş olmam kitaba ilgimi ikinci okuyuşumda artırdı ama kitabın ilk 250 sayfasına dayanabilirseniz ikinci yarısında süper sürprizli konular geliyor . İki okuma bana yetmiştir. Sonu süper süper sürpriz . Okumadı iseniz mutlaka okuyun. Mümkünse sefilleri de okuyun .