Pierre Jules Théophile Gautier was a French poet, dramatist, novelist, journalist, and literary critic. In the 1830 Revolution, he chose to stay with friends in the Doyenné district of Paris, living a rather pleasant bohemian life. He began writing poetry as early as 1826 but the majority of his life was spent as a contributor to various journals, mainly for La Presse, which also gave him the opportunity for foreign travel and meeting many influential contacts in high society and in the world of the arts, which inspired many of his writings including Voyage en Espagne (1843), Trésors d'Art de la Russie (1858), and Voyage en Russie (1867). He was a celebrated abandonnée of the Romantic Ballet, writing several scenarios, the most famous of which is Giselle. His prestige was confirmed by his role as director of Revue de Paris from 1851-1856. During this time, he became a journalist for Le Moniteur universel, then the editorship of influential review L'Artiste in 1856. His works include: Albertus (1830), La Comédie de la Mort (1838), Une Larme du Diable (1839), Constantinople (1853) and L'Art Moderne (1856)
« j’ose à peine remuer la cendre de ce souvenir. »
« Oui, j’ai aimé comme personne au monde m’a aimé, d’un amour insensé et furieux, si violent que je suis étonné qu’il n’ait pas fait éclater mon cœur. Ah ! quelles nuits ! quelles nuits ! »
« Une minute après, je rouvris les yeux, car à travers mes cils je la voyais étincelante des couleurs du prisme, et dans une pénombre pourprée comme lorsqu’on regarde le soleil. »
« Elle était assez grande, avec une taille et un port de déesse : ses cheveux, d’un blond doux, se séparaient sur le haut de sa tête et coulaient sur ses tempes comme deux fleuves d’or ; on aurait dit une reine avec son diadème ; son front, d’une blancheur bleuâtre et transparente, s’étendait large et serein sur les arcs de deux cils presque bruns, singularité qui ajoutait encore à l’effet de prunelles vert de mer d’une vivacité et d’un éclat insoutenables. Quels yeux ! avec un éclair il décidaient de la destinée d’un homme. »
« Des dents du plus bel orient scintillaient dans son rouge sourire, et de petites fossettes se creusaient à chaque inflexion de sa bouche dans le satin rose de ses adorables joues. »
« Et je sentais la vie monter en moi comme un lac intérieur qui s’enfle et qui déborde ; mon sang battait avec force dans mes artères ; ma jeunesse, si longtemps comprimée, éclatait d’un coup comme l’aloès qui met cent ans à fleurir et qui éclôt avec un coup de tonnerre. »
« La vieille gouvernante alla ouvrir, et un homme au teint cuivré et richement vêtu, mais selon une mode étrangère, avec un long poignard, se dessina sous les rayons de la lanterne de Barbara. »
« Au lieu de l’air fétide et cadavéreux que j’étais accoutumé à respirer en ces veilles funèbres, une langoureuse fumée d’essences orientales, je ne sais quelle amoureuse odeur de femme, nageait doucement dans l’air attiédi. »
« ses longs cheveux dénoués, où se trouvaient encore mêlées quelques petites fleurs bleues, faisaient un oreiller à sa tête et protégeaient de leurs boucles la nudité de ses épaules »
« La nuit s’avançait, et, sentant approcher le moment de la séparation éternelle, je ne pus me refuser cette triste et suprême douceur de déposer un baiser sur les lèvres mortes de celle qui avait eu tout mon amour. O prodige ! un léger souffle se mêla à mon souffle, et la bouche de Clarimonde répondit à la pression de la mienne : ses yeux s’ouvrirent et reprirent un peu d’éclat, elle fit un soupir, et, décroisant ses bras, elle les passa derrière mon cou avec un air de ravissement ineffable. »
« Envelopée de ce fin tissu qui trahissait tous les contours de son corps, elle ressemblait à une statue de marbre de baigneuse antique plutôt qu’à une femme douée de vie. »
« Elle posa la lampe sur la table et s’assit sur le pied de mon lit, puis elle me dit en se penchant vers moi avec cette voix argentine et veloutée à la fois que je n’ai connu qu’à elle… »
« Elle avait reployé ses talons sous elle et se tenait accroupie sur le bord de la couchette dans une position pleine de coquetterie nonchalante. De temps en temps elle passait sa petite main à travers mes cheveux et les roulait en boucles comme pour essayer à mon visage de nouvelles coiffures. Je me laissais faire avec la plus coupable complaisance, et elle accompagnait tout cela du plus charmant babil. Une chose remarquable, c’est que je n’éprouvais aucun étonnement d’une aventure aussi extraordinaire, et, avec cette facilité que l’on a dans la vision d’admettre comme fort simples les évènements les plus bizarres, je ne voyais rien là que de parfaitement naturel. »
« Ses prunelles se ravivèrent et brillèrent comme des chrysoprases. »
« J’avais un bras passé derrière la taille de Clarimonde et une de ses mains ployée dans la mienne ; elle appuyait sa tête à mon épaule, et je sentais sa gorge demi-nue frôler mon bras. Jamais je n’avais éprouvé un bonheur aussi vif. »
« Clarimonde entendait la vie d’une grande manière, et elle avait un peu de Cléopâtre dans sa nature. »
« Avoir Clarimonde, c’était avoir vingt maîtresses, c’était avoir toutes les femmes, tant elle était mobile, changeante et dissemblable d’elle-même ; un vrai caméléon ! »
« Elle, touchée de ma douleur, me souriait doucement et tristement avec le sourire fatal des gens qui savent qu’ils vont mourir. »
« depuis que je te connais, j’ai tout le monde en horreur »
« Ne regardez jamais une femme, et marchez toujours les yeux fixés en terre, car, si chaste et si calme que vous soyez, il suffit d’une minute pour vous faire perdre l’éternité. »
La Morte amoureuse – Théophile Gautier
« Sur cet étrange oreiller reposait une tête bien charmante, dont un regard fit perdre la moitié du monde, une tête adorée et divine, la femme la plus complète qui ait jamais existé, la plus femme et la plus reine, un type admirable, auquel les poètes n’ont pu rien ajouter, et que les songeurs trouvent toujours au bout de leurs rêves : il n’est pas besoin de nommer Cléopâtre. »
« Des cheveux noirs comme ceux d’une nuit sans étoiles »
« Ah ! continua Cléopâtre, je voudrais qu’il m’arrivât quelque chose, une aventure étrange, inattendue ! Le chant des poètes, la danse des esclaves syriennes, les festins couronnés de roses et prolongés jusqu’au jour, les courses nocturnes, les chiens de Laconie, les lions privés, les nains bossus, les membres de la confrérie des inimitables, les combats du cirque, les parures nouvelles, les robes de byssus, les unions de perles, les parfums d’Asie, les recherches les plus exquises, les somptuosités les plus folles, rien ne m’amuse plus ; tout m’est indifférent, tout m’est insupportable ! »
« le sommeil ne tarda pas à jeter sa poudre d’or sur les beaux yeux de la sœur de Ptolémée. »
« Une large bande violette, fortement chauffée de tons roux vers l’occident, occupe toute la partie inférieure du ciel ; en rencontrant les zones d’azur, la teinte violette se fond en lilas clair et se noie dans le bleu par une demi-teinte rose ; du côté où le soleil, rouge comme un bouclier tombé des fournaises du Vulcain, jette ses ardents reflets, la nuance tourne au citron pâle, et produit des teintes pareilles à celles des turquoises. »
« Meïamoun, fils de Mandouschopsch, était un jeune homme d’un caractère étrange ; rien de ce qui touche le commun des mortels ne faisait impression sur lui ; il semblait d’une race plus haute, et l’on eût dit le produit de quelque adultère divin. Son regard avait l’éclat et la fixité d’un regard d’épervier, et la majesté sereine siégeait sur son front comme sur un piédestal de marbre ; un noble dédain arquait sa lèvre supérieure et gonflait ses narines comme celles d’un cheval fougueux, quoiqu’il eût presque la grâce délicate d’une jeune fille, et que Dionysius, le dieu efféminé, n’eût pas une poitrine plus ronde et plus polie, il cachait sous cette molle apparence des nerfs d’acier et une force herculéenne, singulier privilège de certaines natures antiques de réunir la beauté de la femme à la force de l’homme. Quant à son teint, nous sommes obligé d’avouer qu’il était fauve comme une orange, couleur contraire à l’idée blanche et rose que nous avons de la beauté ; ce qui ne l’empêchait pas d’être un fort charmant jeune homme, très recherché par toute sorte de femmes jaunes, rouges, cuivrées, bistrées, dorées, et même par plus d’une blanche Grecque. »
« En toutes choses il n’aimait que le périlleux ou l’impossible ; il se plaisait fort à marcher dans des sentiers impraticables, à nager dans une eau furieuse, et il eût choisi pour se baigner dans le Nil précisément l’endroit des cataractes : l’abîme l’appelait. »
« C’était une de ces nuits enchantées de l’Orient, plus splendides que nos plus beaux jours, car notre soleil ne vaut pas cette lune. »
« Lorsqu’elle s’éveilla, un gai rayon jouait dans le rideau de la fenêtre dont il trouait la trame de mille points lumineux, et venait familièrement jusque sur le lit voltiger comme un papillon d’or autour de ses belles épaules qu’il effleurait en passant d’un baiser lumineux. Heureux rayon que les dieux eussent envié. »
« Un léger nuage rose, se répandant sous la peau transparente de ses joues, en rafraîchissait la pâleur passionnée ; ses tempes blondes comme l’ambre laissaient voir un réseau de veines bleues ; son front uni, peu élevé comme les fronts antiques, mais d’une rondeur et d’une forme parfaites, s’unissait par une ligne irréprochable à un nez sévère et droit, en façon de camée, coupé de narines roses et palpitantes à la moindre émotion, comme les naseaux d’une tigresse amoureuse, la bouche petite, ronde, très rapprochée du nez, avait la lèvre dédaigneusement arquée ; mais une volupté effrénée, une ardeur de vie incroyable rayonnait dans le rouge éclat et dans le lustre humide de la lèvre inférieure. Ses yeux avaient des paupières étroites, des sourcils minces et presque sans inflexion. »
« ses cheveux délivrés coulèrent en cascades noires sur ses épaules, et pendirent en grappes comme des raisins mûrs au long de ses belles joues. »
In 1836 the story La Morte Amoureuse was published pointing out how mysterious our dreams and daydreams could be.
Indeed we spent a good amount of time sleeping in life, sometimes 6, 8 hours a day. And how many times have we carried into the dream forces or elements that have stained the mind during the vigil? Maybe always, maybe this is one of the mechanicals roots of sleep. There are many studies about those issues since Greek philosophers passing through Freud, etc and all modern neuroscience.
Dreams have always been a great mystery to mankind. Psychologically there are many people who prefer to live their dreams reality almost like a reverie rather than their own vigil.
What would happen if the dreams were so intense that we wondered if we were really asleep or if we were awake? The process would begin to become even more worrying if we start to be in doubt if the dream is the reality or the reality is a dream.
In other words, we could live a double existence. Not as Dostoevsky's tale "The Double", but a double life between dream and vigil, which really leaves us in doubt about the real. "I took it in a dream every night (wish to God that it is a dream!)".
Gautier also describes the experience of the authentic cut of personalities of the same self because of it: "From this night on, in a certain way my nature unfolded, and within me there were two men who did not know each other." Now I considered myself a father who dreamed all night that was a nobleman, sometimes a nobleman who dreamed he was a priest. He could not separate the dream from the vigil, and he knew nothing was beginning to happen and where the illusion ended. "
In addition to this process of consciousness and reverie, this history presents how the values of passion and faith can be blended, merged and challenged with moral precepts and religious institutional subterfuges.
La historia de la muerte enamorada fue fantástica, me encantó. Toda extraña, como de espíritus, muertos... vampiros. La otra no estuvo tan emocionante.
L’auteur de la momie se confronte ici avec une vampire… Le jour de son ordination, le jeune Romuald se damne pour une femme fascinante et irresistible, Clarimonde, qui le tente à jamais… Ses vœux deviennent caduques au moment de leur prononciation même, sa foi turbine dans une spirale ambiguë… Un chef d'œuvre du fantastique du XIX, dont Gautier est maître; une histoire d’amour passionnante, narré par le vieux curé à ses coreligionnaires; un florilège de beaux mots et de fine écriture.