"La baie entière est noire d’animaux, les bateaux qui les ont rabattus forment une masse compacte dans leur dos, infranchissable, et pour leurs sonars, effrayante ; les hommes tapent contre les coques dans un tintamarre de kermesse, s’époumonent dans des sifflets et des cornes de brume, poussant les cétacés vers le rivage, où les tueurs les attendent."
Au milieu des cadavres de cette chasse rituelle à la baleine flotte le corps du vieux chef du Grindadráp, couvert d’étranges plaies. Les rumeurs les plus folles se propagent. Et que font sur l’île ces deux militants écologistes de Sea Shepherd, l’ennemi juré ? Se sont-ils vraiment échoués, jetés là par la tempête ? C’est une course contre la montre qui s’engage pour Soren Barentsen, capitaine de police, s’il veut éviter que la violence des éléments ne contamine les hommes.
L'interprétation de Théo Frilet nous emporte dans ce huis clos magistral au cœur de la nature déchaînée et des paysages magnifiques des îles Féroé.
Caryl Férey’s novel Utu won the Sang d’Encre, Michael Lebrun, and SNCF Crime Fiction Prizes. Zulu, his first novel to be published in English, was the winner of the Nouvel Obs Crime Fiction and Quais du Polar Readers Prizes. In 2008, it was awarded the French Grand Prix for Best Crime Novel. He lives in France.
J’ai beaucoup aimé ce polar que j’ai trouvé très littéraire avec une bonne dose de recherches sur la biodiversité marine. On a du suspense, et un début qui est très qualitatif mais au fur et à mesure qu’on rentre dans l’intrigue policière, ça devient confus. Cette dernière est déjà très longue à se mettre en place, et comme je l’attendais, est rush sur la fin. Je ne suis pas fan de la fin, je la trouve ttop simple et il y a il est vrai une certaine simplicité narrative dans cette intrigue. Néanmoins j’ai beaucoup aimé lire ce livre, j’avais beaucoup d’espoir et j’ai apprécié les valeurs écologiques mises en avant, ça sera donc 4⭐️
Férey qui écrit du Férey, avec comme d’habitude les mêmes types de personnages, les mêmes morts au même moment, le même enchainement d’évènements, la même ultra violence, les mêmes avis posés là, sauf que là où d’habitude on sent qu’il y a une recherche réelle autant sur l’histoire que sur les minorités, même si parfois de surface, sur les sujets traités… Eh bien, ici on a une impression de flottement. La tension est quasiment inexistante puisque personne n’a d’intérêt outre professionnel pour l’enquête, les personnages sont soit sachants, soit stupidement violents, le tout saupoudré d’avis personnels qui transparaissent en gras et gros. Et si Férey est un bon écrivain de thriller, c’est parce qu’il reste très terre à terre dans ses fictions, certes beaucoup de violence, de glauque, de choses ultra négatives, mais ça reste tangible, on peut se dire qu’il y a une part de vrai. Là, Férey s’éloigne de son discours habituel en faisant intervenir de l’ésotérisme – et oui, aux Féroé c’est une part de leur culture, mais ce n’est pas perçu comme « oui des possibilités de.. » ou « c’est de la culture » mais comme « je parle à l’oreille des orques » ou « imaginez…. Imaginez un lutin tout nu qui viole et tue des gens et son copain le globicéphale qui les bouffe à moitié avant de les vomir plus loin, vous avez la vision ?? » bah du coup non. Alors bon point pour les honneurs aux cétacés et aux apnéistes (Jean Malaurie et Pierre Robert de La Tour), mais pour le reste c’est à revoir.
Grindadráp de Caryl Férey, présentation Ali est un cachalot qui semble blessé. Trois requins sont à l’affut. Ali a un hameçon dans la bouche. Gab va tenter de le sauver malgré les requins.
Sea Sheperd est une ONG qui sauve les baleines. Une mission doit avoir lieu en Atlantique du Nord.
Avis Grindadráp de Caryl Férey Les Iles Féroé sont en plein ouragan. Tout est détruit. Les liaisons sont coupées. Il faut parer au plus pressé. Le responsable de la police, Soren, doit en plus faire face à la mort d’un homme, le responsable des Grinds, dont le dernier est un véritable carnage. De plus, un bateau s’échoue en plein port avec deux rescapés. Ils seront pris en charge par Eirika, la journaliste. Sur le chemin de sa maison, Gab aura le temps de prendre des photos de tous ces animaux morts sur cette plage. Mais ils ne sont pas les bienvenus car ils font partie de Sea Sheperd.
Soren devra enquêter sur cette mort. Est-ce un meurtre ou un simple accident de bateau ? Pendant plusieurs jours, des vents violents, des pluies torrentielles vont s’abattre et cela rend tout compliqué, surtout que Soren devra faire face à de la violence, d’autres morts. Soren devra très vite agir entre ceux qui défendent les traditions, la loi et ceux qui défendent les animaux.
Gab et Ayleen sont les deux activistes qui se sont échoués aux Iles Féroé. Gab est français et Ayleen irlandaise. Ils étaient partis en mission avec tout un équipage pour faire échouer la mission d’un bateau qui devait s’en prendre aux baleines. Leur mission a été couronnée de succès mais leur bateau a été pris dans le cyclone. La tempête a fait rage. Ils ont tout fait pour tenter de sauver tout le monde mais les éléments furieux n’ont pas joué en leur faveur. Gab et Ayleen ont été maltraités par la vie et ils ne voient que dans cette défense d’animaux leur salut. Gab ne fait qu’un avec les animaux. Il sait les écouter, être patient pour ensuite être récompensé par cette promiscuité. Il est un plongeur hors pair mais il traine un mal être qui remonte à son adolescence. Gab est seul, solitaire et ne veut pas forcément se lier. Il vivra une expérience mystique au fond des océans des Iles Féroé. Ayleen ne s’en laisse pas conter. Elle est âpre, dure au mal et en tant que capitaine de bateau, elle doit se faire respecter de tous. Elle aussi s’épanche peu mais avec les aventures vécues avec Gab, ils se rapprocheront, se comprendront. Soren est policier. Il a vécu un drame durant une de ses missions. Il a vu la mort de près avec des enfants morts dans un incendie dans un orphelinat. Victime de stress postraumatique, il a suivi une thérapie. Il a demandé sa mutation aux îles Féroé où il a été accepté par pratiquement tout l’archipel. Soren traine sa douleur, il ne l’oublie pas. Se rapprocher d’Eirika semble être un de ses buts. Mais très bon flic, il va vite comprendre, au péril de sa vie, ce qui se trame. Dans son enquête, il va faire équipe avec Eirika, journliste, laquelle va également comprendre le pourquoi du comment du carnage et des morts. Insulaire, elle n’est pas appréciée car elle se mobilise contre tous les acteurs de son île. Aux Iles Féroé, tout le monde se connait pratiquement. Tout le monde est solidaire, malgré certaines prises de position ou des attitudes pas conformes à la loi. Il y a bien entendu celui ou ceux qui donnent du travail aux îles et qui peuvent se retrouver en mauvaise position car leur entreprise ne fonctionne plus.
Caryl Férey nous offre un roman magnifique. Les paysages sont superbes et la météo exécrable rend tout plus dur. Caryl Férey nous offre un roman coup de poing avec le sujet traité, protéger les animaux marins face à ces pays qui les chassent, qui les tuent pour faire encore plus de profit. Le sujet est parfaitement maîtrisé et fait réfléchir. Un roman vraiment actuel avec Sea Sheperd, Paul Watson et les défauts et éventuels abus de l’organisation. Mais il y a encore des volontaires pour se mobiliser pour la planète et les animaux. Caryl Férey nous détaille également la vie aux Iles Féroé, le système politique. une île qui dépend de la pêche et des exportations. Caryl Férey, au fil des pages, dénonce le capitalisme, les gens très riches – une minorité – et ceux qui souffrent. Un coup de gueule contre tous ceux qui ne prennent pas soin de la planète, les politiques qui font l’autruche, voyant plutôt leurs intérêts, tout comme les grands patrons.
Un roman à lire pour son engagement, sa défense de la nature et sa force narrative, plus que pour son enquête policière. Certaines scènes sont extrêmement marquantes, très intenses et visuelles, les scènes avec les militants écologistes de Sea Shepherd, de l'ouragan sur les Îles Féroé, du Grindadrap en lui-même, des éléments naturels... par moments ça coupe le souffle. Le récit est très dense, avec des personnages très bien développés, une narration qui alterne les points de vue, beaucoup de précisions concernant les lieux et les cétacés et le message sur le comportement des humains est très clair. Mais parfois le récit traine un peu en longueur, notamment tout ce qui est lié à l'enquête, avec peut-être une surenchère de morts (pour un endroit qui ne compte jamais de meurtres habituellement), quelques éléments pour moi pas utiles (notamment les amourettes au milieu de tout ça et même l'histoire de la Bête, pourtant centrale) et une fin assez abrupte, réglée en quelques pages en nous laissant un peu sur notre faim.
""La baie entière est noire d’animaux, les bateaux qui les ont rabattus forment une masse compacte dans leur dos, infranchissable, et pour leurs sonars, effrayante ; les hommes tapent contre les coques dans un tintamarre de kermesse, s’époumonent dans des sifflets et des cornes de brume, poussant les cétacés vers le rivage, où les tueurs les attendent."
Au milieu des cadavres de cette chasse rituelle à la baleine flotte le corps du vieux chef du Grindadráp, couvert d’étranges plaies. Les rumeurs les plus folles se propagent. Et que font sur l’île ces deux militants écologistes de Sea Shepherd, l’ennemi juré ? Se sont-ils vraiment échoués, jetés là par la tempête ? C’est une course contre la montre qui s’engage pour Soren Barentsen, capitaine de police, s’il veut éviter que la violence des éléments ne contamine les hommes.
L'interprétation de Théo Frilet nous emporte dans ce huis clos magistral au cœur de la nature déchaînée et des paysages magnifiques des îles Féroé."
J’ai beaucoup réfléchi avant d’écrire cette chronique car “Grindadrap” m’a baladé entre le “wow wow wow” et le “what now?” Il y a des aspects que j’ai vraiment appréciés et d’autres beaucoup moins, voire pas du tout…
Commençons par ce qui m’a plu ! Le grindadràp, aux îles Féroé, c’est la traditionnelle chasse à la baleine qui fait grincer des dents les écologistes du monde entier. Acculés dans un fjord, les cétacés sont sauvagement massacrés au nom de la tradition. C’est autour de cette pratique controversée que Caryl Férey construit son récit, reléguant l’enquête policière presque au second plan.. Tout, tout, tout vous saurez tout sur le grind (la chasse) et sur le fonctionnement de cette province autonome du Danemark farouchement attachée à sa liberté. De manière assez nuancée - rien ici n’est noir et blanc à part les orques - l’auteur dissèque les tenants et aboutissants d’une tradition ancestrale que les féroïens ne sont pas près de lâcher. Il tire aussi d’intéressants parallèles entre exploitation des animaux, des femmes et des peuples autochtones. Un roman engagé, donc, et dieu sait que j’aime bien ça même si j’ai du prendre sur moi pendant les scènes de chasses décrites dans le détail.
Là où ça coince, c’est le nombre de paragraphes où ses personnages masculins sexualisent le corps féminin (si ce sont des méchants) ou ont des pensées énamourées pour leur dulcinée (si ce sont des gentils). Il y a évidemment beaucoup de descriptions de nichons (Maïa a des GROS LOLOS, on a compris, Caryl) et deux-trois scènes de sexe tout a fait dispensables. L’autre gros bémol, c’est la fin un peu fumeuse, façon “l’homme qui murmurait à l’oreille des orques” ou “maman j’ai mangé un smörgesbrod périmé et je me tape un gros trip”. Les rituels chamaniques et le mysticisme animiste, ça n’est décidément pas mon truc!
Au rayon des écothrillers, “Grindadràp” prend néanmoins une belle place aux côtés d’Impact de Norek ou d’Octopus de Xavier Müller. Il vaut une lecture, ne fut-ce que pour le message qu’il fait passer et ses superbes évocations maritimes!
Le grindadrap est une tradition des îles féroés aucours de laquelle des milliers de baleines et cétacés sont massacrés tous les ans, et cette année, le corps du chef du Grindadrap est retrouvé en mer dans des circonstances étranges. On suit une multitude de personnages, entre des policiers, des militants de Sea Sheperd et les employés de la plus grosse pêcherie des îles, l'un d'eux est le coupable. J'ai apprécié l'écriture de Caryl Ferey et j'ai eu l'impression d'être prise au piège de cette tempête danoise.
« Les forces se sont regroupées, c’est la fin d’un monde et elles veulent en être, un baroud d’honneur avant les heures sombres qui engloutiront jusqu’aux dernières illusions. Les puissants se croient préservés, ils ont tort, ils seront juste les derniers spectateurs horrifiés, implorant, prétendant qu’ils ne savaient pas, s’excusant pour les peines de morts infligées, forêts, savanes, mers, lacs, mais il fallait y penser avant, démons stupides. »
Je lisais ce livre jusqu’à ce que je découvre que l’auteur est un fervent défenseur de Bertrand Cantat ??? En big 2025 J’imagine que la fin c’est un mec qui tue une meuf et le narrateur dit pas grave il a qu’à faire que 3 ans de prison
Quel dommage. L'idée d'un polar aux îles Féroé me tentait vraiment mais la réalisation est mauvaise. Le rythme est lent, les personnages sont caricaturaux, et encore ce besoin de décrire les seins de tous les personnages féminins...
Plus un plaidoyer pour la protection des mers, l’écologie qu’un polar mais très intéressant Une très belle écriture au service d’un dossier fort bien documenté
Fan de Caryl Ferey. sujet et lieu toujours incroyable et passionnant. L’intensité des personnages est en dessous de certains autres de ces romans mais je recommande la lecture qui fait écho aux racines du ciel. Impatient du prochain Caryl !