Dans un futur proche, au cours d'une émission de télé-réalité diffusée en direct se déroule le procès de citoyens jugés par les téléspectateurs. Durant cent-vingt minutes, un androïde interroge l'accusé dont les données privées sont accessibles à tous. Ethan Chanseuil tente de prouver qu'il n'a pas tué son beau-père devant sa famille et le public.
Christopher Bouix est né en 1982 et écrit pour la jeunesse. Il est l'auteur de "Socrate : un homme dangereux" (L'École des Loisirs, 2017) et de "La Théorie de l'iceberg" (Gallimard Jeunesse, 2018).
Il est également l'auteur de livres universitaires parus aux éditions Les Belles Lettres.
Ethan Chanseuil se réveille dans une salle d’audience, menotté, face à un androïde qui cherche à tout prix à le faire avouer. Le problème, c’est qu’Ethan n’a aucune idée de ce qui lui est reproché. Autre problème : il a 128 minutes pour convaincre de son innocence la majorité des métaspectateurices du programme auquel il participe contre son gré. S’il échoue, il sera condamné… ⠀ Dernier volet du triptyque de l’auteur autour des intelligences artificielles, ce roman est encore une fois une grande réussite. Bien que plus court que les précédents opus, il est tout aussi efficace, tant dans le fond que dans la forme. ⠀ Avant toute chose, je parle de triptyque mais il s’agit bien de trois romans totalement indépendants les uns des autres. Même s’ils partagent des thématiques communes et bien que ce volet laisse entendre qu’il se passe au moins dans le même univers qu’Alfie, chaque roman se suffit à lui-même et ils peuvent tous être lus dans n’importe quel ordre. ⠀ Maintenant que ce point est clarifié, nous pouvons passer à mon avis. Un des gros points forts de ce livre, c’est son format puisque l’intégralité du roman se passe sous la forme d’un entretien, ou plutôt d’une audience. Cela rend le récit particulièrement dynamique et plaisant à lire. Il y a bien un narrateur qui intervient par moment mais il s’agit en fait de l’IA qui s’adresse aux métaspectateurices du programme, et donc à nous par extension. Nous sommes donc vraiment au plus proche de l’action à tout moment. ⠀ L’autre point fort est la gestion du suspense, de la tension et des révélations. On se met assez facilement à la place d’Ethan et on imagine qu’on pourrait se retrouver à sa place dans une société similaire où les machines seraient amenées à interpréter certaines interactions, sans intelligence humaine pour nuancer les choses et démêler le vrai du faux. C’est assez glaçant. ⠀ Dans la lignée des précédents romans de l’auteur, on retrouve un humour un peu insolent et parfois cruel. On retrouve aussi une critique de la société, de notre rapport à la technologie, et des libertés qu’on est prêt à sacrifier pour le divertissement et un peu de confort. L’auteur dénonce aussi le voyeurisme de certains divertissements qu’on peut être amenés à consommer déjà aujourd’hui. C’est bien-sûr poussé à l’extrême ici mais on prend pleinement conscience d’à quel point ça peut être malsain. Des thématiques récurrentes dans la bibliographie de l’auteur et qui sont terriblement actuelles. ⠀ Je ne peux que vous conseiller cette lecture, courte mais très efficace. Un bon divertissement qui fait réfléchir !
Ce roman propose une réflexion mordante sur la justice à l’ère numérique et la fascination de la société pour la transparence totale et le voyeurisme. L’utilisation d’une intelligence artificielle pour juger souligne les dérives possibles des nouvelles technologies, tandis que le format de procès en direct interroge notre rapport à la vérité et au jugement public.
Troisième livre lu de Christopher Bouix et troisième giga coup de cœur, vraiment ce mec est un génie.
120 minutes en tête-à-tête avec une intelligence artificielle chargée de faire le procès d’Ethan, le tout retransmis en direct à des millions de metaspectateur.ice.s qui vont devoir juger de sa culpabilité ou non.
Le texte est tellement serré, la conversation si saisissante et l’échange ultra réactif que je ne vois pas comment on peut entamer le roman sans se retrouver à forcément le terminer dans la foulée. C’est cruel, subversif, caustique et la joute entre IA et humain est tout bonnement jouissive.
Ce court roman est à la fois du divertissement à l’état pur, ce qui engendre déjà une jolie mise à abîme entre notre lecture et le sujet traité, en plus d’être ingénieuse et criante de vérités. Le sous-texte parlera certainement à la majorité tant il dépeint à la perfection les travers de notre société moderne. L’auteur, sous couvert d’une réflexion technologique, prend la plume pour, en s’amusant, nous jeter au visage de quoi philosopher et interroger le monde qui nous entoure, la politique, les problématiques sociologiques et la place du pouvoir individuel dans une masse pourrie de l’intérieur.
Transmettre autant de véracité sur un monde en berne avec, d’une part, énormément de recul et d’humour et, d’autre part, en permettant une expérience de lecture aussi géniale qu’éblouissante, c’est grandiose, vous en conviendrez.
Bref, bravo monsieur Bouix, c’est un sans faute de mon côté.
Je m‘attendais à un peu mieux à la lecture de la 4eme de couverture mais ça a été une lecture divertissante Le concept est sympa, je lirais les autres livres de cet auteur
On suit sur 170 pages un interrogatoire en l'an 2143 entre Ethan, citoyen sans histoire, convoqué à l’émission de justice la plus suivie du pays, et l'IA Milo‑128 qui doit juger pendant 120 min si Ethan est coupable ou innocent d’un acte supposé. Ce qui semble d’abord être un interrogatoire logique et rationnel bascule vite en un huis clos dérangeant, émotionnel et glaçant !
Mon intérêt pour cette lecture a suivi le même crescendo que l’histoire d’Ethan : d’abord curieuse, puis accrochée, puis totalement happée. À partir de la moitié, impossible de lâcher le livre : tout est tendu, concentré, millimétré, horrible et parfois drôle !
L’ambiance m’a beaucoup fait penser à Black Mirror : une technologie soi-disant neutre, une justice spectacle, une société obsédée par les émotions "mesurables"…
2,5. Un roman assez court, dernier tome de la «trilogie» des robots et des IA de cet auteur. C’est celui auquel j’ai le moins accroché : le fait que l’histoire soit un peu une redite de l’univers précédemment exploré dans les 2 autres livres, avec un récit plus linéaire, moins en profondeur m’a un peu lassé. Je trouve que ça a perdu en originalité comparé aux précédents textes.
En revanche, certaines réflexions sur les médias et les réseaux sociaux m’ont semblé lourdes et génériques, mais en allant sur Instagram juste après, force est de constater qu’on en est vraiment pas si loin sur certains points…Terrifiant.
J'ai apprécié ce livre, qui se lit ultra rapidement puisqu'il est écrit sous forme de dialogue entre un homme et une IA. C'est assez drôle par moments, très caustique, et révélateur de toutes les peurs causées par l'émergence de l'IA. J'ai trouvé ça bien, mais sans plus. Pas très surprenant dans le déroulement de l'intrigue, mais très intéressant quant à la société dépeinte à travers ce dialogue.