Ce livre est le récit d’un procès littéraire et des interrogations qu’il a fait naître en moi. Intentée par ma mère et mon ex-compagnon, la procédure visait à empêcher la parution de mon précédent ouvrage, L’Effet maternel. Depuis le jugement et la publication de L’Effet maternel, quatre ans se sont écoulés. Et je n’ai cessé de m’interroger sur l’écriture autobiographique. À qui appartient l’histoire ? C’est à cette question que tente de répondre Une sale affaire.
À lire dans la foulée du grandiose L'effet maternel. Une réflexion intéressante sur la liberté d'expression et le droit à la vie privée ; ce qui relève de l'autobiographie ou pas. Et le mystère jamais élucidé des motivations de la mère de l'autrice.
“Aujourd’hui, de cette traversée judiciaire, il me reste une certitude : il ne suffit pas de dire, il ne suffit pas d’écrire, il faut être entendu.”
En lisant une sale affaire, la mère et l'ex conjoint de l'autrice vont sans doute regretter d'avoir tenté de faire retirer certains passages de son précédent livre, on peut dire qu'ils sortent d'une sale affaire rhabillés pour l'hiver. Mais ce livre n'est pas seulement un règlement de comptes, c'est avant tout une réflexion sur l'autobiographie et l'auto fiction. Quand on raconte sa propre histoire, on raconte forcément celle des autres (sauf si on vit sur une ile déserte ou au fond d'une grotte mais du coup il y a sans doute moins à raconter), quelle est la place de ces autres dans un récit personnel? Passionnant mais aussi très touchant, Une Sale Affaire rappelle aussi très simplement quelques éléments de droit concernant la pratique de l'autobiographie.
Combat judiciaire intéressant. Heureuse de savoir que le droit positif français protège de manière satisfaisante la relative liberté des auteurs à se raconter à travers le genre littéraire de l’auto fiction. J’aime beaucoup l’expression « écrivain du soi » et, au-delà du soi, l’idée que l’intime revêt toujours des aspects politiques et historiques.
Par extension, ça m’a interrogée sur la conception juridique américaine de la liberté d’expression / du droit de divulguer. Je trouve ça hallucinant que Johnny Depp ait pu gagner son procès contre Amber Heard. Dans le livre de Linhart, on voit que Françoise Gilot a été autorisée à publier un récit relatant, entre autres, les violences conjugales subies par Picasso, au motif que le droit au respect de la vie privée (celle de Picasso) ne saurait faire obstacle au droit de l’auteur d’exprimer sa vision des événements (celle de Gilot). La décision de justice américaine est encore plus folle quand on sait que Depp a été reconnu coupable par la justice des faits que Heard relatait dans les média, et que la justice est publique par principe inaliénable. Il n’y a donc non seulement pas eu de diffamation, mais même pas d’atteinte à la vie privée. Je me demande sincèrement sur quels fondements juridiques il a réussi à faire valoir son préjudice. C’est intéressant en terme de droit comparé.
Sincèrement triste pour l’autrice qui se fait traîner dans la boue par des raclures Utile de lire l’Effet maternel, le livre précédent … (= je ne détenais pas l’ensemble des réf) Bilan = tes propres concepteurs te plongeront dans la sauce si ce que tu dis creuse en profondeur d’un passif chargé d’histoires et d’erreurs
Comment ne pas lâché une sale affaire de virginie Linhart!!!! un livre sur le procès de la parution de l’effet maternel son précédent roman par son amant et ça mère le lire après l’effet maternel
Je me suis souvent posée cette question de savoir comment écrire en s'inspirant de sa vie tout en s'affranchissant du regard de celleux que l'on décrit. Se fâche-t-on avec ses ami.es, sa famille ? Ce petit livre de Virginie Linhart raconte l'histoire d'un procès qui l'a opposé à sa mère et à son ex compagnon , étrangement unis pour censurer la publication de son prochain livre. Inspiré de sa vie, l'autrice témoigne d'une relation complexe avec sa mère, empreinte d'une culture post soixante huitarde où la liberté sexuelle n'a pas toujours épargné les enfants, dans des milieux pourtant intellos et militants.Cela m'a donné envie surtout de lire le livre en question, "L'effet maternel".