Une anthologie inédite de poèmes de Gaza, un territoire où, chaque jour, "l’œil de l’espérance" se ferme un peu plus.
Que peut bien vouloir dire être en sécurité en temps de guerre ? Cela veut dire avoir honte de ton sourire d’être au chaud, de tes habits propres de l’eau disponible, de l’eau potable de pouvoir prendre un bain et de te rendre compte que tu es encore vivant ! Ô mon Dieu ! Je ne veux pas être une poétesse en temps de guerre Hind Joudeh
À Gaza, la poésie se dresse en rempart contre la dégradation de l’humain par l’homme, comme une « arme miraculeuse », selon la formule d’Aimé Césaire. Alors que les bombes pleuvent et que la terreur règne, vingt-six voix gazaouies s’élèvent, crues, effrénées et lucides. Elles crient les horreurs de la guerre, et le silence du reste du monde. Face à une réalité apocalyptique, dans ce lieu où l’espoir a été aboli, le miracle des mots continue néanmoins d’opérer.
Abdellatif Laâbi est né en 1942 au Maroc. Il est traducteur de l’arabe et auteur d’une œuvre poétique et littéraire foisonnante. Il a été couronné, notamment, par le prix Goncourt de la poésie (2009), le Grand Prix de la francophonie décerné par l’Académie française (2011) et le prix Mahmoud-Darwich pour la création et la liberté (2020). Yassin Adnan est né en 1970 au Maroc. Il a été cofondateur de la revue L’Algarade poétique et a été le concepteur et l’animateur d’émissions littéraires et culturelles télévisées, au Maroc et en Égypte. Il a publié plusieurs recueils de poésie et un roman Hot Maroc (Sindbad-Actes-Sud en 2020).
Abdellatif Laâbi is a Moroccan poet, born in 1942 in Fes, Morocco.
Laâbi, then teaching French, founded with other poets the artistic journal Souffles, an important literary review in 1966. It was considered as a meeting point of some poets who felt the emergency of a poetic stand and revival, but which, very quickly, crystallized all Moroccan creative energies: painters, film-makers, men of theatre, researchers and thinkers. It was banned in 1972, but throughout its short life, it opened up to cultures from other countries of the Maghreb and those of the Third World.
Abdellatif Laâbi was imprisoned, tortured and sentenced to ten years in prison for "crimes of opinion" (for his political beliefs and his writings) and served a sentence from 1972-1980. He was, in 1985, forced into exile in France.[2]
Cette fois-ci je n'écrirai pas un seul mot sur mes ennemis Je ne les mettrai pas « à nu » devant le monde Je ne leur permettrai pas de faire de mes blessures une matière ouverte à la discussion Je partagerai avec le monde son silence son désespoir et sa mauvaise conscience sa perte d'intérêt à s'informer et bien sûr, je partagerai avec lui son impuissance totale Cette fois-ci je vais troquer tout ce en quoi je crois contre tout ce en quoi je n'ai jamais cru