Jump to ratings and reviews
Rate this book

Bleu nuit

Rate this book
« Je marche sur un fil. Je suis le funambule sur le fil tendu au-dessus des abysses de la mémoire. Il ne faut pas que je tombe. Je suis sur le fil qui menace de rompre au moindre faux pas. » Pendant des années, l’auteur de cet intense monologue est parvenu à tenir en laisse ses souvenirs. Tétanisé à l’idée d’affronter le monde extérieur, celui qui était devenu journaliste vit cloîtré dans son appartement, tout en parvenant à donner le change à sa rédaction. Un appel téléphonique fait basculer son existence : Alma, la seule femme qu’il ait aimée, vient de mourir. Le lendemain de son enterrement – auquel il s’avère incapable de se rendre –, il sort enfin de chez lui, décidant de vivre dans la rue après avoir jeté ses clefs dans une bouche d’égout.

Dans un périmètre bien délimité autour du cimetière du Père-Lachaise, il change d’emplacement tous les soirs, cherchant à conjurer les violentes réminiscences qui malgré tout le hantent : ce bleu profond de la mer qui l’obsède, ce soleil écrasant… Réfugié dans sa nouvelle errance, il ponctue ses semaines par des échanges fugaces, mais quotidiens, avec des femmes ou des jeunes filles, toujours les mêmes, dont le prénom rime avec celui de son Alma disparue. À son insu, comme si ces figures le révélaient à lui-même, des images refoulées de vergers en fleurs, des odeurs d’iode, d’anis ou de jasmin le submergent…

Renonçant à lutter contre l’insoutenable déferlante du passé, que ni les rituels, ni la drogue, ni l’alcool n’ont pu contenir, il baisse la garde… Ses nuits tourmentées, sur lesquelles veille la fidèle Minuit, une chienne rencontrée sur une tombe, il va les consacrer au récit du cauchemar éveillé dans lequel il se débat depuis si longtemps, et qu’il avait pourtant essayé de fuir en venant s’installer de l’autre côté de la Méditerranée.

Bouleversant portrait d’un homme en proie à ses fantômes, Bleu nuit est un livre d’une puissante humanité, celle de ces laissés-pour-compte rencontrés dans la rue, et celle d’un magnifique personnage, sombre et lumineux à la fois, luttant de toutes ses forces pour échapper au pire.

224 pages

First published January 1, 2022

3 people are currently reading
71 people want to read

About the author

Dima Abdallah

3 books8 followers
Dima Abdallah est une auteure libanaise qui vit à Paris depuis 1989.

Après des études d’archéologie, elle s’est spécialisée dans l’antiquité tardive. Mauvaises Herbes est son premier roman.

Ratings & Reviews

What do you think?
Rate this book

Friends & Following

Create a free account to discover what your friends think of this book!

Community Reviews

5 stars
23 (41%)
4 stars
18 (32%)
3 stars
11 (20%)
2 stars
2 (3%)
1 star
1 (1%)
Displaying 1 - 7 of 7 reviews
124 reviews1 follower
February 21, 2022
I was taken in immediately by this poetic and beautifully constructed book, by its fascinating protagonist and as the story proceeds further, you get to know mor eand more details about the latter, and how as well as why this all came about.. I don't want to reveal much about it so as nnot to spoil future readers' discoveries as you move along this moving story that moves like waves in the 'blue of the night' or idnight blue - a colour associated with the darkness of night time, and symbolising the unconsciousness. I loved and was terribly moved by the bond of friendship that gradually forms between man and dog, whose name is Minuit and who lives most of his daytime at the cemetery at the tomb of his deceased owner. Everything was so well described that I could visualise all the characters and live through the chapters with them, alongside them, whilst trying to understand the reasons for the protagonist's focus on them. It was a sad and tragic ending and yet.. one feels a certain peace of mind at the end, despite everything. I would love to meet the author as this is her second book and to my mind, her second masterpiece. It is definitely not everyone's cup of tea but I am sure we will see more from this talented young writer. Mabrouk Dima!
Profile Image for alexia.uu.
37 reviews
May 19, 2025
J’écrivais il y’a quelque semaines que Suzanne Collins a la main lourde sur la symbolique, mais c’est sans doute parce que je ne connaissais pas encore Dima Abdallah à l’époque ! Bleu Nuit est un roman qui est rempli de figurations et de métaphores, d’ailleurs, il en déborde tellement que le lecteur se noie dedans.

Au début de l’histoire, le personnage principal est un homme qui vit cloîtré chez lui car il a une forte agoraphobie qui l’empêche de sortir de son appartement et d’avoir toute interaction sociale. Il apprend le décès de son ex compagne par téléphone, et décide de tout quitter et de devenir SDF.

Selon lui, vivre dans la rue lui permettra d’oublier un passé tragique. Il s’agit de la thématique centrale du livre. Et par thématique centrale du livre, j’entends par là que c’est répété en boucle pendant 150 pages. L’auteur a à elle seule utilisé la totalité du champ lexical de la rue. J’avais l’impression de lire un texte écrit pour une analyse littéraire d’enfant de douze ans. On se rend compte au fil du livre qu’il s’agit d’un homme traumatisé et malade qui plonge doucement dans la folie. C’est peut-être ce qui explique à quel point tout est répétitif, mais ça n’en rend pas le livre moins indigeste.

D’ailleurs, au moment où l’homme quitte son appartement, son agoraphobie disparaît ! Fini les TOC ! Il suffit de devenir SDF apparemment. Si je raccourcis un peu (mais pas tant que ça) le message du livre, c’est que je n’y ai trouvé aucun intérêt, ni aucune logique. Non pas qu’un récit ait besoin d’être réaliste pour être appréciable, mais j’ai eu du mal à trouver de la cohérence dans l’histoire: je l’ai trouvée creuse.

Pendant la majorité de du roman, l’homme nous fait allusion à un passé traumatisant qu’il souhaite oublier. Le lecteur doit attendre les trente dernières pages pour comprendre qu’il a vécu une guerre et qu’il a prit part à des attaques armées. C’est un choix de l’auteur de ne pas donner de détails sur la-dite guerre, ni sur son pays, ni sur quel groupe il soutenait (il s’agit probablement la guerre civile du Liban). Je n’attendais pas un roman historique, mais on se coltine 150 pages à attendre de comprendre d’où viennent ses TOC et qu’est-ce qu’il veut oublier, et on a peine droit à un chapitre bâclé qui ne raconte rien. D’ailleurs, on n’apprend rien de plus sur son ex compagne décédée. J’ai l’impression que l’auteur voulait just écrire en boucle sur sa pseudo métaphore de vie, et que la vraie substance du personnage ne l’intéressait pas.

J’ai donc trouvé l’écriture lourde, le symbolisme surfait, et l’histoire irréaliste et incomplète.
This entire review has been hidden because of spoilers.
Profile Image for Nora.
3 reviews
April 28, 2024
Ce livre est une beauté bouleversante! Il m’a beaucoup touché et l’écriture est magnifique. C’est un hommage à tous les oubliés, à ceux qui souffrent en silence, les invisibles, à la douleur, aux souvenirs, à la solitude et à la compagnie.
Profile Image for Delphine.B.
62 reviews2 followers
September 29, 2022
Livre lu lors d'un prix des lecteurs. Le livre est très bien écrit et certaines parties m'ont beaucoup touchées mais j'ai eu beaucoup de mal le lire et à le terminer.
Profile Image for Deschardons.
141 reviews52 followers
Read
November 17, 2022
J’avais vraiment adoré « Mauvaises herbes » mais là je n’ai pas du tout du tout accroché. Je n’ai peut être ps compris le pitch mais l’espèce de romantisation de la vie de clochard, je peux pas.
Displaying 1 - 7 of 7 reviews

Can't find what you're looking for?

Get help and learn more about the design.