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De neige et de vent

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À Tordinona, un village isolé près de la frontière italienne. Voyant la tempête qui se prépare, les deux gendarmes Marcus et sa cheffe Nadia s’apprêtent à partir quand le garde-champêtre du village découvre le corps sans vie de la fille du maire. Le lendemain, alors qu'une avalanche a détruit le seul accès à la vallée, le maire et une partie des villageois s’en prennent à un homme de passage qu’ils soupçonnent. Attachés à leur devoir, Nadia et Marcus s’opposent à leur haine et à leur désir de se faire justice, et dès lors s’empressent de trouver le coupable. Dans ce huis clos montagnard, au milieu de paysages brillants de pureté, la tension ne cesse de monter. Qu’advient-il des hommes quand il n’y a (presque) plus personne pour faire respecter la loi et défendre les innocents ?

Sébastien Vidal est né à Tulle en 1971. Après 24 années en gendarmerie, il est revenu en Corrèze et vit désormais à Saint Jal. Aux éditions Le mot et le reste, il a publié Ça restera comme une lumière et Où reposent nos ombres, lauréat du Prix du Roman noir 2023 des Bibliothèques et des Médiathèques de Grand Cognac, du Prix de la Briance 2023, sélectionné pour le prix Dora Suarez 2023.

288 pages

Published March 27, 2025

13 people want to read

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Displaying 1 - 6 of 6 reviews
Profile Image for Clémou Botta.
34 reviews
April 14, 2025
Une très jolie immersion dans la neige mais des personnages très peu nuancés et trop clichés pour qu'on puisse y croire.
Profile Image for Aude Bouquine Lagandre.
725 reviews214 followers
April 2, 2024
« De neige et de vent » se déroule près de la frontière italienne, dans le petit village de Tordinona. Le lieu importe peu finalement, puisque, si je ne m’abuse, il est fictif. Seul le « Teatro Tordinona », théâtre situé à Rome, construit en 1670, puis reconstruit trois fois, ayant changé de nom plusieurs fois, dispose aujourd’hui de trois salles d’exposition dont l’une porte le nom d’un illustre dramaturge, Luigi Pirandello. Heureux hasard ou coïncidence, Tordinona est précisément le lieu où se joue une pièce de théâtre grandeur nature, où les acteurs de l’intrigue imaginée par Sébastien Vidal pourraient être vous et moi. Car, dans ce microcosme, miroir de notre société, fleurissent nos humanités, qu’elles soient abjectes ou honorables.

Ce qui distingue Tordinona de n’importe quel village est son emplacement où un seul pont permet de s’en échapper. Isolé, en zone blanche, entouré de montagnes, il est aisé d’en demeurer prisonnier. Ce sont précisément des conditions météorologiques dantesques « De neige et de vent » qui vont séquestrer ses habitants du reste du monde. « Le blizzard furieux malmène les flocons qui grêlent les murs et les toits, piquent avec acrimonie leur visage, tout est balayé et bouleversé. Le hurlement de la bise qui se prend dans les gouttières et les branches dépouillées agresse les tympans, la lumière donne l’impression de mourir. De sombres nuages obèses formant un vaste océan aux limites inconnues compriment le village. Le clocher a désormais disparu dans leur ventre et on ne sait plus où commencent les rafales de neige et où finit le ciel, plus bas que jamais. » Parallèlement, Marcus et Nadia, gendarmes, vont être appelés par le garde champêtre sur les lieux d’un drame : le corps d’une jeune femme a été retrouvé, sans vie. Il s’agit de la fille du maire, Basile Gay.

À Tordinona, plusieurs camps s’affrontent : les anciens et les néoruraux. Les premiers vivent là de père en fils depuis le dix-neuvième siècle. Des bourrus, des taiseux, aux coeurs aussi durs que la roche. Leurs femmes sont dévouées, soumises, l’émancipation a raté le virage du village. Les seconds ont repris une ferme, élèvent des chèvres et des brebis, font du fromage et ne sont pas acceptés par les habitants. « Ici, on n’aime pas le changement, donc on n’aime pas les étrangers, même les touristes, qu’ils aillent se faire escroquer ailleurs. » Alors, quand Victor Pasquinel, voyageur « de passage où il ne fallait pas » arrive dans le bourg avec son chien, on ne peut pas vraiment dire qu’il soit accueilli les bras ouverts… La découverte d’un cadavre catalyse une multitude d’émotions, et pas seulement les plus positives.

« De neige et de vent » est un huis clos où la notion de justice n’existe plus et où les haines suscitées par la méfiance de l’autre prennent toute la place. « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère. », si ce n’est ton frère, c’est ton voisin, ou ces néoruraux « ces accidents de la nature » qui empoisonnent notre manière de vivre, ou encore cet étranger qui a franchi le pont de la ville récemment. C’est l’heure du déchaînement des haines déclenché par ce décès incompréhensible. La mort de Caroline n’est d’ailleurs qu’un prétexte à cette étude sociologique où la fourmilière s’agite, retirée des règles sociales de base à cause d’une mauvaise tempête. »(…) on serait plutôt dans un état ségrégationniste américain quelque part à la charnière des années cinquante-soixante. Au point où ils en sont, ils vont arborer des cagoules pointues et enflammer des croix devant les maisons de ceux qu’ils détestent. » L’observation de ce déchaînement de la nature humaine est aussi passionnante que pathétique, ceux qui pensent être dans leur bon droit face à ceux qui défendent le droit. Un maire omnipotent, deux gendarmes blessés par la vie, mais combatifs et déterminés, des villageois résignés et manipulés.

Sur la grande scène du théâtre de la vie, « De neige et de vent » est un flocon de neige presque insignifiant, mais pourtant fort révélateur de ce dont l’homme est capable, livré à lui-même. Sébastien Vidal y développe la peur de « l’étranger », la haine de la différence, l’apogée d’une forme d’extrémisme, la violence exacerbée, le désir de vengeance qui vient balayer toute raison. Dans l’esprit des grands romans américains, une large partie est consacrée au décor, cette nature qui reprend ses droits et vient ensevelir les dernières onces d’humanité. « La malédiction de ce lieu est le manque, le manque d’amour et le manque de mots. Il n’y a que le vent, qui ne fait jamais que passer, pour pousser son hurlement et enfreindre la règle de la saison froide et muette. » Au-delà de la poésie qu’il manie avec grande dextérité pour décrire l’environnement, quand tous sont retirés du monde et ne rêvent que de vengeance, seuls les deux gendarmes profitent de cette opportunité pour faire le point sur leurs existences. Nadia touchée dans sa chair, Marcus dans son esprit. Leur retranchement forcé dans ce monde où tout va trop vite permet ce temps d’introspection dont ils sont si cruellement besoin. Pour Victor, l’homme à protéger, l’observation de sa conscience et le souvenir de ses voyages passent par l’écriture. Il tient un carnet où se mélangent textes divers, poèmes et pensées. Même les « âmes grises » de ce village n’ont pas le pouvoir d’arrêter ses mots. « Il se dit que la vie des humains devrait être rythmée par ces deux évènements fondamentaux que sont l’horreur et le crépuscule. La Grande Parenthèse dans laquelle se développe la Vie. Ce serait un beau moyen de reprendre contact avec leur origine, la Nature. »

« De neige et de vent » prend souvent la forme de toiles que l’on visite en arpentant le roman. Les tableaux se succèdent, jour, nuit, jour, nuit, mais je souhaite insister sur l’écriture de Sébastien Vidal qui autorise ce prodige : « Le jour est là, la nuit s’est réfugiée dans les sous-sols, dans les greniers et les caves humides. Elle s’est repliée au plus profond des forêts, sous la neige et peut-être aussi dans le tunnel. Elle n’est pas partie loin car elle sait que l’intermède sera bref. La lumière qui ratisse le village tombe de fatigue. Grise, lente, dessinée au crayon de papier. Elle jette sur toute chose un masque de mort, une allure affligée d’exister. », la nature se façonne pour prendre des allures humaines, « Les ventres blancs marbrés de noir des bouleaux accentuent le tableau morne qui se peint et se dépeint sans cesse. On dirait qu’ils pleurent et que du rimmel coule sur leurs troncs d’un marmoréen sale. », la neige et le vent écrasent tout, les contours des lieux, les paysages, les hommes et leur raison. « La neige recouvre le village. Tout est blême. Les turbulences du vent augmentent. L’océan de nuages est si bas qu’il projette une couleur écrue, parcourue de veines grises et noires. La lumière rasante donne une impression d’épuisement. »

Grâce à une écriture riche et évocatrice, Sébastien Vidal dépeint le décor hivernal impitoyable qui enveloppe le village, créant ainsi une atmosphère sombre et oppressante. Les descriptions minutieuses des paysages enneigés et des tempêtes de vent renforcent le sentiment d’isolement et de désespoir qui imprègne le récit. « De neige et de vent » se présente comme une exposition de toiles où chaque tableau dépeint une scène saisissante, où les éléments naturels semblent refléter les tourments intérieurs des personnages. L’écriture de Sébastien Vidal offre une immersion totale dans ce huis clos oppressant, où les émotions et les doutes des personnages s’entrelacent avec la force de la tempête qui fait rage à l’extérieur. Même dans cette lumière épuisée, l’auteur souligne la résilience de ces trois personnages retranchés, déterminés à vaincre la folie des hommes. « C’est Soulages qui doit être aux manettes, et dont Marcus acquiert la certitude qu’il y aura, à un moment donné, un trait de lumière sublime. » Si la lumière semble faible ou éteinte, elle offre pourtant un contraste saisissant avec l’obscurité d’une situation sombre et désespérée.

Découvrir la plume de Sébastien Vidal c’est comme se laisser envelopper par les rayons d’une flamme douce et apaisante dans un paysage enneigé et déchaîné. Chaque mot est une étincelle de poésie qui réchauffe l’âme et éclaire les recoins les plus sombres de l’histoire.
Profile Image for Sasso.
95 reviews
April 14, 2025
Note réelle : 4,5/5

Un huit-clos aux petits oignons pour une première lecture de Sébastien Vidal !

L’intrigue se déroule au cœur d’une zone blanche à la frontière italienne et le décor se plante proche d’une montagne surnommée les Trois dents de la Rancune. Un lieu qui vous le découvrirez (ou vous l’avez découvert) porte extrêmement bien son nom.

Durant ces quelques 280 pages, nous suivons la découverte d’un meurtre et ses effets (dévastateurs) sur un petit village reculé et chauvin.

Cette lecture m’a épatée :
D’abord grâce à cette plume magnifique, très descriptive et maîtrisée.

Le cadre géographique et naturel est posé avec le plus grand soin, on s’y croirait. Il y a même un certain ode à la nature dans ces lignes pourtant sombres.

Les personnages sont savamment travaillés, car ils sont tous profondément humains, bons ou moins bons (voire très mauvais pour certains!!). On s’attache aux uns, on en déteste d’autres mais quoi qu’il en soit on a une belle vision de qui ils sont, ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent. L’auteur va jusqu’à mettre en place des dialogues « qui ne servent qu’à » étoffer la dimension psychologique et les états d’âmes de ses personnages.

C’est un roman qui est lent, mais pas dans le mauvais sens du terme. Avec les personnages, on affronte la tempête qui n’en finit plus, cet état de siège complètement fou au cœur de ce village isolé. Le temps s’égraine lentement. C’est un huit-clos réussi, tout simplement.

Enfin quelle brillante représentation de la nature humaine dans des conditions extrêmes. Sébastien Vidal nous présente tout ce que les hommes sont capables de faire … quand ils sont en groupe, quand ils sont malheureux, quand ils se sentent libérés du poids des conséquences, quand ils manquent d’ouverture d’esprit mais aussi quand ils se font confiance, quand ils viennent en aide à leur prochain, quand ils sont prêts à risquer leur vie pour défendre une autre vie ou la justice tout simplement. C’était fou et si vrai, si réaliste, si inquiétant.

Au delà d’un très beau moment de lecture (qui sort de mon scope habituel, j’aime les rebondissements et les enquêtes), cet ouvrage m’a aussi donné à réfléchir sur la nature humaine.

Bravo et merci pour cela !
Profile Image for Bruno Menetrier.
290 reviews4 followers
May 13, 2024
L'auteur, le livre (270 pages, 2024) :
Sébastien Vidal est un auteur français qui vit en Xaintrie, et qui, avec De neige et de vent, se lance dans le polar et nous invite dans les montagnes à la frontière italienne pour un polar noir.

On aime un petit peu :
• Un huis-clos à ciel ouvert dans un village reculé de montagne. Un étranger rejeté par les habitants. Une histoire qui lorgne du côté du Rapport de Brodeck. Un petit air de western et de Fort Alamo. Voilà qui avait de quoi allécher le lecteur qui passait par les Alpes à la frontière italienne.
• Mais Sébastien Vidal a choisi de brosser son tableau en noir et blanc, sans aucune des 50 nuances de gris. Ses villageois montagnards sont bas du front, violents, racistes et peut-être consanguins. C'est bien dommage parce que le trait est forcé au point qu'on n'y croit guère.
• La bonne histoire est finalement mal servie par une écriture empesée et le grincheux a eu un peu de mal avec la prose très affectée de l'auteur : les effets de vocabulaire, les mots à la mode (rrraah cet horripilant "coruscant" qui brille désormais trop souvent sous les plumes dites branchées !), tout cela ne rend la lecture ni très fluide, ni très agréable. Passe encore lorsqu'il s'agit de décrire les événements mais le texte perd toute crédibilité quand il s'agit d'entrer dans la tête des personnages.

L'intrigue :
Les Alpes près de la frontière italienne, un village reculé, isolé de la vallée par une tempête de neige. La fille du maire y est retrouvée assassinée. Au même moment un étranger arrive qui cherche un abri pour la nuit. Tous les ingrédients du polar noir sont donc réunis pour le drame !

Pour celles et ceux qui aiment les montagnards.
Ce livre a été lu grâce aux éditions Le mot et le reste.
Profile Image for Mathilde.
243 reviews
August 30, 2024
Je n'ai pas réussi à rentrer dans le cadre, l'intrigue du roman.
Displaying 1 - 6 of 6 reviews

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