Dans une banlieue où cohabitent différentes nuances de la classe moyenne, une enfant hypersensible subit le bullying et le rejet de ses camarades d’école. Derrière les silences et les railleries, elle fonde son identité sur ses réussites académiques. Se servant de ses aptitudes de perception et d’imitation, elle se construit une armure dans le conformisme. Mais lorsqu’elle arrive à l’université, ses certitudes, son seul ancrage vacille : elle ne sait plus comment exceller en tout. Le monde des idées la déconcerte. Au creux du tumulte, elle apprivoise un vieil allié : la musique. Entre souvenirs d’une violence psychologique vécue dans l’enfance et quête d’émancipation, Caroline Louisseize replonge dans un coming of age qui ne finit jamais tout à fait. Dans une écriture imprégnée de psychanalyse et d’un goût pour l’étrange, le récit serpente dans des zones de froid et de deuils, de vertiges et de superstitions, dans la lutte incessante pour découvrir une authenticité enfouie sous d’épaisses carapaces.
Caroline Louisseize est écrivaine et musicienne. Elle a publié Aura (finaliste au Prix des collégien·ne·s en 2013) et Répliques (2016) aux éditions Poètes de Brousse. Elle a obtenu le premier prix au concours de poésie Geneviève-Amyot en 2017.
Le livre est divisé en 5 parties, que j’ai relues deux fois chacune. À chacune de mes lectures, j’y ai découvert des pépites et je suis assez convaincue qu’une troisième lecture me permettrait d’en trouver d’autres.
Le texte est hermétique juste ce qu’il faut pour qu’on en tire des passages qui nous parlent, sans toutefois nous faire tomber dans le mur de l’incompréhension.
ça déjà été dit, mais le sujet semblait clair au début, mais devient fouillis. Après la première suite, on ne voit plus vraiment cette histoire d'intimidation. On passe de l'enfance à l'adolescence aux choix difficile de l'université, je crois qu'un recentrement aurait été bénéfique.
Je préfère les poèmes en vers qui introduisent les suites, les vers et les images me semblent ciselés et beaucoup plus précises que dans certains textes en prose.
Bien que j'aie trouvé ce livre inégal et que j'aie parfois eu du mal à suivre les fils conducteurs, j'ai apprécié l'écriture, et certains passages sont limpides et parlants. L'extrait qui a le plus résonné pour moi : "C'était théorique et facile, d'imiter. Mais, en même temps qu'elle parle et participe, celle qui imite se tait. Elle se tait pour elle-même. Corrompt le relationnel avec le soi tu. Au pied du mur la voilà, maintenant. Caméléon qui cherche une couleur à soi dans le désert, avec le réflexe du pur risque : quelque chose qui ne peut se dévoiler qu'exposé à vif."
Ça m'a beaucoup touchée et ça résonne en plus avec un de mes projets d'écriture. Un récit très poétique, j'ai préféré les moments plus ancrés dans la narrativité.
"Je cherche dans les autres une enfance plus enfance que la mienne"