Le mot de l'éditeur : Le siècle présenté dans l’ouvrage, de la fin des guerres napoléoniennes à la Première Guerre mondiale, est jalonné de restaurations, révolutions, insurrections et coups d’État, alimentant le spectre d’une éternelle guerre civile franco-française. Il se conclut par l’enracinement du modèle républicain libéral, occultant la diversité des expériences et des imaginaires du futur. L’ouvrage, appuyé sur des travaux récents, s’efforce de restituer l’effervescence de ces possibles, pris entre nostalgie du passé, transmission de la Grande Révolution, compromis napoléonien, invention de l’utopie, aspiration à la démocratie sociale et à la vraie souveraineté du peuple. Il donne à voir un siècle d’intense politisation, par le suffrage mais aussi la sociabilité, les rites protestataires, voire la violence révolutionnaire. Il montre l’extrême fermentation d’une société aspirant à la mobilité, travaillée par l’émergence du paupérisme et de la « question sociale » et les réponses contradictoires qui leur sont opposées. Ces tensions et cet apprentissage politiques sont aussi liés à des mutations de grande envergure, très inégalement rythmées et partagées, mais qui forment l’arrière-plan de ce paysage : l’industrialisation et la modernisation technique, la croyance dans le progrès scientifique, l’unification du territoire, l’affirmation de l’État, la sécularisation partielle de la société, l’avènement progressif d’une culture de masse, la construction d’un empire. Emmanuel Fureix est maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil et membre de l’Institut universitaire de France. Il est spécialiste de l’histoire politique et culturelle de la France au XIXe siècle, auteur de La France des larmes. Deuils politiques à l’âge romantique, 1814-1871 (prix Châteaubriand 2009) et secrétaire de rédaction de la Revue d’histoire du XIXe siècle.
« Le siècle de Victor Hugo, du romantisme et de la « modernité » n’est pas celui du compromis, mais bien celui des conflits, des passions, des futurs imaginés et des passages à l’acte. Il s’est défini comme le siècle du progrès. Il est surtout le siècle des possibles. »
Excellent livre d’histoire pour s’introduire à l’histoire politique française au XIXe de la fin du premier empire au début de la Première Guerre mondiale. Il est étonnamment complet pour un ouvrage aussi court. J’ai simplement trouvé dommage le fait d’avoir survolé la Guerre de Crimée, la présidence de Thiers ainsi que la crise du 16 mai et la démission de MacMahon.
Malgré tout le livre fait un travail remarquable de par ses analyses qui en plus d’être historiques sont pluridisciplinaires. Il n’est pas étonnant qu’il soit à lire dans beaucoup de licence d’histoire.