" Je n'ai pas de première impression marquante ou solennelle qui aurait frappé ma mémoire et dessinerait le tableau de ma rencontre avec lui. Est-ce en cette fin d'après-midi ou une autre fois que j'ai rencontré Pierre Bourdieu ? J'éprouve la même sensation en revisitant ces années, de 1983 aux années 1990, à peu près, où j'ai partagé l'existence de cette famille. C'est une étrange nappe de souvenir égal, d'amitié et d'insouciance, comme si un enchantement enveloppait et me faisait idéaliser ce temps passé chez eux. " Dans les années 1980, Denis Podalydès se lie d'amitié avec Emmanuel Bourdieu, le fils du sociologue Pierre Bourdieu. Il part en vacances dans leur maison béarnaise et fait d'eux une famille élective tout en cherchant sa vocation. Portrait du sociologue en père travailleur, du comédien en étudiant admirateur, ces souvenirs tiennent du jeu de miroirs et du double portrait intime.
Je n'avais encore jamais lu Denis Podalydès, et cet ouvrage a été une bonne surprise ! Ses mots sont remplis d'amour et de tendresse. Il a un regard sur le monde et sur ses proches qui est touchant. Ce qui m'a rendue cette lecture encore plus agréable, c'est la sollicitation des concepts bourdieusiens pour comprendre comment le principal intéressé évolue dans le cadre familial et amical. J'ai encore plus aimé les liens établis entre sociologie et théâtre.
Les anecdotes sont précieuses, le lien entre l'auteur et les Bourdieu est beau. Je comprends son admiration pour cette famille. C'était attendrissant cet attachement si fort qu'il a pour eux. C'était aussi assez drôle de découvrir cette intimité, je me suis sentie comme une petite souris. Mais j'avoue que j'ai été quelque peu déroutée par le manque de structure global. J'entends, les « souvenirs de Pierre Bourdieu » viennent presque spontanément, sporadiquement, mais il manquait d'une structuration plus réfléchie pour mieux ficeler le tout.
Globalement une lecture agréable. Je suis ravie de découvrir le Denis Podalydès écrivain avec cet ouvrage. Les pages défilent rapidement et on regrette presque que le livre ne fasse pas encore 100 pages de plus, tant on s'est attaché à cette famille et à son cher +1.
« Apprendre des textes par cœur me mettait en paix, me faisait taire. »
Il « recherche sa présence échappée. »
J’ai bien aimé le chapitre sur la sociologie et le théâtre (« Goldoni sociologue ») où l’on apprend que Bourdieu aimait Peter Brook et Thomas Bernhard.