"T'es rock, t'es pas rock. La vie rock. Ce n'est pas gravé sur les disques, ce n'est pas imprimé dans les livres. Une épithète consubstantielle, un attribut physique comme être blonde, nerveux, hypocondriaque, debout. Rock rock rock. Le mot est gros comme un poing et rond comme un caillou. Prononcé cent fois par jour, il ne s'use pas. Dehors le ciel bouillonne, léger, changeant quand les nuages pèsent lourd, des milliers de tonnes bombent l'horizon derrière les hautes tours, suspendus. Être rock. Être ce qu'on veut. Plutôt quelque chose de très concret. Demandez le programme !" Le Havre, 1978. Elles sont trois amies inséparables. Un dimanche de pluie, elles font du stop, et dans la R16 déboule la voix de Debbie Harris, la chanteuse de Blondie. Debbie qui s'impose aux garçons de son groupe, Debbie qui va devenir leur modèle.
Maylis de Kerangal est une femme de lettres française, née le 16 juin 1967 à Toulon. Elle passe son enfance au Havre, fille et petite-fille de capitaine au long cours. Elle étudie en classe préparatoire au lycée Jeanne-d'Arc de Rouen et ensuite à Paris de 1985 à 1990 l'histoire, la philosophie et l'ethnologie. Elle commence à travailler chez Gallimard jeunesse une première fois de 1991 à 1996, avant de faire deux séjours aux États-Unis, à Golden dans le Colorado en 1997. Elle reprend sa formation en passant une année à l'EHESS à Paris en 1998.
Carrière d'écrivain[modifier | modifier le code] Elle publie son premier roman, Je marche sous un ciel de traîne, en 2000, suivis en 2003 par La Vie voyageuse, puis par Ni fleurs, ni couronnes en 2006, Dans les rapides en 2007 et par Corniche Kennedy en 2008. Ce dernier roman figure cette année-là dans la sélection de plusieurs prix littéraires comme le Médicis ou le Femina.
Elle crée en même temps les Éditions du Baron Perché spécialisées dans la jeunesse où elle travaille de 2004 à 2008, avant de se consacrer à l'écriture. Elle participe aussi à la revue Inculte3.
Son roman Naissance d'un pont est publié en 2010. Selon elle, « Il s’agit d’une sorte de western, autrement dit d’un roman de fondation, et la référence à ce genre cinématographique opère dans le texte, l’écriture travaille en plan large, brasse du ciel, des paysages, des matières, des hommes, et resserre sa focale sur les héros qui sont toujours pris dans l’action, dans la nécessité de répondre à une situation. ». Le 3 novembre 2010, l'ouvrage remporte à l'unanimité et au premier tour le prix Médicis. Le livre remporte aussi le Prix Franz Hessel et est, la même année, sélectionné pour les prix Femina, Goncourt, et Flore. Le Prix Franz Hessel permet à l'ouvrage de bénéficier d'une traduction en allemand, parue en 2012 chez Suhrkamp.
En 2011, elle est l'une des participantes du Salon du livre de Beyrouth au BIEL (Beirut International Exhibition & Leisure Center).
En 2012, elle remporte le prix Landerneau pour son roman Tangente vers l'est paru aux éditions Verticales.
En 2014, elle est la première lauréate du Roman des étudiants France Culture-Télérama (ancien Prix France Culture-Télérama), pour son roman Réparer les vivants14 qui a été aussi couronnée par le Grand prix RTL-Lire 2014. Dans celui-ci, elle suit pendant 24 heures le périple du coeur du jeune Simon, en mort cérébrale, jusqu'à la transplantation.
C’est assez joliment écrit, complètement décousu. Un vrai hommage aux figures féminines du rock (Kate Bush et Blondie) et un hommage au girlhood (: Après j’ai pas non plus été transcendée à la lecture
Chaque chapitre ayant le titre d'une chanson différente, ce roman est à lire avec la chanson en question dans les oreilles pour une expérience de lecture intéressante et originale !
Une histoire de jeunesse en déséquilibre, dans un entre deux qui oppose rêve de liberté et de musique et réalité de la condition de la jeunesse au Havre dans les années où le Punk grandissait aux États Unis. Pourtant on ne parvient pas à suivre ces personnages, très en surface et une fois le livre terminé on ne saurait dire ce à quoi cette narration tenait. Pourtant on trouve un certain plaisir dans cette atmosphère où les modèles ont pour nom Debbie Harris ou Kate Bush, mais le portrait des femmes et sans goût et nous fait nous demander : à quoi bon ?
En tant que fan de Blondie et de Kate Bush, ce court roman ne pouvait que me parler! J'adore le style décousue, la fin complètement ouverte, l'ambiance désoeuvrée et bouillonante de cette ville hantée par des adolescentes en manque de musique et de vie. C'est un très bel hommage aux artistes.
Although i usually shun books by contemporary French writers , I really enjoyed this very short novel. I suspect I did for the wrong reasons: it is set in Le Havre in the late 70s, a city I happened to work in at almost the same time, it concerns three female teenagers, who reminded me of my own gang except we had graduated from high school long before Blondie and Kate Bush bounced on stage.
More seriously, de Kerangal captures what it was like to grow up in the 70s, long before the words social media and the Internet even existed. The girls hobble on the edge of their future absorbed in rock music which was indeed central in those days. Their fascination for Blondie then Kate Bush allows Kerangal to better describe the mood of the times. Kerangal's style is at times overwrought and too choppy but on the whole originally breathless.
« [...] Lise ne pouvait pas attendre, on la connaît, elle et son grand corps démangé par l'impatience qui est sa marque de fabrique, elle dont la carcasse carbure à l'air du temps, faisceau d'ondes très matérielles qu'elle capte comme personne ou plutôt dont elle s'empare comme la pie du bijou, enfourne concrètement dans sa grande bouche vorace et convertit en vitamines adéquates pour perforer le futur comme une fusée [...] »
Je n’étais pas sûre d’adorer cette nouvelle avant de la commencer mais j’ai été vite soulagée: Maylis de Kérangal reste fidèle à son style unique que j’adore! Il s’agit d’une histoire à laquelle beaucoup peuvent s’identifier, c’est à dire ce moment de découverte musicale et culturelle dans l’adolescence. L’univers du rock et de la libération féministe des années 70 est particulièrement prenant et décrit à merveille - j’ai beaucoup aimé les chapitres nommés après de vrais titres (Blondie et Kate Bush surtout) qui ajoutent une dimension à l’expérience de lecture. C’est gracieux, délicat et au final simple, bref je n’ai aucune plainte!
Elles sont trois : Lise, Nina et Marie, la narratrice. Elles vivent au Havre, en 1978 entre lycée, cours d'aviron et sorties entre filles. Un jour de pluie, alors que le bus tarde, elles montent en stop dans une R16, dont le conducteur écoute de la musique sur son lecteur de cassettes. C'est le choc pour toutes les trois, elles découvrent Blondie dans "Parallel Lines". Parce que la chanteuse représente ce dont elles rêvent et qui paraît inatteignable, elles se mettent à s'intéresser au groupe et à son égérie en particulier. Debbie Harry devient leur modèle, elles imaginent sa vie, elles préparent un voyage à New-York ! Puis Marie se lie avec Pierre, un garçon du lycée, qui participe à un fanzine et aimerait un texte sur Blondie pour alimenter le journal. Avec Pierre, Marie découvre d'autres musiques, d'autres ambiances. L'assistante d'anglais leur a prêté un disque de Kate Bush, The Kick Inside. Nina est envoûtée par la voix de Kate Bush et y trouve une nouvelle idole. Lise résiste et refuse la nouveauté. Première scission entre les filles, chacune va suivre dorénavant un chemin différent, même les retrouvailles à l'aviron sonnent faux.
Un livre court et percutant, où j'ai retrouvé l'atmosphère des années lycée, lorsque la musique avait tant d'importance, où on s'emballait pour un nouveau son, pour un couplet où on se retrouvait, pour une ambiance portée par un groupe. C'est loin et proche, à la fois !
Le Havre, 1978. Lise, Marie et Nina ont 15 ans et s'ennuient. Un dimanche de pluie, elles font du stop et dans la R16 pistache « déboule une voix de fille, une voix de fille qui sonne comme une voix de fille justement, une voix qui chante vite, et fort, et vite et fort et vit », la voix de Debbie Harry, la chanteuse de Blondie. Debbie qui s'impose aux garçons de son groupe, Debbie qui va devenir leur modèle. Les filles courent acheter le disque, le passent en boucle. Et rêvent en grand (New York, la liberté, le rock, la vie, etc.). Avec son style syncopé, son écriture débraillée et sa gouaille de rockeuse, Maylis de Kerangal injecte à son histoire une nostalgie euphorisante. Elle y clame la passion d'une époque, l'esprit d'une jeunesse désenchantée mais exubérante, la volonté de croire en ses rêves et de suivre son étoile. En clair, cette lecture vous galvanise ! La musique est partout, pas seulement Blondie et son image rock et glamour, on découvre également Kate Bush (« la petite voix, le filet d'or, le bijou du pendentif sur la gorge du rossignol ») à travers son album The Kick Inside qui va bouleverser l'unité du groupe. C'est à lire avec le casque sur les oreilles, pour une rencontre lumineuse et électrisante !
Ännu en seaside town that they forgot to close down. Le Havre, 1978. Tre uttråkade 15-åringar står och väntar på bussen en regnig höstsöndag.
Make that 1988 och det skulle kunna vara vi, huttrandes vid Österskans. Nej, som sagt, jag läser verkligen inte för att känna igen mig. Efter denna ofrivilliga tonårsflashback måste jag mildra ångestpåslaget genom att intala mig själv att vuxenlivet blev som jag ville, med Londonliv m.m.
Tillbaka till den betongiga, franska kuststaden och de tre tjejerna. De får för sig att lifta. En pistagegrön Renault stannar. I bilstereon hör de för första gången Debbie Harry (felstavat i baksidestexten, mais quelle honte!) och genast vill alla tre bli rockbrudar. Ack, denna identitetssökande fas. Boken hyllar också Kate Bushs The Kick Inside, vilket märks på kapitelrubrikerna bl.a.
Jag förstår verkligen inte varför jag köpte den här - omslaget? Blondie? tunnis? - men nu är den läst och jag påmindes om att samma författare skrivit 'Naissance d'un pont' om Golden Gate.
J'aime toujours beaucoup cette auteure. J'ai trouvé le propos moins puissant mais le sujet s'y prêtait moins : évoquer des amitiés adolescentes des années 80 (?) au Havre et comment la musique sert à la fois de code et d'instrument de passage. Le snobisme, les découvertes qui se font plus par hasard qu'aujd (découverte de Blondie par le biais du stop), les disques plus difficiles à trouver (boutique spécialisée où on se retrouve). Je la compare à la mienne avec deezer, ytube, la fin de myspace...
Un récit qui ne m'a pas laissé un souvenir impérissable... L'auteur voulait parler de la jeunesse, mais j'ai eu du mal à voir parfois où elle voulait en venir, surtout sur la fin. Peut-être qu'avec plus de pages, elle aurait pu plus développer ses personnages...
Je l'ai lu pour les cours et ne l'a pas aimé plus que ça. J'ai tout de même passer du bon temps en lisant et par la suite en écoutant toutes les musiques évoquées.