Entrer à Sainte-Marie, c'est comme grimper dans un cercueil.
Collège privé Sainte-Marie, plus que trois lundis avant le brevet, puis les vacances avant le passage au lycée.
Trois lundis, trois semaines pour finaliser le plan qui permettra à l’héroïne de ce roman haletant de tout faire exploser et de se venger de ses oppresseurs, mais aussi des injustices, de la violence, du mépris de classe, du harcèlement qu’elle a subi toute l’année.
Trois lundis que nous vivons avec elle, via sa voix intérieure où percent sa souffrance, son impatience et surtout la férocité de sa colère. Aucune pensée n'est tue, cachée, euphémisée : au fil de ces trois derniers lundis de collège, nous plongeons dans les émotions et dans la rage de cette jeune fille.
Sainte-Marie-des-Haines-Infinies explore avec force et justesse la colère qui parfois déborde à l’adolescence, ce moment de la vie où tous les enjeux semblent démesurément importants.
Louise Mey is a Paris-based author of contemporary noir novels dealing with themes of domestic and sexual violence, and harassment, often with a feminist slant. The Second Woman is her fourth novel, but the first to be translated into English.
une chose à savoir sur ma personne est que j'ai effectué (subi) six ans dans une école catholique privée non mixte avec des bonnes soeurs des heures de chant religieux obligatoires un uniforme pendant deux ans une culture importante et extrêmement efficace de la délation des sermons badigeonnés de moraline à pas d'heure des exclusions avérées pour cause de lesbianisme et une gestion du harcèlement entre élèves qui peut se condenser par les termes suivants "si tu es une bonne chrétienne alors tu vas pardonner à ces filles et accepter qu'elles n'aient aucune sanction car seul Dieu peut punir" (ce qui n'empêchait cela dit pas nos directrices et surveillantes de nous mettre une semaine de colle lorsque l'on commettait le crime de marcher sur la pelouse. peut-être l'herbe, étant dépourvue de la perspective de la salvation de Dieu, mérite-t-elle davantage qu'un être humain de voir sa vengeance accomplie ici bas).
à tous ces égards et bien d'autres encore, je suis donc la lectrice parfaite pour le dernier roman de Louise Mey, je lui suis même acquise, pure ien-cli, et pourtant, pourtant ! il m'a plu bien au-delà de ce que j'avais imaginé. c'est l'histoire d'une vengeance, bien sûr, et de ce que l'on devient en en commettant une. c'est l'histoire de la colère, la colère pas si froide qui bouffe les virgules et corrode les bords du regard. c'est l'histoire de l'injustice, l'injustice crasse qui n'est que davantage autorisée, encouragée, au fur et à mesure qu'on gravit les échelons du bien-paraître, de l'irréprochabilité, l'injustice que l'on veut, et comme c'est normal, anéantir à quatorze ans, avant de peut-être, peut-être comprendre que c'est là une bataille perdue - mais quoi alors ? que faire ? une vengeance à moitié ? et pourquoi pas ? une vengeance qui nous protège, n'est-ce pas la meilleure de toutes, meilleure encore que celle qui nous fait voler en éclats au passage ? mais si l'on commence à faire des sacrifices à quatorze ans, que reste-t-il ? où commence la défaite, les mots compromis et compromission sont-ils cousins de sonorités par hasard seulement, ou sont-ils voués à verser l'un vers l'autre ?
ça brûle et ça relance, ça rappelle l'adolescence et toutes ces choses que les adultes nous apprennent à accepter parce qu'ainsi soit-il la société est un tissu unanime et on va devoir s'y couler, mais pourquoi, et comment ça, et vraiment va-t-on nous aussi se finir par se résigner ? est-ce vraiment ça, grandir, et la plus juste victoire est-elle vraiment l'indifférence ? c'est tout ce qu'on va apprendre et réapprendre aux côtés de l'héroïne, ça démange et ça jubile, et j'ai adoré, adoré cette plongée en colère rose et noire que propose l'autrice. lisez !
Un roman jeunesse bien énervé, avec un sens profond. L’écriture est immersive et met en lumière les cas de harcèlement à l’école - je trouve ça d’ailleurs très bien les numéros d’aide à la fin. On ressent le décompte des lundi comme une montée en pression vers le bouquet final. Et pourtant dans un certain sens il y a aussi beaucoup de tendresse. Pour moi le même de la jeune fille devant la maison qui brûle illustre parfaitement ce roman.
mais quelle PEPITE ca fout la haine, les larmes aux yeux et la boule au ventre, accentué par ce style haché, urgent, si urgent qu’on en oublie les virgules, les points, parce que la colere ne reprend jamais son souffle. ce livre doit être lu par tout le monde, tous âges, absolument.
Un roman court écrit dans la rage, une jeune fille victime du harcèlement le plus cruel qui soit dans un collège privé catholique, où les élèves modèles sont bien loins des doux agneaux qu’on imagine. Certains parents devraient le lire pour s’ouvrir les yeux. Quelle langue volcanique !
3.5 ⭐ L'écriture est profonde et complètement immersive : nous sommes dans la tête du personnage principal qui subit du harcèlement scolaire en plus d'avoir vécu un drame familial. Un récit sur la haine, les blessures qu'on ne voit pas. C'est aussi le récit d'une vengeance, de sa préparation jusqu'à son exécution. Un texte fort, une belle découverte !
(3.75) J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. Ça change clairement de mes lectures habituelles. Et en même temps ce court roman bouscule, remue. De lundi en lundi, on sent la tension monter en nous ! J'admets que la fin a fait un peu retomber le tout...
moins de 200 pages dites en un seul souffle de souffrance. prend aux tripes, difficile à aimer mais si bien écrit et nécessaire que 5 étoiles sont méritées.
Plongée brutale dans la tête d’une ado harcelée qui mijote une vengeance bien salée. Style haché, urgent, aussi flippant que jouissif : on flippe qu’elle pète un plomb… mais on croise un peu les doigts aussi. Court, intense, impossible à lâcher. À mettre entre les mains des ados, de leurs parents, et de tous ceux qui pensent que “c’est juste des gamineries”.
C’est ça la rage à l’état pur, tellement vénère qu’on oublie de ponctuer ses phrases. Tellement immersif et prenant que je suis frustrée de cette fin, mais pour toutes les déclinaisons de Sainte-Marie ça ne peux pas être moins que 5 étoiles. C’était une sacrée dinguerie
Louise Mey creuse son sillon de la revanche des dominé-es sur les dominant-es. Forcément, la caractérisation ne fait pas dans la dentelle, il y a des méchant-es, des gentil-le-s et quelques paumé-es au milieu du gué entre les deux rives de la morale. Ceci dit, comme pour la Deuxième Femme, c’est du point de vue que vient la nuance: c’est le monologue intérieur d’une ado harcelée qui fomente sous cape, mais on sent ses certitudes vaciller à la périphérie de sa soif de vendetta. Un beau cri rageur et étouffé et une trame narrative tendue, rectiligne et moins téléphonée que Petite Sale.
J’haïs pas ça. La narratrice - une ado de 14 ans - dégage vraiment beaucoup de colère. Sa façon d’écrire est limite déplaisante, parce qu’elle semble cracher sur le papier ses pensées sans réfléchir et sans s’attarder à la syntaxe (et la ponctuation, presque inexistante). C’est donc assez original à ce niveau-là. Je pense que j’aurais accroché davantage à l’histoire si elle avait été plus longue. Le format assez court, presque une nouvelle, a fait en sorte que j’ai commencé à m’attacher à l’héroïne vers la fin. J’aurais pris un peu plus de développement. Malgré tout ça reste un livre que je vais recommander aux ados. Ça traite d’harcèlement sexuel et d’intimidation, des thématiques assez importantes à explorer au secondaire.
Le stream of consciousness d'une ado en souffrance sociale qui emprunte son parler à Holden Caulfield. J'avais envie d'enrouler cette petite dans un plaid et de lui faire des cookies.
Si vous êtes actuellement victime de harcèlement scolaire, sachez que ça prend forcément fin un jour. Votre vie ne se résume pas à ça, et que vous avez de la valeur. J'ai préféré L'Orage qui Vient, mais ce roman m'a beaucoup touchée quand même.
Jamais déçue par Louise Mey. Des passages fulgurants éblouissants qui marquent fort. Un poil de longueur et de radotage à certains moments qui m'ont fait lâcher l'histoire mais quelle plume, quelle façon de raconter l'adolescence, le bouillonnement de tout ça.
plus 4.5/5, parce que j’ai trouvé la fin un peu frustrante mais les goûts les couleurs tout ça. en tous cas j’ai adoré le flux de pensée, la rage et les jeux de ponctuation qui font les variations de rythme de lecture
J’ai découvert l’écriture de Louise Mey à travers ce livre : le ton du récit à la première personne est délicieux et incendiaire, plein de colère, ça a été un plaisir de lire ce livre