1962. Antoine, 8 ans, voit son père – Georges de Caunes – tout quitter et partir sur une île déserte, Eiao, située à mille lieues du premier être humain, pour y tenir une chronique quotidienne sur la vie d’un Robinson moderne.
2024. Antoine de Caunes, 72 ans, se rappelle son choc d’enfance et s’inspire des chroniques diffusées par son père et du journal intime que tenait alors ce dernier pour nous raconter une aventure hors du commun.
Un récit intime qui mêle émotion, humour et réflexion sur les rapports père-fils.
Xavier Coste est un auteur de bande dessinée et illustrateur français, né le 6 mai 1989 à Bayeux en Normandie.
Il est titulaire d'une licence en Arts Graphiques de la prestigieuse école Penninghen à Paris. En mai 2012, en tant qu’auteur, il sort son premier album biographique "Egon Schiele, vivre et mourir" chez Casterman : il se concentre sur la romance de l’artiste peintre autrichien Egon Schiele. Il a directement travaillé à l’ordinateur avant de le tâtonner et de le recarder.
En mai 2013, il présente son second album "Rimbaud, l'indésirable" chez le même éditeur, une biographie du poète Arthur Rimbaud. En janvier 2015, "À la dérive" est consacré à la crue de la Seine de 1910.
J'ai adoré le pitch, les dessins flamboyants et cette histoire singulière. La souffrance d'un enfant de voir partir son papa, et cette répartition à la lecture de ses carnets de voyage.
Un récit sensible sur l'hybris humaine et le rapport à la nature. Alors qu'il veut vivre sa robinsonade, Georges se retrouve sur un caillou brûlant et inhospitalier. Sans préparation et avec le projet fou de créer un journal radiophonique de son aventure, il s'obstine à malmener sa carcasse. Son fils reconstruit le récit de quatre mois d'isolement volontaire à travers ses souvenirs d'enfant, et la comparaison entre le carnet de son père et ses enregistrements radios.
L'histoire est portée par un dessin impressionniste où l'île se fait personnage. Un usage sensible de la couleur nous fait naviguer entre souvenirs émus, robinsonade fantasmée et violence du réel.
Une belle réussite.
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J’ai trouvé cette lecture à la fois touchante et folle : tout quitter pour se retrouver soi-même… geste héroïque ou complètement insensé ? Sans doute un peu des deux. Ce livre sonne comme un bel hommage d’un fils à son père, porté par des dessins d’une grande douceur et une profonde humanité.
J'ai aimé la variété des dessins/couleurs et l'expression pudique des émotions du fils (Antoine enfant et adulte). J'ai un peu moins accroché avec le scénario des péripéties de Georges sur son île.