Un roman jeunesse touchant et éducatif. On apprend beaucoup sur Rosa Bonheur et son art, mais aussi sur le contexte historique et sociopolitique qui l'entoure. À titre personnel, j'ai vraiment appris un grand nombre de choses sur cette artiste que je connaissais pourtant déjà !
L'engagement de Rosa pour la cause animale est retracé avec délicatesse. L'autrice ne cherche pas à rendre ce discours plus audible pour de jeunes lecteurices du 21e siècle. Il n'y a pas de tentatives quelconques de copier des positions politiques actuelles pour les calquer sur un personne ayant vécu au 19e siècle. Simplement, cette artiste était avant-gardiste, pionnière en la matière et d'une sensibilité rare à l'égard des animaux. Par ailleurs, moi qui suis normalement assez peu sensibles aux tableaux animaliers, cet ouvrage m'a permis de les appréhender avec un regard nouveau, et de comprendre la force des œuvres de Rosa Bonheur.
Toutefois, seul point de discorde et même de déception : à aucun moment le lesbianisme de Rosa Bonheur n'est nommé par l'autrice. On sait, de sources historiquement sûres (si tant est que la cohabitation exclusive avec une « amie » pendant près de 50 ans ne soit pas déjà en soi la preuve ultime d'un amour lesbien réciproque…), que l'artiste a eu deux grandes histoires dans sa vie, avec deux femmes présentées dans le livre, dont Nathalie Micas, qui a d'ailleurs une place clé dans le roman. Catherine Cuenca nous donne des indices ci et là, mais n'explicite jamais à ce sujet. Mais pourquoi ne pas avoir abordé frontalement la question ? C'était déjà une réalité sociale constituée à l'époque, à laquelle notamment les principales concerné·es réfléchissaient. Et l'on voit bien que Rosa Bonheur ne cache pas cette facette si importante de sa vie puisqu'elle ne dissimule pas sa vie conjointe avec Nathalie, puis avec Anna. Elle ne tente pas non plus d'entrer dans le moule hétérosexiste en se pliant aux normes imposées aux femmes à l'époque. Elle fait une demande de dérogation pour avoir le droit de se vêtir de pantalons, pratique qui est tout de même l'apanage de la communauté lesbienne à l'époque. Donc déception assez grande sur ce dernier point mais globalement une bonne lecture, divertissante et enrichissante.
> 🐑 Lecture terminée : Rosa Bonheur, peintre de la cause animale, de C. Cuenca chez @scrineo (SP @netgalleyfrance)
🐑 1822 : Rosa Bonheur naît à Bordeaux. À l'âge de 8 ans, toute sa famille part s’installer à Paris pour rejoindre son père. Grâce à son talent, elle intègre les Beaux-Arts et deviendra une figure de proue de la peinture animalière... et de la défense de la cause animale !
🐑 J’aime beaucoup la collection Destinées chez Scrineo : accessible, bien écrite, et parfaite pour découvrir des figures historiques inspirantes.
🐑 J’ai adoré découvrir la vie de cette peintre du XIXᵉ siècle, que je ne connaissais pas. Le roman, bien construit, retrace son parcours de l’enfance à la fin de sa vie. Ce que j’ai particulièrement apprécié :
La mise en valeur du combat des femmes, à une époque où la société patriarcale laisse peu de place à leur émancipation.
L’engagement de Rosa pour la cause animale, un sujet encore peu traité dans les romans historiques jeunesse.
Le contexte historique richement évoqué, entre 1822 et 1890, qui donne vie à l’époque sans jamais l’alourdir.
Les références à d’autres figures artistiques majeures du siècle, comme les frères Goncourt ou George Sand, qui enrichissent la narration.
🐑 Une lecture à découvrir pour rencontrer une artiste hors du commun. Je pense la proposer comme lecture cursive autour des valeurs pour mes quatrièmes. Hâte de lire le prochain titre de cette superbe collection !