« Le client est roi, mais nous, on n'est rien »« En cuisine, il faut en baver pour réussir. » Depuis près de deux siècles, ce mythe justifie la normalisation de violences de tous ordres – économiques, physiques, psychologiques, homophobes, racistes, sexistes, sexuelles. Comment s'étonner, aujourd'hui, que 200 000 postes soient vacants, lorsqu’on découvre le décalage glaçant entre la vitrine, la salle et la cuisine ? Pendant quatre ans, Nora Bouazzouni a recueilli des centaines de témoignages d'employés de la restauration. Tous dénoncent un système bien rodé, qui ne tient que par l’exploitation des travailleur·euses, et où nombre de chefs règnent par la terreur et réprimandent à coups d’insultes ou de torchon. Malgré l’ampleur sidérante des abus, aucun n’a vraiment été inquiété. C’est que la « haute » cuisine, c’est la France, et la France, c’est la « haute » cuisine. Gare à qui osera s’y attaquer. Ce livre s’y emploie.
quel banger mais purée faut avoir le cœur bien accroché ça rigole pas sur les violences et sur la dégradation de la défense des travailleur-euses en France depuis des années donc lisez et puis syndiquez-vous j'ai rien d'autre à dire
Lecture très importante, autant pour les gens du secteur comme pour tous les autres. Il faut lire ce livre pour prendre conscience de la réalité du milieu de la restauration et agir pour ne plus soutenir un modèle qui ne marche plus et qui broie les salariés. Il faut en finir avec une starification et une médiatisation de chefs qui ne sert qu’à leur enrichir aux dépends de leurs équipes, et à leur garantir une impunité totale face aux violences. Merci Nora Bouazzouni pour ce travail et merci à toutes les personnes qui ont témoigné dans ce livre pour leurs récits.
On se retrouve pour une lecture qui sort un peu de l’ordinaire, aujourd’hui pas de fantasy ou de fantastique mais on va parler d’un sujet bien réel : les dérives de la restauration. Et pour ça j’ai souhaité découvrir ce volume unique Violences en cuisine : une omerta à la française.
Si j’ai particulièrement souhaité lire cet ouvrage, c’est car il contient de nombreux témoignages d'employés de cuisine de restaurant et surtout, le mien. Ce que j'ai pu vivre quand je faisais ce métier dans des établissements de grandes renommées.
J’ai bien apprécié ma lecture qui découpe point par point les problèmes de ce métier et plus globalement du métier de la restauration. Une vision éclairée et réaliste du quotidien que beaucoup peuvent encore subir.
Le tout entrecoupé de témoignages pour étayer les propos et d’analyses pour aller plus loin dans le traitement du sujet. Le tout a une bonne pertinence même si je regrette quelques répétitions qui peuvent rendre la lecture redondante.
Malheureusement mon plus grand regret restera de ne pas avoir les noms des responsables, chefs et établissements que j’aurai tant aimé boycotter. Il était prévu de manière initiale de tout révéler mais à la publication ça n’a pas pu se faire.
J’aurai trouvé ce livre très intéressant mais je pense qu’il s’adresse plutôt à un public hors de ce métier qui aimerait mieux se renseigner et comprendre ses rouages. Pensez-vous lire cet ouvrage ? 🔪
𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑡𝑠 : - Un récit sans langue de bois - De vrais témoignages pour étayer les propos - Une analyse du métier et des propositions d’améliorations
⭐️⭐️⭐️/5
Retrouvez toutes mes chroniques sur Instagram : @LemondedeRomane_
Le livre brosse le portrait d’un milieu professionnel franchement effrayant, en balayant tous les aspects de la « violence » mentionnée dans le titre : physique, psychologique, sexuelle… en les rattachant à des problématique politiques, historiques et sociales (« gastronationalisme », lobbying patronal, etc.). Super lecture j’ai beaucoup appris miam miam.
Merci à Netgalley et aux éditions Stock pour cet exemplaire
C’est un livre qui se compose en trois parties : la naissance du mythe gastronomique, les violences systémiques et la difficulté à réformer. Les violences (physiques, morales et sexuelles) sont légions dans les cuisines des restaurants français, elles ne viennent pas de nulle part, elles sont tolérées et presque encouragées par certains au nom de l’excellence culinaire. Elles sont possibles parce qu’il s’agit de métiers passion au nom desquels on accepte tout : le manque de sommeil, les heures non payées, le harcèlement, les agressions, les accidents… Oui c’est dur mais tout le monde est passé par là avant de réussir alors il faut serrer les dents et perpétuer la tradition. J’ai beaucoup aimé la troisième partie qui explique très bien pourquoi le changement est compliqué. Déjà parce qu’au nom de la culture ou de la beauté de l’art, on a tendance à accepter beaucoup de dérives en France (le parallèle avec le monde du cinéma est très pertinent). Ensuite parce que quand on travaille autant et en horaires décalées, on a tendance à passer son temps libre à tenter de souffler et il y a peu d’espace mental pour se rebeller. Les choses changent un peu avec les jeunes générations (mais pas toutes) mais tout est terriblement lent et beaucoup ne semblent pas prêts à se remettre en question. On préfère traiter les potentiels travailleurs de flemmards qui ne veulent plus rien faire, plutôt que de se demander si les gens ne sont tout simplement plus prêt à accepter de travailler sans être payé correctement.