En bon gason, Fabrice A. Vil s’est conformé à sa famille, à ses écoles, à son travail et à sa mission. Forcé de se démarquer, il a réussi son coup. Mais était-ce ça, le sens de la vie ?
Fils d’immigrants haïtiens fort éduqués, modestes, aimants et exigeants, Fabrice ne dévie pas de l’itinéraire tracé par sa famille : écoles privées, études de droit, bon emploi. Avocat au sein d’un cabinet réputé, il trône au top d’une civilisation qui détruit la vie sur terre à un rythme sans précédent. Konpliman !
Constatant le sort tragique réservé à trop de jeunes Montréalais, Fabrice répond à l’appel de l’engagement social. Au grand dam de ses parents, il quitte le droit pour servir ces ados. Ce choix se traduit en projets gratifiants, en illustres reconnaissances et en tribunes prestigieuses. Toutefois, au royaume de l’engagement, tout n’est pas rose, et les missionnaires s’épuisent. Certaines épreuves brisent Fabrice et le poussent à remettre en question son parcours.
Ces mémoires en essais et erreurs, qui voyagent entre les générations, les identités ethniques, les classes sociales et les références culturelles, abordent des enjeux comme le colonialisme, l’élitisme, le racisme, l’éducation, les injustices sociales et la spiritualité. Loin de la théorie, Fabrice puise dans ses expériences intimes, critique sa propre tête de bouffon et invite, en lieu et place de certitudes, à un peu d’égarement…
Récit autobiographique très (parfois trop?) détaillé que j’ai dévoré d’un trait, tant il résonnait avec mes propres expériences. Le sentiment d’être autre, le rapport à la réussite et au besoin de se prouver, en passant par Brébeuf et le milieu juridique : Fabrice Vil a su mettre en mots des réalités qui m’ont rejoint intimement (ainsi que plusieurs amis eux aussi immigrants de première génération qui ont connu des trajectoires personnelles similaires).
J’ai beaucoup apprécié la nuance de ses propos et la sincérité avec laquelle il nous dévoile ses biais, ses limites et ses erreurs. Cette honnêteté rend la lecture profondément humaine et touchante. Cela dit, dans la troisième partie, on frôle parfois un niveau de confidences qui m’a un peu donné l’impression de régler des querelles personnelles (ce qui alourdit le rythme sans vraiment approfondir le propos essentiel).
Sur une autre tangente, le livre m’a souvent rappelé Là où je me terre de Caroline Dawson, mais avec un ton plus incisif et critique. J’ai aimé!
Je trouve ça un peu présomptueux de décerner une note à un récit si intime.
C'est certain qu'il faut avoir un intérêt Fabrice Vil le-personnage-public pour se tapper 300 pages extrêmement détaillées sur sa vie, mais j'ai toujours trouvé l'homme intéressant et sa position dans les médias comme grand défenseur officiel des communautés marginalisés, encore plus. Vil nous offre ici contexte, nuance, autocritique et déconstruction d'un système dont il a fait partie pendant longtemps avant de s'en retirer pour des raisons de santé.
Parce que le discours public, même si on a l'impression qu'il fait avancer les mentalités à vitesse grand V, est souvent un dialogue de sourds où chaque intervenant de croyances adverses finit par parler à une audience qui partage déjà lesdites croyances plutôt qu'à son interlocuteur, au grand plaisir des médias et annonceurs qui sarclent l'argent des annonceurs. Ça, Fabrice Vil l'a compris et avec un humilité qui le caractérise, s'offre pour se présenter avec un pas de recul afin de changer cette dynamique qui nous polarise. Franchement rafraîchissant.
Bon, je ne peux pas « rater » ce livre, avec Marie-Do sur mon Goodreads ce serait trop bizarre (👋).
Mais je peux dire que je me suis reprise par 3x, et la 3e était la bonne pour totalement plonger dans la proposition du livre, à laquelle j’ai finalement beaucoup accroché (j’en veux encore des anecdotes de Brébeuf !). Ça reste un peu « dangereux »; je me suis remise à avoir de grands questionnements existentiels en cours de lecture, genre, sens de ma vie, de ma job, ma relation avec mes parents, BREF, choisir son moment avec parcimonie !
Dans tous les cas, même si sur certains thèmes on en voudrait plus, et sur d’autres peut-être moins, que parfois les chapitres s’enchaînent bizarrement, ça reste une lecture très agréable, différente, qui mérite le détour !
Toujours important et intéressant d'écouter et de comprendre le point de vue de ceux qui ont vécu l'immigration. Ça devrait être la base de tous les intervenants scolaires. Le regard et les réflexions sur les privilèges, le système et leurs contradictions sont super pertinents (privé vs public, avoir des contacts ou pas...).
La 3e partie m'a parue longue, plus personnelle/biographique, donc un peu moins intéressante pour moi.
Mwen son Ti moune isit… C’est exactement ma réalité avec 10ans de plus que l’auteur! Un livre qui se veut socialement dans l’éducation de Notre hier à aujourd’hui avec tous ces enjeux. Des sentiers revisités, moi, de mon enfance à MTL Nord et une adolescence à fond dans le quartier St Michel, Sortie 67, plus précisément 6e ave collée sur la carrière Miron.
Malgré que j’étais au privée ESMR devenu en 1991 Collège Rachel, je me souviens de mes premiers baisers et les batailles à coups de machette dans la cour des Jeunes Prisonniers ( Louis Joseph Papineau ).
Un pèlerinage pour ceux de la génération Passe Partout et ceux de Micheal Jackson!
Une réalité mordante d’une époque où les réseaux sociaux n’étant pas présents et pourtant qui continue à faire du bruit.
« Same Script, different cast »
Deux belles citations que je retiens.
« On ne change pas le monde à temps partiel »
«La vie noire dans son essence dépasse les identités »
Mes Salutations à plusieurs acteurs muets nommés dans ce récit😜
Auteur// Fabrice Vil Genre // Autobiographie Pages // 299p
J'ai BEAUCOUP de difficulté à éprouver de l'empathie pour les riches et les gens qui s'autoproclament "l'élite". Voilà pourquoi j'ai eu plusieurs émotions conflictuelles en commençant à lire ce récit. J'ai eu un peu de mal à me plonger dans la lecture, au début, parce que l'auteur parlait de son parcours dans les meilleures écoles et du discours et de l'attitude qui viennent souvent avec le fait d'étudier dans de telles écoles. Mais je me suis accrochée, et finalement je peux dire que j'ai apprécié. D'une certaine façon, l'auteur dénonce ce discours et cette attitude. Et j'ai particulièrement aimé la façon dont Fabrice raconte sa vie personnelle et fait des liens avec la situation globale et sociétale. J'ai aimé aussi avoir son témoignage sur l'épuisement lié au fait d'être un homme Noir qui prend la parole en public. Ça fait plusieurs personnes qui en parlent, mais de l'avoir en récit dans un livre, je trouve que ça aide à comprendre. J'ai beaucoup empathisé quand il a parlé de santé mentale. Une bonne lecture! Accrochez-vous, c'est toute une ride et ça vaut la peine
J’ai beaucoup aimé et apprécié ce livre qui parle du parcours d’un jeune homme Haïtien Montréalais. Ce récit est très émouvant car en mettant l’accent sur ses racines Fabrice finit par se retrouver et être en paix avec lui-même. La quête d’être un bon garçon (Bon Gason) dans la société Québécoise vient avec tous les pressions et des expériences précises. Allant d’un jeune du programme doué dans les écoles privées à une carrière professionnelle d’avocat ensuite entrepreneur social pour aider les jeunes dans les cartiers défavorisés à s’en sortir, de chroniqueur quotidien aux journaux de la ville, au porte parole au média face au racisme, Fabrice a tout fait! Cette quête vers le succès et de laisser sa marque d’une manière exceptionnelle dans la société à pourtant eu un coût sur la vie personnelle de cet homme. Je trouve à la fois ce mémoire très important en ce moment pour les jeunes pour leur permettre de comprendre les sacrifices qu’ils faut pour atteindre ses rêves et la complexité de vivre avec les attentes du succès. Aussi pour moi cela me fait songer aux sacrifices de mes parents Haïtiens pour notre avenir et les expériences similaires de grandir dans une société/ville connexe à Ottawa comme Franco-Ontarienne. Félicitations pour un livre super intéressant et bien écrit! Ça va éveiller des esprits et faire les gens parler de leurs expériences de vie.
Propos super pertinents mais à mon avis, éparpillés.
L’auteur écrit vraiment bien, mais le balancement entre journal intime et essai m’a fatigué. Certains chapitres m’ont fait réfléchir mais j’aurais aimé que les réflexions sociologiques, philosophiques et qui invitent à la perspective soient plus poussés et en alignement avec les idées que souhaitaient nous partager l’auteur.
Beaucoup de très belles idées et de propos très pertinents, qui auraient mérité d’être séparés et poussés davantage soit en les abordant en section distinctes, soit en produisant des essais complets sur chacun d’eux. J’ai perçu des réflexions pertinentes et nécessaires sur le racisme, la société de performance, l’élitisme à tout prix et un peu d’accès à la réalité d’une problématique de santé mentale. J’aurais aimé en lire davantage sur chacun de ces sujets.
Cela dit, j’ai apprécié la lecture de façon globale.
Bon Gason! Konpliman! Égaré ! Ti moun icitte en vagabondage chez les élites est un livre percutant, porté par une voix singulière, à la fois lucide, sensible et résolument engagée.
Fabrice A. Vil réussit le pari rare de conjuguer réflexion sociale, récit personnel et poésie du langage. Il écrit avec une vulnérabilité désarmante, une grande honnêteté intellectuelle et une plume d'une finesse remarquable. Chaque chapitre est une invitation à repenser nos repères, à écouter autrement, à ressentir plus profondément.
C'est un livre nécessaire, qui dérange parfois, qui éclaire souvent, et qui, surtout, ne laisse pas indifférent. Fabrice A. Vil s'impose comme une voix incontournable de notre époque.
Tout un parcours! De parents immigrants et fuyants une dictature à l'obtention d'un poste d'avocat dans une firme de renom, et les réflexions qui ont suivi. Vil lève le voile sur les claques qu'on avale, même dans ces cercles d'élites éduquées, quand on est Noir.
L'auteur se met presque nu, vulnérable. Honneteté et introspection venant d'une génération qui n'a que rarement eu un plateau pour s'expliquer, et se confesser sans le regard scruté d'une communauté qui se donne encore et toujours le devoir de défoncer les stéréotypes.
Pour moi, ce livre est une confirmation que, quelque soit notre localité au Canada, nous avons tous survécu les mêmes naufrages ethnoculturels.
J'avais découvert l'auteur lors de son passage dans une émission de télé populaire il y a quelques années, mais j'étais loin de savoir tout le parcours de cet homme. Wow! Beaucoup de franchise, de force, de vulnérabilité, de réflexions et d'éducation aussi (pour la femme blanche que je suis). Merci pour ce livre M. A. Vil!!
C'est super bon ! Non seulement pour en apprendre plus sur Fabrice lui-même, mais aussi sur l'éducation dans des milieux "privilégiés", sur les familles qui tracent d'emblée le parcours de vie de leurs enfants et sur l'émancipation de ces derniers. À découvrir !
Bravo à Fabrice! Il se dévoile sans gêne avec authenticité. Ses réflexions profondes, son introspection et son humilité nous amène à réfl��chir à notre tour. Je recommande chaudement.