J'ai parfois le sentiment d'être le seul à vouloir sauver ce qu'on a mis des années à bâtir. Je bouille de l'intérieur quand les gens affirment que notre amitié a évolué et qu'il ne sert à rien de se battre contre la destinée.
Né en Abitibi-Témiscamingue, encore habité par la candeur d'un enfant, tout en aspirant à la sagesse d'un moine tibétain, Samuel Larochelle est un hyperactif de l'écriture. Remarqué et apprécié dans le monde des médias, il collabore régulièrement à une quinzaine de publications (dont La Presse, L'actualité, Nightlife, Huffington Post Québec, Échos Montréal) tout en tenant un blogue de critiques et de réflexions culturelles (Sage Gamin). À cause des garçons est son premier roman.
J'ai bien aimé encore une fois ce livre de la collection UNIK. Le sentiment ressenti lorsqu'on se retrouve dans une amitié à sens unique, ou que les efforts ne sont pas les mêmes des deux côtés, est tellement exact qu'il m'a fait versé une petite larme.
Quelle belle histoire qui montre à quel point l'amitié, comme l'amour, c'est parfois pas aussi réciproque qu'on le voudrait. Ça montre aussi que les peines d'amitié peuvent être franchement douloureuses et incompréhensibles.
Bravo frère Unik, pour ce deuxième dans la collection. Ton texte va résonner dans plusieurs amitiés, et peut-être en réveiller quelques-unes qui s’étaient endormies.
« La vie me montre que lorsqu'une amitié se flétrit, d'autres attendent pour fleurir. »
Un livre qui aborde une amitié à sens unique.
Au fil des pages, on voit les compromis qui s’accumulent, le cœur qui est mis à rude épreuve et le lien qui unit les deux ami.es qui s’effrite douloureusement..
« Comment peut-on s'investir autant et être si peu considéré en retour ? »
Les mots de l’auteur nous font bien ressentir les diverses sentiments qui en découle.
Une autre petite pépite dans la collection UNIK. Celle-ci aborde le thème de l’amitié.
La difficile transition au secondaire où de nouvelles amitiés naissent et d’autres se brisent ou s’éloignent.
L’espoir de l’un au désespoir de l’autre qui veut ou est passé à autre chose sans toi, sans que tu le veuilles.
Un beau rappel que l’on ne peut pas forcer les amitiés. Certaines sont de passage après plusieurs années, d’autres sont éphémères et les plus importantes restent dans ta vie malgré tout.
Les romans Unik forment une famille atypique dans la littérature jeunesse, un mélange entre vers libres et fiction. Les Unik sont caractérisées par des phrases courtes dont la forme et la police changent pour former toute sorte d'effets visuels liés à ce qui est écrit. Je donne par exemple les phrases rédigés avec les symboles chimiques des éléments du tableau périodique ou encore cette page où les mots tombent dans une crevasse en plein milieu de la page. Cette créativité éclatée est unique en son genre, sans jeu de mot et traite donc de manière concise, mais percutante un sujet sensible. Ici, il sera question du deuil amical et de la peine de coeur qui peut en résulter.
Un adolescente nous dépeint sa relation avec sa meilleure amie avec fierté et sincérité, on voit qu'il y tient. Néanmoins, alors qu'ils vieillissent et ne fréquente plus la même école, il a de plus en plus l'impression d'être le seul à tenir à cette relation. Il tente toute sorte de stratégies pour lui faire comprendre que leur relation est importante pour lui. Mais malgré sa patience, son empathie et son sens du compromis, rien n'y fait. Peut-être sont-ils rendus ailleurs? Peut-être que sa meilleure amie tient désormais davantage à ses nouvelles amies? Peut-être ne ressent-elle plus le même attachement et donc notre narrateur devient-il le seul à vouloir répondre à ses besoins? Il faudra cependant prendre acte que cette relation est à sens unique maintenant et que si c'est pour en souffrir, peut-être est-il tend de mettre fin à cette amitié?
Je commence à voir apparaitre le thème du deuil amical dans la littérature jeunesse, notamment avec le collectif de la Bagnole "Ma première fois: Huit nouvelles pour les coeurs brisés" ou encore "Pour la vie" dans la collection Tabou, et "Je n'aurai plus peur des migrations" de la maison Courte Échelle. La peine de coeur a longtemps été occultée par la peine amoureuse, ce qui est logique quand on voit à quel point le couple amoureux est encore hissé comme LA réussite sociale entre toutes les relations. Pourtant, les amitiés arrivent bien avant les relations amoureuses dans nos vies et elles façonnent autant sinon plus les personnes que nous sommes de ce fait. En ce sens, il importe d'en parler dans la fiction pour pouvoir les normaliser et permettre à nos jeunes de voir que ça existe et que c'est valide. Les peines amicales font aussi mal, sinon plus parfois, que les peines amoureuses, avec les mêmes effets et la même détresse psychologique et physique. Ça n'a donc rien de banal.
Aussi, ici, nous avons une amitié garçon-fille, qui souffre encore beaucoup du cliché selon lequel nous ne pouvons êtres amis entre genre, que cela tourne fatalement au béguin amoureux. C'est faux, bien sur, des tas d'amitiés entre hommes et femmes peuvent exister, mais je ne les trouve pas souvent en littérature jeunesse sans que cela tourne effectivement à la romance. Je ne dis pas que c'est un problème, au contraire, on devrait avoir un peu plus souvent le parallèle entre amitié et amour ( surtout avec ces centaines de relations toxiques avec des voyons sans coeur un peu partout en littérature en ce moment). Néanmoins, nous n'avons pas souvent des amitiés garçon-filles constantes. Bien que celle qui est esquissée ici se termine, j'apprécie que ce soit une amitié qui rapproche les genres.
Je suis également toujours heureuse de pouvoir lire sur la psyché des garçons, dont les émotions et la santé mentale sont encore trop souvent peu présente, préférant souvent l'action à la réflexion, tel que le stéréotype masculin l'a longtemps voulu. Alors ici, on parle de ses émotions, de ses inquiétudes et de ses anticipations. Ici, on a une belle incursion dans la tête d'un personnage masculin, qui vit des choses bouleversantes sans que cela ne soit forcément entendu. Il y aura une professeur qui va , à deux reprises, s'inquiéter des changements de comportement observés en classe, cette apathie chronique, ce désengagement de la matière scolaire, pour ce jeune qui voit une relation précieuse changer de façon irréversible. Ce n'est pas faute d'avoir essayer de la sauver cette relation, mais comme on dit : " Pour valser, il faut être deux".
Comme l'autrice l'avait explorer dans "Je n'aurai plus peur des migrations", les amitiés changent parce que nous changeons. Que ce soient nos priorités, nos intérêts, notre maturité ou nos aspirations, toute relations demande à ce que ces différents aspects de notre identité et personnalité soient actualisés dans le temps entre les membres, et le décalage entre ces éléments peut apporter des changements dans la relation elle-même. Ici, nous avons un personnage qui tente de changer pour mieux se modeler aux besoins de son amie, mais le soucis est justement là: Devoir changer qui on est pour l'autre, ce n'est pas paritaire et ce n'est pas sain. C'est unidirectionnel et cela dénote que l'énergie à maintenir la relation est seulement d'un côté. L'iniquité est un élément malsain dans une relation, car la relation saine suppose un partage plus égal d'efforts et d'énergie. Surtout, une relation saine n'a pas besoin d'être "achetée", elle est inconditionnelle. Notre personnage perd un temps considérable à jongler sur les meilleurs moyens de faire survivre cette relation qui n,est importante que pour lui, désormais. Il y a de quoi être épuisés et se sentir impuissant.
Heureusement, avec le temps, il réalise peu à peu que ce décalage entre son amie et lui ne fait que grandir et tous ses efforts ne change pas grand chose au fait qu'elle se désintéresse de leur relation de plus en plus. Cela dit, le vide qu'il ressent est difficile à remplir et son impuissance est lié aussi à sa peur de ne pas pouvoir avoir une relation de cette nature un jour. Pourtant, il a un nouvel ami qui semble envoyer des signaux encourageants. Notre narrateur semble avoir de la difficulté à passer de son ancienne amitié à une nouvelle, mais il s'agit d'une première fois, on peut comprendre que ce n'est pas aussi simple qu'il n'y parait.
Je mentionne aussi que tout est une question de point de vue et de besoins. Il semble que pour cette fille , cette amie, son ami est accaparant et ne semble pas capable de laisser les choses changer. Pour moi, ces deux personnages ne gère pas le changement de la même manière. Pour elle, c'est l'occasion de vivre autre chose avec d'autres gens, alors que pour lui, c'est la continuité et la stabilité qui importe. Il es aussi plus attaché son amitié qu'elle. Au final, il n'y a pas de "bon et mauvais ami", mais deux ados qui ne communiquent peut-être pas efficacement leurs besoins et leurs attentes en amitié. À leur décharge, c'est une première fois pour eux deux.
Cela m'amène bien sur à songer aux composantes d'une relation. Pour qu'une relation soit saine, il importe que certains éléments soient présents: La confiance, le respect, l'écoute active, la complicité, l'empathie, le plaisir partagé et l'honnête. Bien sur, toutes les relations sont différentes, mais je pense que certains ingrédients sont incontournables. La relation que nous observons ici perd des plumes sur ces éléments et c'est un indicateur assez révélateur que les choses ne vont plus bien. J'ai envie d'ajouter que lorsqu'une relation devient souffrante pour l'un et/ou l'autre des membres, ce n'est plus vraiment une relation saine.
À travers les nombreuses émotions et réflexions de ce personnage sont révélatrice du déséquilibre et détresse que peut générer une rupture amicale et un deuil amical. Comme toujours, les romans de cette collection invite à la réflexion et l'introspection de notre côté, car les thèmes qu'elle propose sont pertinent et universels. le tout est, comme tous les Unik, amené avec les fioritures dans la forme et les jeux d'ombre et de style dans la police, rendant le tout dynamique et créatif.
Un autre beau roman sensible, touchant et pertinent, par l'auteur du roman de la même collection "Combattre la nuit à la fois".
Pour un lectorat adolescent, 12-15 ans+ ( peut convenir aux 10-12 ans du lectorat intermédiaire qui s'intéresserait au sujet)
Une amitié qui lui servait de repère et de refuge commence à se transformer: l’autre devient distant, absent et moins investi. La relation devient à sens unique.
Incompréhension, questionnements, espoir … Mais les silences, l’indifférence creusent un vide difficile à supporter.
Il faut maintenant : accepter la perte tout en apaisant sa grande tristesse, remplir le vide laisser et se reconstruire après tout ça.
Ouf ! Disons pas le meilleur moment pour lire cette histoire 💔
Samuel Larochelle le dit dans le petit texte explicatif et personnel qui clôture son recueil, il est de ces amis qui demandent engagement et réciprocité et cela se sent dans chacune des pages.
« Je préfère croire qu’on a la responsabilité de protéger notre amitié sans économiser nos efforts. »
Cette déception, cette peine d’amitié que vit le narrateur est donc à la hauteur de l’intensité de son engagement, ce qui pourrait en surprendre certain·es, mais fera écho chez d’autres. Au fil des pages, on sent la douleur, le ressentiment même, quand le narrateur se sent délaissé. Via le personnage du prof, Samuel Larochelle donne aussi des outils à celles et ceux qui pourraient vivre la même chose, leur permet de voir la situation sous un nouvel angle.
L’auteur, qui signe son deuxième Unik après Combattre la nuit une étoile à la fois, glisse des petites perles de poésie en utilisant des images du quotidien « je t’exprime/mes reproches/en les enveloppant de papier bulles », ce qui vient ranimer l’esprit poétique plus fort au début et à la fin, grâce à l’image de l’eau, mais un moins au cœur du récit. J’ai eu cette même impression pour les effets graphiques, d’ailleurs, qui me semblent ici un peu moins présents que dans d’autres titres. Il n’empêche, comme à l’habitude, c’est un Unik qui frappe et reste en tête. Bravo !
Une première pour moi… mais certainement pas la dernière ! J’ai acheté toute la collection sur Biblius pour nos élèves et j’en ai également commandé quelques exemplaires papier. J’ai donc commencé par cette petite pépite : Une amitié à la dérive.“Une amitié fille-garçon, ça n’existe pas… Les autres commencent à dire qu’on devrait être des amoureux.”Sur une année scolaire, un adolescent voit peu à peu sa relation avec sa meilleure amie se fragiliser. Elle se rapproche d’un nouveau groupe, cesse de répondre à ses messages et ne trouve plus de temps pour lui. Il traverse alors un véritable travail de deuil pour accepter la fin de cette amitié devenue unilatérale.L’auteur s’inspire ici de sa propre expérience et transmet avec justesse et authenticité toute la palette d’émotions liées à une peine d’amitié. Le sage conseil d’un nouvel ami vient éclairer le récit : “Si elle n’accorde plus la même importance à votre amitié, cela ne signifie pas que ta valeur a disparu.”
📚AVIS DE LECTURE📚 Une amitié à la dérive Samuel Larochelle
RÉSUMÉ Malgré l’affection entre nous, je me demande de plus en plus si je suis le seul à vouloir sauver ce qu’on a mis des années à bâtir. Sur papier, tout semble parfait, mais je préfère la vérité à la perfection.
Ce nouveau roman de la collection UNIK traite d’amitié, un sujet si important pour nos adolescents. De plus, l’auteur traite d’une facette de l’amitié à laquelle nous avons tous été confronté à un moment ou l’autre dans notre vie.
Un autre roman qui sera un incontournable pour les jeunes du secondaire.
La mise en page particulière est l’autre aspect propre à la collection UNIK qui en fait un roman qui se lit très rapidement.
Je n'ai pas accrochée. Pourtant j'ai déjà vécu une situation qui s'approche de celle du protagoniste, mais je crois que la poésie avec des mots qui prennent des formes (littéralement) ce n'est pas trop ma tasse de thé. Les effets données finissaient par me taper sur le système, j'ai même sauté une page parce que j'avais la flemme de tourner le livre dans tout les sens. Le récit me semble également un peu plat, je n'ai pas réussi à m'accrocher au protagoniste...