Jump to ratings and reviews
Rate this book

Haute-Folie

Rate this book
Haute-Folie raconte la vie de Josef, un homme dont la famille a été frappée, alors qu'il venait de naître, par une série de drames qui ne lui ont jamais été rapportés. Peut-on être en paix en ignorant tout de sa lignée ? Où chercher la sagesse quand un feu intérieur nous dévore ? Qu'est-ce que la folie, sinon le pays des souffrances qui n'ont nulle part où aller ?

Alexandre Pallu offre une lecture magnétique et vibrante de ce récit à la beauté hantée par le silence.

176 pages, Paperback

Published August 21, 2025

10 people are currently reading
207 people want to read

About the author

Antoine Wauters

14 books34 followers

Ratings & Reviews

What do you think?
Rate this book

Friends & Following

Create a free account to discover what your friends think of this book!

Community Reviews

5 stars
31 (18%)
4 stars
72 (42%)
3 stars
56 (33%)
2 stars
7 (4%)
1 star
3 (1%)
Displaying 1 - 30 of 31 reviews
Profile Image for Floflyy.
495 reviews269 followers
September 3, 2025
autant j'aime les longues phrases, digressions et descriptions de Mauvignier, autant j'aime l'efficacité, la précision et la beauté des mots de Wauters. ces deux histoires familiales tiennent en 600 pages d'écart et m'ont procuré toutes d'eux quasiment autant d'émotions.
Profile Image for Raïssa.
145 reviews1 follower
July 30, 2025
très beau récit mais malheureusement trop fragmenté et pas assez développé. j’en voulais plus à chaque fois c’est dommage.
Profile Image for Mélanie.
911 reviews188 followers
Read
August 30, 2025
Antoine, je t'adore depuis tes débuts. Mais pourquoi essayer de faire du Bobin quand tu peux juste rester toi ?
Profile Image for Aude Bouquine Lagandre.
725 reviews216 followers
September 4, 2025
« Haute-Folie » trace un sillon dans la terre des vivants. À force de la retourner, et d’y retourner, ce que l’on croyait enfoui remonte. Les morts, les serments, les odeurs. « Haute-Folie » dit l’obligation de parler, de briser les silences d’une lignée qui a trop longtemps tu les secrets des vivants. D’emblée, le roman pose une question centrale : les lieux où nous avons vécu nous quittent-ils vraiment ? La veine du livre tient dans cette idée intelligible et très puissante : un lieu fait nos vies. La « Haute-Folie » contient une force tellurique, un champ magnétique qui attire, retient, rejette, puis rappelle. Un terroir au sens propre du terme qui persiste au nez des vivants.

Qu’en est-il des êtres qui les ont habités ? Car, « Haute-Folie » est un lieu, une ferme précisément où plusieurs générations se sont succédé, et où les hommes semblent frappés de malédiction. Cette génération d’hommes est placée sous le signe d’un défaut, de chance, d’argent, de mots, et d’une hantise : tenir, malgré tout. Là est sans doute l’une des intuitions les plus fortes du livre : être héritier ne veut pas dire être propriétaire. Tous sont dépositaires d’un silence et d’une dette.

Le voilà justement, cet homme qui revient pour exhumer le passé. Il rouvre des carnets, remonte le fil de drames. « Haute-Folie » est un roman qui traite des origines, de la mémoire, et s’inscrit dans ces romans noirs ruraux qui luttent contre le silence familial et la transmission des blessures.

Le roman s’ouvre sur la naissance de Joseph, alors que le vieux tilleul est en feu et que la ferme se transforme en brasier. « Ce garçon du malheur » né de Blanche et de Gaspard sera marqué pour toujours par l’éclair fulgurant du destin. La ferme de « Haute-Folie » n’a jamais été assurée par le père de Gaspard… Le travail de plusieurs vies part en fumée. Cruel destin pour cet enfant de la braise dont la naissance symbolisera toujours la destruction. Il sera recueilli par Léo et Anna, oncle et tante qui choisiront de ne pas lui révéler la vérité. Ainsi, la porte du malheur est refermée et l’avenir reste possible. À cet instant-là, ils n’imaginent pas la longue série d’événements qui deviendra porteuse d’ombres…

Le silence devient l’architecture du roman, mais aussi des générations qui se succèdent. Il façonne absolument tout. Joseph grandit dans des demi-regards, des conversations avec les yeux. À la « Haute-Folie », l’air se raréfie : à force de taire, tout devient suspect. Chercher les blancs de son histoire personnelle, combler les vides devient une obsession. Parfois, son esprit s’égare, semble se court-circuiter quand il approche du but… La raison refuse sa logique.

Ce roman interroge les habitudes de silence sépulcral des secrets. À qui sert réellement le silence ? Antoine Wauters a réussi un prodige en travaillant en filigrane, et durant tout le roman, ce que l’on transmet vraiment en refusant de transmettre. Et ceci sur plusieurs générations. Le monstre tapi dans l’ombre se perpétue par omission volontaire. L’autre veine du roman raconte le silence et ses séquelles. Il déterre le coût d’un mutisme imposé. C’est là le cœur noir de « Haute-Folie » : une éducation laissée en jachère, des mots jamais prononcés qui s’agglutinent à la façon d’une terre compacte, étouffant l’humus des affects, asphyxiant l’enfant et l’homme.

On ouvre « Haute-Folie » comme on soulève une dalle restée longtemps scellée. À l’intérieur, les pages renferment une chambre d’écho, la chaleur d’un brasier. Un homme y revient après le décès de sa mère, remonte le chemin creusé de sillons, lit les mystérieux carnets retrouvés. Autant de mottes où s’impriment des pas et des voix. « Certains lieux ne nous quittent pas » et la « Haute-Folie » est de ceux-là. Le grain du récit qui travaille soulève la terre et dévoile peu à peu quelques pousses. Celles-ci sont comme des piquets de clôture, empêchant tout à fait de s’égarer.

Mais « Haute-Folie » est aussi un roman de transmissions et de bifurcations. Ces carnets remontent aux gestes meurtris des aïeux. Ils remontent, comme la sève, jusqu’au fils qui apprend qu’il est « la fusion de tout ça, un mélange d’amour et de haine ». Le livre suggère que la filiation ressemble à un compost : on y jette le meilleur et le pire, cela fermente, chauffe, et de ce mélange naît une possibilité de croissance.

Car, l’hypothèse de salut s’avère aussi fragile qu’une allumette dans la nuit des ciels étoilés. : écrire. Écrire pour nommer ce qui n’a pas été raconté, rendre audible ce qui n’était que bourdonnement. Les mots, les phrases déterrent l’étau du silence. Encore une fois, la littérature devient une planche de salut tendue au bord du vide. Et c’est la langue qui l’emporte, à la fois de façon imagée dans le roman, mais aussi en surface pour celui qui le lit. Elle est taillée comme du verre : précise, nette, poétique, fulgurante. Elle sait être retenue, latente et expressive, elle fend l’air pour laisser apparaître des visions. Elle aide à exorciser, fait remonter la réalité du passé. Ce que « Haute-Folie » dit alors tient en quelques sillons, mais profonds : que nos vies sont des terres de reprise et de jachère, que le silence peut être une violence plus durable que la foudre, que les lieux nous habitent et que l’écriture, enfin, sert à trousser le champ pour qu’il respire.

« Haute-Folie » est construit comme une suite de mouvements dictés par différentes actions, comme « l’incendie », « le pacte », ou encore « l’errance » qui donnent à la fois des balises au récit et segmentent des retours dans le passé pour narrer l’histoire familiale. En parallèle, un narrateur inconnu au début du roman s’exprime dans une écriture en italique. Ces passages sont des extraits des fameux carnets, cent-vingt pour être précis, qui viennent ouvrir un espace à une autre parole. Ainsi, cette construction semblable à un montage en contrepoint donne les grandes directions tout en laissant entendre cette voix, créant des échos ou des contradictions. Cette alternance permet à la fois de condenser l’information, mais aussi de multiplier les points de vue. Quant au narrateur masqué qui n’intervient qu’à dessein, il sollicite l’imagination du lecteur et maintient une belle densité émotionnelle.

J’ai aimé ce nom de « Haute-Folie » qui résume l’ambition du roman. Monter jusqu’à la Folie, l’apercevoir de loin, marcher dans les pas de ceux qui nous ont précédés en ayant pour mission de mettre à jour des secrets. Plus on l’approche, plus on entrevoit la somme des renoncements et des voiles apposés par des générations précédentes. À cette altitude-là, tout semble s’éclairer. La douleur se lit différemment et devient une carte.

Il faut bien le dire, ce texte réussit en peu de pages là où beaucoup ont échoué : il dit l’intime sans exhibition, la dévastation sans complaisance, l’espérance avec force. La folie apparaît dans sa globalité, et flotte entre splendeur et crépuscule. « Haute-Folie » ouvre tous nos sens, mais offre également un espace de paix, de silence, et d’introspection. Le silence peut être salutaire pour tenter de comprendre ce qui se trouve sous nos yeux. C’est un roman qui se sent, se ressent, se savoure. De ceux qui parlent à notre inconscient, à notre conscient, à notre âme. Écoutez un extrait de la version audio lue par Alexandre Pallu : vous entendrez le souffle, vous toucherez du doigt la patine de la phrase, et le fragment d’une image. Reste ce que le livre place sous notre peau : la certitude que les êtres ne s’en vont pas tout à fait. « Peut-être que ce qu’on croit perdu continue de vivre en nous ».

Roman de l’intime, « Haute-Folie » se visite comme une maison. Il y existe des pièces sombres que vous explorez avec anxiété, et d’autres, plus éclairées, où vous sentez les ondes positives de ceux qui y sont passés avant vous. Près de vous, il y a Joseph, inoubliable, affamé de vérité, éblouissant personnage guidé par sa persévérance. Dans sa quête, il y a quelque chose de l’enfance qui ne l’a jamais quitté, et c’est à partir de là qu’il assemble le monde. À la fin du livre, on n’a pas « refermé une histoire de campagne ». On a rencontré trois hommes qui ne savent pas parler et qui, pourtant, nous ont tout dit.

La beauté de la langue fascine, l’intelligence de la structure séduit, et l’attachement aux personnages hypnotise. « Haute-Folie » ouvre un espace de pensée au coeur de l’émotion. N’est-ce pas rare et sublime à la fois ? Enfin, il m’en reste ce message : la vérité est la seule terre solide où poser les pieds. On ne quitte pas « Haute-Folie », on y revient sans cesse par la pensée.
Profile Image for clara.
103 reviews1 follower
Read
July 23, 2025
Je ne vais pas noter ce livre parce que c’est une tâche assez ardue : la plume est sublime, mais ayant lu Mahmoud ou la montée des eaux, j’en avais bien conscience. Cela avait un potentiel monstrueux, un récit à la Carole Martinez, à la Lucie Baratte, qui frôle le fantastique, qui questionne les liens familiaux, le transgenerationnel, le deuil (en somme, des thématiques qui résonnent beaucoup pour moi) mais malheureusement je crois que ça n’a pas fonctionné.. Et la raison me paraît assez évidente : le récit est trop court. Alors on ne s’attache pas, les épisodes sont fragmentés, on arrive pas à entrer dans le décor. C’est si dommage, et en même temps, la lecture n’est pas si horrible mais ça tombe tt de même un peu des mains..
Profile Image for Léa.
269 reviews42 followers
August 23, 2025
Une histoire familiale sur la puissance de la mémoire et des lieux. Ici l’auteur nous propose un récit bouleversant où il est question d’héritage et plus particulièrement ce que nous laisse nos ancêtres. Sommes-nous porteur de leurs passés, de leurs secrets et de leurs drames sans même le savoir ?

Beaucoup de drames, de non-dits et de secrets planent sur la famille de Josef qu’on a toujours tenté de protéger. Cependant, c’est tout l’inverse qui se produit. Quelque chose rongera Josef de l’intérieur et ce dernier devra lutter contre ses propres démons. S’en suivra une errance au cœur des silences, jusqu’à la découverte de l’écriture qui sera salvatrice.

Encore un sublime roman de l’auteur, dont j’aime toujours autant la plume et la sensibilité.
Profile Image for eirignis.
231 reviews8 followers
October 4, 2025
je suis intimement convaincue que chaque livre a un moment précis dans la vie pour être lu et celui-ci est tombé à merveilles : il parle du silence, des traumatismes familiaux, du fait de fuir la douleur. Lorsque j’ai rencontré l’auteur, il m’a demandé si j’écrivais, ce à quoi je lui ai répondu que l’écriture était un acte courageux et que de courage, je manquais encore, mais lire ce livre sans doute était aussi un acte courageux tant il a résonné en moi

merci antoine pour votre poésie et vos mots

« Le fait que j’existe plus fort intérieurement qu’extérieurement, voilà ce qui ne me rend pas heureux. Il faudrait me trouver un lieu habitable à l’extérieur aussi. Mais moi, tandis que je suis, où suis-je? »

« Peut-être que ce qu'on croit avoir perdu continue de viure en nous, comme dans une petite chambre à cheval entre mémoire et oubli, ou plus exactement, une petite chambre de mémoire en plein cœur de l'oubli. »

« Il regarde les maisons se reconstruire, les familles se reformer et se rassembler pour fêter ça, pendant que, symétriquement, quelque chose en lui se disloque. Où qu'il mette les pieds, il a l'impression d'être suivi, qu'on le regarde. Pas les vivants, non. Il a l'impression que les morts le regardent. «L'invisible a des yeux qui n'ont d'yeux que pour moi», note-t-il dans son cahier. Puis:
«Rien n'est plus présent en moi que l'absence. »
Profile Image for Géraldine.
687 reviews21 followers
August 28, 2025
Magistral.

Antoine Wauters est selon moi un des grands écrivains contemporains.

Il y a une écriture soignée, ciselée, presque poétique. Il y a une histoire, presque un conte. Il y a une résonance universelle et personnelle.

C'est la vie de Josef, dont on a caché l'histoire familiale tragique, et qui, du coup, ne parvient pas à vivre sereinement et selon une trajectoire classique : se marier, avoir des enfants, un travail. Alors il cherche, se cherche, oscillant entre désespoir destructeur et résilience, en quête de vérité, de sa vérité, de manière absolue, presque en voie de sainteté. Il est question de sens de la vie, des lieux impactant le destin de ses habitants, de la puissance des noms, de transgénérationnel, d'ascendance et de descendance, de la présence en nous des absents.

On peut écouter Antoine Wauters parler de son roman ici :

https://www.brut.media/fr/videos/cult...
Profile Image for Nathalie Vanhauwaert.
1,087 reviews43 followers
August 20, 2025
Attention pépite! C'est un immense coup de cœur, ce sera je pense un des incontournables de cette rentrée littéraire. Antoine Wauters monte encore en puissance dans son écriture, une langue épurée qui va à l'essentiel, un récit qui m'a chaviré le cœur, bouleversée à plusieurs reprises, d'une intensité émotionnelle extrême.

Haute-Folie c'est un lieu, une ferme, un endroit frappé par une multitude de drames, ce sont les racines de Josef dont on va découvrir l'histoire. Un incendie à sa naissance, un événement qui va le consumer toute sa vie durant car "Ce qui tue c'est le secret." Il y a des choses enfouies en lui qui le dévorent, un pays de souffrance, de mal être, c'est plus fort que lui, c'est en lui, il veut comprendre savoir, se construire.

Mais comment être au monde lorsque le poids des secrets l'empêche de posséder ses racines. Josef a du mal à trouver sa place auprès des humains, il erre, fuit, marche dans la nature, se ressource dans l'écriture salvatrice. Seuls les contacts avec la nature et les enfants le rendent un peu vivant.

Il est toujours partagé entre l'envie d'être heureux, d'aimer, de trouver sa place mais quelque chose en lui le retient, des fantômes rôdent, l'habitent, le hantent. C'est plus fort que lui, les non-dits, ce silence qui tue. Et le jour où il découvre enfin son histoire, sa vie est coupée en deux, il sait qu'il va devoir lutter contre la folie et qu'il ignore complètement qui il est !

Une vie d'errances, de doutes, un destin qui s'acharne, le passé qui inconsciemment l'habite et conditionne sa vie.

Ce texte est juste sublime. La plume est incandescente, poétique, la prose est fluide. C'est un livre qui peut se dévorer d'une traite ou comme je l'ai fait, en prenant le temps pour le faire durer encore et profiter de la beauté du texte, de prendre la mesure, le poids des mots, tout son sens. Les émotions sont fortes, intenses.

Un livre court mais très dense d'une beauté extrême. C'est sombre et lumineux à la fois, bouleversant.


Il pose question sur le poids des secrets sur une vie, la folie, sommes-nous maîtres de notre destin? Le pardon est-il toujours possible ? Difficile d'être déchiré entre l'amour et la haine, la transmission et l'écriture salvatrice.

A lire absolument !

Immense coup de cœur ♥♥♥♥♥

Les jolies phrases

Peut-on être, en même temps, mort et vivant ?

Le cerveau est une planche, alors, et le savoir un long clou. C'est le maître qui dit ça. Apprendre égale souffrir. Souffrir veut dire apprendre.

On ne guérit pas de certains manques. On part parce que la brûlure est trop vive. On se met en marche parce qu'on espère rejoindre ce qui est impossible.

Le passé est une chose longue et lente à guérir. On le croit derrière nous alors qu'il est devant, qu'il nous mène et nous guide. C'est un cercle. Une boucle.

Tout a lieu dans des corps différents, mais l(histoire se rejoue, c'est la même.

L'invisible a des yeux qui n'ont d'yeux que pour moi. Rien n'est plus présent en moi que l'absence.

Le monde grouille de présences invisibles. Des minimondes cachés qui nous observent quand nous croyons tout voir et tout savoir. Cette idée me réjouit : nous ne sommes pas tout.

Le fait que j'existe plus fort intérieurement, voilà ce qui ne me rend pas heureux. Il faudrait me trouver un lieu habitable à l'extérieur aussi. Mais moi, tandis que je suis, où suis-je ?

Le bonheur existe, mais on n'infléchit pas le destin, ou alors lentement, génération après génération. On croit que des trajectoires dévient, mais la vérité c'est que là où on s'imagine qu'elles dévient, elles épousent au contraire un tracé là depuis toujours. On ne change pas ce qu'on est. On ne devient ni plus heureux ni plus malheureux. On plonge dans ce qu'on a à être.

Tout au fond de moi, il y a une gare. Et le quai de cette gare est plongé dans la nuit. Et un petit garçon, qui n'est pas moi et qui est moi, attend éternellement sur ce quai de gare un train qui ne passera jamais.

La folie ? C'est le pays des souffrances qui n'ont plus nulle part où aller.

Mon bonheur est dans la distance. Trop près de ceux qu'on aime, on les détruit.

La guerre, ce sont des enfants qui continuent de jouer, qui ne s'arrêtent jamais de jouer. Ni de sourire, ni d'espérer. Même quand partent les pères et qu'ils ne reviennent pas.

...j'ai pensé que ce qui est sous nos yeux est parfois le plus éloigné, quand ce qui est le plus éloigné, le plus caché, le plus secret, est souvent le plus proche.

Être orphelin, c'est l'être à jamais. Toute une vie mangée par le manque.

https://nathavh49.blogspot.com/2025/0...
Profile Image for Léa.
190 reviews5 followers
November 15, 2025
Je n’aurai sûrement pas les mots justes pour parler de ce livre tant il m’a bouleversée par ses douleurs mais surtout ses silences alors en quelques citations :

« J’ai mis longtemps avant de comprendre que certains de mes choix n’avaient pas été des choix, mais des nécessités »

« Le fait que j’existe plus fort intérieurement qu’extérieurement, voilà ce qui ne me rend pas heureux. Il faudrait me trouver un lieu habitable à l’extérieur aussi. »

« Il faudra demander pardon à ce monde pour lequel nous n’avons pas été assez silencieux. »

« Quoi que je fasse – lire, écrire ou récurer des fonds de casseroles –, ce que je m’applique à faire disparaître, c’est le vertige des autres en moi. »
Profile Image for Vincentimes.
201 reviews
September 12, 2025
Un excellent exemple de pourquoi je finis toujours les livres que je commence : celui-ci se révèle et prend toute son ampleur dans ses dernières pages. Et quelle fin !!

Mon premier roman d’Antoine Wauters dont j’apprécie grandement le style et j’ai hâte de découvrir d’autres de ses titres !

Mérite largement 4 étoiles.
1,345 reviews56 followers
October 12, 2025
, force m’est de constater que la magie n’a pas opéré cette fois-ci. J’en attendais trop, sans doute.

Pourtant, j’ai tout aimé : le personnage de Josef ; son père le colosse au grand coeur ; sa mère qui ne laisse pas passer l’affront ; ses parents adoptifs Anna et Léo ; son amoureuse Fermine.

Mais je n’ai pas aimé cette fuite en avant : Josef, qui ignore tout du drame familial et qui sent pourtant en lui que ce silence le brûle, ne peut tenir un emploi et n’a de cesse d’aller sur les chemins.

Malgré ses cahiers dans lesquels il note ses pensées, cette fuite éperdue ne le mène nulle part et, si il ne détruit rien, il ne construit rien non plus à partir de cette absence. Et j’ai trouvé ça dommage.

J’ai trouvé que le thème des punaises de lit (les habitants du village) n’était pas assez développé.

Mais j’ai aimé son fils Gaspard qui tente de le connaître à sa façon.

Un roman qui effleure le sujet de l’absence tant il est difficile de parler de ce qui nous manque vraiment.

Quelques citations :

Le courage, c’est aller dans le dur de soi. Dans sa peine et sa joie. Entendre ce qu’il y a en nous et le suivre quel qu’en soit le prix. (p.71)

« La marche rend liquide mes peurs. Je ne suis jamais aussi vivant que quand je marche. » (p.105)

L’image que je retiendrai :

Celle du filet à provisions dans lequel l amère de Josef met ses enfants pour les transporter.

https://www.alexmotamots.fr/haute-fol...
Profile Image for Frey.
945 reviews62 followers
Read
October 6, 2025
bon je comprends l'intérêt du livre mais j'ai détesté, donc je ne mettrais pas de notre parce qu'être un hater parfois ça ne paie rien
mais en vrai j'ai un gros problème avec les gens qui s'essaient à un nouveau genre mais où, perso, j'ai l'impression qu'iels ont lu trois livres du genre et sont en mode "wahhhhh!!!"
là vraiment la sensation de lire un mix entre Bobin et Malzieu (qui n'est pas un auteur de terroir mais dont j'ai senti la vibe dans sa biographie de son grand père), sauf que bon... ça fait pas du terroir, c'est de la littérature blanche en mode speedrun qui s'essaie au terroir
Profile Image for vienslirejimmy.
89 reviews2 followers
August 6, 2025
Très beau, très sombre, les réponses sont à trouver entre les lignes j’aime beaucoup, mais j’ai trouvé ça un peu trop lisse !!
Profile Image for Jammie.
151 reviews1 follower
December 18, 2025
très très bien, ça donne envie de lire d'autres choses d'Antoine Wauters
Profile Image for Flavie.
84 reviews19 followers
August 14, 2025
"On ne peut pas savoir où l'on va si on ne sait pas d'où l'on vient" ces mots reflètent parfaitement ce qui arrive à notre protagoniste.
Haute Folie brûle. Cette ferme, devient le théâtre d’un malaise qui touche peu à peu la famille, jusqu’à laisser Josef orphelin. Sa quête identitaire semble durer toute sa vie, mais une chose est sûre, il ne se voit pas en travailleur de la terre. Même l’amour ne saurait le contenter, il a besoin de comprendre pourquoi il est ainsi, qui il est. Ce dans le silence et la solitude. Et ce questionnement, pourrait bien devenir générationnel.

Ce livre m’a beaucoup fait penser à Lambeaux de Charles Juliet, pour sa poésie, sa mélancolie, la ruralité et la quête identitaire. Puis au Plancher de Perrine Le Querrec, pour le travail de la terre, pour un mysticisme d’une malédiction familiale, pour l’isolement du personnage…

Je pense que Haute Folie est un bon roman transitoire, mais j’en voulais plus, je me suis sentie trop à distance des personnages… Il y a un effleurement de psychologie, un mélange pour moi trop subtile entre cœur et raison. Mais AW a toujours une plume aussi délicate et plaisante à lire !

Avec du recul, j’ai tellement préféré son précédent qui était beaucoup plus intime et introspectif…

J’espère qu’il y aura quelques rencontres en librairies pour que je puisse prolonger mon expérience de lecture !

Flavie
645 reviews5 followers
December 8, 2025
Josef est né un soir d’orage alors que la foudre tombait sur la ferme familiale et que toutes les possessions de ses parents, Gaspard et Blanche , partaient en fumée. C’est le début de ce roman qui voit le sort s’acharner sur cette famille, suicide et meurtre compris, sur trois générations.

Élevé par son oncle et sa tante dans l’ignorance de ce passé douloureux, Josef est hanté par la perte de ses parents, incapable de se fixer dans un lieu ou auprès d’une femme, il fuit, s’isole, « fantôme que hantent d’autres fantômes ».
Un roman en forme de tragédie grecque, sur la perte, les non-dits et les silences qui empoisonnent, la malédiction familiale qui empêche de se construire et vous mène au bord de la folie, « le pays des souffrances qui n’ont nulle part où aller ».

C’est noir, très noir, poétique mais tragique, un peu excessif pour moi dans la désespérance et j’ai eu du mal à m’attacher au personnage de Josef je l’avoue. La langue est belle, poétique voire lyrique, mais elle ne m’a pas emportée comme tant d’autres lecteurs entendus lors d’une rencontre en librairie avec l’auteur (fort sympathique au demeurant et parlant très bien de son livre !). Plusieurs lui reprochaient cependant d’avoir si peu développé ses personnages féminins et après lecture je suis assez d’accord : Blanche, Anna, Fermine, Juliette auraient mérité qu’on s’attarde un peu plus sur elles.
Profile Image for Margaux Rose (thoughtsinamess).
231 reviews
September 21, 2025
⭐️ 3,5/5
🎧
Un style d’écriture poétique.
Wauters parvient à faire beaucoup avec peu : ses phrases respirent, mais elles portent un poids, une gravité. Le silence, les creux, les non-dits ne sont pas des absences, mais des espaces où la douleur, la mémoire, les fantômes familiaux circulent.

La Haute-Folie n’est pas seulement un décor : c’est un personnage à part entière.

Josef, le narrateur, naît dans la catastrophe. S’ensuit toute une histoire qui interroge la mémoire, le récit familial, le sentiment d’appartenance. De là se pose une question essentielle : peut-on vivre quand on ignore ses parents, son histoire ? Le roman explore le poids des secrets qui passent d’une génération à l’autre. Le silence qui empêche. Le silence qui pèse. Le silence comme héritage.

Haute Folie nous rappelle que les origines ne sont pas seulement ce qu’on reçoit, mais ce qu’on doit parfois reconquérir. Que le silence peut être un poids terrible, mais aussi un matériau à partir duquel construire sa propre voix. Que le lieu — physique, familial, imaginaire — forge autant qu’il blesse.

This entire review has been hidden because of spoilers.
Profile Image for Marion Ottaviani.
65 reviews14 followers
November 8, 2025
Belle découverte que celle d'Antoine Wauters, avec ce récit sensible qui explore les tentacules invisibles du traumatisme. L'histoire d'un garçon abîmé par les silences, les non-dits de ses parents adoptifs, quand l'histoire familiale devient un texte à trous que l'on comble de son mieux. Il grandit autour de ce domaine maudit, celui de Haute-Folie, où ses parents ont commis des actes tragiques qu'il portera en lui toute sa vie. L'écriture brillante, lumineuse, m'a émue à plusieurs moments. Je pense que Wauters peut devenir un auteur important pour moi, s'il continue à tirer ses fils narratifs avec une telle délicatesse. Ce qui m'a un peu retenue : le côté itératif du sujet sur la fin, qui faisait écho à l'esprit malade du personnage, mais essoufflait un peu l'histoire.
Profile Image for galactic00.
146 reviews
November 27, 2025
“je songe à moi comme à un terrain vague. par chance, j’ai un chien.”

j’aime quand il devient un nomade ermite
et comment il se retrouve à juste accueillir des marginaux et s’y plaire
que tout le monde croit que c’est un magicien juste prcquil vit seul ds sa grotte comme un fou

le peuple de punaises de lit aussi j’adore
tout le rapport de classe est bien
les perspectives quand on est paysan hmm

c’est comme un conte au final
l’imagerie de l’incendie, des suicides, de la vie ermite, puis de sa descendance qui continu a porter les mêmes stigmates
et le lieu “haute-folie” qui prend une dimension presque mythique, tragique
Profile Image for Jen.
249 reviews29 followers
September 3, 2025
la forme très fragmentée (et très courte) instaure trop de distance à mon goût malheureusement :-(
Profile Image for Hajer.
692 reviews
September 6, 2025
un hymne à la solitude et à la résilience face au silence imposé par les drames familiaux.
un texte marquant et un très bon moment de lecture.
Profile Image for Clélia.
62 reviews
October 19, 2025
3,5 ⭐️
Une belle écriture, peut-être un rythme trop lent et intellectuel ce qui a fait que ma lecture s’est étendue et distanciée de l’émotion du personnage principal et de ce qui lui arrive.
1 review
November 30, 2025
La fragmentation de l’écriture désoriente au debut. Très Jolie fin mais laisse avec envíe de plus
46 reviews1 follower
December 10, 2025
1 mois après avoir fini ce livre, j’en retiens une atmosphère, le poids du destin sur des caractères qui luttent pour garder goût à la vie.
Displaying 1 - 30 of 31 reviews

Can't find what you're looking for?

Get help and learn more about the design.