Céline Minard, née à Rouen en 1969, est une écrivaine française. Après avoir étudié la philosophie, elle s'attache au travail d’écriture, collaborant parfois avec des plasticiens, comme Scomparo. Son œuvre marquerait « le retour de la fiction pure et dure dans le paysage littéraire français ». Elle a été pensionnaire de la Villa Médicis en 2007 et 2008 et de la Villa Kujoyama en 2011. En 2011, elle reçoit le prestigieux prix franco-allemand Franz Hessel pour So Long Luise23. Son roman Bastard Battle a reçu en 2008 la mention spéciale du jury du Prix Wepler — Fondation La Poste et Faillir être flingué le prix Virilo 2013, ainsi que le Prix du Style.
Je me suis laissé portée par ce roman que j’ai adoré, et je suis partie en expédition en pays inconnu dans une expérience de lecture inédite pour moi C’est une lecture bienveillante et accueillante. L’autrice s’est réapproprié des mots français et quelques-uns en anglais pour mon plus grand plaisir ; le sien a été je pense de déstabiliser un peu le lecteur, rien qu’avec des mots qui n’ont plus tout à fait la même signification, pour lui faire vivre une aventure inédite. Il faut retrouver un esprit d’enfant pour s’émerveiller et se laisser porter, flotter jusqu’à son dénouement Les voyages, c’est connu, ouvrent l’esprit…, et le cœur. J’ai bien rêvé, merci Céline Minard.
Pas de note, car je n’ai entamé que superficiellement ce livre avant de renoncer à aller plus loin dans ma lecture. Était-il trop nul? Au contraire serais-je tenté de répondre. Minard reste un écrivain incomparable, capable de créer des mondes avec son écriture inventive et ciselée. Oui, mais voilà : je n’ai pas eu envie de découvrir plus avant celui-ci. Pourquoi? Sans doute d’abord parce qu’il était trop décalé, notamment dans la forme. L’abus de néologismes, de formulations obscures lasse. Me lasse. Je comprends qu’elle veuille que, comme le personnage principal, nous entrions dans une quête, une « expé » et que la familiarité avec ce monde étrange se fasse progressivement. Cependant il y en a trop. C’est trop déroutant, et puis il y a quand même un reste formel de science-fiction classique dans les noms et les mots que je trouve un peu indigeste. Bref, j’admire l’entreprise mais je m’ennuie. Donc j’arrête ma lecture.
Arrival. Ou pas. Disons plutôt que les décors de scène ici grattent un peu, qu’ils ont leurs aspérités. Mais en termes de pure virtuosité, rien ne s’en approche, tout simplement parce que Minard écrit comme personne d’autre.