L’extrême droite a pris le pouvoir dans une foule de pays et elle menace de triompher dans plusieurs autres. Mark Fortier s’inquiète, mais il est aussi très las. Résolument campé à gauche dans ses convictions politiques, il constate que s’il ne veut pas être la proie des prochains maîtres du monde, il lui faudra changer de camp.
Bien entendu, ce «journal de conversion» est une satire, un pamphlet cinglant et comique qui s’en prend aux fascistes, mais en premier lieu à tous ceux qui ont laissé la démocratie se dissoudre. L’auteur s’y compose une psyché autoritariste et s’efforce d’adhérer avec enthousiasme aux convictions de la droite radicale. Il offre surtout un portrait saisissant de la dégradation de nos institutions et une description affligeante de ce qui point lorsque l’on cesse de résister. Heureusement, la thérapie échoue, laissant tout de même ce qu’il faut de raison pour ne pas céder entièrement au désespoir.
Mark Fortier is a Professor of English at the University of Guelph (Canada). He has published on various topics involving Shakespeare, contemporary theatre, cultural studies and theory.
C'était une lecture assez intéressante, mais je vais être honnête (et peu modeste) et admettre que je n'ai pas assez appris à mon goût. Le côté ''oupsi on est rendu fascite'' même TikTok me le dit. Son accroche est de prétendre qu'il souhaite devenir facsiste dans le but d'être dans le clan gagnant. Les exemples qu'il donne pour illustrer la progression vers le fascisme à travers le monde étaient pertinents et je ne les connaissait pas tous. Il a un peu abandonné son prétexte au milieu du livre mais comme c'était une assez court essaie ça ne m'a pas trop dérangé.
Enfin quelqu'un qui dit qu'il faut arrêter de tout comparer à Hitler et au Nazi. Pas parce que ce n'est pas une comparaison exacte (c'est absolument terrifiant mais c'est une bonne comparaison) mais parce que ça fait perdre de la crédibilité à ton argumentaire et parce que ça passe d'office pour une hyperbole. L'idée des rois de carnaval, qui prétendent inverser l'ordre social en n'appartenant pas à une sorte d'élite intellectuelle et mettent en avant leur peu de connaissance et leur pauvre langage était une idée que je connaissais vaguement mais que je n'avais jamais vu présentée sous cette forme.
J'ai trouvé que c'était assez ironique que l'auteur débute son livre en mentionnant que la droite reproche à la classe dominante des dernières années d'être une sorte d'élite intellectuelle pleins d'universitaire loin du petit peuple et poursuive dans un style littéraire assez pompeux plein de références et de mots à 4 syllabes. Ça ne m'a pas dérangé et j'ai même trouvé le style très agréable à lire, mais je note l'ironie de ne pas avoir rendu le texte plus accessible.
Finalement, j'ai trouvé dommage qu'il n'y ait presque aucun exemple canadien ou québécois. Il est pas assez vilain et démagogue à ton goût Legault??? Même dans un passage où les attentats islamophobes de Québec étaient hyper pertinents, pas une mention. Par contre des paragraphes entiers sur la politique nationale et même municipale française! Dis le que tu voulais vendre en france, fieffé coquin capitaliste!
Le livre est bien, mais ne remplie pas vraiment sa promesse. Il ne présente que très peu l'idée initiale, à savoir celle de devenir fasciste. L'auteur explique bien certains mécanismes du fascisme actuel qui diffèrent de ceux des années 30, mais la critique ne pousse pas vraiment plus loin. Je crois que je suis un peu déçu par cette lecture. Je croyais qu'elle allait sortir un peu de l'ordinaire, mais ce n'est pas le cas. Fortier fait bien ce que plusieurs auteurs et autrices font bien; décrire les tendances actuelles de la monté fascisante de notre société. Malheureusement c'est à cela qu'on peut résumer l'essai. 3.6/5
Ce livre n’était pas pour moi, beaucoup d’informations que je connaissais déjà :( si vous avez fait des cours en sciences humaines récemment et/ou que vous êtes à jour sur l’actualité politique, cet essai ne vous apprendra pas grand chose. Cependant, le style de l’auteur est très intéressant et le passage sur la langue m’a beaucoup plu !
Intéressant concept, analyses très pertinentes, mais la satire n'est pas poussée assez loin. Le concept de "thérapie de conversion" prend rapidement le bord (ou sinon est traité de façon marginale), et c'est dommage, parce que c'est assez comique et intriguant.
Je ne peux pas dire que je n’ai pas été intéressé par tous les faits historiques décrits dans le livre en lien avec le fascisme. Je m’attendais simplement à autre chose, quelque chose de plus punché et provocateur. J’ai l’impression que le titre et la quatrième de couverture ne collent pas tout à fait avec ce que le livre présente.
Alors que son ouvrage précédent (Mélancolies identitaires) m'était tombé des mains, je suis heureux d'avoir trouvé ici un essai jouissif par un sociologue qui maîtrise bien la plume. Au-delà de la satire où il prétend vouloir devenir fasciste, on lira dans ce bref jet une réflexion importante sur le fascisme qui nous empoisonne actuellement. Les exercices de salut fasciste avec sa fille auraient de quoi faire sourciller, mais ces belles leçons de manipulation des masses font pédagogie. Fortier précise avec raison que le fascisme se transforme avec le temps- le rendant difficile à anticiper. Le caractère carnavalesque et médiocre de ces dirigeants contemporains est succinctement dépeint avec brio. L'auteur n'oublie pas de mentionner comment les gauches ont manqué le bateau, notamment de par leur complaisance envers l'oligarchie financière. Si certains parallèles avec la bureaucratie québécoise en fin d'ouvrage trahissent un raccourci un peu paresseux, n'en reste pas moins que cette critique des régimes fascistes actuels arrive à point. Davantage de critiques envers les fascistes québécois - qui existent, ne le nions pas - auraient été les bienvenues. Vive la démocratie, vive la liberté, à bas les injustices. À bas le fascisme.
J'ai trouvé ce bref essai tout à fait pertinent même si je n'ai pas découvert énormément. Il peine un peu à se lancer au départ, mais une fois pris son rythme de croisière, on apprend des choses intéressantes.
Il pointe des éléments différents des "Les Ingénieurs du chaos" de Da Empoli, ou de "Résister" de Salomé Saqué. Il a bien plus de contenu (et de réflexion) que "La société de provocation - Essai sur l'obscénité des riches." L'ancrage de son auteur (éditeur québécois vivant en France) permet d'ouvrir les perspectives : France, Québec / Canada, États-Unis (sans compter d'autres pays listés dans son argumentaire.)
C'est sûr que contrairement à ce qu'indique le titre, la conversion au fascisme n'est qu'un prétexte pour lister l'historique, les caractéristiques, les différentes facettes du fascisme. Donc au bout du compte, il en parle peu et sans y croire. Mais c'est tant mieux, n'est-ce pas ?!? ;)
L’auteur-sociologue, abdique. Il décide de se laisser porter par le vent, par le courant politique actuel pour devenir lui aussi fasciste. Or, en 4e de couverture, on résume l’ouvrage en ces termes : « … une satire, un pamphlet cinglant et comique qui s’en prend aux fascistes (…) Il offre surtout un portrait saisissant de la dégradation de nos institutions et une description affligeante de ce qui point lorsque l’on cesse de résister. ». À gros traits, il trace un portrait des dérives que provoque l’extrême droite à la démocratie dans la société actuelle.
Citations « Voilà ce qu’est l’élite du pouvoir : un regroupement de satisfaits. » p. 17
« Les électeurs de l’extrême droite méprisent les « maitres de l’usage de la parole », enseignants, écrivains, journalistes, avocats, hauts fonctionnaires, tous boursouflés d’orgueil et de leur distinction sociale. » pp. 20-21
« La mort de l’empathie, le ressentiment et la haine, écriait Hannah Arendt, sont les signes annonciateurs d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie. » p. 34
« C’est un fait remarquable de la vie politique, que les personnalités autoritaires, qu’elles soient de gauche ou de droite, nourrissent leur identité en cultivant l’hostilité. (…) La personnalité autoritaire affirme sa puissance par la désignation de ses ennemis. »
Un livre de Mark Fortier qui s'avère important, et qui tombe tout à fait à point avec les élucubrations que l'on voit se passer au sud de la frontière. Avec un style humoristique par moments et plus sérieux et pamphlétaire par d'autres, le livre se veut moins un essai sur comment les gens deviennent fascistes, mais plus sur la montée de la dernière mouture du fascisme, qui se diffère de celui d'il y a 100 ans. Les sections sur l'aplatventrisme des partis traditionnels des démocraties libérales, et de comment la gauche a cessé de montrer les dents tout en jouant le jeu du néolibéralisme montre bien comment cette extrême-droite a pu récupérer la colère du peu, surtout avec un vocabulaire leur parlant plus. Une bonne lecture, un peu courte, qui ne réinvente pas la roue, mais qui vaut la peine d'être lue.
Je commencerai en disant qu’il faut absolument parler plus de fascisme et s’intéresser à ce qui se passe actuellement. Mais.
Assez déçue par cet essai. Il contient quelques bonnes anecdotes, historiques et récentes, mais se perd largement dans des dédales et on ne sait plus trop où on va (l’échec de la démocratie ou la réussite de l’extrême droite? Plaidoyer pour l’abolition du capitalisme ou critique de cette gauche puriste ala Bernie or burst?). Somme toute l’auteur ne respecte même pas son postulat de départ. Sa conversion est faible et disparaît dans plusieurs chapitres. Un peu étrange.
L’essai bien que récent a aussi mal vieilli par rapport à Trump depuis 6 mois.
« La mort de l’empathie, le ressentiment et la haine, écrivait Hannah Arendt, sont les signes annonciateurs d’une culture sur le point de sombrer dans la barbarie » (p.34)
Ce livre partait d'une prémisse intéressante qui m’a immédiatement intéressée. J’y ai appris plusieurs choses et le chapitre dédié à la langue m’a beaucoup plu. Pourtant, plus je progressais dans ma lecture, plus j’avais du mal à saisir clairement l’intention globale du projet. Cette impression de flou m’a un peu laissée sur ma faim. Malgré le talent indéniable de Mark Fortier pour l’écriture, je suis restée un peu blasée, sans doute parce que je m’attendais à autre chose...
3,5 ⭐️ La prémisse me laissait croire que l’auteur aurait fait une genre « d’infiltration », quelque chose de plus pratique. Au final, c’est un genre de petit guide 101 du fascisme, qui demeure intéressante mais on baigne tellement dedans qu’on y apprend peut-être pas tant de choses, outre que de réaliser que tous ça est une grande toile d’araignée qui se tisse de manière délibérée, et qu’on est probablement plus dans la marde que ce que l’optimiste en moi aimerait croire!
« Quiconque prend le risque de s’attacher ainsi à d’autres individus convient de se laisser vaincre et briser par la vie. Reconnaître cela, ce n’est pas chercher une excuse pour refuser de combattre, ce n’est pas non plus une lâcheté. Au contraire, c’est concevoir l’imperfection et la vulnérabilité comme des moyens pour accomplir la justice et son humanité »
Intéressant pour la partie éducative et historique de l'extrême droite (que l'on voit à travers le monde), mais j'aurais aimé, tant qu'à avoir un titre aussi provocateur, que l'on joue le jeu jusqu'à la fin, et non à moitié... Mais j'ai bien appris des manières dont peuvent se manifester les parties de l'extrême droite à travers le monde.
Livre particulier par sa forme. La prémisse est celle d’un auteur tentant sa conversion vers le fascisme, mais rapidement on oublie cette prémisse pour dresser un portrait historique et actuel du fascisme pour seulement y revenir un peu à la fin. Le chapitre sur la langage vaut la lecture de ce livre, car c’est vraiment à ce moment que je sentais l’unicité de ce livre.
C'est un des essais les plus frappants que j'ai eu le plaisir/malheur de lire cette année.
Je savais dans quoi je m'embarquais et je me sens personnellement visé par tout ce mauvais monde en tant que futur pédagogue de l'élite de la gauche wokiste. Ça fait peur, mais ça confirme aussi mon choix que de ne abdiquer à la pression des extrémistes religieux et extrémistes fasciste qui fait surface 80 ans après la fin de la guerre opposant la liberté au fasciste et à la dictature.
J'ai beaucoup aimé les premiers chapitres qui sont particulièrement bien écrits et irrévérencieux. Malheureusement, l'auteur a laissé tomber son personnage du gars qui dérape vers l'extrême droite trop rapidement. J'aurais préféré que ça dégénère de plus en plus au lieu de revenir dans le droit chemin...
« La scène ne manquait pas de piquant : ma gauchère de fille et son futur ex-gauchiste de père braquant tour à tour le bras gauche, puis le droit, au milieu du salon, devant une grande fenêtre donnant sur une rue d’un quartier métissé, offrant aux passants le spectacle d’une douteuse agitation. »
Le côté « je me converti au fascisme » est clairement un outil de vente. On pourrait l'effacer du livre et on perdrait à peine de contenu. J'ai bien aimé la réflexion de l'auteur sur la molesse actuelle de la gauche qui clash avec la force brute de l'extrême droite.
« Tout effort de compréhension est une victoire sur ce qui divise, sur ce qui nous éloigne de nous-même et des autres. La bêtise, qui est un refus obstiné de comprendre, mène toujours à l’isolement et à la peur dont elle émane.»
J'ai apprécié la lecture de ce texte, je crois que c'est une lecture nécessaire à notre époque, bien que je ne suis pas certaine de la conclusion que l'on doive en tirer. Je reste sur ma faim.
C'était bien, mais on dirait que l'auteur s'est perdu au jeu en milieu de parcours. On ne sait plus vraiment où il s'en va. Comme certains l'ont dit, le titre ne colle pas.