Star du petit écran, professeur d'université respecté, homme de gauche, féministe auto-proclamé et ami des célébrités, Gérard Miller est accusé d'avoir profité de son aura pour manipuler et agresser de très jeunes filles, parfois mineures. Une prédation qui aurait eu pour décor les plateaux télé comme les bancs de la faculté et pour mode opératoire, redoutablement maîtrisé, hypnose, emprise psychologique et domination. Après trois décennies de silence, plus de 80 femmes ont décidé de dénoncer les agissements du célèbre psychanalyste qu'il conteste vigoureusement, et pour lesquels il reste présumé innocent. À travers des témoignages inédits et exclusifs de nombreuses victimes présumées et de personnalités ayant côtoyé Gérard Miller, ce récit vertigineux dévoile les ramifications tentaculaires d'un scandale qui ébranle tout un système, et interroge la complaisance et le sexisme d'une époque pas si lointaine
Très bizarre. Evidemment le sujet est plus qu'important, mais la façon de le traiter donne l'impression que les autrices veulent montrer qu'elles ont été les premières à sortir LE sujet, avant Mediapart, et qu'elles font un vrai travail de journalisme. Au final, plus l'impression d'une démonstration qu'une véritable enquête.
Il y a toujours une petite satisfaction quand une personne publique que l’on n’apprécie pas s’avère être une merde, j’aurais cependant préféré qu’on parle de malversations financières (même si en fait il y a en aussi) que d’agressions sexuelles et de viols.
Disons le tout de suite, Gérard Miller est présumé innocent des crimes qui lui sont reprochés, mais ça ne l’empêche pas d’être une merde qui a abusé de son pouvoir auprès de très jeunes femmes manipulables et ce livre montre très bien pourquoi.
Un aspect que j’ai également trouvé très intéressant ici, c’est tout ce qui parle de la manière de faire une enquête sur ce sujet, avant et après MeToo. Les journalistes racontent aussi pourquoi la parole peut se libérer après la publication d’un papier (elles ont publié la première enquête sur le sujet dans Elle), et pourquoi les choses étaient totalement différentes à l’époque de la majorité des faits. Je lève souvent les yeux aux ciel quand je lis Elle, mais les papiers société de ce journal sont toujours impeccables. Elles montrent ici l’utilité publique de ce journalisme.