Dans ce roman choral passionnant, entendez la voix des oubliés : la prostituée qui attend l'heure de se faire justice ; l'indigène qui s'émancipe de son clan ; l'orpailleur fou défendant sa concession.
Parmi les colons et les exilés, vous croiserez sans doute la route du déserteur. Et après avoir parcouru les étendues sauvages, le bonimenteur vous apportera votre consolation contre quelques pièces.
Tour à tour, leurs histoires se croisent et s'enchâssent pour constituer une mosaïque époustouflante où se déploient les passions et la violence par lesquelles une nation nait dans le sang d'une autre.
À travers une fresque puissante et lyrique, Bénédicte Dupré la Tour nous offre un premier roman où s'entrechoquent des vies minuscules emportées par le mouvement furieux des ruées vers l'or
J’ai adoré l’ambiance tout au long du roman. C’est un roman assez dur. À chaque fin de chapitre, il y avait une révélation et c’était toujours bouleversant. Je me suis attachée à quasiment tous les nouveaux personnages. J’adorais revoir la mention d’un personnage dans un nouveau chapitre. Le rythme était bon. Le tout imprégné d’un mystère et le désir d’en savoir plus.
Petits bémols : Avoir su, j’aurais pris des notes pour relier chaque personnage. Ça aurait été beaucoup plus satisfaisant. Là je devais uniquement me fier à ma mémoire et elle me fait défaut.
La fin s’étire un peu en longueur. Le dernier chapitre, celui de Nathaniel est probablement celui que j’ai le moins aimé.
Un grand OUI dans ce roman Terres Promises, qui tient sa promesse celle de plonger dans une histoire foisonnante, celles d'heures de lecture excellentes. Ses personnages ont des existences terribles, pourtant les pages ont défilées vitesse grand V 🔥 Faut il évoquer tous les personnages ? Car n'en choisir que quelques uns serait injustice...dans ce roman où la justice est la grande absente. First, Eleanor Dwight, l'ange déchue celle qui ne peut sortir du bourbier, de fille de joie à mère, est il possible d'envisager une autre condition au fin fond de cet ouest Sauvage .Elle est cette femme, convoitée par les hommes, cette convoitise accélérant sa déchéance. Elle ouvre le récit et ses apparitions, par la suite seront celle d'un portrait de femme plus lumineux, que ce qu'elle ne paraît.
Kinta, celle qui veut s'affranchir des hommes & de sa tribu, son Amour pour un seul homme va la transformer en femme de Pierre. Il y a du Jim Harrison dans ce portrait, j'ai tout aimé rien que ces 50 pages, m'ont terriblement transportées, Héroïne chère à mon coeur brisé 💔
Morgan Bell, celui qui échappe à son épouse pour chercher de l'Or. Avait il d'autres choix? Non assurément c'est le plus malin, c'est grâce à lui que l'on bascule définitivement dans ce wild wild West des chercheurs d'Or. Il a flairé le Bon filon pour échapper à sa Bessie, à moins que Bessie ne l'ai choisi car il était le mari idéal à mener par le bout du nez.
Mary Farminger, à trop aimer son enfant elle en devient assurément carnassiere, mais est ce réellement de sa faute? L'horreur absolue, je ne pourrais jamais m'en remettre....
La Litanie d'Eliott Burns, comme une incantation, ses dernières lettres, les dernières pensées d'un condamné comme une délivrance.
Et l'ombre de Bloody Horse, insaisissable personnage à l'âme guerrière, la naissance conditionne t elle l'existence, sera t il choisi par une femme blanche ? C'est le personnage qui m'a totalement échappé, et assurément qui va m'inciter À relire ce livre.
Et Rebecca, pour échapper à une union contre nature avec un indigène, marié d'office à Walter, âme trop aimé assurément pas de Rebecca. Dans l'Ouest, aussi les histoires d'amour finissent mal.
Chacune de ces histoires révèle des âmes usées, fatiguées, enlaidies, de vivre sans répit une vie de misère, d'où se dégage une énergie folle, non pas celle du désespoir celle de continuer à exister plutôt que vivre. Dilemme de débuter un chapitre, en 5 lignes le tempo est donné, il devient impossible de ne pas achever le chapitre une fois commencé. Plusieurs de ces personnages se croisent pour former un réseau, comme des fragments de vie qui se raconteraient de bouche à oreille, comme des histoires qui surgissent du passé. Question inspiration j'ai trouvé du bruit & de la fureur, la colère de Steinbeck , la Route de McCarthy, des natifs aussi poignants que chez Jim Harrisson, des portraits de femmes sans complaisance superbes & venimeuses, il n'est pas utile d' avoir lus ces auteurs, toutefois les avoir lus m'a permis de sentir le souffle du roman, comme un plus qui transcende la lecture. J'ai Vraiment rien lâché, j'ai vacillé si j'avais eu l'occasion je l'aurais Lu d'une traite. L'impression de ce roman est forte, terrible, intense, grâce au talent génial de Béatrice Dupré La Tour. À lire sans modération 🔥🔥🔥
Un premier roman incroyablement bien écrit et peut être même un peu TROP bien écrit (je pensais jamais dire ça de ma vie)
C’est peut-être du à l’absence totale de dialogues mais j’avais l’impression d’être très en retrait dans mon ressenti de l’histoire, comme simple spectateur des vies de ces personnages qui sont pourtant toutes bouleversantes. Un peu paradoxalement, je trouve pourtant que ce texte possède une force d’évocation en ce qui concerne la nature et les grands espaces.
Le fait qu’il y ai beaucoup beaucoup beaucoup de comparaisons et de métaphores alourdit parfois le texte et sa fluidité. Sur 100 pages c’est très beau mais sur 300 pages ça commence à faire lourd et certaines ne semblaient pas indispensables… (c’est mon ressenti mais je peux aussi comprendre que ça plaise)
En fait, je crois que je suis un peu déçu de ne pas l’avoir autant apprécié que ma collègue qui considère ce livre comme son coup de cœur ABSOLU de la rentrée littéraire haha
Finalement je râle beaucoup mais j’ai quand même passé un bon moment de lecture et, vu le niveau d’écriture, j’aurais plaisir à découvrir un prochain roman de Bénédicte Dupré La Tour !
Agréable surprise. Bien glauque, bien bouleversant. Certains destins dans cette période de ruée vers l'or vont me marquer longtemps. Petit bémol sur l'utilisation du roman choral car je n'ai pas toujours réussi à restituer les liens de certaines histoires avec d'autres et à lier les personnages entre eux. Et certains personnages étaient moins marquants que d'autres
L'auteure, le livre (320 pages, 2024) : Bénédicte Dupré La Tour est née en Argentine mais vit désormais à Lyon : c'est peut-être une nomade sans terre d'attache, tout comme les personnages de son roman. Ces Terres promises qui sont celles du farouest, celles de la ruée vers l'or, forment son premier roman et une entrée vraiment remarquable dans le monde littéraire. Encore un coup de cœur de cette rentrée littéraire 2024 décidément riche en bonnes surprises : certainement l'une des plus belles plumes lues cette année (et ce n'est que son premier roman !).
♥♥♥ On aime vraiment beaucoup : • Les récits de western, les aventures de farouest, on aime ou on n'aime pas. Nous, on n'aime pas trop, soyons clairs. Mais franchement, ce bouquin là risque bien de vous faire passer le goût d'autre chose. Bien sûr il y a des indiens et des shérifs, des chariots et des chercheurs d'or, des saloons et des bordels. Mais tout cela n'est qu'un cadre, un jeu de codes et de couleurs, puisqu'il faut bien une scène, un décor quand il s'agit de jouer la comédie humaine. Le cow-boy est un vacher, l'indien est un indigène, l'esclave un asservi : c'est certainement là, la recherche d'un peu de la pureté de notre langue mais peut-être aussi la volonté de s'affranchir d'un vocabulaire trop codifié, pour tendre à l'universel car "la nature humaine, cette nature divisée de l’intérieur, était toujours la même, quels que soient la région, le pays, le continent. Invariable dans ses petitesses, persistante dans ses bas appétits, elle apportait, où qu’elle aille, la marque indélébile de sa perte". • Le lecteur tombe très vite sous le charme de la superbe prose de cette auteure : une langue puissante et brute, charnelle et suggestive, intense et vibrante. Il y a du sang, de la boue, de la vermine, et bien pire encore ... car c'est la langue d'une "terre sombre grouillant de longs vers annelés". Mais le texte sait rester totalement maîtrisé, entièrement au service du récit, solidement construit.
Le pitch : Un roman choral (un genre qui plait !) dans lequel chaque long chapitre (l'histoire de Kinta a même été publiée sous forme de nouvelle), chaque chapitre permet à l'auteure de déployer l'un de ses personnages dans une habile spirale temporelle mêlant passé et présent. Et quels personnages, quelles vies ! Ils sont sept, ils vont certainement se croiser, on ne sait pas encore. Il y a là Eleanor Dwight, la fille de saloon qui attend son heure. Il y a là Kinta, la squaw qui veut quitter les hommes de sa tribu. Morgan Bell, le chercheur d'or à demi fou qui fit un mariage malheureux. Mary Framinger, l'infirmière qui montrait un trop grand amour maternel. Bloody Horse, l'indien devenu éclaireur dans les troupes coloniales. Rebecca Strattman, celle qui voulait épouser un indien. Nathaniel Mulligan, le prêtre qui avait perdu la foi. Et puis le huitième et mystérieux Eliott Burns dont les lettres scandent chaque histoire, chaque chapitre d'un même et terrible refrain : "[...] Dans quelques heures je serai pendu." Dans ces récits, les femmes sont de celles qui ne veulent pas plier devant la fureur ou le désir des hommes. Quant aux hommes, ils ne sortent évidemment pas grandis de ces quelques histoires et semblent traverser ces terres promises comme si ce n'étaient pas vraiment les leurs "car les fils perdent toujours contre les mères". Sept chapitres, sept nouvelles, qui se répondent et s'entrelacent, et toutes d'un excellent niveau, c'est assez rare, il faut donc le souligner : cela participe à l'agréable unité de ton de ce beau roman.
Bénédicte Dupré La Tour propose son premier roman publié, pas le premier écrit, : Terres Promises est une immersion dans l’univers du western pour raconter toutes sortes invasions. En suivant sept personnages interconnectés, Bénédicte Dupré La Tour déconstruit le mythe du western. Elle débute avec la découverte de nouveaux territoires, mais met en évidence la persistance de la violence subie par chacun et la désillusion de leur rêve d’une vie meilleure. « Terres Promises » est un roman choral, noir et social, intense et étouffant tant aucun espoir dans ce monde n’est possible.
Et ce ne sont pas les interventions d’Eliott Burns entre chaque chapitre qui montreront l’inverse, Dès les premières lignes, il annonce dans la forme épistolaire, qu’il sera pendu et que déserter c’est trahir ! Démystification
Dans ce roman, Bénédicte Dupré Latour décrit en une cinquantaine de pages chacun de ses personnages, racontant son espoir, sa période souvent illuminée et sa chute désastreuse. Sept personnages qui s’abîment sur cette terre portant tous les espoirs. Le message est pessimiste car comment penser être autre ailleurs, lorsqu’on est toujours soi-même !
La violence est omniprésente, dense et crue. Elle cloue le lecteur après chaque présentation de personnage l’obligeant à reprendre son souffle. Elle n’est absolument pas genrée. Les femmes sont étonnantes de hargne, de déchaînement et d’excès. En passant, Bénédicte Dupré La Tour égratigne le mariage, l’amour conjugal, bref souvent les mœurs des hommes.
La beauté des paysages est somptueusement décrite accompagnée de sortes de ralentis, étonnants de présences et de réalités sur l’univers de ce western imaginaire. Bénédicte Dupré La Tour souligne qu’elle n’a pris aucune documentation, fait aucune recherche. Tout procède de son imaginaire abreuvé des films de cet âge d’or Hollywoodien. Au fil des pages, le lecteur pense reconnaître une scène tant son écriture est cinématographique.
Sœur jumelle de Florence, dessinatrice de bande dessinée, Bénédicte Dupré La Tour présente les oubliés de la conquête de l’ouest. Le roman Terres Promises est brutal, sauvage et sanglant, comme rarement ont été présentés les westerns. Une démystification d’actualité ! Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/20...
À travers une galerie de portraits entremêlés, ce récit plonge au cœur de la Ruée vers l’or et de la guerre de Sécession, dévoilant la vie tourmentée de ceux qui ont traversé ces périodes troublées. Prostituée en quête d’une échappatoire, déserteur hanté par la lâcheté et la survie, indigène dépossédé de sa terre et de son identité, révérend égaré entre foi et désillusion… Autant de destins marqués par la rudesse d’un monde sans pitié, où chaque jour est un combat, chaque espoir une lueur vacillante. Tout est souillé : les corps, les âmes, les rêves. La violence imprègne chaque page, non pas comme une simple brutalité, mais comme un reflet implacable de la réalité. Pourtant, au-delà de cette âpreté, l’écriture elle-même déploie une poésie saisissante, une beauté brute qui sublime l’horreur. C’est un texte d’une puissance rare, à la fois âpre et envoûtant.
L’histoire de l’humanité. Désastre à chaque fois répété. Des hommes et des femmes qui partent pour tout recommencer, faire table rase et repartir du bon pied… Et finir par tout saloper !
Le Far-West violent, avide, sexiste, raciste et colonisateur. La ruée vers cet or qui fait briller les rêves et cache la misère, la prostitution, l’avilissement et la destruction.
Un livre impressionnant et magnifique où les vies désabusées se répondent dans une écœurante misère. Des vies où les dents, les ongles, l’âme et les rêves finissent sales et puants
Dans ce livre à l'écriture dense mais lyrique, l'autrice découpe en portraits des itinéraires humains absolument déchirants, transcendés par une prose incroyablement crue tout en éloignant, par la poésie de son style, ce qui serait insupportable.
La choralité des espérances, à cette époque de la Ruée vers l'Or, de guerre de Sécession et de lutte entre autochtones et colons, se fracasse sans cesse contre la cruauté inouïe des désirs écrasés et des blessures personnelles.
Quel 1er livre, roman fort dans sa narration de la conquête d'une vie, d'un avenir meilleur, d'une rédemption par une galerie de portraits. Une chaîne passionnante de biographies construisant un récit où les protagonistes se rencontrent chacun à une étape de son parcours.