Objet d’un large consensus parmi les protagonistes de la Révolution tranquille, la gratuité scolaire est aujourd’hui généralement considérée comme une proposition politique marginale, voire utopique. Portée par des milliers de personnes au printemps 2012, cette revendication est souvent jugée irréaliste dans le contexte budgétaire actuel. Comment a pu s’opérer un tel glissement ?
Compte tenu de la marchandisation grandissante des universités, la gratuité des études supérieures n’a pourtant jamais été aussi pertinente. C’est ce que cherchent à démontrer les auteur.e.s rassemblé.e.s dans cet ouvrage, chacun.e livrant son plaidoyer selon sa génération, son domaine et sa sensibilité. Unissant leurs voix, ils et elles rappellent qu’instaurer la gratuité scolaire, c’est permettre à tous et toutes d’être libres d’apprendre.
En guise d’épilogue, l’intellectuel étastunien Noam Chomsky décrit d’ailleurs ce qui attend le Québec s’il s’entête à reproduire les erreurs de ses voisins du Sud en matière d’éducation supérieure. Il rappelle du même souffle la nécessité de lutter pour une éducation libre et publique.
Ces vibrants plaidoyers pour la gratuité scolaire constituent un formidable antidote aux discours d’austérité ambiants. Un pavé dans la mare qui nous invite à aller à contre-courant du « chacun pour soi », en faisant le choix d’une éducation émancipatrice et démocratique.
Avec des textes de Normand Baillargeon, Anne-Marie Boucher, Noam Chomsky, Marie-Claude Goulet, Philippe Hurteau, Micheline Lanctôt, Widia Larivière, Eric Martin, Melissa Mollen Dupuis, Lise Payette, Francine Pelletier, Julia Posca, Yvon Rivard, Michel Seymour et Simon Tremblay-Pepin.
Gabriel Nadeau-Dubois, (né le 31 mai 1990 à Montréal, au Québec) est un homme politique québécois. Il s'est fait connaître durant la grève étudiante québécoise de 2012, alors qu'il agissait comme co-porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (CLASSE), une coalition d'associations étudiantes opposées à la hausse des frais de scolarité universitaires au Québec décrétée par le gouvernement de Jean Charest. Il est depuis mai 2017 co-porte-parole de Québec solidaire et député de Gouin.
Il a remporté le prix du Gouverneur général, catégorie Essais, pour Tenir tête.
Livre plus que pertinent pour réfléchir à l'état de l'école québécoise. En plus de remettre la question de la gratuité scolaire à l'avant-plan, et de fournir des arguments en sa faveur, ce livre offre un très large spectre d'auteur-es et d'idées qui dépasse très largement la simple question de: en a-t-on les moyens?
Personnellement, j'y ai trouvé ce que je cherchais plus particulièrement: des arguments en faveur de la gratuité scolaire. J'y ai également trouvé plein de belles idées pour considérer différemment l'école québécoise. Toutefois, certains textes m'ont moins accroché, en abordant des questions ou des angles qui me touchent moins.
Le texte que j'ai préféré? Gratuité, reproduction sociale et ségrégation scolaire, d'Anne-Mare Boucher et Marie-Claude Goulet.
Ce livre déconstruit l’idée selon laquelle la gratuité serait irréaliste ou marginale, en analysant son importance historique et sociale, en repensant la finalité de l’éducation et en soulignant son rôle dans la justice sociale. Ce qui ressort le plus de cette lecture, c’est sa capacité à faire réfléchir au-delà des simples calculs économiques : l’éducation devient ici une question de liberté et de société.
Recueil inégal - ou peut-être simplement mon intérêt s'est-il mis à baisser à force d'entendre parler du même sujet, parce que j'ai eu l'impression que les premiers essais étaient plus forts que les autres. L'introduction de Nadeau-Dubois m'a appris beaucoup de choses sur l'histoire du projet de gratuité scolaire que j'ignorais, alors que les chiffres mis de l'avant dans la première partie étaient étonnants (ça coûterait moins cher que je pensais - quoique c'est toujours un peu facile de dire que pour renflouer les coffres de l'état, il suffit de couper dans divers gaspillages).
Le reste du recueil était plus dans l'abstrait, avec certains essais que j'ai beaucoup aimé - notamment Lise Payette et Noam Chomsky - et d'autres moins. J'ai aussi trouvé vraiment important qu'il y ait un essai sur la perspective des Premières Nations sur l'éducation supérieure. Par contre, je ne sais pas encore si je suis convaincue de la nécessité de la gratuité scolaire et du besoin de cesser de considérer l'université comme une "usine à métier". Il est louable de souhaiter transmettre des bases de culture générale et de capacités de réflexion à tous de manière gratuite afin d'améliorer la société au sens large, mais c'est déjà ce que font les cours de français et de philo au cégep, avec des résultats parfois franchement médiocres et des élèves très peu motivés (du moins, dans les cours que j'ai suivis, la plupart du temps en compagnie d'étudiants qui faisaient une formation technique).
J'ai lu ce recueil dans le cadre du dernier mois du Grand défi de littérature québécoise, et j'aurais peut-être été mieux de le lire un peu plus lentement pour absorber davantage ce qu'il disait. Il sera toujours temps d'y revenir éventuellement!
Je voulais lire ce livre dans le but de m'informer plus en profondeur sur la faisabilité de la gratuité scolaire avant de m'en faire une opinion. Si vous entamez ce livre avec le même but, vous allez être extrêmement déçus.
Je n'ai pas appris grand chose. Le tout est extrêmement abstrait, philosophique, idéologique, et plutôt uniforme en terme de perspectives et angles d'analyse. Les meilleurs chapitres sont l'introduction (Gabriel Nadeau-Dubois) où une perspective historique du projet de gratuité scolaire au Quebec est donnée, et l'épilogue (Noam Chomsky) où on se fait donner un compte rendu de l'état actuel du système universitaire américain par quelqu'un qui y a évolué pendant des décennies. Pour le reste..... ce n'est en rien différent de lire une colonne éditorialiste dans n'importe quel quotidien.