En Corée du Nord où chaque geste est surveillé, deux adolescents découvrent l’amour. Yoon Gi est d’une classe inférieure?tandis que les parents de Mi Ran, membres de l’élite du Parti, l’ont déjà promise à un étudiant de la capitale. Pourtant, un regard échangé lors d’une exécution publique va bouleverser leur vie. Sous l’œil omniprésent des brigades de quartier et de la Sécurité d’État, leur passion clandestine devient une résistance silencieuse. Comment s’aimer dans une dictature où le moindre écart peut conduire en colonie de rééducation ? Comment rêver de liberté quand tout invite à la soumission ? Avec Nous n’avons rien à envier au reste du monde, Nicolas Gaudemet livre un roman bouleversant, à la fois récit intime et fresque politique, où la passion lutte pour exister dans l’horreur ordinaire d’un régime totalitaire. Un Roméo et Juliette nord-coréen, qui interroge en nous les limites du courage, de la révolte et de l’espoir.
Magnifique histoire que cette réécriture nord-coréenne de Roméo et Juliette ! Si vous êtes passionné.e de Corée (notamment du Nord), vous apprendrez tout de même quelques petites choses. Une lecture instructive et remplie de passion qui permet à celleux qui ne connaissent pas la vie du peuple nord-coréen de découvrir le pays le plus fermé au monde !
Je suis restée sur ma faim. Ce roman était très descriptif et manquait d'émotions pour moi. Dès le début, on se retrouve bombardé d'informations concernant le régime politique de la Corée du Nord, leur mode de vie, comme si l'auteur cherchait à montrer que son livre était bien documenté. Sauf que tout ne servait pas à l'histoire. L'intrigue était déjà-vu, le dénouement prévisible.
Ce roman n'était pas mauvais mais ne restera pas gravé dans ma mémoire.
Gloire au Président éternel, à son fils le Grand Général et son petit-fils le Maréchal Kim Jong-il.
C’est dans ce contexte de lavage de cerveaux que grandit Yoon Gi avec sa grand-mère et sa mère (son père est décédé). Sa mère possède un étal au marché sur lequel elle vend des marchandises importées de Chine en toute illégalité.
Un jour de réunion éducative au stade, il tombe amoureux d’une belle jeune fille. Il découvrira plus tard que son nom est Mi Ran et que son père est membre de l’élite du Parti, directeur des pêcheries de la ville.
J’ai aimé cette histoire qui se calque sur Roméo et Juliette dans ce village à la frontière avec la Chine.
J’ai cherché les personnages de la pièce de théâtre, certains transposés dans ce contexte particulier : qui est Mercutio l’ami de Roméo ? qui est Tybald le cousin de Juliette ? qui joue le rôle du Frère Laurent ?
J’ai aimé retrouvé les 5 actes de la pièce et que chaque chapitre ait pour titre un slogan du Parti : Tous unis vers un avenir radieux ; Signalez toute activité suspect…
L’auteur rappelle que la calendrier Juche du pays commence en 1912, l’année de naissance du Cher Président éternel.
J’ai découvert le songbun, le classement socio-politique qui régit la notation des élèves et leur avenir. Ces songbun sont consignés par la Sécurité d’Etat.
Ce que le narrateur appelle la Grande Faim est rebaptisé la Marche ardue par la propagande officiel.
La journée d’un élève commence tôt avec des travaux d’intérêts généraux pour la commune, après les cours pour nettoyer les classes.
J’ai découvert que dans chaque bâtiment d’enseignement, il y avait une salle spéciale chauffée en hiver contenant la maquette de la cachette de montagne dans laquelle est né le cher Président éternel, ses mémoires. On n’y entre pas sanas saluer 3 fois.
Ce qui m’a le plus étonné : la séance hebdomadaire d’auto-critique et de critique des comportements de ses camarades.
J’ai découvert des adultes qui tentent de survivre sans mourir de faim, même les membres de l’élite du Parti. Ainsi, le père de Mi Ran utilise la flotte de navires de pêche pour le trafique avec la Chine, car il n’y a plus de poissons à pêcher dans la zone (et là on se demande : le Maréchal n’y avait pas pensé ?!)
J’ai découvert des ados qui se droguent avec ce qu’ils peuvent, comme de partout dans le monde.
J’ai aimé ce roman qui mêle très habillement drame d’amour entre deux jeunes gens que tout oppose dans une société où tout le monde s’épie et cache pourtant des secrets.
L’image que je retiendrai :
Celle du fleuve Amnok qui sépare la Corée du Nord de la Chine, une frontière poreuse pour peu que l’on paye.
j'ai trouvé les personnages un peu plat, les émotions sont fades, on a l'impression que tout se déroule sur un fil continu très plat. peut-être l'effet de l'écriture de l'auteur, mais ouais il me manque qqc
Deuxième roman que je lis dans le cadre du Prix des lecteurs de ma librairie où je suis jurée, j’étais impatience de le découvrir car il promettait à la fois une plongée dans la Corée du Nord, ce pays tellement fermé, et une romance à la Roméo et Juliette. Je suis tombée de haut…
Certes, cela se lit bien, facilement même. C’est une vraie plongée dans un certain quotidien de la Corée du Nord pour ce que l’on en sait, on en retrouve même des anecdotes assez connues sur la vie là-bas (cf l’épisode des films occidentaux qu’on retrouve aussi dans La mangeuse de terre). L’ambiance est bien là. On suit de jeunes héros de nos jours (j’ai été surprise de cela) qui tombent amoureux alors qu’ils viennent de milieux très différents et ils essaient de s’en dépêtrer pour vivre leur relation et se sauver de ce pays tellement oppressif.
Malheureusement si le fond avait des petites choses intéressantes, la forme ne l’a pas faite pour moi. Je l’ai vu passer ailleurs, mais je suis d’accord, ce n’est ni suffisamment creusé pour parler de la Corée du Nord, ni suffisamment romanesque pour que l’histoire d’amour nous emporte. On survole les deux sujets et rien ne prend. Quand on se place dans le patronage de Roméo et Juliette, il faut être à la hauteur, ce n’est pas le cas. En moins de pages, Shakespeare écrit des pages fabuleuses sur ce transport amoureux qui est bien fade ici en comparaison. Les lignes de Nicolas Gaudemet, je m’en excuse, n’ont aucun relief en comparaison. Quant à la plongée en Corée, si je compare ce que peut faire une Aki Shimazaki avec le même nombre de pages, on en est bien loin ici. C’est le vide en comparaison de la richesse d’évocation de l’autrice japonaise.
Je retiens cependant quelques portraits sur ce pays qui est l’un des plus fermés au monde et que j’espérais découvrir comme dans Les 8 vies d’une mangeuse de terre. Je garde en mémoire les scènes d’ouverture et de clôture qui se font joliment écho et mettent en relief le régime oppressif de ce régime avec ces scènes de règlements de comptes populaires. J’ai apprécié aussi l’ambiance oppressante où chacun espionne son voisin. J’ai aimé les quelques petits détails que j’ai appris, notamment sur le sort réservé aux Coréens du Nord quand ils parviennent à fuir en Chine. Terrible. Je trouve aussi intéressant le portrait de la famille du héros qui grandit dans un contexte de lavage de cerveaux de génération génération mais ouvre les yeux avec sa grand-mère et sa mère qui vend des marchandises importées de Chine en toute illégalité. Mais un peu mince au final.
Je pensais avoir ici un sérieux concurrent à mon quasi coup de coeur pour Carthage, autre roman de notre sélection. Je ressors déçue de cette lecture qui survole son sujet sans jamais s’y poser et c’est frustrant, car j’avais envie de plonger au coeur de ce pays tellement fermé et méconnu. Je me retrouve avec des éléments déjà plus que connus, peu de nouveautés, un récit assez mince et surtout la promesse d’une romance qui n’est pas à la hauteur de l’aînée à laquelle elle se compare. Ça fait beaucoup de bruit pour rien… Dommage car il y avait matière à avec ce terrible fleuve frontière que fut l’Amnok dans le récit.
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Nous n'Avons Rien à Envier au Reste du Monde ? "Ce sont les Éditions de l'Observatoire qui m'ont proposé cette lecture. La Corée du Nord m'intéresse moins que celle du Sud, ou uniquement parce qu'elle fait partie de son histoire, et je privilégie les auteurs coréens en général mais le livre est court et j'ai décidé de me laisser tenter."
Dites-nous en un peu plus sur son histoire... "Yoon Gi ne peut s'empêcher de penser à Mi Ran et quoi de plus normal pour un jeune adolescent. Sauf qu'il n'y a rien de 'normal' en Corée du Nord où l'on ne doit aimer que son dirigeant et ne pas convoiter une fille d'une classe supérieure..."
Mais que s'est-il exactement passé entre vous ? "La lecture de ce court roman nous plonge dans une Corée du Nord fascinante, telle que décrite dans Deux Coréennes, un ouvrage que j'avais beaucoup apprécié. Ça y ressemble même un peu trop peut-être. Si vous ajoutez à cela la comparaison avec Roméo et Juliette faite par l'éditeur et bien, il ne vous reste plus grand chose à découvrir, peu de rebondissements ou de surprises pour agrémenter votre lecture. Quant au détachement avec lequel l'histoire est racontée, et à sa brièveté, ils ont fini de me couper de l'empathie que j'aurais pu ressentir pour les personnages. L'idée était interessante et le cadre idéal pour établir ce parallèle avec le drame de Shakespeare mais j'ai trouvé que ça manquait de profondeur.
Mais petits regrets : l'intelligence artificielle utilisée pour la couverture et surtout, le manque d'explications du contexte dans lequel l'auteur ce serait rendu en Corée du Nord et la bibliographie de ses recherches sur le sujet que j'aurais vraiment aimé voir figurer parmi ces pages."
Et comment cela s'est-il fini ? "On ne sait pas, l'auteur laisse planer le doute. J'ai du mal à exprimer correctement mon sentiment par rapport à cette lecture, qui n'a rien de mauvaise, mais tout ça est un peu facile quand même."
Lorsque les Editions de l'Observatoire m'ont parlé de ce roman comme une réécriture de Roméo et Juliette en Corée, j'ai foncé le découvrir et je les remercie de leur confiance. Nous avons un récit en 5 actes qui nous mènent forcément au dénouement final qu'on connaît. Yoon Gi est un jeune homme à qui on a répété toute sa vie qu'il devait respecter les règles et tout mettre en oeuvre pour suivre la doctrine du maréchal Kim Jong Un. Il est évident que cette jeunesse n'a aucune liberté et qu'elle ne peut qu'obéir sans sortir des rangs. Le moindre faux pas se termine en exécution et notre héros va peu à peu mettre sa vie en péril en enfreignant les règles. Il va observer cette jeune femme qui le trouble et tenter de s'approcher. Les risques sont grands, la famille ne fait pas partie des hautes strates de la société et nous allons donc les suivre, la peur au ventre. Mi Ran évolue dans un autre monde. Elle vit dans un autre quartier et son logement est plus "luxueux". Sa famille a de grandes ambitions à son égard et même si elle ne veut pas d'un mariage forcé, elle n'a pas vraiment le choix. De plus, son cousin, Kyung Hwan est le délégué et se doit de relater tout manquement au règlement. Vous voyez donc les corrélations avec l'oeuvre originale. J'ai aimé les échos simples mais efficace à ces amoureux maudits. Elle n'a pas le choix dans sa vie personnelle mais elle veut s'octroyer une parenthèse dorée puis fuir cet avenir sans sentiments. Bref, bien que le format soit court, j'ai apprécié grandement ma lecture, qui me change des romances contemporaines. Ici, nous ne sommes pas sur une romance au vu du dénouement final pour nos héros. Cette histoire intemporelle s'imbrique bien dans un contexte spécifique et l'auteur a su nous happer dans ce récit. Une très bonne découverte.
Ça aurait pu être un bon livre, si il y avait plus d’émotion dans le récit. Je l’ai lu en étant vide d’émotion car justement elle n’était pas transmise.
Hormis ça, l’histoire à du potentiel, c’est une bonne réécriture de Roméo et Juliette, surtout lorsque l’on connaît la dictature qui règne en Corée du Nord.
Ce roman est une réécriture de Roméo et Juliette version nord coréenne. Le récit est bien rythmé car les événements s'enchaînent assez vite. On y apprend beaucoup de choses sur la vie en Corée du Nord. J'ai également apprécié la fin ouverte, et le retour sur le personnage de Eun Sook pour clore le récit. Par contre, certains chapitres restent trop descriptifs et manquent parfois d'émotions.
Je comprends que les éditions de l'Observatoire ont voulu aguicher les lecteur.ice.s avec cette bannière mais ils ont par la même occasion tué tout le suspens du livre 😀
Dans ce court roman en 5 actes présenté comme un "Roméo et Juliette en Corée du Nord", Nicolas Gaudemet nous raconte l'histoire tragique de deux jeunes amoureux. Yoon Gi croise lors d'une exécution publique le regard d'une jeune fille. Les jours d'après il la recroise. Elle s'appelle Mi Ran et appartient à l'élite du Parti alors que lui est d'une classe inférieure. Leur amour est donc impossible d'autant qu'en Corée du Nord avoir une relation amoureuse hors mariage est proscrit car cela peut distraire de l'idéal révolutionnaire. Leur histoire sera donc clandestine. Ce qui est hallucinant dans ce roman très documenté, c'est qu'il donne à voir la Corée du Nord de l'intérieur. L'auteur a passé quelques temps dans le pays et il décrit avec détails l'absurdité de la propagande nord-coréenne, la corruption qui règne, la surveillance constante... Une immersion sidérante dans le quotidien de ce pays fermé et une poignante histoire d'amour.