Ce refrain qui te plaît: Par l'autrice du roman Mon Petit, finaliste du Prix des Inrockuptibles

by Nadège Erika

« Je reprends mes rêves éveillés dans lesquels j'ouvre les grilles, les portes et les fenêtres. Et sans discrimination, ni casting, je laisse sortir chacun des fous et je mets le feu à un hôpital psychiatrique. »

Kora, quadra et mère célibataire, lutte pour protéger son fils Sol. Jeune adulte aux prises avec des troubles psychiques, il est suivi par un système de santé à bout de souffle.

Dans sa ville, Kora trimbale son inquiétude, sa solitude et une valise rose fluo, d'appartements prêtés par les amis en chambres d'hôtel miteuses louées à des marchands de sommeil.

Alors qu'elle assume sa condition de proche aidante, Kora interroge son devoir de mère : combien de temps peut-on soutenir quelqu'un sans sombrer soi-même ?

Avec la poésie nerveuse qui caractérise son écriture, Nadège Erika nous livre un deuxième roman uppercut et incontournable sur la maternité et la santé mentale.

288 pages, Paperback

Published August 20, 2025

Reviews

[Manon · Rating 5 out of 5]

Je suis la mère d'un fils. Et il n'y a pas un seul moment dans ma vie où je ne me dis pas que je serai prête à tout pour lui, que je l'aimerai malgré tout. Mais c'est facile à dire quand ton fils a 5 ans et que sa plus grosse préoccupation c'est de savoir si Spiderman peut lancer une toile jusqu'à la lune. C'est beaucoup moins évident quand ton fils est jeune adulte, qu'il a des crises psychotique, qu'il est violent, qu'il se détruit et te détruit. C'est ce qu'il se passe pour Kora. Et elle est là, elle reste, elle aide, elle aime.
J'ai été complètement bouleversée par le nouveau roman de @nadege_erika et par les messages qu'elle transmet. Ici Kora est un "proche aidant". Elle est seule avec son fils, et elle le porte à bout de bras tout au long de cette histoire. Malgré l'incapacité des psys à lui donner une explication, malgré un système de santé au bout du rouleau et une justice complètement à la ramasse.
C'est un cri du cœur, un cri de l'âme, un cri du corps. J'avais déjà été très touchée par "mon petit", ici j'ai été mise complètement KO tellement le récit est puissant, tellement les mots heurtent. Je referme ce livre avec une admiration incroyable pour tous ces membres de la famille, qui deviennent des infirmiers à temps plein, et plus particulièrement pour ces mères, qu'on accuse de tous les maux, mais qui sont les seules à répondre présentes.

[Mahuna poésie · Rating 5 out of 5]

Kora, travailleuse sociale, tente par tous les moyens possibles de sauver son fils Sol qui s'autoédétruit. Aider d'autres enfants et se retrouver démunie pour le sien. Passer des journées sans savoir où est son fils, s'il va bien, s'il est en vie... Tenter de se faire entendre auprès du corps médical qui accuse toujours la mère, puisque c'est forcément de sa faute si l'enfant va mal, mais qui reste sourd à ses craintes. Culpabiliser de vouloir vivre indépendamment de ce fils et en même temps être prête à mourir pour lui...

Kora et Sol sont confrontés aux dysfonctionnements des établissements de santé et à l'incapacité des médecins de poser un réel diagnostic sur la condition mentale de son fils. Malgré toute l'énergie employée pour le sauver, Kora est impuissante, sombre avec lui jusqu'à ce que...

Dans cette autofiction, Nadège Erika dénonce les failles immenses de notre système de santé, l'injustice subie par les classes moyennes, la violence subie par les mères, la violence du couple, et la déception que peut être aussi l'entourage. On ne peut qu'être éblouis par la résilience de Kora.

J'avais adoré "mon petit" et j'ai aussi aimé "ce refrain qui te plaît". La plume est toujours aussi piquante, juste et drôle malgré la tristesse du sujet. On est pris au cœur du début à la fin.

[Sylvie Dupont · Rating 4 out of 5]

Histoire sombre mais éclairante sur ce que vivent les aidants, principalement les parents, de personnes atteintes de dépression voire de maladies mentales.
Si j'ai parfois trouvé le temps un peu long (car lourd) j'ai beaucoup aimé l'aspect "la psychiatrie comme parent pauvre de la médecine". Ceci est est regrettable.

[Se · Rating 5 out of 5]

Première fois que je lis un récit qui parle -presque- de ma vie. Sauf que dans mon monde, il n'y a pas de soutien ou de personnes pour héberger, pas d'hospitalisation aussi facile et d'autres enfants à ne pas négliger.
Bref, ça m'a -presque- fait du bien.

[La bibli de laura · Rating 4 out of 5]

très bien