À l’aube des années 1950, dans une maternité de Varsovie, deux femmes font connaissance. L’une vient d’accoucher d’une fille qu’elle appellera Ewa, l’autre d’un garçon prénommé Adam. La coïncidence, qui semble annoncer un monde nouveau, les amuse et les rapproche. Autour de Nina et Pola se rassemblent bientôt quatre familles unies par les liens du sang, de l’amitié ou du cœur. Mais les vieux démons, toujours prêts à se réveiller, disperse la tribu aux quatre vents – en Europe d’abord puis aux États-Unis, au Canada et en Israël. Enfants et adultes y trouveront de nouveaux horizons, de nouveaux rêves qui se briseront parfois. Ils changeront de langue et de prénom. Seront tentés de revenir ou de prendre à nouveau la route. Chacun vivra l’exil différemment, selon sa terre d’adoption, mais tous refuseront obstinément de devenir des étrangers les uns pour les autres. Agnès Gruda tisse une formidable saga familiale, embrassant cinq générations et trois continents. Entremêlant la petite et la grande histoire, elle évoque avec subtilité le déracinement, la fragilité des identités, la somme de nos transformations. Et réaffirme à chaque page la force irrépressible de la vie.
Née en Pologne, Agnès Gruda a vécu en France avant d’immigrer au Québec, à l’âge de douze ans. Journaliste, elle est entrée à La Presse en 1986. Elle a occupé les fonctions d’éditorialiste pendant dix ans, avant de se tourner vers les grands reportages. Elle occupe depuis le printemps 2010 le poste de chroniqueuse spécialisée dans l’actualité internationale et a remporté au Concours canadien de journalisme en 2014 le prix de la catégorie "international", avec Michèle Ouimet, pour leur reportage sur les salafistes. Sa première oeuvre de fiction, le recueil de nouvelles Onze petites trahisons, a été finaliste au Prix du Gouverneur général.
Magnifique roman relatant la vie de 4 familles sur 5 générations (1950-2018). Avec ces familles, juives et polonaises, nous suivons une bonne partie de l’histoire contemporaine du monde. Après la 2e guerre mondiale, ces familles polonaises se sentant « de trop » en Pologne immigrent sur 3 différents continents (USA, Québec et Moyen-Orient) mais continuent à être liées entre elles et être attachées à leurs origines. On y parle de déracinement, d’identité, de langues, d’amour, d’amitiés et les femmes sont particulièrement bien centrées et présentes tout au long du roman. L’autrice a eu la bonne idée d’identifier au préalable les familles nous permettant d’y référer au besoin. J’ai aussi beaucoup aimé toutes les notions et références aux éléments culturels et religieuses permettant ainsi d’apprendre sur celles-ci.