Anir a dix ans. Il aime les aigles qui font de grands cercles près des nuages et les histoires que lui raconte son grand-père, surtout celles qui concernent le rucher du Saint — le plus ancien rucher collectif du monde —, perché sur un flanc de montagne du Haut Atlas. Le jeune garçon, sous la chaleur écrasante du sud du Maroc, apprendra à s’occuper des abeilles et à aimer cette terre rouge, aride, de plus en plus silencieuse. Il ne se doute pas que derrière les légendes de son village et l’obsédante berceuse de sa mère se cache un lourd secret de famille.
Ravie d'être la première personne à mettre une note et qu'elle soit aussi bonne. Je me suis absolument régalée à suivre une histoire de famille à Inzerki, au Maroc qui accueille le plus grand rucher du monde (allez voir des photos sur internet ça vaut le détour). J'avais déjà lu le premier roman de l'autrice mais là tout m'a plu. L'écriture est tellement jolie, le poids du secret de famille pèse sur nos épaules tout au long de cette histoire où j'ai été touchée par chacun des personnages. Très très belle découverte. Hâte de l'offrir autour de moi.
Connaissez-vous le Rucher du Saint du Maroc ? Le plus vieux rucher du monde. Un rucher très ancien fait de terre et de roseaux.
C’est là que vit Anir, sa mère et son grand-père Jeddi. Son père, Omar, est parti à Agadir tenter de gagner sa vie dans la supérette de son cousin.
J’ai eu de la peine pour Omar, exploité par son cousin qui lui fait miroiter un avenir meilleur, obligé de dormir sur 4 couvertures sans oreiller.
J’ai eu de la peine pour la mère d’Anir, recluse dans sa chambre et criant certains soirs. Une mère que l’on dit possédée.
J’ai aimé la relation entre Jeddi et Anir, de grand-père à petit-fils : Jeddi lui explique comment prendre soin des abeilles.
Dans le premier chapitre, on devine qu’un drame a eu lieu, dont nous n’aurons l’explication qu’en fin de roman.
J’ai aimé Anir qui fait sortir sa mère tôt le matin, l’emmenant au rucher. Il la prend par la main et ce symbole fort reviendra plusieurs fois au cour du récit.
J’ai détesté les villageois bien sûr, que l’on voit peu au demeurant : ragots, mépris, ignorance.
La sécheresse est omniprésente et l’eau est un problème, même pour les abeilles.
J’ai aimé l’arganier centenaire sous lequel se repose Jeddi, en face des ruchers.
J’ai eu de la peine pour le grand-père qui ne sait pas parler à son fils.
Je ne me suis attaché qu’à Omar et son désir de faire vivre mieux sa famille.
L’image que je retiendrai :
Celle des abeilles jaunes, plus dociles, et des abeilles noires, plus rebelles. Les différentes races cohabitent dans ce rucher.
La poésie de ce livre est indescriptible : l’environnement ensoleillé est à la fois une source de douceur mais aussi une épée de Damoclès. Ce deuxième roman prouve bien l’importance des relations familiales et plus encore celles entre grands-parents et petits enfants, une relation qui transcende le temps dans une intimité sans pareille. Merci à Zineb Mekouar de donner à lire des œuvre toutes aussi poignantes que significatives.
Une jolie découverte même si je m'en suis légèrement lassée vers la fin. Une autrice à suivre je crois, c'est pourquoi je pense un jour lire son précédent et premier roman. Ah et jadore l'exipit : "Y a-t-il une autre musique possible, après le silence ?"
"C’est tout petit, une abeille, tout petit, ça ne devrait pas mourir pour une histoire de terre qui s’assèche, ça ne devrait pas mourir, une abeille ; c’est comme un enfant malade, une mère qui ne reconnaît plus son fils, ça ne devrait pas exister, ces choses-là ; des injustices qui brisent tout à l’intérieur, qui nouent le ventre et nous laissent sans souffle. Impuissants."
J'ai adoré et j'ai été émue aux larmes par ce 2eme roman de Zineb Mekouar - dont les thèmes forts d'amour maternel, de transmission, de conséquences de la crise climatique, d'inégalités entre villes et campagnes vont vous transporter.
Do, do, da, grave, grave, aigu... la mélodie lancinante que fredonne Aïcha accompagne chacune des pages du livres. Le grave, le silence, l'aigu, le bourdonnement des abeilles... Dans les montagnes du Haut Atlas, Anir, petit garçon de 10 ans, apprend le langage des abeilles. Entre son grand-père qui s'essouffle de plus en plus et tremble de voir le village se vider, sa mère que tout le monde dit possédée et semble vivre dans un autre monde, son père qui a fui pour la ville et attend de venir le chercher, il observe l'orchestre qui anime la ruche.
Ce petit livre est un condensé de poésie triste, un hymne à la nature et un cri contre l'exode rural et la disparition des campagnes. Une jolie parenthèse de lecture, très émouvante.
The night had been short and restless. The altitude, jet lag, and the cramped, noisy dormitory had all combined to limit my hours of sleep. After a quick breakfast at 4:30 a.m., we left the refuge, bundled up against the cold, and began the ascent by the light of our headlamps. I followed our guide, choosing a cautious but steady pace. Ahead of us, we could see a string of other lights climbing the mountain. The path was steeper than the day before, and I was alert for any signs of altitude sickness. Little by little, as the night gave way to dawn, I gained confidence and enjoyed the light that was beginning to spread across the mountains. Yellow and ochre colors appeared, the outlines of the rocks became clearer, and I could hear the murmur of the little stream we were following. The sun rose behind a mountain range as we reached the pass from which we could finally see the summit of Jebel Toubkal, at 4,167 meters, the highest mountain in North Africa. Another half hour of effort and we would be there. I rediscovered this sense of wonder at being at the heart of the nascent dawn while reading the superb novel “Souviens-toi des Abeilles” (Remember the Bees – not yet available in English) by the young Moroccan author Zineb Mekouar. I came across this book a few days after climbing the Toubkal, in a bookshop in the Kasbah of the Oudayas in Rabat. I devoured it in a few hours. Anir, a ten-year-old boy, loves to leave his house at dawn to go to Taggart's apiary, a collective apiary just outside their village in the High Atlas Mountains. Sometimes he accompanies his mother, Aïcha, sometimes he walks there alone, enjoying the silence before the bees and the village wake up. It was his grandfather Jeddi who introduced him to the life of bees and the rituals of the apiary. He lives with him in this village with its ancestral customs and rules, but whose survival is threatened by drought. Omar, Anir's father, has left for Agadir, where he transports and empties crates in a convenience store to provide for his family and try to find and pay for a doctor who could cure his wife Aïcha, who has been living as if possessed, between prostration and screams, since a terrible night at the apiary. Omar would like to take his wife and son to Agadir, but Anir wants to stay in the village, close to his grandfather and the apiary. “Souviens-toi des Abeilles” is a spellbinding novel about the transmission of knowledge, as well as pain across generations. It is also a splendid ode to the beauty of the Atlas Mountains and villages, described with accuracy and emotion.
+/- à la moitié du livre : je suis venue mettre 5 étoiles alors que je n’ai même pas encore fini le livre, c’est pour dire à quel point il est poignant.
update après l’avoir terminé : je maintiens GRANDEMENT les 5 étoiles que je lui ai mis. j’ai dévoré ce roman comme rarement, il m’a touchée, m’a happée dès ses premières pages et ne m’a plus jamais laissée m’en échapper jusqu’à ce que je le referme. on suit une petite famille, une petite maison, un petit village, dans un maroc presqu’ancestral et dont les descriptions ne vous laissent d’autre choix que de vous y immerger pleinement.
on a un grand-père, un doyen ancré dans ses traditions mais terrassé par cette vie et cette inégalité des chances que l’on sent bien peser au-dessus de chacun des hommes ayant grandi sur cette terre. on le sent empli de regrets mais toujours miroir de positivité et de légendes à transmettre.
on a un père, qui a tout abandonné pour donner une meilleure vie à sa famille, qui se démène pour un avenir plus beau, plus lumineux pour ceux qu’il aime. un homme qui ne s’autorise pas de pleurer mais dont toute la fragilité suinte de son corps.
on a un fils, un enfant sensible et avide de savoir, qui admire son grand-père et s’imagine un futur tout tracé près des abeilles, dont l’insouciance est extrêmement touchante.
enfin, on a une mère, un cœur qui a tout donné pour son enfant, qui a littéralement succombé à ce que le sacrifice maternel demande de chaque maman de ce monde. une mère incomprise, qui ne se comprend peut-être pas elle-même au final, mais qu’on a quand même un peu compris malgré nous.
et surtout, on a une terre presque sacrée, un arganier centenaire, de jolies abeilles dont le bourdonnement incessant berce le sommeil de notre attachante famille, un âne mâchant sa paille et un sol aride et craquelé dont il faut connaître chaque fissure afin de les soigner par sa douceur.
une leçon de vie sur les changements climatiques, les classes sociales, les liens forts liant les membres d’une même famille, l’espoir et l’équilibre.
un roman si bien écrit que je ne voulais pas en sortir, comme si finalement je faisais, moi aussi, partie de cette famille aux secrets qui rapprochent autant qu’ils imposent un silence douloureux.
“Les yeux de l'enfant, l'expression figée de son visage, l'effondrement de l'espérance — jeunesse déconcertée devant le chaos du monde.” “Y-a-t-il une autre musique possible, après le silence ?”
Un très beau récit sur le Taddart, le rucher du Saint au Maroc, le plus vieux rucher du monde ; et aussi sur Anir et sa famille. J'ai été touchée par les personnages, dont le passé tragique hante les pages du livre ; par leur inquiétude du futur aussi, quand leur avenir est mis en péril par la sécheresse, et qu'aucune piste n'est envisageable pour soigner la mère d'Anir. Je trouve cependant que le rythme est un peu lent. Certaines révélations arrivent un peu tôt, ce qui faire perdre de l'enjeu et du rythme à la lecture. L'écriture est par contre magnifique et très poétique, un vrai voyage dans cette famille d'apiculteurs.
Ce livre nous pousse à réfléchir sur l’impact des croyances culturelles dans le traitement de la souffrance mentale et sur l’importance de l’empathie dans ces contextes.
J’ai envie de retenir deux expressions utilisées par l’écrivaine : - « Mejnouna » signifiant «possédée » qui illustre comment la personne avec des souffrances psychiques est perçue dans ce village. -et l’expression surprenante «Ched lardde» signifiant «accroche-toi, stop les ruminations, concentre-toi sur la réalité» qui propose une approche pragmatique face aux épreuves.
Un très beau texte sur un drame qu'on devine et suppose tout au long du récit. Beaucoup de poésie pour parler de ces personnages, le grand-père, la mère, le père, le fils, leurs relations fortes, et derrière eux le secret, le comportement des autres... Et surtout les ruches, les abeilles, la nature, la terre desséchée qui perd ses fleurs... Une écriture poétique donc, parfois un peu trop car le récit n'avance pas vite et se fait par touches et évocation.
Incursion dans un monde différent. Il faut absolument aller voir sur internet le rucher. C'est fascinant. Si j'allais au Maroc je voudrais absolument faire la route du miel. C'est une belle histoire qui s'étire un peu. Mais c'est touchant. J'ai aimé.
Mon Dieu que c'est beau ce livre , petit Anir de 10 ans vit des moments forts à court âge. C'est sans doute un livre que recommande fortement et c'est sûrement une des belles et tristes histoire que j'ai lu.
La première chose que j’ai voulu faire en finissant ce livre est de le relire, pour replonger dans cette bulle onirique, délicate et fine que créé l’autrice. Ce livre est un petit écrin de poésie, le récit est dur mais les mots sont doux, maniés avec une grande maîtrise.
Un petit livre doux, qui accompagne le petit Anir, très attachant. Un livre sur la question du sens qu’on donne à notre vie, sur notre rapport à la terre, aux siens, à la vie. La difficulté et la nécessité de la cohabitation.
absolutely enamoured with this book; the important things in life are simple. Honey, family, the forest, the village. Inspired to visit inzerki and learn about bees
très beau livre mais j’aurais aimé quand même un peu avoir le point de vue de la mère :( sinon tout les personnages sont touchants !! j’ai vraiment aimé mais bon on s’y attendait pour le plot
récit familial doux amer tiraillé entre la sécheresse des montagnes et les fausses promesses de la ville. On le lit doucement comme la vie dans le désert, mais on reste sur notre faim en conclusion.