Diane a toujours eu des rêves simples. Un mari, deux enfants, un métier qui lui plaît, c'est plus que ce qu'elle osait espérer. Le jour où Seb la quitte, son monde vacille. Absorbée par sa peine, elle ne voit pas que le drame se joue ailleurs. Tout près d'elle, dans cette chambre qui fait face à la sienne, les rires de sa fille s'épuisent. Lou a seize ans, le mal de grandir, et son premier chagrin d'amour lui arrache plus que des larmes. Quand Diane comprend, elle est prête à tout pour l'aider. Y compris à retourner vers un passé qu'elle avait fui. Ensemble, mère et fille marchent sur un fil. Sous leurs pas, le torrent de la vie gronde et emporte avec lui les heures fragiles.
Je suis née le en 1977 près de Bordeaux, où je vis toujours.
J’ai commencé à dévorer les livres dès que j’ai su lire. La Bibliothèque rose, la Bibliothèque verte, puis de nombreux romans qui me faisaient vivre mille et une vies.
J’avais huit ans quand j’ai écrit mon premier roman sur un cahier de brouillon vert au dos duquel figuraient des tables de multiplication. Il parlait d’amour, de mer et d’un soleil qui mettait trente pages à se coucher.
En sixième, je répondais « Écrire des livres » à la question « Que voulez-vous faire plus tard ? » sur les fiches que l’on remplissait en début d’année. Pas à chaque fois, parce qu’il m’est aussi arrivé de vouloir être styliste. Ça n’a pas duré longtemps : tout le monde voit une voiture quand je dessine une chaussure.
Au lycée, j’ai gagné un concours de nouvelles. Ma prof de français m’a encouragée à poursuivre mon rêve de devenir écrivain. Je l’ai écoutée, jusqu’à ce que la vie active le fasse passer au second plan. Ce n’était pas réaliste, je ne connaissais personne dans le milieu de l’édition, je ne savais pas comment m’y prendre et je n’étais pas sûre d’être à la hauteur. Alors j’écrivais des histoires sur des carnets, des poèmes pour les anniversaires de mes proches, la liste des courses. Jusqu’au 23 mars 2009, date à laquelle j’ai créé un blog.
Jusque là, mes histoires n’étaient lues que par mes proches, qui les trouvaient très belles, mais qui trouvent également que je cuisine bien. Là, j’étais confrontée à des lecteurs objectifs, qui venaient chaque jour lire mes billets d’humeur et d’humour.
Ce sont eux qui ont rallumé l’étincelle. Ils m’ont poussée à écrire sur plus long format, ils m’ont encouragée à y croire. Ce sont eux qui m’ont poussée à participer au concours de nouvelles « E-crire Au féminin », dont j’ai été lauréate avec la nouvelle « La peinture sur la bouche« . C’est une de mes lectrices qui, un jour, m’a envoyé un lien pour participer à un concours organisé par une maison d’édition. Il me restait quelques semaines pour écrire un roman. Si je gagnais, il serait publié.
C’est ainsi qu’est né « Le premier jour du reste de ma vie ».
Mon manuscrit est arrivé en finale mais c’est un autre qui a gagné, je l’ai donc rangé dans un dossier de mon ordinateur et j’ai mis un mouchoir sur mon rêve. Un jour, une amie qui n’avait plus rien à lire m’a demandé si je pouvais le lui envoyer. Elle l’a tellement aimé qu’elle m’a harcelée pour que je l’envoie à un éditeur. Je ris quand je relis ses messages en lettres majuscules, me promettant les pires sévices si je ne m’exécute pas. Persuadée que c’était peine perdue, je n’ai pas voulu perdre de temps à l’imprimer, le relier et l’envoyer par courrier. J’ai cherché des éditeurs qui acceptaient les manuscrits par mail, j’en ai trouvé un seul, je le lui ai envoyé. Deux jours plus tard, il m’appelait.
Mon premier roman, « Le premier jour du reste de ma vie », est paru en janvier 2015 chez City et en mai 2016 chez Le livre de poche. Mon deuxième roman, « Tu comprendras quand tu seras plus grande », est sorti en mai 2016 chez Fayard et en mai 2017 chez Le livre de poche. Il est traduit en plusieurs langues et une adaptation cinématographique est en cours. Mon troisième roman, « Le parfum du bonheur est plus fort sous la pluie », est paru en mai 2017 chez Fayard. Il est sélectionné pour le Prix maisons de la presse.
Depuis toute petite, j’étais persuadée que voir son nom sur la couverture d’un roman devait être fabuleux. Ça l’est, mais ce n’est pas le plus fort. Le plus fort, ce sont les étoiles dans les yeux de mes proches, et les échanges avec vous, lecteurs. Vos messages, vos regards, votre bienveillance rend cette aventure tellement plus belle…
Merci pour tout cela. J’espère que notre chemin commun sera long !
Merci d’avoir parlé de tout ça, d’avoir parlé de la santé mentale des adolescents, d’avoir parlé de ces monstres qui prennent toute la place, du bruit du monde qui envahit tout, merci pour les sanglots, merci pour le deuil, merci pour les rechutes, merci pour la psy, merci pour la thérapie.
J’aurais tellement eu besoin de lire ce roman il y a 10 ans. Et puis il y a 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3 et 2 ans. Parce qu’il aurait été cette main tendue que je ne trouvais pas ailleurs, dans la vie réelle, autre part que dans l’écriture.
Il m’aurait dit que j’avais le droit, que je n’étais pas seule, que tout était légitime. Que tout.
Et je ne peux plus m’empêcher de pleurer, mais juste : merci. Pour absolument tout.
Chaque année, je sais pourquoi je continue de lire et d’aimer tes romans : cette année, « Les heures fragiles » m’a rappelé que j’étais forte, dans toute ma fragilité.
Virginie, j’espère avoir la chance (et les larmes) de te rencontrer un jour pour te dire tout ça en vrai. Un jour peut-être. En attendant, dix mille mercis ne suffisent pas. ❤️
La littérature sauve des vies. Elle a plus d’une fois sauvé la mienne.
Prenez soin de vous, n’ayez pas peur de demander de l’aide, osez, vous êtes légitimes, tous autant que vous êtes. Et je militerai toute la vie en ce sens.
Ouf! En lisant les premières pages, j'ai eu l'impression de revivre mon mois de février dernier, et de rentrer solidement dans le même mur... Mais je savais que malgré cela, ce roman allait me faire un bien immense.
Encore une fois, on ne peut faire autrement que de s'attacher fort aux personnages. Diane qui vit une rupture amoureuse, réalise du même coup que sa fille Lou ne va pas bien. Elle devra s'armer de force et de courage pour prendre en main ces deux situations parallèlement, puiser une force intérieure et affronter son passé. J'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de Lou au fil des pages. Son cheminement est rempli de lumière et de réalisme, c'est réellement touchant.
Je pense sincèrement que ce roman est celui qui m'a le plus rejoint a date, par ses thèmes, son histoire dans sa globalité et les émotions qu'il m'a fait vivre. Ces derniers mois ont été des montagnes russes d'émotions, je me suis reconnue en Diane et en Lou, lire cette histoire a fait du bien à mon petit coeur.
🖋️"Je ne le sais que trop bien... Les secrets les mieux enfouis sont ceux que l'on veut protéger des influences extérieures."
4,5- ✨ le dernier bébé de Virginie Grimaldi, ce livre aurait probablement été un coup de cœur si j’avais soit une mère soit un enfant mais il m’a quand même beaucoup touchée, une fois de plus.
elle aborde avec brio des sujets profondément bouleversants et nécessaires et je me suis beaucoup retrouvée dans Lou malheureusement, bref. comme très souvent avec Virginie, préparez les mouchoirs (en quantité) ça laisse rarement indemne.
j’aime tellement sa plume, c’est un réel plaisir de l'écouter en audio book, hâte du prochain
— "mais je sais que c’est faux. je n’irai jamais mieux. le vrai problème, c’est que je ne suis pas taillée pour la vie."
Terminé à l'instant et... Un peu triste, parce que je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages... c'est bien la première fois que ça m'arrive avec cette autrice... malgré ça, elle réussit toujours à transmettre des émotions, des messages forts. Donc, l'histoire était touchante, mais ce n'est pas mon préféré... snif. Je suis la première triste de ressortir mitigée...
2,5 ⭐️ Malheureusement je n’ai pas vraiment aimé. Je n’étais pas indifférente - ça m’a même rappelé de mauvais souvenirs et rendue anxieuse parfois - mais il manquais un petit quelque chose par rapport à d’habitude.
J’adore Virginie Grimaldi, j’ADORE sa manière d’écrire, elle pose des mots sur des maux et je pourrais comme à chaque fois citer 1500 phrases qui m’ont touché, marqué, fait cogiter.
Dans ce roman, elle aborde la santé mentale chez les adolescents, et les conséquences possibles du mal être, de la dépression sur une famille, des amies, des parents. C’est un thème qui peut être violent psychologiquement si on est (plus ou moins) concerné par cette problématique. L’idée de centrer un récit autour est nécessaire et montre l’importance aujourd’hui dans notre société de libérer la parole à ce sujet. Afin de donner les clés nécessaire aux personnes soufrantes et à l’entourage pour être accompagner au mieux. Le poids du silence a parfois un prix lourd à porter. Parler ne résout pas tout mais cela permet d’ouvrir une brèche vers la compréhension et l’apaisement.
En ce qui concerne le récit de manière général, comme chaque roman de Virginie Grimaldie, il se veut léger avec une pointe d’humour. Ce qui cette fois ci m’a légèrement dérangé, j’ai trouvé que beaucoup d’action étaient minimisé, que les sentiments parfois étaient pas assez dépeint, je n’arrivais pas à ressentir pleinement les émotions des personnages. Par conséquent, je ne me suis attaché à aucun d’entre eux.
Je suis restée aussi avec beaucoup d’incompréhensions:
- l’auteur fait un parallèle entre le suicide de lulu (meilleure amie de Diane), et les envies suicidaires de Lou (fille de Diane). Jusque là on peut se dire que Diane n’a pas envie que la situation se reproduise, (logique ) et qu’elle veut donc tout mettre en œuvre pour aider sa fille à aller mieux. Sauf que, dans le récit, l’accent est mis sur le faite que Diane n’accepte pas le suicide de Lulu et que à cause de ça Lou a un mal-être . Et que donc pour que Lou aille mieux, il faut que Diane fasse le deuil de son amie. On mélange les regrets d’une mère aux problèmes de son enfant, ce qui n’a pour moi rien à voir. - L’agressivité de Diane envers sa mère. Elle lui reproche son comportement alors qu’elle a le même avec sa fille et son fils.. elle passe tout le roman à l’éviter et à rejeter toute forme d’amour de sa part. Sans qu’on en comprenne forcément les raisons.. - Le personnage d’Augustin, de Céline et d’Alexandre, ils n’apportent pas de valeur ajoutée à l’histoire, donc pas forcément utile à la compréhension du roman. - Le plot twist du journal, j’ai mis du temps avant de réaliser que ça n’était pas celui de Diane mais celui de Lulu. Un peu déçu j’aurai trouvé ça plus logique qu’il s’agisse du passé de Diane. Pendant tout le roman, je me suis dis que son comportement était justifié par son vécu, car je pensais qu’elle était passé par les mêmes problématiques que sa fille. Et au final non.
Pour conclure, c’est un sujet qui me tient à cœur pour tout un tas de raison, et je regrette qu’il n’a pas été pris avec un peu plus de sérieux. J’ai pas trouvé que l’histoire était bien articulé. Ça reste une belle lecture qui se lit très facilement mais c’est loin d’être un coup de cœur.
Quelques citations:
« Absorbée par sa peine, elle ne voit pas que le drame se joue ailleurs » « Les trois derniers mots, au cas où. » « J’ai du mal à me dire qu’on peut disparaître, comme ça, d’une seconde à l’autre, et ne plus jamais revenir » « Alors c’est ça, la vie ? On en passe une partie à apprendre à aimer les gens, et le reste à apprendre à se passer d’eux? Ça sert à quoi, tout ça ? » « Parmi toutes les réactions que j’ai imaginées avant de me lancer dans cette conversation, le mensonge était la pire. Il signifie que ce n’est pas un appel au secours. Que ce n’est pas une quête d’attention. Je ne le sais que trop bien… les secrets les mieux enfouis sont ceux que l’on veut protéger des influences extérieures » « La nuit a englouti ma fille sans que je m’en aperçoive » « Dans le silence des montagnes, mon problème devient limpide: j’entend trop fort le bruit du monde » « La mort ne rode pas autour de moi, elle coule directement dans mes veines » « Ça n’a rien à voir avec l’âge ou les hormones. Je n’irai jamais mieux. Le vrai problème, c’est que je ne suis pas taillée pour la vie » « Je préfère avoir mal au corps qu’à l’âme » « Beaucoup d’autres avaient vecu l’enfer dans le passé et moi je me sentais mal sans raison. Mais justement, c’est un truc que j’ai appris ici: on n’est pas tous foutus pareil. Certains peuvent encaisser des tempêtes monumentales sans broncher, d’autres s’écroulent à la première brise » « Il vient de mettre des mots sur ce que je ressens depuis des mois. Je me sentais seule. Bizarre. Pas comme les autres. J’avais l’impression de marcher à côté des autres, à l’écart du monde. Aujourd’hui, je ne me sens pas plus heureuse, pas plus légère, pas moins angoissée. Mais je me sens comprise. Et ça change tout » « Elle avait dans les yeux, la force de son cœur. » « peut être que finalement le mal être le plus dangereux est celui que l’on cache »
« Je te demande pardon de ne pas avoir su t’aider. De ne pas avoir vu combien tu allais mal.. j’aurais voulu mesurer ta souffrance et la combattre à tes côtés. J’aurais voulu trouver les mots qui rassurent, ne pas te laisser croire que tu étais seule. J’aurai voulu qu’on reste ensemble comme on se l’étais toujours promis. Je ne t’ai jamais remplacée, tu sais.. » ✨
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J'admire le talent de Virginie Grimaldi pour nous raconter des histoires touchantes, mais jamais lourdes. C'est un livre qui m'a beaucoup touché. Je me suis reconnue à plusieurs endroits dans le livre. Et je sens que je ne serai pas la seule.. C'est un autre talent de l'autrice.. Ses personnages sont toujours réalistes et on se reconnait en eux.
Ma tradition se poursuit. Chaque été, mes vacances débutent avec la lecture du nouveau Grimaldi. Son écriture a un je-ne-sais-quoi de réconfortant malgré les thèmes peu réjouissants qu’elle y aborde. Les heures fragiles, ce sont ; les côtés pervers de l’adolescence, la santé mentale, la culpabilité d’une mère envers ses enfants, mais c’est aussi l’amitié à travers le temps et les épreuves et la famille, toujours là. ❤️🩹
Au risque d’en dévoiler trop, j’ai tout particulièrement aimé le revirement de la fin.
Un joli roman à deux voix sur les traumatismes dont on hérite de nos parents. Une mère, une ado, la dépression, la plongée dans le passé de la première pour guérir la seconde. Très belle histoire.
Dans son nouveau roman, « Les heures fragiles », Virginie Grimaldi livre un roman intime sur l’amour maternel, les relations mère-fille, et la transmission intergénérationnelle des traumatismes. Ceux qui pensent encore que l’autrice écrit du « feel-good » ne l’ont sans doute pas lue depuis fort longtemps. L’année dernière, avec « Plus grand que le ciel », elle avait déjà abordé en filigrane la question de la santé mentale.
Dans un monde où tout va si vite, où il faut être performant, équilibré, où il faut cacher sa fragilité, il est indispensable que la littérature prenne le relais du silence.
Ainsi, « Les heures fragiles » s’inscrit dans cette nécessité. Roman de l’agitation intérieure et des émotions anarchiques, il tend la main à ceux qui se battent avec leurs douleurs invisibles.
En tissant cette histoire d’une relation mère-fille, Virginie Grimaldi explore avec pudeur et délicatesse les méandres de la santé mentale des adolescents. Elle y parle de chutes, mais surtout de moyens de se relever. Dans cette période charnière, difficile de trouver sa place quand on a si souvent l’impression de tout ressentir plus fort et plus vite. S’il y a le portrait de Lou, il y a aussi celui de Diane, inquiète, désemparée et impuissante face à l’état de sa fille.
Diane n’imaginait pas que son compagnon puisse remettre en doute l’équilibre de leur couple et la force de l’amour qu’ils se portent. Ébranlée et blessée, elle ne voit pas non plus que sa fille Lou, 16 ans, traverse une autre tempête intérieure, le temps des « heures fragiles » : l’adolescence et son changement de météo dix fois par jour.
« Si je me sens heureuse : je sais pas. Je sais plus. Avant, je me posais jamais la question. Je ressens souvent un vide immense, comme un gouffre dans mon ventre. J’ai plus goût à rien. L’autre soir, chez mon père, je me suis fait peur. En regardant par la fenêtre, j’ai eu envie de sauter. Mais genre, vraiment envie. Et ça m’a fait du bien de savoir que c’était possible. »
Ce point de rupture, ce basculement, elles vont le vivre ensemble et c’est ensemble qu’elles retrouvent le chemin vers la lumière.
À vivre ensemble sous le même toit, à se côtoyer tous les jours dans la routine du quotidien, comment imaginer que votre enfant va si mal ? « Les heures fragiles » raconte le choc d’une mère qui n’a rien vu. C’est au bord du précipite que Diane rattrape Lou, sans savoir réellement ce qu’il convient de faire pour l’aider. Cette adolescente qui sent tout plus fort, « comme une antenne au monde », témoigne bien d’une réalité de société : la santé mentale des jeunes. Lou a des questionnements sur la mort, l’injustice, la pression sociale, ou encore les violences sexuelles. Même son propre corps devient un lieu de conflit tant une puberté précoce la fait se sentir à part.
Ce passage entre l’enfance et la vie d’adulte, ce moment où une petite fille devient un objet de désir et/ou de moqueries, est bien difficile à traverser. Tout devient fragile : le travail scolaire, la relation à l’autre, les premières amours.
Par écho, le passage de la quarantaine est finalement aussi intense que perturbant. Diane doit se confronter à l’usure de son couple et la scène du restaurant en est l’illustration parfaite.
« De quel amour parle-t-il, au juste ? De la passion des débuts, charnelle et dévorante ? Elle ne résiste pas au quotidien, elle se patine comme un parquet foulé des milliers de fois. Elle s’érode, s’arrondit, et fait place à un attachement qui s’enracine dans le cœur plutôt que dans la chair. Bien sûr que je suis nostalgique des empressements du début, de l’obsession étourdissante, des sourires niais, des cavalcades sous la cage thoracique. Bien sûr que j’aimerais éprouver de nouveau cette attirance, cette faim insatiable de sa peau, cette tempête entre mes cuisses quand son regard m’effleurait. Bien sûr que je voudrais encore ne me sentir vivante qu’avec lui. Bien sûr que je préférerais ne pas m’agacer de cette nonchalance que j’aimais tant, ne pas vouloir l’éliminer quand il ronfle alors que je trouvais ça “si mignon”. Le temps déplace les meubles et envoie valser les situations. Être ensemble, faire l’amour, discuter pendant des heures passait avant TOUT. Cela prenait toute la place, priorité absolue. Hormis ma fille, tout le reste était devenu anodin, dérisoire, négligeable. Aujourd’hui, être ensemble, discuter pendant des heures, et a fortiori faire l’amour, passe après TOUT. Les enfants, la fatigue, le travail, le sport, les réunions, les amis, les courses, la paperasse, le démaquillage, la sieste, le ménage, un film – même nul. De la première, il a dégringolé à la dernière place. C’est l’inverse d’une remontada. »
J’ai été autant touchée par Diane que par Lou. Diane, parce que nous sommes dans la même tranche d’âge. Lou, parce que l’une de mes filles a traversé les mêmes tempêtes. J’aurais bien aimé lire ce roman à un moment où j’avais désespérément besoin d’y voir clair. Peut-être m’aurait-il permis d’être plus attentive ? Ou plus honnête ? Car, même si nous ne voulons pas mentir à nos enfants, il est parfois difficile de dire toute la vérité… Dans « Les heures fragiles », les traumatismes transgénérationnels sont à l’œuvre en sourdine. Les errances de Lou font écho au vécu de Diane au même âge. Sans mots, par un climat affectif étouffant, des non-dits, des manques, celle-ci a transmis certaines blessures à sa fille. Il faudrait se souvenir que ce qui n’est pas réglé se répète, que les fêlures d’une génération peuvent devenir le fardeau silencieux de la suivante.
Virginie Grimaldi a fait le choix d’une narration croisée entre mère et fille qui permet un jeu de miroir des fragilités. Les voix de Diane et de Lou alternent les chapitres et tissent un dialogue interne extrêmement touchant. On y entre par la petite porte d’infimes confidences qui s’ouvre progressivement sur de grandes révélations. Car, pour aller mieux, il faut accepter sa propre vérité avant de la livrer à l’autre. L’intériorité de ces femmes, toutes deux à un âge charnière, est livrée avec une justesse remarquable. C’est sans doute ce qui m’a le plus bouleversée…tant je partage énormément de réflexions à la fois de l’une, mais aussi de l’autre.
Je voudrais soulever un dernier point qui a réveillé en moi bien des émotions et quelques sueurs froides. À partir d’un certain âge, nos ados sont capables de nous mentir en nous regardant droit dans les yeux, de changer sans que l’on s’en aperçoive, de souffrir en le dissimulant à tous. C’est sans doute ce qui me terrifie le plus dans mon rôle de mère et que Virginie retranscrit parfaitement bien.
« On croit connaître nos enfants mieux qu’eux-mêmes. On anticipe leurs réactions, on devine leurs comportements. On sait que la fatigue ne leur réussit pas, qu’ils n’aimeront pas ce plat, qu’ils préfèrent le bain à la douche, les frites aux épinards. Leur jardin secret est à ciel ouvert. Peu à peu, ils taisent, ils cachent, ils retiennent. Ils s’éloignent. J’ai adoré les premières années, cet abandon, cette confiance et cet amour inconditionnel qu’ils nous offrent. J’ai vécu chaque nouvelle étape comme un deuil, mais j’ai accepté les règles du jeu. » Être mère, c’est chercher, douter, échouer, accompagner, passer à côté, aimer inconditionnellement, accepter de ne pas tout contrôler, tendre la main, souffrir, consentir à grandir encore, admettre la différence, faire le chemin inverse vers ses propres blessures, pour ne pas les transmettre davantage.
« Tout ce que l’on vit en tant qu’enfant s’éclaire d’un jour nouveau quand on devient parent. »
L’écriture de Virginie Grimaldi est toujours aussi vivante et sincère : c’est un baume pour le coeur. Elle capte l’air du temps et les émotions dans leur immédiateté. « Les heures fragiles » est peut-être un peu plus « grave » que ses précédents romans (même si certaines phrases sont cocasses), mais il m’a semblé pertinent et approprié d’utiliser cette tonalité spécifique pour mettre en lumière ces moments de bascule de l’existence.
Chaque année, la sortie du nouveau Grimaldi est un moment que j’attends avec grande impatience. « Les heures fragiles » m’a intensément touchée. On y sent un regard tendre et bienveillant pour toutes les mères, et toutes les filles. On éprouve cet amour absolu. On ressent cette vulnérabilité qui nous rend humains.
Un dernier mot pour la fin ? « Il faut que j’arrête d’être ma pire ennemie ». Je ne saurais mieux dire…
Ce livre est touchant et réaliste. On se plonge dans un roman à deux voix entre Diane la mère et Lou la fille. On va parfois dans le passé de Diane et les retours dans le passé sont si nécessaire pour bien comprendre ce qu’a vécu Diane au même âge que sa fille.
On parle de sujet sensible comme l’anxiété avec attaque de panique, idées noires, premier amour , amitié.. n’ayez crainte ce roman n’est pas dans la lourdeur tout les sujets sont bien apportés dans notre lecture. Un roman tellement intéressant et que j’ai adoré lire leur histoire est tellement touchante, un mère veux toujours faire de son mieux pour ses enfants mais on n’est jamais à l’abri de rien. Première fois que je lis cette autrice et certainement pas la dernière fois sa plume nous fait vivre chaque émotions des personnages. Je vais certainement découvrir ces romans précédents.
« Vingt-huit ans plus tard, l’histoire se répète avec Lou. Si je veux l’aider , je dois affronter ce que j’ai mis tant de temps à oublier.»
« Je suis arrivée à la conclusion suivante: on n’aime jamais trop son enfant.»
Ohlala!🩷 J’ai adoré les personnages de Diane et Lou! Je ne peux m’empêcher de lire ce livre et de penser à ma relation mère-fille autant d’un point de vue de fille que d’un point de vue de maman d’une petite fille! 🥹
J’ai aimé qu’on aborde les blessures intergénérationnels, la détresse chez les adolescents, l’importance de la santé mentale, il y a beaucoup de belles phrases et de moments à retenir 🩷
Au moment où je me demandais où l’histoire allait, et qu’il manquait un punch final… j’ai tout compris! 🔑
Je préfère les lectures d’auteurs québécois, en raison des expressions et des référents culturels, mais je donne un 5⭐️ à ce livre puisqu’il mérite d’être lu particulièrement pour le volet relation mère-fille, à mon avis!
Je ne serai pas très originale ici, mais ce livre m’a fait du bien ! Mon adolescence m’est revenue en pleine face et ma grande fille vit sa deuxième peine d’amour en un an. Disons que le timing était parfait ! Merci Mme Grimaldi !
aussi plutôt 3.5 ☃️ Un livre doux dans lequel il y avait plein de jolies choses (les amitiés...!!) ; j'aurais bien aimé en savoir plus sur le père de Lou En tout cas c'était chouette !
Jusqu’à maintenant c’est le livre que j’ai le moins aimé de cette autrice. C’est pas mauvais mais je crois que le sujet viens moins me chercher et je ne me suis pas tant attaché aux personnages. Le sujet est quand même dure et je crois que je préfère quand elle fait des romans plus légers/feel good.
À la lecture de ce livre, je me suis livré à un exercice amusant : démarrer en même temps 3 livres différents d’auteurs différents et essayer de comparer. Les titres que j’ai choisi (i) les heures fragiles de Virginie Grimaldi (ii) le chant du prophète de Paul Lynch et (iii) que notre joie demeure de Kevin Lambert. Mon avis sincère est que ce livre de Virginie Grimaldi est très léger et reste plutôt commercial en essayant de jouer sur les sentiments de parentalité et d’adolescence en restant superficiel. 2 ⭐️
Les années passent et mon amour pour les mots de Virginie Grimaldi reste inchangé. Elle a le don de me faire passer par tout un panel d’émotions, ce sont toujours des lectures à vif, à fleur de peau, et qui résonnent fort. Je suis convaincue que ce roman peut faire du bien à tellement de personnes. Merci pour les mots sur les maux, sur ces moments de vie plus fragiles.
ça fait quelques livres de Virginie que je suis un peu déçue à vrai dire... je ne retrouve plus l'attachement aux personnages que j'avais avant, ni les rires, ni les larmes.
plus ça va et plus ses livres me paraissent un peu fades, mais je persiste pck je l'adore........
ici, le sujet ne me touche pas forcément aussi. je pense que ses livres ont un but thérapeutique énorme pour elle, mais que du coup au fil du temps elle perd un peu les lecteurs qui la lisent depuis longtemps.
Tu Comprendras quand tu Seras plus Grande, Quand nos Souvenire Viendront Danser & co me manquent !! cette vibe me manque
Je ressors de cette lecture le cœur retourné et la peau frissonnante, dans le même état qu’en écoutant le prologue de ce roman. Les heures fragiles fait partie de ces romans discrets en apparence, mais qui résonnent profondément, durablement, silencieusement.
Je vais être claire : je pense que ce roman devrait être lu par toutes les femmes. Les jeunes filles, les adolescentes, les mères, les grands-mères. Celles qui doutent, celles qui avancent, celles qui tiennent bon, celles qui tombent. Mais aussi, pourquoi pas, par les hommes, pour qu’ils comprennent, devinent, ressentent, ce que certaines femmes peuvent ressentir. Mais aussi parce qu’ils peuvent, eux aussi être concernés par les thématiques abordées dans ce roman.
Ce roman est bouleversant dans ce qu’il a de plus vrai. Il ne cherche pas à en faire trop. Il ne tire pas sur les larmes de façon artificielle. Il se contente de raconter avec une sensibilité d’une justesse rare. Et c’est précisément cette simplicité-là, ce refus du spectaculaire, qui rend le récit si percutant, si universel.
Virginie Grimaldi y déploie une galerie de personnages profondément humains, marqués par la vie, par les silences, par les failles. On se reconnaît un peu en chacun et chacune, parfois beaucoup, par une émotion, un souvenir, une douleur qu’on croyait enfouie. Ce n’est pas un roman qui se lit, c’est un roman qui se ressent.
L’écriture est d’une finesse remarquable et l’ayant fait en livre audio, je tiens également à remercier et les deux narratrices qui ont réalisé un travail magistral afin de nous faire ressentir les moindres émotions qui pouvaient transparaître du texte. Leurs deux voix étaient absolument envoûtantes et remplies d’émotions. Tout est mesuré, à sa place. Chaque phrase semble pesée, équilibrée entre douceur et brutalité, entre tendresse et lucidité.
C’est un roman qui aborde la fragilité sans faiblesse, la solitude sans pathos, l’amour sans clichés.
Même s’il ne m’a pas totalement brisée comme d’autres lectures ont pu le faire, il m’a profondément touchée, et je ne pense pas l’oublier de si tôt.
En terminant cette lecture, j’ai ressenti une sorte de gratitude. Pour ces mamans toujours présentes pour leurs enfants, qui respirent pour eux. Mais aussi pour ces heures fragiles. Pour cette justesse. Et pour cette écriture, qui fait du bien là où parfois ça fait mal.
Et voilà, j'ai comme chaque année passé un après-midi de mai avec un roman de Virginie Grimaldi. Comme chaque année je me suis bloqué une demi journée pour ne me consacrer qu'à cela. Comme chaque année j'ai souri et versé quelques larmes. Comme chaque année je me suis déconnectée du quotidien pour entrer dans celui des personnages que l'autrice nous raconte. Même si j'ai été moi même adolescente ( il y a longtemps) , je suis heureuse d'avoir passé cette période sans trop de remous. Je ne suis pas mère, mais j'imagine sans difficulté la douleur que cela doit être de se rendre compte du mal-être de son enfant. Je n'ai rien vécu dans ma vie qui me permette de m'identifier à Diane ou à Lou et pourtant Virginie Grimaldi m'a embarqué dans cette histoire sans aucun problème . C'est là , la preuve que son écriture est magique et qu'elle touche le cœur de ses lecteurs avec des mots justes. Merci Virginie de nous permettre depuis dix ans déjà de vivre ces moments d'émotions le temps de quelques heures de lecture.
Embarqué pour être lu sur un week-end, entre deux lectures sur la maternité et l'accouchement (...) j'ai effectivement terminé le roman en deux jours, mais sans réussir à m'attacher tout à fait aux personnages...
L'histoire est assez sombre tout de même (TW suicide, dépression) et il y est question de santé mentale, plus précisément chez les adolescents. C'est plutôt bien amené et écrit, et j'ai aimé suivre l'évolution de Lou (et de ses amitiés en centre), mais je n'ai pas trop accroché avec Diane, ses ennuis de couple et même sa relation avec sa mère, je ne saurais exactement dire pourquoi.
Devenant bientôt mère à mon tour, certaines phrases ont résonné en moi et je me suis interrogée (est-ce que je ressentirai ça moi aussi ?).
Cette lecture ne sera pas inoubliable, mais c'était chouette quand même de retrouver la plume de Grimaldi, une fois encore.
je ne pensais pas dire ça un jour mais pour une fois, je suis complètement passée à côté d’un roman de virginie grimaldi. j’ai toujours été sensible à la simplicité de ses écrits, à la beauté avec laquelle l’autrice traduit les expériences humaines et à la touche d’humour réconfortante qu’elle intègre même dans ses histoires les plus dures. ce sont des éléments que je n’ai malheureusement pas retrouvés dans les heures fragiles. le récit m’a semblé trop simple… cet aspect familier (que j’adore pourtant dans ses anciens romans) a provoqué un manque de profondeur qui m’a donné l’impression de stagner en surface tout au long de ma lecture. le message véhiculé reste néanmoins puissant et terriblement important. je suis contente d’avoir pu découvrir cette histoire mais une partie de moi ne peut pas s’empêcher d’être un peu déçue
”alors c’est ça, la vie? on en passe une partie à apprendre à aimer les gens, et le reste à apprendre à se passer d’eux?”
Est ce que j’ai fini en larmes à la fin de ce roman ? : la réponse est « bien sûr que oui ! ». Dans ce roman j'ai retrouvé tout ce que j'aime de l'autrice : sa repartie, son humour, sa capacité narrative à raconter simplement des sujets sociétaux impactants (la santé mentale des plus jeunes, les tourments de l’adolescence), à dire et partager des choses justes. Des chapitres courts, des mots percutants et surtout de l’émotion, toujours. Cette histoire m'a beaucoup parlée en tant que maman de deux enfants dont une pré-adolescente. Virginie Grimaldi décrit avec beaucoup de justesses les relations mères/filles, abordées de manière délicate et empathique. J’ai passé un très bon moment de lecture en compagnie de Diane et Lou !