L'eau des miroirs est un récit poétique, sans doute le premier par lequel Christian Bobin, alors jeune poète, prend sa voix. Or, c'est une femme qui nous parle. Elle se meurt, délaissée par son amant. Et tandis que la mort froide s'étend sur elle, elle raconte l'amour qui l'a liée à un homme vivant reclus parmi ses livres. De cette situation très romanesque sourd déjà toute la richesse de l'oeuvre en gestation : la rupture avec le monde, les mots du désir charnel, la nature salvatrice où s'abandonner. Ce livre agit telle une naissance - violent, tendre, essentiel.
Christian Bobin is a French author and poet. He received the 1993 Prix des Deux Magots for the book Le Très-Bas (translated into English in 1997 by Michael H. Kohn and published under two titles: The Secret of Francis of Assisi: A Meditation and The Very Lowly
Un magnifique et court récit sur l’absence et l’amour. L’écriture est sublime, comme une poésie elle nous berce de douceur tout au long de la lecture.
Dans ce texte, la narratrice nous décrit sa plongée dans l’abîme d’un amour déchu. L’homme aimé fini par la délaisser sans un mot, lui qui ne vit qu’entouré de mots parmi les livres et ses écrits. Tout débute avec une fin, sa fin, puisqu’elle se donne la mort dès les premières lignes, et remonte le fil de leur histoire jusqu’à leur rencontre. Nous vivons à leur côté la naissance et la fin de leur amour. L’absence et le manque.
Un roman aussi sombre que lumineux où l’amour inconditionnel et la nature s’entremêlent.
💬 « Savez-vous que c’est une malédiction d’aimer, que cela vous arrache de la vie tout en vous laissant vivant, rendu à un ordinaire dévasté, brûlé, foudroyé ? Douleurs insupportables, à tout préférables. Déchirure du tissu du cerveau, de la soie des yeux, déchirure sans repos. »