« Sommes-nous des créatures plus bestiales que les bêtes elles-mêmes ? »
Dans le calme apparent de Malameria, un petit village andalou où Alano Garcia, célèbre avocat pénaliste, a choisi de se retirer, les jours s'écoulent sous le signe de la sérénité. Pourtant, ce havre de quiétude se voit bientôt troublé. Cela a-t-il un lien avec son dernier et retentissant procès, celui de Vincent Sauriol ? Surnommé le Chien fou, cet homme a précipité la ville de Bordeaux dans la terreur avec une série d'effroyables agressions. Malgré un faisceau de preuves accablantes et l'indignation publique, Alano est persuadé de l'innocence de son client. Et plonge corps et âme dans la défense du jeune homme.
Entre salle d'audience et forêt andalouse, là où se trace la ligne entre chasseur et proie, Chiens fous est un thriller haletant qui interroge nos noirceurs et l'empreinte indélébile de nos choix. Une plongée brute et saisissante dans les abysses de la justice et de la nature humaine.
Dans « Chiens fous », Max Monnehay délaisse Victor Caranne, psychologue carcéral, pour la salle d’audience d’un tribunal à Bordeaux. Alano Garcia est un avocat ambitieux qui cherche la lumière et l’affaire qui fera de lui un ténor du barreau. Un dossier en particulier l’amène à espérer ce titre de gloire. Lorsqu’il rencontre Vincent Sauriol, surnommé « le Chien fou », il se dit que l’occasion de briller est enfin là. Vincent est accusé de multiples viols avec actes de barbarie.
L’opinion publique est hostile, les preuves s’empilent, et la procédure semble pliée. Pourtant, Alano reste persuadé qu’il existe un angle mort dans l’accusation et c’est pas à pas, avec une détermination sans faille, qu’il construit un récit alternatif pour tenter d’innocenter son client. Instiller la voix du doute c’est permettre de faire vaciller l’intime conviction des jurés et de provoquer l’acquittement…
« Chiens fous » est construit sur une double temporalité puisque, en alternance, le lecteur retrouve Alano en Andalousie, dans le village de Malameria, quatre ans plus tard. Il vit là avec sa femme, dans une maison au milieu de la forêt, entourée de pistes de chasse. Malgré la tranquillité apparente, un danger rôde. Est-ce le souvenir du prétoire bordelais ou les chasseurs qu’il voit régulièrement passer sur les terres andalouses ? Un fil est tendu entre passé et présent, entre Bordeaux et Malameria. À l’image de ce fil, une ligne de fracture sépare le souvenir du procès de la vérité judiciaire.
Cette construction par paliers confère au roman une tension continue. Les ombres du passé rejaillissent sur le présent sans que le lecteur comprenne réellement les enjeux de cette double temporalité. L’amont du procès, l’art oratoire des interrogatoires et contre-interrogatoires, les différentes audiences contrastent avec l’aval d’une vie tranquille dans laquelle il ne semble pas se passer grand-chose. Chaque chapitre vient éclairer des zones d’ombre et fait naître un étau qui se resserre un peu plus chaque fois.
Dans la partie du passé, Max Monnehay s’intéresse à la mécanique de la justice, et notamment au doute, car c’est bien l’une des thématiques centrales explorées dans « Chiens fous ». Le doute est omniprésent dans toute cette section : Vincent Sauriol est-il réellement coupable ? Le but de l’avocat de la défense est de susciter un doute raisonnable dans un procès qui révulse. Est-il possible de fabriquer la vérité, par quels moyens et avec quels résultats ? Les scènes de prétoire sont d’une fébrilité intense tant Max Monnehay s’emploie à nous garder en tension. Le verbe peut convaincre ou avoir des conséquences tragiques.
Dans la partie au présent, à Malameria, un autre sujet joue avec nos nerfs. L’atmosphère est, en apparence, moins pesante, mais la chasse et les hurlements des lévriers galgos pulvérisent rapidement ce sentiment de sérénité. Max Monnehay dévoile ici des pratiques ancestrales qui font froid dans le dos. Après l’arène du tribunal, Alano découvre une autre forme d’arène, bien moins formatée, où de nombreuses règles ne s’appliquent pas.
À mon sens, ce qui relie ces deux parties de « Chiens fous » relève à la fois de la violence, mais aussi du choix. La frontière entre les notions de « bêtes » et « d’humains » ne cesse d’être inconfortable. Les choses que l’on tolère à la lisière de nos existences finissent par en contaminer le centre, qu’il s’agisse de valeurs morales ou d’actions. Max Monnehay déplace sans arrêt sa plume là où la honte travaille, là où quelque chose de fortement dérangeant se joue dans les entournures.
Quand vient la question du choix, accepter ou non, mentir ou pas, rétablir la vérité ou persister dans son travestissement, la conscience n’offre aucun répit. Certaines scènes constituent un véritable miroir moral, et viennent interroger notre moralité. En définitive, qui sont réellement les monstres de « Chiens fous » ?
La réussite du roman tient autant par ses sujets que par sa gestion du tempo. Les chapitres liés au procès sont nerveux, les pages andalouses creusent plutôt le domaine des sensations. Pourtant, la tension ne retombe jamais. « Chiens fous » est d’une noirceur assumée sans jamais être tapageuse. Max Monnehay a le sens du détail, autant dans les scènes judiciaires que dans celles de la vie courante. Elle parvient à donner du rythme, du sens et de l’espace pour développer la manière dont nos choix laissent des traces. Elle donne aussi à voir ce monde où l’on confond si aisément victoire et justice, force et brutalité.
« Chiens fous » est un roman noir qui pense, qui questionne le rôle des mots dans la fabrication du « vrai », qui met en exergue la sauvagerie des hommes entre eux, mais aussi celle qu’ils infligent aux animaux.
« Sommes-nous des créatures plus bestiales que les bêtes elles-mêmes ? D’où nous vient toute cette écume de rage à nos babines ? Notre espèce est la seule à s’infliger de telles souffrances. Toutes ces morts dispensables. Tous ces innocents sacrifiés. » Vaste question… On en sort remué…
Terriblement choquant. Dans le bon sens du terme (même si on doit mettre un gros TW).
Je pense que je me rappellerai très longtemps de ce livre.
L’intrigue est violente, choquante mais réaliste : le lecteur est plongé dans la tête d’un avocat ambitieux, lors du procès qui, selon lui, va changer sa vie. Il défend Vincent Sauriol, accusé d’être le Chien Fou, ce violeur en série qui terrorise Bordeaux depuis plusieurs années. Toutes les preuves sont contre lui. Pourtant Alano, notre avocat, est persuadé de son innocence. Et il plonge corps dans la défense du jeune homme.
Un thriller haletant qui interroge sur les origines du mal, sur l’impact de ses traumas sur soi-même et sur la bestialité des hommes. Ce roman laisse aussi une grande place à la lutte contre la maltraitance animale, ce que j’ai énormément apprécié (si vous ne l’avez pas lu, vous ne devez peut être pas trop comprendre le lien, mais il y en a bien un que je vous laisse découvrir).
Je ne sais pas si c’est à cause du sujet du livre, mais je me suis sentie comme une proie pourchassée pendant toute la durée de ma lecture, jusqu’à la fin. Comme si le pressentiment qu’un événement grave allait se passer me suivait, comme un gros nuage, jusqu’au dénouement final. Je suppose que c’était un peu le but dans l’écriture, en tous cas ça fonctionne !
Sur ce, je m’en vais faire un don à l’association G.A.L.G.O.S
Alano Garcia, avocat pénaliste de Bordeaux, cherche la gloire. L'affaire Vincent Sauriol lui est confiée. D'horribles agressions s€xuelles, une preuve d' ADN irréfutable, mais l'avocat est persuadé de l'innocence de son client. Il va tout mettre en oeuvre pour le faire acquitter.
« Tous ces détails, bien entendu, n'auront pas à être vrais. Ils n'auront qu'à être vraisemblables. »
A travers Chiens fous, nous allons suivre le procès de Vincent avec la défense de Maître Garcia. En parallèle, on déambulera à Malameria, petit village andalou où l'avocat a décidé de se retirer avec sa petite famille, il se passe des choses horribles dans la maison voisine des chasseurs. Quel est le secret qui a poussé cet avocat à se retirer dans ce petit village ?
Alano est un être humain arrogant, abject, déterminé quitte a écraser tout le monde qui se mettra sur son chemin. Il est terriblement égoïste ; c'est un protagoniste complexe.
L'intrigue est si bien ficelée que l'autrice nous pousse à tourner les pages frénétiquement, impatient de découvrir où elle veut nous mener. Les révélations et les plots twist sont distillés de manière savoureuse.
C'est la première fois que je découvre la plume de Max Monnehay, j'ai aimé avec quelle ferveur elle dénonce les maltraitances animales faites au Galgos, ces chiens de chasse considérés comme des outils dont la condition de vie est à vomir. Au coeur de ce thriller judiciaire elle signale ces actes abjects de toute son âme. Ce roman est un cri de dénonciation des actes de barbarie commis envers ces chiens.
L'autrice a une plume acérée, cinglante, cynique.
« La violence est presque toujours une maladie de contact. Une saloperie qu'on attrape parce qu'on s'est retrouvé tout gosse un peu trop près des poings de quelqu'un, un peu trop souvent. »
Accrochez-vous car ce thriller est sombre et appuie sur les blessures de l'âme et du corps. C'est sanglant et immoral.
La petite fenêtre de clarté à la fin du roman est la bienvenue.
La noirceur des personnages, l'efficacité de l'intrigue et la dénonciation des maltraitance sur les Galgos en font un thriller puissant, poussé par une plume acérée et sombre.
Venez vous perdre dans la noirceur de l'âme humaine, vous n'en ressortirez peut-être pas indemne..
L’Homme est un animal social proclamait Aristote. Pour Max Monnehay, l’Homme est animal, bestial. Il n’a pas de limites à la violence tant pour ses semblables que pour les autres animaux. Dès les premières pages, elle nous plonge dans l’insondable cruauté humaine. Notre souffle est saccadé, nos pensées deviennent inquiétudes mais on ne peut se résoudre à fermer ce livre. L’auteure, imposant une cadence de lecture effrénée, arrive à nous captiver et à nous rendre addict à ce saisissant thriller.
De l’ambiance pesante d’une salle d’audience à la noirceur angoissante des forêts andalouses, CHIENS FOUS vous fera passer par tous les stades émotionnels possibles : peur, colère, rage, dégoût, tristesse, joie, rires et j’en passe.
La plume acide, sombre et captivante de Monnehay vous accrochera jusqu’au twist final tels les crocs d’un chien enragé. Viols, tortures, maltraitance animale, vengeance sont légions dans ces chapitres et il faut avouer que le langage est cru et sans filtres (certaines scènes sont choquantes).
Mais pourtant, même s’ils sont peu nombreux, les passages lumineux au sujet de la famille, de l’amitié et de l’amour contrebalancent parfaitement et donnent un équilibre au récit.
Avec des personnages peu recommandables mais pourtant accrocheurs, à la lecture rapide, vive et sans répit, CHIENS FOUS est un polar/thriller de très très haut niveau, un de ceux dont vous ne sortez pas indemnes et que vous redemandez encore tellement l’histoire vous a donné l’envie de tourner les pages. Un véritable coup de cœur. Et vive les Galgos !
J'ai découvert Max Monnehay avec Somb, que j'avais adoré, donc quand j'ai eu l'opportunité de lire ce nouveau thriller, je n'ai pas hésité une seconde. Et bingo, ça a été encore un coup de cœur ! J'ai dévoré ce roman en un rien de temps.
Alano est un avocat particulièrement arrogant voire détestable, mais brillant. J'ai aimé découvrir ce personnage qui est du côté de la justice qu'on connait moins : il défend les criminels. Quand on lui offre l'affaire du siècle sur un plateau d'argent, malgré ses promesses d'être là pour sa femme enceinte, il ne peut résister à l'appel de l'ambition. Il va défendre un homme accusé d'être le Chien fou, un violeur en série particulièrement violent. En parallèle, on va suivre Alano quelques années plus tard, en Espagne. Il n'est plus avocat depuis l'affaire du Chien fou, mais il ne semble pas en paix pour autant. Que fuit-il ? Ou que cache-t-il exactement ? Dans cette région andalouse, on va découvrir une tradition de chasse : les galgos, des lévriers maltraités voire torturés s'ils ne répondent pas aux attentes de leurs maîtres.
J'ai particulièrement aimé plonger dans le procès de l'accusé, voir comment Alano démonte chaque preuve, chaque élément méthodiquement, parfois avec des méthodes proches de l'illégalité. Mais tout est bon pour gagner. Malgré son côté "connard arrogant", on finit par s'attacher à cet homme loyal envers sa femme et qui est prêt à tout pour la protéger. Et c'est intéressant de découvrir les galgos, même si c'est atroce à lire. Je ne connaissais pas cette tradition, mais ça ne m'étonne même pas... L'intrigue est haletante, bien construite avec cette alternance présent en Espagne/passé pendant le procès et on se demande comment ça va se finir : quelle issue au procès ? Pourquoi a-t-il fui en Espagne ? Pourquoi n'est-il plus avocat ? J'ai été surprise par la fin, vraiment émouvante.
Une lecture qui m'a happée et ne m'a pas laissée en paix tant que je n'avais pas tourné la dernière page.
Qui pourrait penser que derrière ce petit bout de femme au regard enjôleur se cache une romancière noire très efficace. Car telle est Max Monnehay avec son dernier roman Chiens fous dans lequel elle malmène aussi bien ses personnages que ses lecteurs.
Son histoire est d'une remarquable efficacité : si la première partie nous plonge dans les arcannes de la plaidoirie et de l'enquête menée par l'avocat de la défense, qui nous font invariablement penser à un Perry Mason moderne; autant la seconde partie bascule complètement dans le thriller noir à suspens, bourré d'actions. Mais une histoire n'est bonne que si elle comporte peu de personnages, mais des personnages affûtés. Et je peux vous l'assurer, ils le sont. Quelle est la réalité manifeste ? Quel est l'objectif de chacun d'eux ? Cela sera dévoilé au fur et à mesure. Mais le principal atout de ce roman est la complexité narrative du roman. Certes il partie de la catégorie des poids légers avec ses 336 pages (à l'encontre de la tendance actuelle), mais il envoie du lourd. Si d'habitude je flaire le devenir de l'histoire, avec les chiens fous, je me suis fait avoir plus d'une fois.... mais pas de façon grossière, surréaliste et à l'emporte-pièce. Non à chaque fois une fausse piste, une piège dilué au fil des pages dans lequel je suis tombé tête la première.
Bref, un très, très bon moment de lecture; dont le seul regret serait que ce ne fût pas un peu plus longtemps.
Dans le petit village andalou de Malameria, Alano Garcia, ancien avocat pénaliste réputé, pense enfin goûter au calme après une carrière au sommet. Il se remémore son dernier procès, celui qui a tout changé… A l’époque, il s’est engage corps et âme dans la défense de son client, un jeune homme accusé d’une série d’agressions d’une violence inouïe. Entre tension de la salle d’audience et la plénitude des paysages d’Andalousie, le roman alterne les temporalités et creuse la frontière fragile entre justice et vérité.
J’étais partie avec une certaine méfiance. Le précédent roman de l’autrice ne m’avait pas convaincue, trop ancré dans une série dont je n’avais pas lu les tomes précédents, et une version audio qui n’avait rien arrangé. Mais ici, changement total : “Chiens fous” m’a happée dès les premières pages ! Impossible de lâcher le livre tant les chapitres s’enchaînent et tant on se sent impliqué dans la partie procès de l’intrigue… Les derniers chapitres sont davantage axés sur l’action mais pour une fois cela ne m’a pas dérangée, moi qui ne suis pas fan de bim-boum-paf, car c’était parfaitement dosé.
J’ai été, par ailleurs, profondément touchée par le thème de la matraitance, animale ou pas, qui sous-tend le roman. J’ai trouvé la fin extrêmement émouvante et j’ai même versé une petite larmichette. Après “Jusqu’au dernier battement” d’Emelie Schepp, c’est le deuxième polar qui me fait cet effet en peu de temps!
Un vrai coup de coeur qui terminera sans aucun doute dans mon top noir de l’année. A lire, donc mais en sachant que certains passages sont difficile…
Éprouvant, haletant... Âmes sensibles, passez votre chemin. Ce thriller intense met en scène un Rastignac du barreau, Alano Garcia, prêt à tout pour défendre son client dont il est persuadé de l'innocence. L'histoire se déroule sur 2 temporalités : le procès à Bordeaux et le séjour en Andalousie. Les nerfs du lecteur sont mis à rude épreuve et il est impossible de lâcher le roman avant son dénouement. J'ai refermé ce thriller la gorge serrée, le cœur à 100 à l'heure, écœurée par le sadisme et la noirceur de la nature humaine avec l'envie furieuse de venir en aide à l'association G.A.L.G.O.S Merci à Max Monnehay d'avoir mis en lumière le martyr des galgos malheureusement toujours d'actualité.