« De ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces instants qui sont si accablants qu’ils ne rentrent pas dans la mesure du temps, il a fallu faire quelque chose. Il y a l’impossibilité de la vérité entière à chaque page mais la quête désespérée d’une justesse au plus près de la vie, de la nuit, du cœur, du corps, de l’esprit.
De ces trois femmes, il a fallu commencer par la première, celle qui vient d’avoir vingt-cinq ans quand elle court et qui est la seule à être encore en vie aujourd’hui.
Cette femme, c’est moi. »
La nuit au cœur entrelace trois histoires de femmes victimes de la violence de leur compagnon. Sur le fil, entre force et humilité, Nathacha Appanah scrute l’énigme insupportable du féminicide conjugal, quand la nuit noire prend la place de l’amour.
Un récit d'une grande puissance restitué par l'autrice elle-même.
Nathacha Devi Pathareddy Appanah is a Mauritian-French author. She comes from a traditional Indian family.
She spent most of her teenage years in Mauritius and also worked as a journalist/columnist at Le Mauricien and Week-End Scope before emigrating to France.
Since 1998, Nathacha Appanah is well-known as an active writer. Her first book Les Rochers de Poudre d'Or (published by Éditions Gallimard) received the " Prix du Livre RFO". The book was based on the arrival of Indian immigrants in Mauritius.
She also wrote two other books Blue Bay Palace and La Noce d'Anna which also received some prizes for best book in some regional festivals in France.
In 2007, she released her fourth book " Le Dernier Frère " Ed de L'Olivier. This book won the Prix FNAC.
« La nuit au coeur » traverse des ténèbres intimes au rythme d’une course haletante qui n’a pour objectif que de fuir la folie des hommes. Tant d’entre nous préfèreraient ignorer les maux qui frappent les femmes de nos sociétés contemporaines, mais cela reviendrait à se mettre la tête dans le sable. Cette violence systémique, impossible à neutraliser frappe sans relâche, et chaque jour qui passe laisse d’autres corps meurtris venir nourrir des statistiques. À défaut d’enrayer le problème par des preuves, des procès, des condamnations à la hauteur des préjudices subis, il reste les mots, et des livres écrits avec la langue des blessures et des traumatismes, comme pour survivre à l’indicible.
Le roman s’ouvre sur une pièce imaginaire où trois hommes qui ne se connaissent pas seraient enfermés. L’un est maçon, l’autre chauffeur, le dernier poète. C’est la narratrice qui les a placés là, métaphoriquement, pour asseoir son pouvoir.
« Dans cette pièce imaginaire – parce qu’il n’y a que dans cet endroit que je peux les réunir, parce qu’il n’y a que dans cet endroit que je peux maîtriser le récit, inverser les rôles, devenir à mon tour un petit bourreau, exercer un pouvoir d’emprise et de fascination, exiger écoute et silence -, dans cette pièce imaginaire donc, je les laisserai mariner un peu, eux qui pensent qu’ils n’ont rien en commun. Ils continueront leur inspection du lieu comme d’autres pissent sur les murs, ils appelleront au secours en vain, ils discuteront et se disputeront. »
D’agresseurs, de bourreaux, ils deviennent proies, contraints à faire face à leurs crimes. Ils ont tous battu, harcelé, abusé, les femmes qu’ils disaient aimer. Derrière les façades de leurs personnalités travesties par la douceur et le charme, ils se sont comportés comme des bêtes sauvages. Aucun statut de réussite sociale, métier, compte en banque, sourire avenant n’est une garantie. Des monstres, invisibles au premier regard, peuvent sortir de leurs boîtes à chaque instant.
Pour leur échapper, Nathacha Appanah narre trois récits, trois fragments d’existence, de trois femmes qui courent. L’une autour d’une table, l’autre à la nuit tombée sur un chemin de montagne, la troisième dans la rue pour atteindre un cabinet médical. Ces courses pour la vie, avec l’espoir de se libérer, de se soustraire aux coups, font de « La nuit au coeur » un récit émaillé de moments symboliques et d’autres de peur panique. Car, aussi rapides soient-elles, ces courses, échappatoires désespérées, suffisent rarement à semer leurs agresseurs. La terreur est omniprésente, chaque minute de la journée. Ces femmes funambules restent seules, puisque personne ne vient à leur secours. Seules face à elles-mêmes, seules face à leurs bourreaux à la rage décuplée par leurs tentatives de fuite.
De ces trois femmes, à trois époques différentes, 1998, 2000, 2021, une seule a survécu : la première, soit la narratrice. Et cette narratrice est Nathacha Appanah elle-même. Elle a couru, elle a fui, elle a survécu. Elle témoigne pour la première fois et c’est cette parole fragmentée qui devient récit, elle au milieu de tant d’autres qui luttent chaque jour pour leur survie. Elle ne veut/peut plus se taire.
« Si c’était un témoignage, il serait à trous. Si c’était un souvenir, il serait imparfait. Si c’était un film, les images sauteraient parfois et par moments le son serait absent. Si c’était une photo, elle serait floue par endroits. Si c’était un livre, il serait à la fois brut et elliptique. »
Par cet acte courageux, avec la littérature pour alliée, elle tue l’invisible, et prend la parole pour toutes les femmes dont le corps a été saccagé et l’estime de soi annihilée. Puisqu’il n’est pas défendu par la société, le corps des femmes, leurs traumatismes, et leurs silences, sera embrassé par la littérature. L’écriture de Nathacha Appanah est performative, et épouse, au plus près, les émotions : courses, répits, peurs, angoisses, apaisement. Phrases courtes, rythme saccadé, architecture elliptique : « La nuit au coeur » palpite et bruisse de plaies, de fureur et de lucidité.
Quels sont réellement les mécanismes de l’emprise ? De quelle façon s’articule la domination masculine ? L’écrivaine en décortique les processus, qu’elles soient sociales, psychologiques ou sexuelles. Examinons le cas de HC, journaliste, poète, figure respectée dans le milieu littéraire, et prédateur sexuel.
« Je ne sais pas ce qui pousse un homme de cinquante ans à séduire une jeune fille de dix-sept ans, à l’amener à rompre avec toute sa famille et ses amis, à la garder des années avec lui, à faire en sorte qu’elle se contente de bien peu, à l’isoler, la domestiquer, à l’asservir, puis le jour où elle voudra le quitter, à lui faire peur, la terroriser, la surveiller, la frapper, la menacer. Je me demande s’il y a préméditation à dresser lentement, brique après brique, un mur autour d’elle afin qu’elle soit inatteignable – physiquement bien sûr mais également moralement, spirituellement. »
HC est un flatteur, il charme par sa culture et son intelligence, il choisit ses proies et les enferme peu à peu dans un isolement total. « Le grooming » ou pédopiégeage consiste à lier une forme d’amitié avec un mineur. Il instaure avec lui une relation affective pour lever ses inhibitions et perpétrer, sur lui, des abus sexuels. La technique est fort bien explicitée dans « La nuit au coeur », et elle est terrifiante tant elle paraît simple, presque naturelle. Cette forme d’approche est invisible et socialement tolérée dans certains milieux, notamment artistiques. La narratrice, puisque c’est elle qui a eu affaire à HC, se retrouve rapidement coupée de sa famille. Mais pas seulement… L’homme dévie ses repères moraux, change son échelle de valeurs. Subrepticement, « l’amour » devient asservissement, car la sensation de liberté ressentie n’est réellement qu’un enfermement dont elle se sent coupable. « Le grooming » est d’une perversité sans nom : la victime n’ose pas se défaire des liens, et son corps devient un territoire annexé par l’ennemi.
« La nuit au coeur » est incontestablement un travail de mémoire. Nathacha Appanah la cartographie comme une carte topographique. Elle remonte le fil de son histoire personnelle, enfance, adolescence, et exhume ses souvenirs gisant dans une fosse commune. À quel moment aurait-elle pu être alertée, qu’a-t-elle raté qui aurait pu s’apparenter à un point de bascule ? Les allers-retours temporels nous permettent de nous glisser sous sa peau et de chercher avec elle. Beaucoup d’émotions se dégagent de ces instants-là, puisque, comme elle, il est difficile de prédire quand sauter du train.
Livre de colère, roman qui s’apparente à un cri, « La nuit au coeur » peut terrasser par ses propos. Sauf que, cette rage est légitime. D’abord, contre les hommes qui assiègent des corps qui se refusent, qui manipulent pour parvenir à leurs fins, qui menacent pour générer la peur. Ensuite, contre les institutions qui n’écoutent pas, ne sévissent pas, ne sanctionnent pas de manière plus ferme. Enfin, contre la société qui juge avec ses « pourquoi n’est-elle pas partie ? » et provoque ainsi la double peine de la violence subie et de la honte.
Mais, et il faut le signaler, « La nuit au coeur » est aussi une forme de reprise du pouvoir. La pièce mentale du début de livre le dévoile instantanément. Dans cette pièce, Nathacha Appanah peut enfermer les agresseurs et les forcer à écouter. Désormais, c’est elle qui détient le monopole de la narration.
Je ne vais pas vous mentir, « La nuit au coeur » est un récit difficile moralement. La littérature permet aussi de briser des silences, de nommer, de disséquer, de se révolter contre ce que subissent les femmes partout dans le monde. Par définition, ce roman devient essentiel. Vous sentirez vos tripes se retourner, votre sang surchauffer, votre respiration se couper, mais ce texte est vital. Gardez à l’esprit que « La nuit au coeur » peut aussi devenir une boussole, la mienne, la vôtre, qu’il épouse la mémoire traumatique pour venir en aide et pour disséquer des mécanismes. Au-delà de la pièce mentale aveugle du début, il ouvre des fenêtres et autres portes vers des espaces d’entraide, d’amitié et de sororité. Essentiel…
C’est un livre très poignant sur l’emprise, les violences faite aux femmes pouvant entrainer la mort. Il m’a surtout donné le sentiment d’apprendre à connaître ces femmes, dans leur vie, comment elles étaient, leurs rêves et leurs ambitions. J’ai eu cette impression tout le long que l’autrice était à côté de moi, à me parler d’elles, de leurs histoires, peut être même comme si j’étais assise à coté de Nathacha Appanah dans une salle de procès devant les coupables. Un roman terrible de part son sujet, qui pousse parfois aux larmes mais nécessaire afin de redonner corps à ces femmes au-delà du fait divers.
ALORS en vrai c'était pas mal MAIS pour moi ya une histoire en trop : soit celle de Chahinez pcq l'autrice ne la connaît pas (et d'ailleurs c'est inapproprié d'entrer dans la maison en même temps que la famille nathacha qu'est ce que tu fais là), soit celle de l'autrice pcq bah elle est pas morte, ce qui est certes une excellente nouvelle mais ce qui fait que dcp c'est pas un féminicide vouloir raconter son histoire c'est un bon point de départ mais pas besoin de se comparer à 2 meurtres (dans la catégorie relation toxique Carmen Maria Machado fait ça très bien), ou alors peut-être que c'est pour plus de sensationnalisme ? jsp expliquer mais pour moi il y a un problème de structure, voire de définition du récit largement supérieur à ce que j'ai pu lire de la rentrée littéraire pour l'instant
ça m’a soufflé déjà parce que j’ai trouvé le texte d’une puissance folle mais aussi parce que pour Chahinez ça s’est passé tout à côté de chez moi, dans la rue d’amis de mes parents, etc donc c’est bête à dire mais ça m’a paru encore plus réel parce que ancré dans tout un contexte géographique et social que je connais depuis tjrs
Très partagée à propos de ce livre ; certains passages sont très forts et m’ont fait traverser de multiples émotions mais la construction du livre m’a un peu déroutée, j’ai eu du mal à voir où l’auteur voulait en venir, quel était le sens de ce livre… Le coté enquête se mélange à son propre récit, mais cela ne m’a pas emportée.
Chahinez Daoud, Emma et Natacha. Ces trois femmes n’auraient pu être que des statistiques de femmes mortes de la jalousie maladive de leur conjoint. Grâce à la dernière qui a pu s’échapper, elles redeviennent des femmes avec une histoire.
J’ai aimé que ces trois femmes (dont l’auteure) redeviennent sous la plume de Natacha APPANAH des femmes qui aiment (le rose, les pampilles, les pyjamas doux, leurs enfants) et pas seulement des femmes qui vivent dans la peur.
J’ai apprécié de voir reproduit le violentomètre qui permet à chacune des lectrices et des lecteurs de se situer dans l’échelle de la relation.
Il est dit des femmes qui veulent quitter leur conjoint qu’elles font le va-et-vient 7 fois avant de le quitter définitivement. Et l’auteure explique la force de vie avec le bourreau qui appelle. N’oublions pas que c’est la seule vie que ces femmes connaissent, et elles n’ont plus l’énergie d’en imaginer une autre.
J’ai été frappé de constater que dans ces trois destins, le mari violant se pensait cocu (à tord). Comme si les femmes ne pouvaient exister par elle-même : ils leur faut forcément un homme pour vivre. Ce comportement démontre également combien ces hommes sont peu sûr d’eux, toujours dans le doute quant à leurs capacités.
Ce roman m’a fait penser à l’impossible séparation : plutôt la mort (de l’autre) que la souffrance de la rupture.
J’ai aimé le travail stylistique pour parvenir à mettre des mots sur les nuits blanches, la surveillance, le harcèlement constant. Et malgré tout, l’auteure doit laisser sous silence le plus gros traumatisme, celui de la nuit sur un lit avec un pied calé par des moellons.
Un livre sur ces terribles nuits, parfois fatales, pendant lesquelles ces trois femmes ont fuit la voiture de leur conjoint – compagnon qui les poursuivait.
L’image que je retiendrai :
Celle du trou dans lequel est tombé la narratrice pendant les 7 ou 8 années qu’elle a passé avec son groomer : un trou sans fond dont elle a du mal à se souvenir.
Dans la manière qu’elle a de convoquer d’autres femmes qui ont vécu des violences similaires, ce récit me fait penser à « Pour Britney ». Louise Chenneviere y convoquait Britney Spears et Nelly Arcan pour, elle aussi, raconter une expérience partagée.
Il y a ce même désir de redonner corps, redonner vie aux femmes qu’elles convoquent : aller au-delà de l’image, au delà du traitement médiatique.
Ici — à travers ces trois femmes, dont deux ont été victimes de féminicide (Emma et Chahinez Daoud) —l’engrenage spécifique aux violences conjugales se dévoile.
Tout au long du récit, la question se pose : comment en parler justement ou, du moins, le plus justement possible ?
Il y a l’écriture de Nathacha Appanah, qui vient, presque en réponse à cette interrogation : « Ainsi nous avançons jour après jour, oubliant la mort, la lavant de nos existences, lui tournant le dos et la fuyant tant nous nous croyons, pauvres humains, nés pour vivre ».
« Ici subsistent le souffle des rêves, le grain des peaux, le sel des larmes, l’épaisseur des nuits et le goût du temps. Ici se côtoient la vie et la mort, le passé et l’avenir, le possible et l’inimaginable, les fantômes et les vivants. »
« Il faut dire ces choses-là parce que si parfois il nous arrive de retourner vers nos bourreaux, c’est aussi vers nous-mêmes que nous retournons, vers ce seul nous que nous connaissions, vers ce seul corps que nous sachions faire exister désormais. »
« HC m’avait interdit de la voir, la traitant d’instable, de mauvaise influence, de folle et questionnant même son orientation sexuelle. J’aurais aimé savoir, à ce moment-là, que depuis très longtemps, certains hommes utilisent ces mêmes mots, folle, petasse, salope, pute, hystérique, manipulatrice, lesbienne, pour décrire les femmes qui n’ont pas peur d’eux. »
Dans « La nuit au cœur », Natacha Appanah n’écrit pas seulement sur les violences conjugales : elle y engage sa chair, sa mémoire et celles de sa cousine Emma et de Chahinez Daoud, sauvagement assassinées. De cette tresse surgit une œuvre à la fois intime et universelle où l’autobiographie se mue en enquête et l’élan romanesque en acte de justice.
La langue, sobre et captivante, oscille entre le chuchotement et la déflagration. Elle capte l’emprise dans son engrenage le plus insidieux, restitue la brutalité par phrases saccadées et fait résonner le présent comme pour dire que la nuit se poursuit. L’écriture martèle que la violence des hommes ne relève pas du passé mais continue, aujourd’hui, de ronger notre société.
Texte d’une intensité rare, « La nuit au cœur » dépasse le témoignage pour devenir littérature de réparation : un livre nécessaire qui touche autant par le courage autobiographique de son autrice que par son immense portée.
"De ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces instants qui sont si accablants qu'ils ne rentrent pas dans la mesure du temps, il a fallu faire quelque chose. Les écrire, les regarder en face, les peser chacun leur tour et aussi ensemble, les comparer, les mettre côte à côte, bien au chaud, à l'abri dans ce livre. Il a fallu dire le nom de ces femmes des dizaines de fois jusqu'à parfois croire en leur présence, leur poser des questions et entendre leur voix dans l'écho de ce qui n'est plus. Il a fallu rêver cet éternel rêve d'un nous et d'un récit commun, ce nous composé de trois femmes, ce récit commun tressé de trois voix, mais toujours se réveiller seule. Il y a l'impossibilité de la vérité entière à chaque page mais la quête désespérée d'une justesse au plus près de la vie, de la nuit, du cœur, du corps, de l'esprit."
Récit très fort sur les violences conjugales (juste après avoir lu Dans la maison rêvée qu’au niveau de la narration j’ai préféré), témoignage-enquête de la romancière qui met également en lumière deux féminicides. C’est poignant et je pense que ça aura son retentissement lors de la rentrée littéraire.
très bien écrit, tellement bien écrit que je n’arrête pas de penser à ces femmes, j’en ai même fait des cauchemars. je vais arrêter de lire ce genre de livre pendant un bon moment…
Nathacha Appanah témoigne des violences physiques et psychologiques qu'elle a subie en entremêlant son destin à celui d'autres femmes. Chahinez et Emma, tuées par leur compagnon. L'autrice décortique avec justesse la violence des hommes et le féminicide conjugal. Un récit intime et politique, brillant.
J’ai été très touchée par ce livre. Trois histoires de féminicides nous sont racontées, incluant la propre histoire de l’autrice. Ici, ce ne sont pas juste des « faits divers » faisant preuve de voyeurisme : nous faisons la rencontre intime de ces femmes, de leur histoire, et malheureusement de leur fin tragique.
J’ai beaucoup repensé à cette lecture dans les jours qui ont suivi. Je crois qu’en tant que femmes, nous avons toutes été confrontées, à un moment ou à un autre, à une relation abusive. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire écho à ma propre histoire.
Tout simplement incroyable. Le sujet du féminicide est extrêmement délicat et difficile à aborder, mais Nathacha Appanah possède deux choses qui lui permettent d'en parler de façon juste et saisissante : l'expérience et le talent narratif.
Há livros que impressionam pela beleza da escrita e, ainda assim, nos deixam inquietos. La nuit au cœur é um deles. A prosa de Appanah é bela, intensa, carregada de emoção e ritmo — mas essa mesma força torna-se o veículo de uma obsessão. O livro parte da tentativa de homenagear mulheres vítimas de violência, mas o foco desvia-se para a própria dor da autora, que parece procurar, nas ruínas do caso real e na memória do seu próprio passado, uma forma de expiação.
O resultado é um texto de grande sensibilidade, mas também claustrofóbico. Quanto mais a autora tenta compreender, mais se enreda na ferida que não cicatriza. No fim, o gesto de querer ver o cadáver do ex-abusador revela a pulsão de repetir o trauma, não de o ultrapassar.
Admira-se a coragem e a escrita, mas o fascínio pelo horror acaba por vencer a lucidez. Um livro belo, mas inquietante — onde a literatura não liberta, apenas ecoa a dor.
Lecture dans le cadre du Prix du Roman Fnac 2025 🏆
Ce récit, Nathacha Appanah se doit de l’écrire, de le crier, après avoir appris en 2021, la mort de Chahinez Daoud, brûlée vive par son mari. Un cri du cœur de l’autrice qui dénonce ce qu’elle-même a vécu, ainsi que sa cousine tuée par son mari quelques années plus tôt. Elle se confronte alors à ses pires souvenirs pour nous dresser ce livre bouleversant mêlant trois histoires de femmes, trois histoires de couples où gangrène la violence conjugale sous toutes ses formes.
Un puissant récit qui scrute et dénonce les violences conjugales grâce à la sublime plume de l’autrice qui nous plonge dans une cruauté bien dissimulée. Une écriture travaillée et intime à la fois.
Une véritable claque, un véritable coup de cœur que je vous invite à découvrir tant par la beauté de son écriture que la mise en lumière de ces femmes et la réflexion autour des violences conjugales.
La consignation de l’histoire de l’autrice, de sa cousine Emma et de Chahinez Daoud dans ce livre pour garder en mémoire ce qui ne doit pas être oublié est un travail remarquable et d’une grande force.
💬 « Des ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces instants qui sont si accablants qu’ils ne rentrent pas dans la mesure du temps, il a fallu faire quelque chose. Les écrite, les regarder en face, les peser chacun leur tour et aussi ensemble, les comparer, les mettre côte à côte, bien au chaud, à l’abri dans ce livre… »
Oui c’est bouleversant et la plume très maitrisée. Mais sur ce genre de sujet je préfère la forme de l’essai journalistique comme Sambre qui m’a complètement bluffée. J’ai trouvé le récit assez répétitif.
Un récit qui m’a énormément bouleversé. Les trois histoires sont poignantes : plus d’une fois j’ai eu la gorge serrée et les larmes aux yeux. Il y a des passages puissants que je n’oublierai pas.
Je n’ai plus la citation exacte, mais l’idée étant « Je garde le silence sur cette chose, c’est ce silence qui me permet de me tenir droite » résonne en moi très fortement.
Un des plus beaux livres que j’ai lu !!! C’est l’histoire (vraie) de 3 femmes, chacune victime de violence conjugale, passant d’une simple manipulation orale à un meurtre…. C’est splendide, et magnifiquement bien écrit
Une lecture émotionnellement dure et intense, mais ô combien nécessaire. Natacha Appanah signe un texte bouleversant qui laisse une trace profonde. Vivement recommandé — voire obligatoire.