Face aux signaux alarmants de la crise globale – croissance en berne, tensions sur l'énergie et les matières premières, effondrement de la biodiversité, dégradation et destruction des sols, changement climatique et pollution généralisée – on cherche à nous rassurer. Les technologies " vertes " seraient sur le point de sauver la planète et la croissance grâce à une quatrième révolution industrielle, celle des énergies renouvelables, des réseaux intelligents, de l'économie circulaire, des nano-bio-technologies et des imprimantes 3D.Plus consommatrices de ressources rares, plus difficiles à recycler, trop complexes, ces nouvelles technologies tant vantées nous conduisent pourtant dans l'impasse. Ce livre démonte un à un les mirages des innovations high tech, et propose de prendre le contre-pied de la course en avant technologique en se tournant vers les low tech, les " basses technologies ". Il ne s'agit pas de revenir à la bougie, mais de conserver un niveau de confort et de civilisation agréables tout en évitant les chocs des pénuries à venir. S'il met à bas nos dernières illusions, c'est pour mieux explorer les voies possibles vers un système économique et industriel soutenable dans une planète finie.Philippe Bihouix est ingénieur. Spécialiste de la finitude des ressources minières et de son étroite interaction avec la question énergétique, il est coauteur de l'ouvrage Quel futur pour les métaux ?, 2010.PRIX DE LA FONDATION DE L'ECOLOGIE POLITIQUE 2014
Que ce livre paraisse être une collection de lieux communs en dit long sur la situation dont il fait le constat. Les solutions à nos problèmes de sur-consommation sont simples, et nous en sommes déjà informées : il ne manque jamais qu'une volonté politique de les mettre en application.
Bien que cet ouvrage n'ait rien de révolutionnaire, il fait néanmoins un tour assez complet de l'impasse dans laquelle les sociétés productivistes ne peuvent que tomber. C'est un livre utile, parsemé d'informations intéressantes et habilement contextualisées sur les sujets de l'énergie, de la disponibilités des métaux, de la fertilité des sols, et de considérations historiques sur l'évolution des sociétés humaines en fonction de ces critères.
Je reprocherais toutefois à l'auteur un certain manque de courage idéologique, symptomatique d'un progressisme noyé dans le politiquement correct. Bien qu'il s'en défende, les doctrines qu'il prône peuvent bien être assimilées à du « repli sur soi » et du « nationalisme ». Promouvoir d'un côté des circuits courts et des politiques protectionistes extrêmement restrictives, tout en refusant le repli sur soi : c'est une injonction contradictoire.
Voilà peut-être ce qui explique notre manque de volonté politique : tout en ayant conscience de l'ampleur des problèmes et de la nature des solutions, nous sommes encore soumis à une morale capitaliste qui interdit leur mise en oeuvre.
Après une première partie qui brosse un constat pas forcément très optimiste sur l'avenir du monde, l'auteur developpe son propos, où comment le salut de la planète ne passera pas par le high-tech, mais par les technologies rudimentaires et maitrisables par tous , associées à une re-localisation des activités. C'est très bien écrit, avec pas mal d'humour et accessible sans souci aux non-scientifiques... On ressort de la lecture mi-effaré par le constat sans appel qui est fait, mi-motivé à se bouger pour faire changer les choses. Une lecture salutaire !
Philippe Bihouix décrit avec beaucoup d'ironie les limites de notre système de surconsommtion dans un monde fini. Très belle réflexion anti-capitaliste qui nous invite à repenser totalement notre culture et comment une société différente pourrait être possible. L'auteur à lui-même conscience de l'impossibilité de la réalisation de ses propos, mais cela n'enleve rien à l'experience d'esprit, qui fait réfléchir. Une lecture indispensable pour tout les adeptes du high-tech, de l'Iphone à la crème solaire.
Globalement les pistes de décroissance abordées dans le livre sont intéressantes. Diminuer la complexité et renforcer la convivialité. Le passage par la relocalisation et la minimisation des industries fait sens. La plupart des justifications de pourquoi utiliser des low-techs sont aussi convaincantes (finitude des ressources, des frontières terrestres, effets rebonds qui effacent le progrès technique, technologies vertes qui ne le sont pas vraiment). Par contre, je ne suis pas convaincu par certaines solutions. La desurbanisation semble problématique, ça conduirait nécessairement à prendre plus d’espace pour loger des gens. Si on combine ça à l’agriculture bio, ona besoin de beaucoup de terres et le livre n’aborde pas ce problème. Aussi, la discussion sur la pénibilité du travail est assez décevante. Si on dé-mechanise, les métiers manuels (considérés comme essentiel par Bihouix) sont encore plus pénibles. Les solutions proposées sont là aussi décevantes. Aussi, même si je ne crois pas à une solution miracle, je pense qu’on peut être surpris par les innovations dans le domaine des technologies bas-carbone.
Livre en contre pied de la tendance actuelle vers le tout numérique, tout connecté, ultra rapide... Etc Écrit qui fait écho à la thèse de la "collapsologie", où un développement du monde tel que nous l'avons connu durant les 50 dernières années n'est plus possible... Une reflexion sur le rapport au travail, de nouvelles pratiques de consommation, plus modérées, plus lentes aussi...
Livre écrit avec beaucoup d'humour par un ingénieur qui ne propose pas "un ordinateur en bambou, ou « organique », ou une machine de Turing en cordes de chanvre, ou de revenir au boulier pour renoncer à notre puissance de calcul. Mais nous devrions, comme ailleurs, réfléchir à nos besoins réels, qu’il s’agisse de vidéos ou de webcams, de calculs boursiers et de trading haute fréquence (HFT), ou de prévisions météorologiques ! Et, au lieu de fantasmer sur une humanité augmentée, nous devrions réfléchir aux conséquences cognitives de nos usages numériques."
Essai drôle et intelligent, où on vous propose d'envisager de travailler moins pour fabriquer votre propre dentifrice à base de cendres et d'huiles essentielles...entre autres !
This book has some valuable contributions, such as avoiding techno-solutionism and pointing out many problems could be adequately (or even better) solved with technology far behind the bleeding edge of innovation. But, even if—unlike me—one can look at the author's de-globalising view as something positive for highly developed societies, the book certainly fails to tackle how many of its proposed solutions could contribute to amplifying global inequalities and oppression beyond the Global North.
Mon frère m'avait offert ce livre dont je n'avais pas priorisé la lecture. Puis j'ai visionné une interview de l'auteur (Philippe Bihouix) avec Jean-Marc Jancovici, interview qui m'a beaucoup intéressé. J'ai donc naturellement ressorti ce livre de ma bibliothèque.
Il commence par constater que nous consommons trop. D'énergie bien sûr, ça tout le monde le sait, mais de matériaux aussi, et ça, on a tendance à moins y penser. De plus, les effets de la crise énergétique augmentent la pénurie de matériaux puisque devoir aller chercher du pétrole plus loin implique des dépenses plus importantes en matériaux pour les plateformes pétrolières et leurs équipements.
Le livre enchaîne sur le constat que nous n'avons pas besoin de consommer autant ; nous le faisons car nous le pouvons, guidés par une économie qui a toujours pour hypothèse une Terre infinie. Philippe Bihouix nous présente des façons de vivre alternatives, qui ne nous rendront pas moins heureux, mais moins dépendants de ces ressources.
C'est en fait, même si on vivait dans une Terre aux ressources infinies, un futur désirable qui est présenté : moins consommer implique de se recentrer sur ce qui compte vraiment : les relations humaines (réelles et pas virtuelles), l'art (pratiqué plus souvent, pas seulement consommé), prendre le temps au lieu de courir tout le temps (où ?).
Des pistes de réflexion importantes pour faire évoluer les choses dans une meilleure direction.
Un essai dans lequel Philippe Bihouix montre la nécessité pour l'humanité de basculer immédiatement vers le "low-tech", par opposition au "high-tech". Il est question pour tout ce qui fait notre monde d'une part de moins consommer, mais à la fois de consommer mieux : être économe en énergie et encore plus en ressources rares ou finies (métaux, terres, gaz, etc.). L'auteur montre tout d'abord l'insoutenabilité de notre fonctionnement actuel à court terme en détaillant de très nombreux aspects (voiture électrique, énergies "vertes", etc.), puis il évoque les moyens, les pistes qui selon lui sont notre seule planche de salut (low-tech, économie, politique, emploi, etc.). Très intéressant, instructif et inspirant.
Philippe est l'un des rares auteurs lus récemment qui semble n'avoir pas perdu le sens commun et la perspective "long terme" des choses. Enfin quelqu'un avec qui je pourrais bien avoir une longue conversation et un débat très interessant sur les possibles solutions à notre planète et notre société malades. Parfois quelque peu exagérées, ces sugestions sont tout au moins à prendre en considération sérieusement. Il ne dit pourtant rien de nouveau, mais nous avons juste peut-être besoin que quelqu'un nous rappelle l'évident: ce qui est vraiment important, rarement se traduit par la consommation de masse.
Le sujet était alléchant et au final on lit encore une fois un livre militant, simplement anticapitaliste.
Pourtant, la thèse de l’épuisement des ressources en métaux ou terres rares est intéressante mais au-delà des incantations, on cherche les pistes pour créer ici et maintenant une société alternative vivable reposant sur les low techs.
Car la question clé demeure : comment convaincre le plus grand nombre, notamment les classes moyennes et populaires, de renoncer volontairement au consumérisme ?
Via des arguments scientifiques, Philippe Bihouix nous démontre que seul un changement en profondeur de notre manière d'agir peut mener a une société durable. La voiture électrique et les panneaux solaires ne sont qu'une fuite en avant, la seule alternative est une réduction drastique de notre consommation en énergie et matières premières. Avec un ton réaliste et mesuré, il ne demande pas de retourner à l'age de pierre mais les changements requis restent néanmoins tellement grands que l'on finit la lecture avec un regard pessimiste sur l'avenir...
L'avantage et l'inconvénient de ce livre est sa simplicité. D'une part, il est assez facile d'accès et aborde des thématiques larges et des enjeux qui, bien que connus, méritent d'être constamment rabâchés au vu de leur ampleur actuelle. D'autre part, cette simplicité et la généralité du propos nous donne le sentiment de rester sur notre faim. J'aurais personnellement préféré que l'auteur se limite à une ou deux sections avec une réflexion plus détaillée plutôt que le portrait global de l'économie qu'il nous livre ici.
Bon livre qui donne une lueur d'espoir, avec une alternative concrète à la société de consommation.
Cependant, petite déprime de voir que le livre a maintenant plus de 10 ans, et que nous sommes toujours sur les starting-blocks du low tech. Philippe Bihouix décrit des solutions qui sont émergentes au moment de l'écriture du livre, mais on voit bien que ces solutions n'ont pas tellement avancé et ne sont pas ou plus une priorité.
Ce livre avait un potentiel assez grand, et la vision de l'auteur est assez juste.
Malheureusement, la lecture en elle-même est assez décevante. On y ressens un manque de rigueur. Beaucoup d'informations données sont au ressenti au lieu d'être basées sur des faits. Au final, l'auteur rêve beaucoup, mais ses propositions tiennent moyennement la route.
Se la pasa diciendo como para crear energía se gasta energía, (x cantidad de material necesita >x cantidad de otro material), las soluciones que buscan los gobiernos y organizaciones no son viables y que realmente no podremos solucionar los problemas que causa la creación de tecnología con más tecnología...
80 référence pour 320 pages. Il y a trop d’affirmations sans références, peut être les références n’existaient ps encore en 2013. Si ce livre doit être réédité il faudra les rajouter. Les termes comme “saine compétition” ne sont pas définis. Il seraient intéressant de voire ce que l’auteur considère comme étant sain dans la compétition.
très bon essai sur une réflexion globale autour de notre modèle économique et notre mode de vie. comment on a privilégié depuis toujours une consommation trop importante pour notre environnement. enrichissant et instructif
Un essai qui explique avec clarté les limites de notre système actuel et avec simplicité comment en changer. A recommander chaudement à toute personne qui se pose quelques questions sur l'état du monde.
A bit dryly written for my liking, otherwise it is a comprehensive guide and overview of future possibilities in every aspect of life. Recommended to anyone interested in alternative solutions to questions of sustainability.
J'ai un peu grincé des dents devant le mépris affiché de temps en temps par l'auteur pour son lecteur/sa lectrice, mais le propos est juste. Et même enthousiasmant.
Livre assez dense dans son contenu et ses informations. Mais qui devrait être mis entre toutes les mains, pour le salut de notre civilisation si tant est qu'elle puisse est sauvée
très intéressant, construit, documenté avec des explications, des etudes, des tentatives de solutions. une sorte de shift project plan de transformation de l'économie française, mais écrit en 2014
Je vous vois venir, non ce livre n'est pas un topo sur mon sujet préféré, la nocivité des ondes... Non, le propos est beaucoup plus global. Philippe Bihouix décrit la quête incessante des hommes pour plus de ressources et d'énergie et comment la résolution de chaque pénurie s'est traduite par l'exploitation accrue d'une autre ressource, continuant la course folle et créant simplement des problèmes plus lointains. Il nous démontre ce que l'on sent confusément : les solutions actuelles, qui restent à l'intérieur du système, sont illusoires : les éoliennes incluent beaucoup de métaux rares et ne sont pas recyclables ; celui qui installe des panneaux solaires sur son toit enrichit le producteur chinois desdits panneaux ; le "maker" avec son imprimante 3D est avant tout le consommateur d'une nouvelle industrie. Il est également lumineux quand il dit que dans notre société hypertertiarisée, de nombreux emplois n'ont pour objet que de gérer la complexité induite, sans output palpable pour le consommateur, finalement sans création de richesse... L'auteur, qui n'est pas un rêveur approximatif mais un ingénieur qui sait de quoi il cause, ce qui renforce la crédibilité de son propos, ébauche des solutions plus ambitieuses, juxtaposition de choix globaux (nouvelle façon d'envisager la production) et de comportements individuels. Il n'insiste pas sur les privations de confort marginales qui en découleraient, mais sur la qualité de vie gagnée. On commence quand ?... Ce très bon livre prend place à côté de "qu'est ce que l'écologie politique", d'Alain Lipietz, dans la bibliothèque de l'écolo responsable.