Internet nous a mis le savoir à portée de main. Les réseaux dits sociaux nous invitent à le partager. Désormais l’IA le synthétise à notre place et nous le sert « prêt-à-l’emploi ». Et, en tout cela, la machine semble bien plus performante que l’humain. Que nous reste-t-il à apprendre ? L’effort d’acquérir des connaissances et des savoir-faire est-il donc rendu obsolète ? Illégitime ? Vain ? Assurément non, si l’on prend conscience de ce que ce travail ne vaut pas seulement pour son résultat final, qui peut éventuellement être produit sans nous, mais pour la transformation de nous-mêmes qu’il opère. Une transformation que l’on peut appeler expérience, perfectionnement, aguerrissement ou encore réalisation… et qui pourrait bien constituer le sens même de la vie.
Camille Dejardin est docteure en sciences politiques de l’université Paris 2 Panthéon-Assas et professeure agrégée de philosophie et d’humanités au lycée Ronsard depuis 2016.
Elle est spécialiste de l’histoire de la pensée libérale depuis le XIXe siècle et s’intéresse à sa place fondatrice dans la Modernité occidentale, à ses critiques mais aussi à ses perspectives de renouveau dans la période actuelle.
Passionnée depuis dix ans par l’œuvre et la vie de John Stuart Mill, elle publie aux Editions Gallimard un premier ouvrage intitulé John Stuart Mill, libéral utopique. Actualité d’une pensée visionnaire (coll. Bibliothèque des idées, 2022), un essai qui vient prolonger sa thèse de doctorat dévolue à la redécouverte de la théorie politique millienne.
Elle est également l’autrice de Urgence pour l’école républicaine (Gallimard, « Tracts », 2022).