Pendant un mois, et jusqu'au jour du verdict du procès dit " des viols de Mazan ", un collectif d'anthropologues s'est installé à Avignon pour mener ensemble une enquête inédite. Septembre 2024. Le procès de Mazan fait l'effet d'une onde de choc. L'événement judiciaire déborde de l'enceinte du tribunal et résonne dans les familles, les quotidiens professionnels, les relations amicales et amoureuses. Depuis la salle d'audience jusque dans les rues d'Avignon et de Mazan, des anthropologues ont voulu suivre ce procès. Leur enquête a permis de recueillir des centaines de témoignages – de journalistes, avocat·es, membres de collectifs féministes, étudiant·es, personnels de santé, commerçant·es... – offrant un point de vue inédit sur cet événement. Ce livre donne à entendre les échos d'un procès de société et ce qu'ils révèlent des rapports de pouvoir et des relations entre les femmes et les hommes.
Un récit incarné, porté par une plume efficace et fluide, qui invite à penser un des moments les plus importants de l'histoire récente de la lutte contre les violences sexuelles.
Quatorze chercheur·es en sciences sociales, spécialistes en études de genre, ont participé à cet ouvrage. Le travail d'enquête et d'écriture a été coordonné par Perrine Lachenal et Céline Lesourd (Centre Norbert-Elias, CNRS/Aix-Marseille Université/Université d'Avignon).
Je pense que je m'attendais à plus d'un ouvrage écrit par des anthropologues... Évidemment, c'est la forme choisie (des cours chapitres, sortes de billets ou de chroniques) qui entraine le ton, le style, l'ampleur, mais j'ai été je pense un peu déçue ; l'ouvrage reste très bon, et capture en effet parfaitement, je pense, l'ambiance autour du procès, les dires et les silences, les différentes dimensions de l'affaire, etc. mais peut-être que l'analyse de tout ceci m'a manqué
J’ai trouvé Mazan – Anthropologie d’un procès pour viols d’une grande richesse — c’est un livre foisonnant de points de vue, de strates sociales et de tensions. On est loin du compte rendu judiciaire, le livre va ailleurs, vers l’analyse anthropologique : il donne à entendre le procès à travers des voix multiples — avocats, victimes, citoyens, journalistes, commerçants, militant·es — et montre comment ce moment judiciaire s’inscrit dans une société en mutation.
La structure en une multitude de chapitres courts sert parfaitement le propos : elle permet de juxtaposer les regards, de multiplier les angles d’approche sans perdre en cohérence. Ce découpage donne un rythme soutenu et rend l’ensemble étonnamment accessible, même pour un sujet complexe et sensible.