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Kolkhoze

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Cette nuit-là, rassemblés tous les trois autour de notre mère, nous avons pour la dernière fois fait kolkhoze.

527 pages, Kindle Edition

First published January 1, 2025

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About the author

Emmanuel Carrère

69 books3,224 followers
Emmanuel Carrère is a French author, screenwriter, and director. He is the son of Louis Carrère d'Encausse and French historian Hélène Carrère d'Encausse.

Carrère studied at the Institut d'Études Politiques de Paris (better known as Sciences Po). Much of his writing, both fiction and nonfiction, centers around the primary themes of the interrogation of identity, the development of illusion, and the direction of reality. Several of his books have been made into films; in 2005, he personally directed the film adaptation of his novel La Moustache. He was the president of the jury of the book Inter 2003.

(Wikipedia)

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Displaying 1 - 30 of 98 reviews
7,002 reviews83 followers
September 11, 2025
Quel chef-d’œuvre!! Je n’utilise pas ce terme à la légère, c’est vraiment un livre incroyable que nous offre Emmanuel Carrère. Un des meilleurs livres que j’ai lus cette année. Certainement top 5, probablement top 3. A près de 200 livres lus il devient difficile de tout classer dans ma tête, mais bref, c’est un livre à lire.

Un récit qui nous amène dans une saga familiale. Un côté historique, un amour de la culture, un arbre généalogique digne de Game of Thrones, bien sûr la famille, mais d’abord et avant tout, la vie. Simplement la vie! Un roman qui m’a fait un bien énorme, car j’ai en ressenti une profonde non pas résignation, mais acceptation, un sentiment de lâcher prise sur ce qui nous arrive et cela a raisonné très fort avec moi en cette période.

Et que dire de la plume de l’auteur. Un style parfaitement maitriser, au sommet de son art.

Je tiens aussi à préciser que si ce livre pourrait intimer, que ce soit par son sujet ou par ses 550 pages, il demeure extrêmement fluide et accessible alors osez!

Un livre que je recommande à tout le monde!
Profile Image for Alice TUET.
217 reviews
July 18, 2025
Franchement c’est une belle rentrée…
Alors, déjà j’admire la capacité d’Emmanuel Carrère à faire de sujets inintéressants une histoire qu’on ne veut pas lâcher. Ce livre est une ode à sa mère, à sa vie, à l’ampur que son père a porté indéniablement à sa mère. La famille Carrere D’Encausse est tout de même une sacrée famille.
Le bémol pour moi est le même que d’habitude, le côté pédant et élitiste de l’auteur qui ne nous lâche jamais, mais que je trouve moins relou (très présent mais moins chiant disons, ça fait partie du « charme » du livre) dqns celui là.
Un des meilleurs Carrère avec L’adversaire d’après moi ☝🏻
Profile Image for Chirhaf شغاف.
245 reviews15 followers
October 19, 2025
J’ai lu les dernières pages de Kolkhoze ce matin, lors de ma séance matinale habituelle de lecture, cette heure volée entre la tornade du départ des ados et le long tunnel d’une journée de travail.
Ce moment de calme était aujourd’hui baigné de larmes.

Mais Kolkhoze n’a pas été que cela. Oui, il y a de la mélancolie, une belle et douce mélancolie qui nous serre le cœur , mais il y a aussi des traits d’humour, des traits d’esprit, de l’Histoire, de la géopolitique et, bien sûr, de l’amour.

Emmanuel Carrère, un de mes auteurs contemporains préférés, raconte la vie de sa mère : historienne reconnue et secrétaire perpétuelle de l’Académie française.
Et pour cela, il remonte loin, parle de ses ancêtres, de ses parents ( l’un géorgien, l’autre russe ), de son enfance et de sa jeunesse, de la rencontre de ses parents et de l’incroyable ascension de cette jeune fille qui, en partant de rien, a pu rencontrer les grands du monde…

Mais c’est Emmanuel Carrère. Il parle aussi, bien sûr, de l’intime : des blessures, des failles, des imperfections.
Il raconte les relations de couple compliquées. En creux, il rend aussi hommage à son père : Hélène a été l’amour de sa vie. La rancune nous rend mauvais. Durs. Sans pitié. Elle peut pousser une personne joyeuse, vivante, à devenir un tortionnaire du quotidien. La relégation du père d’Emmanuel Carrère est d’une terrible tristesse. On lit cet hommage qu’il lui rend avec un profond chagrin.
On comprend la position difficile de ces trois enfants, pris entre un père doux, aimant et méprisé, et une mère, grande intellectuelle, adorée et méprisante.

Carrère evoque aussi le mensonge et ce qui fait de nous.

Les menteurs mentent et se ressemblent d’une étrange façon entre eux.
Par amour, par opportunisme, par nécessité ou par lassitude…
Quand le premier réflexe est de mentir, cela devient chez certains une nouvelle vérité. La leur.

La mère d’Emmanuel Carrère mentait : elle a menti à son frère, sur son passé, sur la maladie de sa mère.
Elle a aussi menti sur des futilités, sur ses goûts musicaux…
Par amour, par nécessité ou par coquetterie.

Ma mère aussi a menti : sur la maladie de mon père alors que j’étais loin, je ne suis venue que trop tard , sur des relations avec des tantes, sur des broutilles. Par amour, par opportunisme ou par lassitude.
Elle a fini par croire à ce monde parallèle qu’elle a construit. Elle croit encore toutes les histoires qu’elle se raconte et qui me laissent ébahie.

C’est en cela que la littérature est belle, éblouissante et importante : elle nous montre que ce que nous croyons parfois être une tare honteuse, propre à nous, à notre famille ou à nos êtres chers, n’est en fait qu’un caractère humain… une facette de la complexité humaine.

Kolkhoze est donc tout cela à la fois : la vie d’Hélène Carrère d’Encausse, un hommage , une déclaration d’amour, une mise à nu.
Une prouesse , de force, d’audace, de douceur.
Une lueur dans le noir.
Profile Image for Romain.
934 reviews58 followers
November 5, 2025
Marina, étant la plus petite, prenait la place dans le lit des parents. Nathalie et moi tirions nos matelas ou simplement des coussins autour du lit. Notre mère avait donné un nom à ce rituel du dortoir : faire kolkhoze. Nous adorions faire kolkhoze.

Ce titre est un bel hommage à la mère qu’a été Hélène Carrère d’Encausse pour ses trois enfants. Une mère aimante, derrière le personnage impressionnant – parfois cassant – de la secrétaire perpétuelle de l’Académie française, première femme à occuper cette prestigieuse fonction. Le mot kolkhoze renvoie aussi, bien sûr, à ses origines géorgiennes, mais surtout russes, et à sa spécialité d’historienne de la Russie. Ce livre dépeint, sans surprise, une femme forte, travailleuse acharnée et infatigable, qui ne s’est relâchée – et encore – qu’à son entrée en soins palliatifs, où elle continuait à recevoir, assise et vêtue d’une robe.

On comprend qu’Emmanuel Carrère ait attendu la disparition de ses parents pour leur dresser ce mausolée de papier. Comme à son habitude, il ne s’encombre d’aucune pudeur et fait preuve d’une honnêteté désarmante pour tout raconter – ou du moins, on l’imagine – les bons et les mauvais moments, les trahisons et les réconciliations, mais aussi la maladie et la mort. Tout ce qui d’ordinaire reste confiné au cercle familial, tout ce qui macère dans le non-dit, est ici révélé. À commencer par la grande affaire de la famille, celle du grand-père maternel, Georges, à laquelle il avait déjà consacré Un roman russe. S’il revient sur ce sujet, racontant la réaction de sa mère à la publication de ce livre, il embrasse cette fois l’histoire de toute la lignée. Mais pour le lecteur assidu et attentif – je me jette des fleurs – il y a des redites, je ne parle pas de l’histoire du grand-père sur laquelle il ne peut faire l’impasse, mais sur des histoires périphériques, plus anecdotiques, comme celle de son ami Jean-Michel, devenu patron de plusieurs boîtes de nuit en Russie ou celle du dernier prisonnier hongrois retenu en Russie.

En racontant sa mère, sous sa figure tutélaire, c’est sa propre biographie qu’il esquisse. Il ne l’épargne pas, tour à tour admiratif ou moqueur, mais il exprime une tendresse tout particulière et très touchante à l’homme qui a vécu dans l’ombre de la grande dame toute sa vie – 71 ans de vie commune de mémoire –, son père, Louis Carrère d’Encausse.

Dans toutes les familles, il y a des histoires. Mais quand on a une mère passée du statut de réfugiée à celui d’élite culturelle de sa nation d’adoption, et qu’on écrit comme Emmanuel Carrère, on n’a qu’une envie en refermant Kolkhoze, qu’il continue à nous les raconter.

Également publié sur mon blog.
Profile Image for Sylvie  P.
273 reviews1 follower
November 7, 2025
quelques mois après le décès de son illustre mère, Hélène Carrère d'Encausse, historienne spécialiste de la Russie et secrétaire perpétuelle à l'Académie Française, son fils Emmanuel, nous conte l'histoire de sa famille.

Il remonte très loin en arrière en s'appuyant sur les recherches généalogiques faites par son père. Je me suis un peu ennuyée pendant cette longue 1e partie, même si elle explique en partie la personnalité de cette grande dame née apatride en 1929 (sa famille ayant quitté la Russie et la Géorgie après la révolution) et devenue française à l'âge de 21 ans.

Emmanuel Carrère ne parle pas seulement de sa mère et de sa famille. Parce qu'il parle de l'intime, des relations compliquées avec ses parents, des petits et grands mensonges ou secrets qu'on transporte avec soi, de l'amour pas toujours réciproque, de la maladie et de la vieillesse, il peut s'adresser à tous.

Le livre nous éclaire aussi sur le climat politique et sociologique en Russie, et sur la guerre en Ukraine dont il témoigne de l'intérieur, parce qu'il y est allé mais surtout par son histoire familiale.

j'ai hésité entre mettre 3 et 4 étoiles. Je suis contente de l'avoir lu après avoir entendu plusieurs témoignages de l'auteur et de sa sœur (Marina Carrère d'Encausse). Mais j'ai trouvé quand même quelques longueurs et pas mal de répétitions qui m'ont gênée pour apprécier pleinement ma lecture.
Profile Image for Maddalena Bozzetti.
51 reviews1 follower
September 11, 2025
J'attendais avec tant d'impatience la rentrée littéraire de Carrère que j'avais peur d'être déçue, surtout après Yoga, qui m'avait pas du tout convaincu.

Je ne sais pas si j'exagère parce que je suis sous le coup de l'émotion, mais je pense que c'est le plus beau de ses livres. D'abord parce qu'il en est un protagoniste en retrait, contrairement à sa longue histoire d' égocentrisme qui, d'ailleurs, dans un livre sur la mort de sa mère, aurait été plus justifié que dans d'autres situations. Deuxièmement parce qu'il parle de la Russie, de l'Ukraine et de la Géorgie, et de ces dernières années troublées pour une région du monde qui m'est chère.

J'ai trouvé très humain le récit de sa mère, un personnage décrit à travers des anecdotes qui, prises individuellement, pourraient nous amener à la détester, mais le livre en est tellement rempli qu'à la fin on ne peut que l'aimer, tout comme dans la vraie vie.

En tout cas, 10/10, j'espère que tu publieras éternellement Manu, même si cela me semble difficile.
Profile Image for Macqueron.
1,030 reviews13 followers
September 16, 2025
Les lecteurs assidus de Carrère ne seront pas perdus dans ce Kolkhoze, l’auteur reprenant ses obsessions: lui, Kotelnicht, lui, sa famille, lui, le Monde qui l’entoure. Toujours gentiment nombriliste, mais très prompt à s’auto-déprécier, Carrère pourrait agacer, mais il est plus malin que ça (et on le sait bien).
Dans ce livre qui pourrait s’apparenter à une suite d’un Roman russe, il dresse un portrait de sa famille, principalement maternelle, et en creux raconte l’exil des familles russes blanches post-1917, ainsi que de la Géorgie (à compléter avec le bon bouquin de Guillaume Gallienne). Puis suivant la vie de sa mère et de sa relation avec elle, il en profite pour raconter la vie d’une famille où tout ne va pas si fort. Car si on a beaucoup dit que Kolkhoze est le livre que Carrère a écrit pour et sur sa mère (et c’est vrai), c’est aussi un livre qui (à mon sens) s’adresse à son père, toujours présent en creux (littéralement) et personnage extrêmement touchant et malmené jusqu’au bout. Plus impudique que jamais, Carrère livre des détails que ses parents n’auraient sans doute pas voulu voir dévoilés en place publique, mais qui rend le livre vrai, sans être une hagiographie mais simplement humain (comme Carrère sait faire). Le livre prend aussi une tournure plus large quand l’auteur va découvrir la Géorgie et l’Ukraine et cherche à comprendre la Russie d’aujourd’hui. Sans idée préconçue, et sans conclusion définitive, il livre un portrait plus complexe qu’à première vue mais pas moins flippant.
Avec l’auteur, on découvre, on rit, on s’émeut, on s’affole. J’ai ricané sottement à certains passages (certains de ses commentaires m’ont fait penser à l’excellent Jaenada), je me suis ému à certains souvenirs d’enfance, et j’ai sangloté sur la fin (sans que ce soit écrit de façon larmoyante, dur de ne pas verser des larmes de crocodile: une vraie leçon). Est-ce que j’ai une quelconque objectivité s’agissant d’Emmanuel Carrère? Sans doute pas. Est-ce que c’est un bon livre? Excellent!
Profile Image for Laila Ambrosino.
57 reviews5 followers
September 12, 2025
Il y a plusieurs livres dans Kolkhoze. Le plus touchant c’est le récit intime de ce qu’est une famille, la sienne, menée par la figure autoritaire, intimidante, écrasante, fière et ambivalente de sa mère, grande dame mais pas seulement.
Le plus intéressant c’est l’histoire de la Russie (et des peuples qu’elle a cherché et cherche toujours à dominer) qui sert de grande matrice à l’histoire familiale.
Ensuite, il y a le cheminement d’un grand écrivain, Emmanuel Carrère qui, pour moi, est un mélange d’autosatisfaction et d’autocritique lucide.
Son élitisme m’a un peu plus énervé que d’habitude dans ce livre, même s’il dégoupille le sujet au début « face au fait que nous sommes 8 milliards sur terre, au désastre écologique irréversible, à la crise migratoire, face à l’intelligence artificielle qui va nous avaler sans même nous laisser le temps de nous en rendre compte, face accessoirement à la fin de la démocratie et de toutes nos valeurs à nous, Occidentaux […] est-ce que face à tout cela ce n’est pas être complètement à côté de la plaque d’écrire sur sa petite vie finisssante, sur sa petite famille, sur la jeunesse de ses parents ».
Emmanuel Carrère m’a comme toujours éblouie par sa technique littéraire mais Kolkhoze n’est pas mon livre préféré dans son œuvre.
Profile Image for Christian.
250 reviews
November 18, 2025
Ouvrage touchant retraçant et reconstruisant la vie de la mère de « l’auteur de ces lignes» , Hélène Carrère d’Encausse (Dencausse), née Zourabichvili, en Géorgie au début du siècle dernier.

Comme souvent les thèmes de la vie intime d’Emmanuel Carrere sont prétextes à des digressions autobiographiques qui font la saveur de ses ouvrages et on y apprend tout un tas de choses, on y est touché par des réflexions profondes sur le sens de la vie, de ce qui advient, sur l’Histoire aussi, tant l’histoire familiale se sera mêlée aussi des vicissitudes du XXeme et du début du XXIeme siècle (la révolution d’Octobre, la collaboration française, les mondanités universitaires et littéraires de la France Pompidolienne, Giscardienne et Mitterandienne.)

L’évolution du couple Carrere d’Encausse ne nous sera pas épargnée et le rôle de son père Louis comme généalogiste de l’ascendance maternelle y est clé (c’est d’ailleurs ce qui nourrit en grande le récit historiographique).

Comme d’autres livres autobiographiques de Carrere, il y a toujours une part impudique qui flatte l’envie voyeuriste de son lectorat, souvent on ne demande pas tant (il rappelle qu’il écrira contre la volonté de sa mère qui reprenait souvent la phrase de Benjamin Disraeli «Never Complain Never Explain», Un Roman Russe où il révélera le passé collaborationniste de son père fusillé à la Libération), de temps en temps on s’en délecte.

1,345 reviews56 followers
November 4, 2025
Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette lecture trèèès longue.

Les 250 pages de généalogie m’ont lassé. Certes, à la sauce Emmanuel CARRERE avec pleins d’anecdotes, mais tout de même.Bon, ensuite l’auteur en arrive à parler de sa mère après avoir parlé rapidement de son père.

J’ai aimé découvrir les origines géorgiennes de sa mère, dont la cousine Salomé deviendra la présidente de 2018 à 2024.

J’ai aimé découvrir l’amitié étrange entre la mère et Robert Brasillach, avant qu’il ne soit fusillé pour intelligence avec l’ennemi.

J’ai aimé le père Olympe et sa générosité, rencontré à Bordeaux et qui aidera le jeune couple même à Paris.

J’ai aimé les leitmotivs de la valise des grands-parents dont Salomé se sert encore ; celui des robes bariolées d’Hélène et de l’hôtel Ukraine de Moscou dans lequel la famille descend lorsque chacun se rend en Ursse ; le bureau sombre aux toiles de jute verre bouteille dans lequel son père travaille.

J’ai aimé que dans les premiers chapitres, l »auteur convoque les grandes plumes littéraires pour parler de la Russie de sa mère. Dostoïevski et Tolstoï ne sont jamais loin dans le livre.

J’ai découvert une femme, la mère, hantée par la disparition de son père à la Libération en 44, lui qui avait pourtant rasé sa moustache pour changer d’apparence. Elle restera éternellement cette petite fille avec la main dans celle de son père qui vient d’être humilié en publique.

J’ai préféré son père, l’homme discret qui a reçu l’ordre de faire chambre à part, qui n’aime pas les mondanités mais vivra toute sa vie à côté de la femme qu’il aime et dont il a fait la généalogie avec plus de passion que celle de sa famille.

Quelques citations :

A ma mère l’histoire réelle, à moi la fiction : ainsi les moutons seraient-ils bien gardés. Mais c’est elle qui m’a fait comprendre que l’imagination au pouvoir, comme on disait en 1968, c’était aussi le triomphe, tout à fait réel, de la tyrannie. (p.335)

Le Z est la croix gammée du poutinisme. Entrez Z et non-Z, la division est partout : au travail, dans les familles. (…) On s’est fait des illusions en pensant que le poutinisme était simplement un régime mafieux, mû par cette chose somme toute rassurante qu’est la cupidité. Il s’agit de tout autre chose. Il s’agit de créer et d’exposer aux yeux du monde un homme nouveau, un vrai Russe habité par le ressentiment, la violence, l’ignorance crasse et la fierté mauvaise d’avoir compris que la vie, c’est la guerre de tous contre tous. Sur le blog d’un historien russe en exil : « La Russie voulait être la Troisième Rome, elle est devenue le Quatrième Reich. » (p.441)

L’image que je retiendrai :

Celle du père qui a conservé une fougère venu d’un lieu particulier pour le couple, et qu’il conserve dans une boîte fabriqué par un bagnard de Cayenne.

https://www.alexmotamots.fr/kolkhoze-...
Profile Image for Julien Casals.
29 reviews
October 25, 2025
Après une première partie un peu longuette où l’on se perd un peu, le livre décolle quand il commence à traiter le cœur de son sujet, la vie et le destin hors norme de la mère de l’auteur (et, en creux, de son père, auquel il rend un hommage très touchant). Comme d’habitude, Carrere nous entraîne dans de très nombreuses digressions sur sa propre vie et ses réflexions personnelles, mais qui ont ici tout leur sens. La mise en perspective de la russophilie de sa mère avec l’expérience du conflit ukrainien relie l’histoire familiale à la grande (histoire) de manière très habile. Tout cela se lit plaisamment grâce aux talents de conteur de Carrere, ici au sommet de son art.
1 review
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December 23, 2025
Le premier tiers est un peu laborieux.
Les arbres généalogiques se croisent sans chronologie.
La suite est touchante, drôle, émouvante.
Un joli portrait de femme, et hommage d’un fils à sa mère dans une actualité qui a percuté l’engagement politique et intellectuel sans faille d’une petite fille russe devenue académicienne.
99 reviews
November 30, 2025
29 novembre 2025.
Bouquin assommant, révoltant et enthousiasmant. Passionnant et inoubliable. Au début, quelques centaines de pages tout de même, c'est un catalogue de souvenirs remontant jusqu'à de lointains aïeux, une constellation d'anecdotes écrites chronologiquement. Après, on finit absorbé par l'histoire de cette illustre famille, notamment du fait que son auteur raconte sa propre histoire et qu’il a l'humilité dont est dépourvue sa mère. L'amour filial finira par transcender les blessures et les incompréhensions. Je me suis accroché, tenu bon et finalement conquis. C’est déjà ça !
« Kolkhoze ». Emmanuel Carrère. Éditions P.O.L. Paris.2025

Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d’une aristocrate germano-russe ruinée et d’un Géorgien bipolaire, disparu et certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l’épousant, qu’il s’engage dans tout autre chose que l’union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n’imagine pas à quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d’épreuves l’attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d’Encausse, spécialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de l’épizootie du mouton en Ouzbékistan), familière du Kremlin et de ses maîtres successifs, secrétaire perpétuelle de l’Académie française, ni qu’avant de mourir lui-même - « 147 jours après elle et, à mon avis, de chagrin », écrit Emmanuel Carrère - il assistera, dans la cour des Invalides, à ses funérailles nationales.
Kolkhoze est le roman d’une famille sur quatre générations, qui couvre plus d’un siècle d’histoire, russe et française, jusqu’à la guerre en Ukraine. Emmanuel Carrère s’en empare personnellement, avec un art consommé de la narration qui parvient à faire de leur histoire notre histoire. Tout en plongeant dans les archives de son père, passionné par la généalogie familiale. On traverse la révolution bolchévique, l’exil en Europe des Russes blancs, deux guerres mondiales, l’effondrement du bloc soviétique, la Russie impériale de Poutine et ses guerres, tout en pénétrant dans une saga familiale à la fois follement romanesque, tragique, aux destins prestigieux ou plus modestes, parfois sombres et tourmentés. Ce grand récit familial et historique, qui mêle souvenirs poignants, rebondissements, secrets de famille, anecdotes inattendues et géopolitique, est aussi un texte intime sur la vie et la mort des siens, et sur l’amour filial. Jusqu’à cet aveu : « Vient un moment, toujours, où on ne sait plus qui on a devant soi – et je ne le sais pas moi-même. Ou plutôt si, je le sais, je le sais très bien : je suis le visage de ma mère qui se détourne sans appel, je suis la détresse sans fond de mon père ».
Profile Image for Ilmattiapascal.
24 reviews
December 7, 2025
Leggere Carrére è leggere sempre un libro che va dal discreto in su; questo è il mio quarto libro che leggo, ed il suo modo di scrivere, soprattutto letto in lingua originale, è convincente ed io riesco ad empatizzare moltissimo con molti dei suoi pensieri e modi di essere.

Il libro in sé non è molto interessante. Come sempre molto autobiografico, ma nel cercare di descrivere la vita di sua madre secondo me lascia alcuni dettagli della sua carriera molto vaghi. È una grande minestra di 560 pagine dove si mischiano vite dei suoi parenti più stretti, con aneddoti autobiografici. Carino, non di più, darei una/due stelle ma scelgo tre perché scrive davvero bene.

Mi rimarranno alcuni momenti..sua madre che dopo aver fatto tre figli con il padre di Carrère si innamora perdutamente di un tizio russo; storia passionale. È pronta a mollare tutto per andare con lui, ma il marito la minaccia di suicidio e disonore e da li prende la decisione di restare, mantenendo fino alla morte un rimpianto e una rabbia celata verso il marito che la porterà addirittura a non rivelargli la sua malattia e la sua morte. Molto triste.

Alcuni aneddoti su suo zio, o sul suo viaggio in Ucraina durante la guerra. Riflessioni sul comunismo fallito. Ok. Ok?

“Celui qui veut retablir le communisme n’a pas de cerveau, celui que ne le regrette pas n’a pas de coeur”

Finalmente posso andare al prossimo libro ❤️
Profile Image for M. 1001 livres à lire .
170 reviews25 followers
October 26, 2025
J'ai adoré ce mélange d'histoire familiale mêlée à la grande histoire de Russie et de Georgie notamment et qui fourmille d'anecdotes intéressantes

La relation avec sa mère est traitée de manière très sensible, pleine de tendresse comme l'auteur sait parfaitement le faire.

Si sa mère est au centre du récit, Carrère parle aussi beaucoup de lui, tout en reconnaissant trop le faire, et souvent avec humour.

Juste un petit truc que j'ai trouvé énervant, quand on prend des cours de piano, qu'on va à l'opéra de Bayreuth ou qu'on part tous les ans en vacances à l'étranger, on est pas pas pauvre/fauché comme l'auteur ne cesse de le répéter comme pour se justifier.
Profile Image for Antonio de.
20 reviews
September 11, 2025
A LO LARGO de su obra y sobre todo desde El Adversario, Carrère ha ido perfeccionando su manera de dar cuenta de su realidad inmediata entretejiéndola con la realidad compartida con el lector, la pequeña historia con la grande, para decirlo con el lugar común. Esta vez, además, en este Kolkhoze, la materia que trata es de las más sensibles puesto que cuenta la muerte de sus padres nonagenarios en estos años de pandemia china y de guerra de agresión rusa en Ucrania.

El relato que hace Carrère de los últimos días de sus progenitores es muy emotivo. Cuenta que cuando él era niño y su padre se ausentaba por razones laborales, su madre les permitía a él y a sus hermanas dormir junto a su cama, ritual que llamaban hacer koljós. La noche de su muerte, en agosto de 2023, la fratría volvió a hacer koljós por última vez. El padre tampoco estaba porque el matrimonio vivía reunido y sin embargo separado, una aparente contradicción en los términos relativamente común en los hechos.

¿Por qué ventilar estos asuntos personales en un libro? Sigue aquí...
3 reviews2 followers
October 12, 2025
A writer who tells the story of his own family in the face of death will never leave me without tears. If that writer is Carrère, it’s a masterpiece. Perhaps his most personal book, yet also the one where he best manages to balance how much of himself to put into the narrative - especially since the story alone is already worth the price of the book. In my top 3 of his works, and it might not be third or second.
29 reviews
December 2, 2025
Décidément énorme talent de conteur. Quelques longueurs sur la généalogie. J’ai parfois été gênée sur ses propos sur sa mère, comme s’il fallait qu’il soit dur pour montrer une certaine objectivité. Dernière partie très bien ficelée et très émouvante.
22 reviews
October 3, 2025
Comme tjs chez Carrere, c'est super bien écrit, très instructif (j'ai appris plein de choses sur la Georgie), mais il raconte des scènes bcp trop intimes, sur lui (ça on a l'habitude), mais aussi sur sa mère et son père, aunpoint d'en être impudique.
Profile Image for Marta Camiñas.
6 reviews
November 22, 2025
Ce livre est un livre d’histoire, de geopolitique, de culture, de l’histoire familielle , mais surtout un hommage sublime a ses parents et à l’amour paternofiliel. Nous voudrions tous avoir la capacité de Carrère pour faire un tel hommage aux notres.
1 review
October 27, 2025
Merveilleux, E Carrere se dépasse dans ce beau hommage à sa mère et à son histoire de famille, définitivement un prix Goncourt !
1 review
December 16, 2025
C’est très bien, une belle écriture, une famille hors du commun (en bien et en moins bien), un regard sur les pays de l’Est et la Russie en particulier. Il y a des longueurs surtout au milieu mais ça vaut le coup de tenir ou de sauter quelques pages
44 reviews
October 8, 2025
Peut-être son plus beau livre ? Cela a été un réel plaisir de retrouver cette lecture au fil des jours. on baigne dans une conversation, bien qu'à sens unique, fort agréable. C'est là, je trouve, que réside le talent de cet auteur. il est à côté de vous dès que vous ouvrez son livre.
Profile Image for jane doe.
11 reviews2 followers
September 24, 2025
Les aspects familial et géopolitique sont intéressants mais il aura quand même réussi à parler trois fois de ses rapports sexuels avec sa nouvelle compagne âgée de 30 ans de moins que lui dans un livre consacré à sa mère. On a moins de détails sur lesdits rapports que dans les autres bouquins, heureusement. Peut-être que l’âge aide, dans ce cas vivement les prochains.
Profile Image for Fanny.
51 reviews1 follower
November 15, 2025
J’ai beaucoup aimé ce roman d’Emmanuel Carrère, deuxième seulement que je lis.
Avec beaucoup d’humanité et de franchise, on découvre 4 générations de sa famille, pour mieux comprendre le personnage complexe de sa mère, l’académicienne Hélène Carrère. Ce qui est fort c’est qu’il n’épargne personne et que malgré cela on s’attache à l’histoire et aux personnages de la famille.
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