Née en 1966 sur la rive-sud de Montréal, Brigitte Pilote est titulaire d'une maîtrise en études littéraires à l'UQAM. Elle a été rédactrice, puis recherchiste et auteure dans le domaine de la production télévisuelle, tout en élevant ses deux filles. Elle se consacre désormais à l'écriture de fiction. Mémoires d'une enfant manquée est son premier roman.
J’ai adoré ce petit roman historique qui se lit presque comme une nouvelle, mais qui renferme assez de détails sur la période (deuxième guerre mondiale) pour nous envelopper dans le contexte, sans nous embourber avec trop de descriptifs qui n’ajoutent rien au récit.
Le fait que l’auteure partage avec nous ses sources historiques rend ce roman encore plus crédible et nous fait apprécier tout le travail de recherche qu’il lui a fallut pour nous instruire sur ce sujet (la conséquence de la guerre sur la vie de citoyens allemands ordinaires en Tchécoslovaquie et en Allemagne) très méconnu du grand public. Un sujet d’ailleurs qui demande quand même beaucoup de courage quand la tendance générale est de blâmer le peuple allemand en bloc pour les horreurs de l’holocauste. On oublie qu’à travers n’importe quelle guerre, il y a des conséquences aussi sur le peuple qui devient pris en otage par les événements.
Malgré le fait que ce récit se lise vite, on a tout intérêt à prendre son temps, à ne pas le “lire en diagonale” faute d’intrigues élaborées, afin d’apprécier le choix des mots et les nombreuses comparaisons qui nous font apprécier la langue française dans toute sa prose, sans être ardue à comprendre. Les termes utilisés sont précis et concis, tout en étant très riches de contenu pour livrer le message voulu.
Exemples: P.40 “Il refusait les tentatives de Mathilde pour le réconforter, refusait qu’on le dépossède de sa souffrance, le seul lien qu’il lui restait avec le défunt.”
P.41 “La ville semblait s’être détachée des flancs rocheux de la falaise, puis avoir coulé au fond de la vallée dans un éboulement silencieux.”
Le récit est très bien structuré et l’auteure ne nous laisse pas sur notre appétit: à la fin, la boucle est bouclée !
Un roman rare, d’une douceur saisissante au cœur de la guerre.
Brigitte Pilote nous entraîne dans un pan méconnu de l’Histoire : celui des Sudètes en Tchécoslovaquie, pendant et après la Seconde Guerre mondiale. À travers une écriture à la fois sobre et poétique, elle redonne voix à ces femmes allemandes chassées de leurs terres, dépouillées de leurs biens et séparées de leurs maris, souvent sans espoir de les revoir.
Ce roman, bien que nourri de drames historiques, se lit avec une étonnante légèreté. L’auteure parvient à conjuguer la dureté du destin avec la tendresse. On découvre la guerre autrement, non pas par le bruit des armes, mais par le silence des femmes.
L’auteure réussit à raconter la tragédie avec une douceur évocatrice, un récit à la fois lumineux et déchirant, qui se lit avec une étonnante fluidité.
Un roman d’une rare qualité littéraire. Brigitte Pilote nous offre un véritable travail d’orfèvre, avec une écriture ciselée, sobre et d’une justesse remarquable. À travers ce roman , on découvre un episode méconnu de la fin de la Seconde Guerre mondiale : la souffrance des Allemands des Sudètes en Tchécoslovaquie. Lhistoire de ces femmes exilées qui ont dû assurer seules la survie de leur famille,nous touche et nous emporte. Quand la guerre se termine, la douleur, elle, persiste. Un récit poignant, magnifiquement maîtrisé.
Brigitte Pilote a un talent rare, une style bien à elle. Peu arrivent à décrire avec autant de justesse et d’économie la complexité de l’expérience féminine au monde. C’est un livre qu’on ne veut plus lâcher du moment qu’on l’ouvre.