En ce matin de janvier, la jeune Lucine arrive de Jacmel à Port-au-Prince pour y annoncer un décès. Très vite, dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations étudiantes quelques années plus tôt, elle sait qu'elle ne partira plus, qu'elle est revenue construire ici l'avenir qui l'attendait. Hébergée dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance d'un groupe d'amis qui se réunit chaque semaine pour de longues parties de dominos. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne l'envie d'aimer et d'accomplir sa vie. Mais, le lendemain, la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence... Pour rendre hommage à Haïti, l'île des hommes libres, Danser les ombres tisse un lien entre le passé et l'instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D'une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l'oubli.
Laurent Gaudé est un romancier et dramaturge français. Après avoir été nommé pour le Prix Concourt 2002 avec La mort du roi Tsongor, il a gagné ce prix en 2004 pour son roman Le Soleil des Scorta.
He studied theater and has written many dramatic works, among them Onysos le furieux, Cendres sur les mains, Médée Kali, and Le Tigre bleu de l'Euphrate. In 2002 he was shortlisted for the Prix Goncourt for La Mort du roi Tsongor. Two years later, he won the prize for his novel The Scortas' Sun (French: Le Soleil des Scorta).
J’ai déjà apprécié deux livres de Laurent Gaudé, mais ici, je suis un peu moins enthousiaste. Pourtant un sujet très fort ( tremblement de terre à Haïti), une plume émouvante et impeccable. Je me suis presque perdue à démêler la foule de personnages et dieux du voudou que l’on nomme par leurs noms, prénoms, et surnoms…. Après le drame, on vogue parmi les vivants et les morts dans une atmosphère surchargée et surréaliste. Gaudé a cependant le grand talent et l’humanisme de rendre les personnages, tous meurtris par l’histoire de cette île, touchants et liés par le courage, la solidarité et la volonté de survivre.
I'm a huge fan of Laurent Gaudé and his writing style Never disappoints, but this novel didnt exactly work for me. I thought it was too drawn out despite the small length of the Book and Way too repetitive at several instances, like around the descriptions around Nine's character (who made no sense btw...) I got Lost in the many different characters and couldnt get interested in a single one... There were some very strong images in the story like the beginning, when the spirit announces Nine's death to her sister, but that couldn't save my lack of enjoyment in the Book. I wish there was more symbolism around spirits and spirituality. I think the summary was also pretty misleading.
Ouvrir un roman de Laurent GAUDE, c’est pour moi jouer à pile ou face : où j’adore, où j’abandonne.
Et comme je vais faire un article complet, j’ai adoré. Pas tout de suite au commencement de ma lecture. Il m’a fallu un peu de temps pour placer les personnages et leur histoire, la cartographie de la ville.
Et puis le charme des longues phrases envoûtantes de l’auteur a opéré.
J’ai aimé les personnages : les gentils de la villa Fessou, mais aussi le méchant Matrak qui ne trouve plus sa place depuis la fin de la dictature.
J’ai aimé Nine qui aime les hommes, sa simplicité, et j’ai pleuré de rage avec elle quand les hommes étaient violent avec elle.
J’ai aimé Lily qui ne veut pas mourir entre les murs aseptisés d’un hôpital.
J’ai aimé Mme Kénol qui reconnait son fils dans le fils bâtard de la bonniche et lui donne son nom.
J’ai aimé sa cuisinière, Dame Petite, qui fait danser les morts et les vivants afin que chacun retourne chez soi.
Un roman magnifique et juste qui m’a fait verser des larmes de tristesse et de joie.
Quelques citations :
Les gens s’énervent. Ils ont besoin de colère. Cela leur fait du bien après tant de terreur.
Ils savent qu’ils ne pourront faire autrement et c’est contre cela qu’ils s’énervent. La rage de devoir céder.
(…) pleurer encore, ce sera un profond soulagement… Il va leur ouvrir à tous pour qu’ils aitent le temps de s’assoir, de dire ce qu’ils ont vécu, de montrer leurs plaies, et ce ne sera pas rien.
Si la République avait à choisir un slogan, ce serait : « Consommation, satisfaction et tombola ! ».
L’image que je retiendrai :
Celle du personnage féminin vaudou Madame Brigitte, épouse de Baron Samedi.
Le calme après la tempête, en lisant le calme avant la tempête. 150 pages à me dire "peut-être que ça ira mieux dans quelques pages", and I was right. La seconde moitié est si bonne, mais je sais pas si c'est par contraste avec le début laborieux.
pour les cours: Je ne devrais même pas le noter tellement je l’ai lu en diagonale… Je ne saurais pas expliquer ce qu’il s’est passé! Franchement j’ai pas réussi à rentrer dedans, mais en soi l’histoire est pas mal. Peut-être à relire une autre fois?
The first part of this book dazzled me. Through Lucine, Laurent Gaudé tells about Haiti, the dictatorship, political and social conflicts and poverty. Gaudé's writing is fascinating. Yet I felt a bit lost in this novel where a multitude of characters arise. The earthquake is a rupture in the narrative. Gaudé does not manage to portray the disaster. Shadows, inspired by superstition, memories of the past, emerge from the open earth and cohabit with living people. Although I am usually fascinated by fantastic worlds, I was not really drawn by this final dance. May be the story had too many characters so I was really able to attach myself to any of them?
C’est le premier roman que je lis de Laurent Gaudé. J'ai suivi il y a quelques temps l’émission La Grande Librairie dans laquelle il était invité. J'ai été touchée par sa façon de raconter son roman. Je me suis très vite précipitée à ma médiathèque pour emprunter un de ses romans. Mon choix s’est ainsi porté sur Danser les ombres. Ce titre m'a plu tout de suite ainsi que le résumé. Et je ressors ravie de cette découverte. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, qui alterne les phrases courtes avec des plus longues selon la situation, on ressent ainsi mieux l'urgence ou la panique avec des phrases courtes et précipitées. Et on est plus dans la contemplation des sentiments ou des décors avec les plus longues. J'ai vraiment beaucoup apprécié sa façon de raconter une histoire, d'emmener le lecteur avec lui, l’immerger, l'impliquer dans son récit et le laisser intensément retourné.
Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire, le résumé en dit déjà bien assez. Il faut découvrir l’histoire à la façon dont l'auteur nous la présente. Dès le début, il nous plonge dans l'ambiance des lieux. On est en Haïti, de nos jours, quelques années après les conflits que l'on connait. On apprendra plus tard que l'on est en 2010 puisqu’il va se passer un événement qui va mettre le chaos sur l’île, puisqu'il s'agit du terrible tremblement terre qui a fait énormément de morts. Au début, on suit des personnages individuellement. Une jeune fille qui revient sur l’île pour annoncer le décès de sa sœur, un médecin renié par sa famille, un chauffeur de taxi, un vieux monsieur qui attend toujours des nouvelles de son amour disparu, de jeunes infirmières étudiantes, un homme maltraité et torturé pendant la révolution…tous ces personnages évoluent individuellement et vont se retrouver liés par la suite dans un endroit hors du commun puisque ce groupe de personnes se réunit dans une ancienne maison close pour jouer aux dominos. Leur vie, leur façon de se comporter et leur relation vont être chamboulés par un terrible tremblement de terre. Les recherches vont être intenses, les habitants se mobilisant pour sauver des décombres d’éventuels survivants. L’auteur n'a omis aucun détail pour retranscrire l’atmosphère de cette île. Que ce soit des restes des affrontements ou encore des croyances vaudou. C’est ainsi qu'il a ajouté des préceptes de cette croyance, avec des revenants, des personnes que je pensais vivantes et qui se révélaient en faites être des apparitions, des ombres. Et là le titre prend tout son sens, dansent les ombres autour des vivants. C’est assez déroutant pour le lecteur et en même temps cela rajoute plein de sentiments à la lecture. Il a également raconté à la perfection le séisme, comme si on y était ou s'il l’avait vécu en réalité. Toutes les sensations ressenties à ce moment là sont criantes de vérité et parfaitement décrites. Il a un style réaliste et en même temps très poétique donnant ainsi une double dimension aux faits.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, suivre tous ces personnages, leur façon de vivre différente selon leur position sociale. Ils sont très touchants. La plume de Laurent Gaudé est sensible, vive, envoûtante. L'histoire est dense, complète et pleine d’émotions. Je me suis sincèrement régalée avec cette danse et j'ai plus qu'envie de découvrir le reste de l'œuvre de cet auteur. J'ai parcouru les différents résumés de ses autres romans, je trouve qu'il emmène le lecteur dans une ambiance différente à chaque fois. En tout cas, il a réussi à rendre son histoire addictive, j'ai eu beaucoup de mal à quitter les personnages, j'avais envie de rester avec eux, je les garderai en mémoire, je pense notamment à la scène de fin, pleine de réalisme et de surnaturel.
Si, comme moi, vous ne connaissez pas encore Laurent Gaudé, je vous invite chaleureusement à le faire. Je ne suis pas déçue et je vais continuer à emprunter ses autres romans. Je pense qu'il ne lira jamais cette chronique, mais en tout cas, je le remercie de m'avoir fait faire ce si beau voyage le temps d'un roman.
Tout simplement magnifique! Très poétique, sensuelle et intense, l'écriture était très appropriée pour ce voyage au pays des hommes libres. Et les personnages de Laurent Gaudé ont bien représenté ces hommes libres, forts face aux épreuves et passionnés dans leurs combats comme dans leurs sentiments. Une pépite que je recommande vivement à tous, mais que je dirige d'autant plus vivement vers les amoureux de Haïti et de ses ombres, ou du voyage, de l'introspection et de l'entrelacement des destins.
D’où viennent les séismes ? Les hommes ouvrent-ils les gouffres eux-mêmes ? Quoi qu’il en soit, bien qu’ils y tombent, ils sont seuls à pouvoir les refermer.
Where do earthquakes come from? Are humans themselves responsible when the ground opens? Whatever the answer may be, even they have to fall into it, they alone can close it down.
Magnifique écriture. On se laisse emporter par les mots dans l'atmosphere de HAITI avant et après le tremblement de terre de 2010. Puis à la limite du fantastique on continue à croire à cette histoire ou dansent ensemble les vivants et les ombres des morts.
J'ai eu quelques difficultés à rentrer dans ce livre au début mais finalement, je me suis plongée peu à peu dans cet univers qui nous transporte à Haïti. On s'attache aux personnages et à ce monde de poésie.
Quelle finesse et quelle poésie dans l’écriture. Gaudé nous parle du tremblement de terre d’Haïti mais surtout de cette ligne tenue entre les vivants et les ombres.
La première moitié du livre est très difficile à suivre à cause des nombreux noms que chaque personnage possède. La fin est cependant exceptionnelle et le style d'écriture est très poétique.
Après une première partie chaotique, pèle mêle de bribes de récits, le séisme ouvre un second temps, qui se termine en apothéose par une marche d’une puissance folle.
I really wanted to like this book, and for the first few chapters, I did. Then, the writing started to feel too cheesy and overdone in several places. There were also other things that bothered me. I didn't get the point in investing so much in Lucine's family at the beginning of the book if they were never going to be seen again. I also found it a stretch that she never thought of them or tried to reach them after the quake. I still don't see what the point of Lily was as a character. Qu'a-t-elle apporté à l'histoire? Pas grand chose. And there is no way a sick and already weak person could walk from Montagne Noire to Champ de Mars. Just no way. I also found a few of the naming choices bizarre as well as the reference to the "army" after the quake. We haven't had an army in years.
But there is a lot I did like in the book. Some of the characters and relationships, especially the friendships were really well developed. The Matrak storyline was interesting. I kind of wish we'd seen more of him.
En ce matin de janvier la jeune Lucine arrive de Jacmel pour régler une affaire familiale à Port-au- Prince. Mais, très vite après sa descente du bus dans cette ville où elle a connu les heures glorieuses et sombres des manifestations cinq ans plus tôt, elle sait qu'elle est revenue pour ne plus partir, pour construire ici la vie qui l'attendait. Hébergée chez Fessou, dans une ancienne maison close, elle fait la connaissance du maître de maison, le Vieux Tess, et de ses amis et partenaires hebdomadaires de longues parties de dominos : Le Facteur Sénèque, Pabava, Jasmin Lajoie, Boutra. et le docteur Saul, fils d'une domestique et du maître de la maison Kénol, qui soigne les gens mais n'a pas terminé ses études de médecine. Dans la cour sous les arbres, dans la douceur de l'amitié et du temps tranquille, quelque chose frémit qui pourrait être le bonheur, qui donne du courage, l'envie d'aimer et d'accomplir son existence. Mais le lendemain la Terre tremble, la ville s'écroule, le sol s'éventre. Que peut-il rester d'espoir et de projets aux rescapés ?
"Une jeune femme revient à Port-au-Prince où elle veut désormais inventer sa vie, et pourrait même se laisser aller à aimer. Mais la terre qui tremble redistribue les cartes de toute existence. Pour rendre hommage à Haïti, l’île des hommes libres, Danser les ombres tisse un lien entre le passé et l’instant, les ombres et les vivants, les corps et les âmes. D’une plume tendre et fervente, Laurent Gaudé trace au milieu des décombres une cartographie de la fraternité, qui seule peut sauver les hommes de la peur et les morts de l’oubli." Tres bien écrit, tres représentatif de (ce que je connais de) la culture haïtienne, magnifiquement construit. Un tres bon roman.