En décembre 2004, un tsunami frappe le Sri Lanka, un pays déjà déchiré par une guerre civile qui dure depuis vingt ans. Le journaliste abénakis Jean-Nicholas Legendre est dépêché sur les lieux alors qu’il a du mal à se sortir de son propre tsunami intérieur, celui causé par la perte de sa femme et de sa fille. Chargé de couvrir les conséquences de la catastrophe, il se rend dans le Nord, contrôlé par les Tigres tamouls, qui s’opposent au gouvernement central. Sa rencontre avec l’un des chefs des rebelles qui ont choisi de prendre les armes pour se libérer du joug de la majorité cinghalaise le mènera à reconsidérer la situation des Premiers Peuples au Québec et l’attitude des pouvoirs à leur endroit. Confronté à la détresse d’un pays en crise, Jean-Nicholas parviendra-t-il à accepter le drame qui a bouleversé son existence et à se réconcilier avec la vie ?
Michel Jean est un écrivain innu de la communauté de Mashteuiatsh, au Québec. Il a publié onze romans. Kukum, publié chez Libre Expression au Canada, Depaysage et Points en France, a remporté le Prix France-Québec 2020 et les prix VLEEL, Nature Nomade de même que le Prix du meilleur roman des lecteurs et libraires Points 2023.
Ici Michel Jean parle d'un peuple minoritaire, les Tamouls et il fait plusieurs liens avec les peuples autochtones qui sont aussi minoritaires. Bien que ce soit un roman, on y ressent bien le vécu de Michel Jean comme envoyé spécial. À travers l'histoire on voit le cheminement de Jean-Nicholas, un journaliste qui a vécu des moments très difficiles et qui se croit incapable de retrouver le bonheur. Ce roman m'a fait connaître un peuple et je dois maintenant lire le livre Envoyé Spécial de Michel Jean pour en apprendre encore plus.
Le dernier ouvrage de Michel Jean démontre une fois de plus son talent pour l’écriture immersive. Dès les premières pages, le lecteur est transporté dans un monde chargé d’émotions et de réflexions profondes. On est en décembre 2004 alors qu’on rejoint Jean-Nicolas Legendre, journaliste d’enquête et envoyé spécial qu’on a rencontré dans Un monde mort comme la lune. On le retrouve traumatisé des événements qui se sont passés après son retour au Québec à la suite de son séjour en Haïti. Cherchant à fuir la solitude et le silence qui le taraudent, il insiste auprès de sa patronne pour se rendre au Sri Lanka, où a eu lieu un tsunami. Là-bas, il découvrira la dévastation et le chaos, bien plus qu’il ne s’y attendait.
Le roman illustre avec intensité le poids du deuil. La douleur du personnage principal est palpable, mais on peut se demander s’il souhaite réellement guérir ou s’il trouve un certain confort dans sa souffrance, une sorte de déculpabilisation face à la vie qui continue.
La réécriture du texte est un exercice délicat que Michel Jean maîtrise habilement, parvenant à condenser l’essentiel sans perdre la richesse des émotions et la profondeur des thèmes abordés. La comparaison entre les Tamouls, peuple autochtone ayant choisi la violence pour préserver leur territoire, et les Premières Nations du Canada, qui optent pour des moyens pacifiques, soulève des interrogations pertinentes sur les différentes formes de résistance des minorités opprimées.
Il y a juste un truc qui m’a moins convenu dans la fin (0,01 % de moins, c’est rien). C’est, cependant, une question de goût et je sais que ça plaira à une majorité.
Bref, Michel Jean signe un roman captivant, fidèle à son style immersif et engagé (même si je ne suis pas certaine qu’il le qualifierait comme ça. À voir lors d’une éventuelle entrevue 😉).
À lire !
Merci aux Éditions Libre Expression pour le service de presse!
J'ai vraiment embarqué dans cette histoire remplie de péripéties et qui nous en apprend sur le métier de journaliste à l'étranger et sur le conflit avec les Tigres tamouls au Sri Lanka.
Cela faisait un moment qu’un livre ne m’avait pas absorbé de mème. D’une écriture sûre et accrocheuse, Michel Jean nous plonge dans l’univers d’un journaliste torturé sur fond de guérilla au Sri Lanka. Fort de ses racines Innues, Michel Jean fait un très beau parallèle entre les raisons qui ont poussé les Tigres Tamouls à se rebeller et la situation des peuples autochtones au Canada. Le mariage de la plume journalistique avec celle de l’écrivain est très réussi. Merci Michel pour ce bon temps passer en la compagnie de Jean-Nicolas Legendre et, surtout, pour la réflexion que suscite le livre.
Cette phrase, répétée à plusieurs reprise est criante de vérité et va resté marquée dans ma mémoire: « Personne ne s’intéresse au sort des peuples minoritaires comme le nôtre. Seul celui des États compte … »
Wow! Ce livre qui se veut en quelque sorte la suite de Tsunamis vient mettre un baume sur la plaie de Jean-Nicolas et tout en découvrant un monde dur des deux côtés de la guerre au Sri Lankais, il y a aussi l’espoir… Merci M. Jean!
Comme tous les livres de l’auteur, j’ai beaucoup aimé. On retrouve des parallèles intéressants qui font le pont entre deux peuples oppressés. C’était en même temps une bonne leçon d’histoire sur un conflit qui m’était plutôt inconnu.
Ce livre est un vrai bijou. Il expose encore une fois la réalité des peuples minoritaires tout en nous apprenant davantage sur l'histoire des Tamouls. Il nous porte à nouveau à réflechir à nos privilèges acquis.
Quelle écriture wow!!!! Comme une poésie et une belle fin à laquelle on ne s’attend pas du tout!!! Par contre, même en le sachant, j’ai trouvé cette lecture difficile… de lire toutes ces vérités dont je me cache volontairement parce que trop violentes… oufffff
Quelle belle plume ! Un récit percutant encore une fois. « Tout ce dont on peut être certain, en temps de guerre, c'est qu'il y aura des morts. Le hasard choisit ceux qui vivront et ceux qui périront. »
Très accrocheur! Encore une fois, la plume de Michel Jean est magnifique, précise et sobre. Vraiment une lecture agréable. On y dresse des parallèles intéressants qui suscitent réflections. Je trouve le personnage de Jean-Nicholas et la fin du récit un peu clichés. Ça demeure un excellent roman!
C'est le livre que j'ai le moins aimé de Michel Jean. J'ai apprécié en apprendre plus sur la catastrophe et les difficultés politiques du Sri Lanka. Par contre, je trouvais que les chapitres étaient trop courts et sautaient rapidement d'un évènement à l'autre qui faisait en sorte que je n'étais pas en haleine. Je n'ai pas aimé la fin qui me semble trop cliché.
J’ai aimé retrouver l’écriture de Michel Jean dans ce roman revisité par l’auteur. Je me suis attachée aux personnages, notamment à Kamala de par ses convictions et de son rôle de femme amazone. Une plongée dans le monde et sa pluralité entre le peuple srilankais et le métier de reporter à l’étranger.
Sujet complètement différent de mes lectures habituelles! Je l’ai trouvé beaucoup moins accrocheur que ses précédents romans, parfois même trop superficiel. Rapide à lire par contre