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Alciphron, or the Minute Philosopher

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George Berkeley Alciphron in Focus contains the four most important dialogues of George Berkeley's Alciphron, or the Minute Philosopher (1732), together with essays and commentaries from the eighteenth to the twentieth centuries. Alciphron is Berkeley's most sustained work of philosophical theology, and contains his final views of meaning and language, some of which anticipate those of Wittgenstein. In Alciphron, Berkeley develops one of the last great philosophical defenses of religion and provides a shrewd account of the rise and nature of deism and atheism. In his introduction, David Berman shows that Alciphron has a closer connection with Berkeley's Immaterialist philosophy than is generally thought. The only edition available of Alciphron, this book also includes critical essays which will assist the student in evaluating the theoretical importance of Berkeley's work.

256 pages, Hardcover

First published December 1, 1992

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About the author

George Berkeley

638 books231 followers
George Berkeley (/ˈbɑːrklɪ/;[1][2] 12 March 1685 – 14 January 1753) — known as Bishop Berkeley (Bishop of Cloyne) — was an Anglo-Irish philosopher whose primary achievement was the advancement of a theory he called "immaterialism" (later referred to as "subjective idealism" by others). This theory denies the existence of material substance and instead contends that familiar objects like tables and chairs are only ideas in the minds of perceivers, and as a result cannot exist without being perceived. Berkeley is also known for his critique of abstraction, an important premise in his argument for immaterialism.

Librarian note: There is more than one author in the Goodreads database with this name.

George^Berkeley

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November 17, 2024
C’est un livre de dialogue socratique de Berkeley pas très connu mais très agréable à lire où il répond aux arguments des athées anglais de son époque qu’on appelait les libre-penseurs mais qu’il propose de renommer les pense-menu car ils réduisent et rendent tout petit (”menu”) les pensées des hommes courantes en ne gardant que le matérialisme après avoir coupé la croyance en Dieu, à la religion, à la morale. Les dialogues traitent du théisme, de l’athéisme, de la morale, des vices et des vertus, de la foi et de la raison, de la providence, etc. Ici Berkeley contrairement à ses autres ouvrages (Dialogues entre Hylias et Philopon, et Principes de la connaissance) a une opinion bien plus respectueuse des Anciens (surtout de l’Antiquité : Platon, Aristote) qu’il cite souvent dans la bouche des protagonistes chrétiens. Berkeley ne balance pas tant que ça ses théories idéalistes (à part le dernier chapitre surtout), donc tout chrétien ou théiste peut reprendre pas mal de ses arguments.

Je lu l'édition Aubier Editions Montaigne avec la traduction et l'introduction de Jean Pucelle plus réédité aujourd'hui mais moins chère que PUF si on arrive à la retrouver en occasion en ligne. L'introduction est copieuse et la traduction très fluide et agréable à lire.

### Dialogue 1

Euphranor, un chrétien fait la connaissance d’Alciphron, un libre-penseur. Ils entament ensemble un dialogue où Euphranor cherche à découvrir la libre-pensée et à convaincre Alciphron qu’il a tort.

Alciphron résume la libre-pensée : il faut se couper de tout préjugé, les croyances en Dieu, les religions, la morale classique sont des préjugés que le clergé et le magistrat ont de concert utilisé pour asservir le peuple. Une fois coupé de cela, on est réellement libre. Alciphron était chrétien puis est passé chrétien latitudinariste (”Mere christianity”), puis déiste, puis athée au fur et à mesure qu’il a découvert de nouvelles opinions contradictoires. Son argument, c’est en gros l’objection du pluralisme religieux. A quoi Euphranor répond que sur tout tas de sujet, on a aussi une diversité d’opinions parmi les gens, mais pour autant on sait qu’il n’y en a qu’une qui est vraie (connaissances de la vie courante, scientifique, etc.).

Lysiclès est un libre-penseur du côté d'Alciphron.

Criton un chrétien du côté d'Euphranor.

### Dialogue 2

Ici Alciphron tente de montrer que les vices ne sont pas en fait mauvais mais contribuent au bien de la société. Par exemple l’ivrognerie permet de faire tourner le business du vin et donc engendre la prospérité du pays. Euphranor répond que les gens sobres sont plus utiles car ils vivent et donc consomment plus longtemps et donc plus que les ivrognes qui meurent plus vite.

Lysiclès tente de montrer que plaisirs sensibles (comme ceux des animaux, manger et le sexe) sont les meilleurs et ce qui procure le véritable bonheur aux êtres-humains. Criton et Euphranor répondent avec la supériorité des plaisirs intellectuels qu’il faut prendre en compte dans le calcul “socratique” des plaisirs, et avec la nature intellectuelle de l’homme qui n’est donc pas juste un animal.

Criton exprime sa peur de voir appliquée en pratique la doctrine des pense-menu, cela mènerait à l’anarchie, la destruction, l’absence de morale (dysfonctionnement des relations au sein de la famille), de gouvernement, etc.

### Dialogue 3

Alciphron se réinvite dans la conversation en défendant une position minoritaire parmi les pense-menus mais bien plus modérée sur les vices que celle de Lysiclès. Il faut préférer la vertu au vice. Sur cela, Euphranor l’interroge sur le lien entre l’honneur et la vertu comme il affirme que l’honneur est le principe de la vertu. Quand il lui demande de définir l’honneur ou principe, il ne sait pas et refuse celles qu’il lui propose. Euphranor continue en comparant sa position à la définition de Platon et Aristote de la vertu et du bien, ce qu’Alciphron dément. Pour ce dernier, on ne peut définir la vertu précisément, c’est une chose qu’on connaît par instinct de façon innée. Mais Euphranor rétorque que cela fait tomber dans le relativisme comme tous les hommes ne sont pas dirigés vers les mêmes choses par l’instinct. Il faut faire appel en définitive à la raison pour dicter ce qu’est la vertu et le bien.

Alciphron attaque ensuite la fausse vertu des religieux car la vraie pour lui est totalement désintéréssée contrairement à eux qui la pratiquent uniquement pour éviter les peines infligées par la divinité, donc par intérêt.

Euphranor démontre que les pense-menus ne peuvent pas rendre compte de la beauté dans leur système (monde régi par le hasard ou le destin, sans pensée, donc sans utilité, donc sans fin, donc sans beauté (la beauté se définissant par une conformité à une fin). Il prend l’exemple long de l’architecture (Berkeley en était très connaisseur). Il reprend la théorie de la vertu d’Aristote. Il reprend aussi les stoïciens qu’il retourne contre Alciphron.

### Dialogue 4

Dans ce dialogue, nos protagonistes débattent des arguments en lien avec l’existence de Dieu, avec Alciphron contre et Euphranor et Criton pour. Alciphron pose sa condition pour accepter qu’il existe, avoir une expérience claire et dit qu’il n’y croit pas car il ne le voit pas. Euphranor lui répond en disant qu’on peut quand même prouver l’existence de l’âme humaine dont les sensations et le corps ne sont que des manifestations accidentelles même si on ne la voit pas. Donc de même pour l’existence de Dieu.

Alciphron demande des signes sans connexion nécessaire pour croire en Dieu, Euphranor répond avec l’idéalisme de Berkeley où les images qu’on perçoit par les sens sont des mots, des signes conventionnels arbitraires qui signifient des réalités, par lesquels Dieu nous parle constamment, et donc qui prouvent son existence.

Alciphron n’a pas d’objection convaincante et Lysiclès lui vient en aide en s’attaquant à la doctrine de l’analogie qui rend complètement inintelligible tout discours sur Dieu. Il reconnaît que le gros du débat ne se situe pas sur l’existence ou non d’un Principe mais de sa nature intellectuelle ou reliée à la pensée ou non. Criton répond et semble défendre l’analogie, en citant Thomas d’Aquin et Suarez : il dit que l’attaque de Lysiclès est une caricature, on peut bien dire vraiment des choses sur Dieu car quand on dit que les qualités existent de façon élevée ou supérieure en Dieu, cela signifie qu’elles gardent une partie du sens qu’on applique au créatures, mais qu’il faut épurer en niant les limites qui les accompagnent quand elles se trouvent dans les créatures (la voie de la rémotion). Il rentre même dans les différents types d’analogie.

Lysiclès part de l’imperfection morale du monde (il y a plus de méchants que de bons, mauvais comportements des croyants, etc.) pour nier la bonté et la sagesse de Dieu. Euphranor répond que c’est faux si on a une vue plus globale des choses en prenant en compte l’entièreté de la Création, y compris les êtres invisibles (les anges).

La discussion s’achève sur est-ce qu’il y a lieu de rendre à culte à Dieu même une fois qu’on a prouvé son existence.

### Dialogue 5

Dans ce dialogue, il est question de la véracité du christianisme, et également des religions révélées en général, au-delà de la simple religion naturelle traitée dans le dialogue précédent.

Euphranor et Criton vantent la supériorité morale du christianisme vis-à-vis des autres courants philosophiques (platoniciens, pythagoriciens, stoïques, etc.). Le christianisme a apporté énormément de bienfaits positifs pour rendre meilleur moralement et sur le plan de la vertu les hommes par rapport à la société antique greco-romaine (Rome, Sparte). Ils ont apporté la douceur au lieu de la violence (fin des combats de gladiateurs), un meilleur traitement des femmes, etc.

Alciphron avance l’argument du mauvais comportements des croyants dans l’histoire mais on lui répond de façon classique qu’ils n’étaient pas de véritables croyants et qu’il faut regarder les vrais, quand bien même ils seraient peu nombreux, pour se faire une idée de la vraie foi. D’ailleurs, on peut utiliser le même argument contre tout courant de pensée car chacun a ses excès en termes d’individus.

La religion chrétienne légitimise la recherche de vérités accessibles par la lumière de la raison même si elle en reconnaît des limites. Mais reconnaitre l’un n’invalide pas l’autre.

### Dialogue 6

Dans ce dialogue, nos protagonistes poursuivent leur débat sur la véracité du christianisme. Ils parlent de savoir comment Dieu s’est révélé : par les miracles, son témoignage. Ceux-ci attestent que le christianisme est la véritable révélation de Dieu : fiabilité des Ecritures. Alciphron avance l’argument des erreurs dans la Bible mais on lui répond que ce ne sont que des erreurs mineures probablement dues à des erreurs de copies.

On trouve une attaque contre puis une défense de l’inspiration, qu’il n’est pas contradictoire que Dieu use d’humains certes des instruments imparfaits pour se révéler car il respecte leur état et liberté de créature.

On trouve ensuite l’attaque du fait que la religion joue sur la peur des gens face aux peines éternelles, mais on répond qu’il n’y a rien de mauvais à annoncer la vérité, une nouvelle désagréable mais pourtant vraie.

Les pense-menu continuent avec une attaque sur une erreur, l’âge de 6000 ans qu’enseigne Genèse 1 qui contredit beaucoup de récits extrabibliques. Mais le problème, c’est que ces récits se contredisent eux-mêmes dans les durées qu’ils avancent. Les chrétiens affirment la supériorité des Européens sur les Chinois dans la science.

On trouve aussi un argument basé sur les couches sédimentaires contre une terre vieille (je crois).

Les chrétiens répondent à des objections face à la fiabilité du Pentateuque.

Puis Alciphron présente l’argument que de grands hommes antiques n’étaient pourtant pas chrétiens : Flavius Josèphe, Celse, Julien, Porphyre (disciple de Plotin). Mais cela ne change rien comme la plupart croyaient quand même en des choses surnaturelles.

Sur la vérité du christianisme, il ne faut pas viser la certitude mais se contenter d’une haute probabilité. La foi chrétienne ne repose pas sur des faits obscurs métaphysiques mais surtout sur des faits clairs (transformation du monde par le chrétiens, le bien qu’ils ont apporté, etc.).

### Dialogue 7

Dans ce dernier dialogue, nos deux sceptiques opposent à l’argument probable de la véracité du christianisme de nos deux chrétiens celui de la certitude d’une contradiction en son sein, ce qui mine le premier.

Pour cela, Alciphron reprend le critère de la connaissance proposé par Locke (lui-même inspiré de Descartes) selon sa théorie des idées : une vérité est une connaissance si on arrive à en concevoir les idées de façon claire et distincte, de façon introspective à l’aide de l’abstraction qui permet de former des idées abstraites générales à partir d’idées particulières. Puis il en déduit que comme on ne peut concevoir des idées claires et distinctes des mystères de la foi, le christianisme est faux. Euphranor montre que selon ce critère, beaucoup d’autres domaines que la religion seraient minés comme la science, les mathématiques, etc. car beaucoup de gens ont des connaissances dans ces domaines sans pour autant avoir besoin de faire une introspection sur leurs idées, ni de former des idées abstraites générales car les particulières suffisent, et même ces premières ne sont que purement spéculatives et stériles sur le plan pratique (alors que les particulières sont fructueuses pour la pratique). Il donne l’exemple de l’étude de la force chez les Modernes. Euphranor continue en opposant à cette théorie lockéenne des idées la théorie berkeleyenne basée sur le pragmatisme épistémologique où les mots qui représentent les idées ont un but pratique, au lieu de spéculatif qui est inutile. Alciphron prend aussi l’idée de la grâce pour montrer qu’elle est infondée comme on n’en a pas d’idée claire et distincte, à quoi Euphranor répond la même chose grâce à sa théorie pragmatique.

Les sceptiques affirment que du coup cela permet de légitimer toute croyance religieuse irrationnelle et incohérente comme la transsubstantiation. Ce à quoi répond Euphranor que non comme il y a quand même bien un filtre de la raison.

Alciphron sort ensuite l’objection que comme la religion suppose le libre-arbitre (classique au sens libertarien) pour la responsabilité humaine, et ultimement pour les peines et les récompenses éternelles, et que le libre-arbitre n’existe pas car nous sommes comme des orgues ou des marionnettes déterminés par nos causes physiques, la religion est fausse. Euphranor répond que le libre-arbitre existe bel et bien, qu’il ne faut surtout pas chercher à le définir avec des idées abstraites dans nos raisonnements car alors on perd son essence, il faut la fonder plutôt sur des faits concrets, par exemple j’observe que j’ai le pouvoir de choisir de me lever. Il ajoute aussi qu’il faut distinguer entre certitude et nécessité, qu’on peut très bien concevoir une créature libre dont Dieu a prévu avec certitude les actions, et que si on regarde la réalité, il y en a bien une : l’homme. Il semble aussi définir de façon assez vague la liberté comme le fait d’agir volontairement.

Il répond à Spinoza à la fin avec son ami, et insiste sur l’importance des passions et autres causes que l’irrationnalité dans l’incroyance. Les gens ne croient pas surtout à cause de leurs passions, ils cherchent des excuses pour ne pas accepter ce que la raison leur révèle. Il faut maintenir deux sources de connaissances établies par Dieu : la raison et la foi.
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