Les mots l'amusent, il en joue et en abuse, avec son humour d'une intense noirceur et son intelligence aiguisée. En ne choisissant qu'un seul mot par lettre, Desproges prend le parti d'être partial, et son dictionnaire superflu d'en devenir indispensable : sous la provocation se cache toujours la réflexion, derrière le jeu de mot facile se glisse la dénonciation tout en poésie de cet "écriveur" hors du commun. "En Afrique du Sud, tout le monde aime les noirs, à part Ted", "Bien plus que le costume trois pièces ou la pince à vélo, c'est la pratique de la torture qui permet de distinguer à coup sûr l'homme de la bête". Des noms communs aux noms propres en passant par les locutions latines et étrangères ("Fiat Lux : Oh ! la belle voiture !"), tous les éléments d'un véritable dictionnaire sont réunis, mais au travers du regard de Pierre Desproges, les mots prennent une dimension nouvelle et juste, intemporelle et définitive. --David Rault
Allez je donne trois car les formes littéraires employées par Desproges sont tellement riches que je lis deux fois chaque phrase pour en comprendre toutes les nuances : ma lecture en est donc tristement affectée.
Et puis c'est un peu stéréotypé, bobo intello de gauche hyper intellectuel et pourtant qui se veut du peuple (trouvez ne serait-ce qu'un seul pour cent de la population qui puisse se targuer d'une telle verve) des années 80/90.
Toujours intéressant pour l'enrichissement de la langue française.
Hilarant de subtilité, d’imagination et du sens de la tournure ! Pierre Desproges vous trimballe entre langage faussement distingué et des affirmations de charretier, avec finesse il digresse absurdement et retombe sur ses pattes. À redécouvrir d’urgence pour se mettre de bonne humeur.
Où l'on découvre le pourquoi du comment du vélo avec un cadre haut, les ravages de la puce au Guatemala, la différence entre monothéisme et dieu unique, la signification véritable de alea jacta est (et ouest aussi), et plein d'autres choses tout aussi (in-)utiles. C'est avec ce livre que j'ai découvert Pierre Desproges, quand j'étais encore toute gamine, et c'est, n'ayons pas peur des mots, un chef d'oeuvre de drôlerie, d'humour tel que je l'aime: second degré, ironie, jeux de mots à la con, tout y passe pour notre plus grand bonheur, ou en tout cas le mien. Mea culpa, je ne l'ai pas assez relu, et pourtant, c'est un livre qui se bonifie avec l'âge – avec l'âge du lecteur, bien sûr, le peu que j'en ai relu récemment prenant encore plus de sens et d'humour que quand je le lisais plus jeune ; j'y découvre aujourd'hui des subtilités qui m'étaient restées invisibles, et pourtant c'était déjà très drôle! Mea maxima culpa, je ne lis pas assez de Pierre Desproges, je me suis presque contentée de ce livre, il est tellement trop bien... (soupir) (mais ce n'est que partie remise)
Première fois que je lisais du Desproges, et je ne suis franchement pas convaincue. Pourtant, j'aime l'absurde et l'humour noir donc je m'attendais à ce que ça me plaise... et puis non. Je me suis ennuyée les 3/4 du livre, j'ai très peu ri et j'avais hâte d'avoir fini. C'est bien écrit, il y a un certain esprit et quelques formulations et réflexions bien trouvées, mais dans l'ensemble ça ne m'a pas tellement plu.
On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. Desproges nous prouve que l'humour n'a pas de limite. Il est devenu impossible de plaisanter comme il le fait sur les femmes, les juifs, le cancer et la mort. Et c'est bien dommage que l'humain aie à ce point perdu sa capacité d'autodérision au nom d'une discrimination positive bien stupide. Pauvre monde. Pouf pouf.