Dans ce récit intime et émouvant, Catherine Perrin raconte le singulier destin de sa mère, une femme douce et discrète, qui a souffert dans les dernières années de sa vie d’une maladie dégénérative rare qui affecte à la fois les mouvements, l’équilibre et la mémoire, le syndrome corticobasal. Catherine Perrin entreprend de remonter le fil de la vie de cette femme qu’elle a tant aimée, des jours heureux en famille aux jours plus sombres, de ses dernières heures jusqu’à son enfance, marquée par un traumatisme qui l’accompagnera tout au long de ses jours.Parallèlement à ce récit qu’elle entrecoupe d’une lettre posthume à sa mère, Catherine Perrin mène une enquête scientifique dans le dessein d’en savoir davantage sur les maladies qui affectent la mémoire de même que sur les liens entre les chocs subis dans l’enfance et certaines afflictions.
Récit-documentaire dans lequel l’animatrice Catherine Perrin amène le lecteur dans l’odyssée d’une fin de vie, dans le long dernier tournant sillonné par sa maman, tournant ennuagé par les restrictions cognitives et du mouvement.
Maintenant qu’elle connait l’insidieux mécanisme d’installation de la maladie qui aura raison de Louise à 76 ans, c’est à rebours que Catherine isole, puis additionne des événements des années passées pour y discerner la présence de dégénérescence corticobasale (DCB), une maladie particulière qui « est un peu comme si on mélangeait l’Alzheimer et le Parkinson ». Elle revoit sa mère qui se disait fatiguée ou « écrasée ». À l’image de la fourmi charpentière qui travaille tranquillement à prendre possession d’un bâtiment jusqu’à l’irrémédiable démolition, la DCB installe progressivement, et ce sur plusieurs années, sa main mise sur le corps.
Les informations médicales contenues dans UNE FEMME DISCRÈTE sont présentées de la même manière que Catherine Perrin le ferait s’il s’agissait d’un segment de son émission, c’est-à-dire avec un étonnant mélange de tangibilité et chaleur.
Autre point intéressant du récit : Le secret que le corps de Louise a choisi lui cacher, un douloureux secret qui a miné de l’intérieur la santé et, parfois, l’équilibre de la dame. Étonnantes révélations. Étonnantes circonstances entourant les révélations. Comment le corps et l’esprits masquent des traumatismes pour protéger, sans égard aux impacts collatéraux. Fascinant.
Le court livre est donc un mélange de tout ça : Récit d’une mort annoncée, d’une vie familiale comblée auxquelles sont ajoutés des éléments de recherche portant sur la DCB ainsi que sur le stress lié aux traumatismes. Enfin, il y a ces paragraphes en italique dans lesquels Catherine Perrin s’adresse directement à Louise, « Repose-toi, maman. Ta vie éternelle est en nous. Nos sourires mélangés, à mes sœurs et à moi, recréent le tien. »
Un livre que j’ai adoré, du début à la fin. Je m’attendais à une lettre d’une fille à sa mère et de l’amour qu’elle a pour elle. C’était beaucoup plus que ça. Ce livre m’a amené à réfléchir sur le croisement entre la santé physique et la santé mentale, l’impact du stress dans nos vies, les secrets du passé. Un récit qui a suscité beaucoup d’empathie chez moi. Il m’a projeté dans l’avenir, et m’a remise en question. On y retrouve les thèmes de la mort, des soins de fin de vie, de la famille, de la maladie de dégénérescence corticobasale, et de traumatismes. Un dernier hommage bienveillant et sincère.
Certains passages étaient fascinants, mais j'ai trouvé le style un peu trop factuel. C'était quasiment une enquête plutôt qu'un récit, par moments. J'ai quand même été très touchée par l'histoire de la mère de l'auteure, mais je m'attendais à être renversée! Je crois que dans ce cas, ce sont mes présuppositions le problème, et non le livre lui-même.
Très, très touchée par ce récit. Je ne m'attendais pas à y retrouver autant de références intéressantes et de parallèles avec ma vie et celle de mes proches. Merci Catherine Perrin d'avoir pris le temps de partager tout cela avec nous.
Quel beau témoignage d'un amour pour sa mère. On entre dans l'intimité d'une femme toute discrète. Une recherche en parallèle auprès de spécialistes pour comprendre les maladies qui affectent la mémoire.
Catherine Perrin raconte la vie de sa mère qui avait subi une agression sexuelle à l’âge de cinq ans. Elle avait enfoui ce traumatisme loin dans sa vie et en a subi les conséquences dans vie d’adulte.
Intéressant. Qui m'a fait découvrir un nouveau problème de vieillissement. Bien écrit. Un peu trop "publicité" par contre même si c'était pour une bonne cause.
Pour être honnête, j’ai choisi ce livre parce que je voulais recommencer à pratiquer mon français. Il avait l’avantage d’avoir peu de pages et puis j’adorais l’image sur la couverture. J’ai donc sorti mon dictionnaire et je me suis lancée dans mon nouveau projet.
À ma surprise, j’ai découvert qu’en plus de raconter l’histoire intime et émouvante de sa maman, le livre expose toute la recherche médicale que l’auteure a faite sur la maladie de sa mère et les conséquences de la maladie sur le cerveau et la mémoire: un outil qui pourrait s’avérer précieux aux lecteurs qui portent le fardeau des traumatismes du passé.
«Le cerveau qui compose avec un traumatisme est simplement moins efficace pour combattre la dégénérescence. En vieillissant, il perd un peu de sa capacité à gérer le stress. De plus, à cause du stress, il perd progressivement son habileté à s’adapter aux changements biologiques (ceux du vieillissement) en environnementaux. La démence pourra donc «profiter» de ce terrain plus fragile pour s’installer.
Le cerveau cognitif est incapable de digérer les traumas importants. Ultérieurement, sous l’effet d’un «trigger», le stress post-traumatique peut assaillir le patient, en le submergeant de souvenirs des ces evenements traumatiques.»
Mais je crois que le message principal du roman en est un d’espoir: malgré la souffrance physique et emotionnelle de sa mere, sa foi en Dieu et sa tendresse pour son mari et ses filles lui ont apporté du réconfort. Quant à son amour pour la nature et les «petits plaisirs de la vie», ils lui ont fourni la serenité.
“Maman a eu la sante du coeur pour passer à travers.”