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Journal d'un étudiant en histoire de l'art

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Maxime Olivier Moutier utilise la culture, la littérature et l'art comme véhicule pour devenir un meilleur humain.

Alors que des escargots mal-aimés sèment la terreur dans les campagnes, que la grippe A (H1NI) et une apocalypse prédite par les Mayas menacent la survivance de l'humanité, l'alter ego de Moutier tient un journal. Il y raconte que la mononucléose lui fait imaginer des festins là où il n'y en a pas. Qu'il prend au milieu des sapins une fille au nom de fleur sauvage. Il y fait état des soubresauts d'un amour agonisant, de la fièvre des passions clandestines, des efforts d'un père pour préserver ses enfants de sa douleur, de la solitude, de la détresse, mais surtout, du refuge que constituent ses découvertes artistiques.

Ainsi, au milieu de la noirceur enveloppante des classes de l'UQAM, Moutier trouve dans les œuvres diffusées par le projecteur la lumière qu'il lui faut pour continuer. Après tout, on a déjà construit des temples sans toit pour que Dieu puisse y entrer. Joseph Beuys s'est enfermé avec un coyote sauvage dans une galerie de New York. Chris Burden a choisi de se faire crucifier sur une Volkswagen et tirer une balle de carabine dans le bras. Le syndrome de Stendhal fait basculer les amateurs d'art de l'extase à l'évanouissement. John Cage a imaginé un concert dont l'aboutissement serait déterminé par le moment où un papillon s'échapperait de la salle. Une statue de Charles Daudelin est assez sécurisante pour qu'on y passe la nuit, et le pavillon Liliane et David M. Stewart du Musée des beaux-arts de Montréal assez invitant pour qu'on veuille y faire sa maison. Il y a là matière à se réconcilier avec la vie.

À la façon du ready-made, l'objet usuel que constitue le journal se voit ici promu au rang d'œuvre d'art.

457 pages, Paperback

First published January 1, 2015

7 people are currently reading
103 people want to read

About the author

Maxime Olivier Moutier

2 books6 followers
Maxime Olivier Moutier est un écrivain et psychanalyste québécois.

Maxime Olivier Moutier étudie la psychologie, la littérature et la théologie pastorale à l'Université de Montréal et à l'Université de Sherbrooke.

Ancien animateur pour la télévision de Radio-Canada, il assure un séminaire de psychanalyse dans un centre de crise de Montréal et poursuit ses recherches sur Lacan. Il est père de trois enfants.

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24 (17%)
1 star
10 (7%)
Displaying 1 - 18 of 18 reviews
Profile Image for Marie-Eve.
24 reviews9 followers
February 12, 2017
J’ai apprécié ce livre pour les faits captivants sur l’histoire de l'art qui s’y trouvent, principalement sur l’architecture et l’art contemporain.

Je l’ai détesté pour son narrateur pathétique, prétentieux et égocentrique qui se victimise sans arrêt, s’écoute parler et décrit son entourage avec une suffisance inouïe. Si je l’ai terminé, c’est uniquement dans l’espoir d’un dénouement complètement surprenant qui m’aurait permis de regagner un peu de respect pour son personnage, ce qui n’a pas été le cas.

Je recommande ce livre à tout ceux qui cultivent une hargne pour laquelle ils se cherchent un bouc émissaire.
Profile Image for Pierre-Alexandre Buisson.
247 reviews151 followers
October 11, 2016
En voyant la taille imposante de l'objet et le titre cryptique de la dernière oeuvre de Moutier, on se demande de quoi ça peut bien parler. Est-ce vraiment le journal intime d'un type qui étudie en histoire de l'art, ou est-ce un titre vague et illusoire, comme c'est la mode depuis quelques années? Eh bien... c'est exactement ce que ça annonce.

L’auteur a écrit ce journal entre 2009 et 2011, le temps d’un certificat à l’UQÀM, entre plusieurs projets d’écriture, l’éducation de ses trois enfants, et un emploi de nuit dans un centre de crise. Les courts chapitres alternent entre un résumé de ses découvertes académiques, au demeurant assez intéressantes si on a le moindrement la piqûre de l’art, et les évènements se déroulant dans son existence de père au foyer. Sa femme est souvent absente. Il a l’imagination fertile et le délire facile.

On n’échappe pas à quelques clichés habituellement liés à l’auto-fiction; le narrateur concrétise quelques fantasmes de l’auteur, se tape sa femme de ménage et une étudiante considérablement plus jeune que lui, et rêvasse à la caissière chinoise de son dépanneur de la rue Fullum. J’ai été très surpris de la retenue et du manque de détails de toutes les scènes de copulation, comme si une pudeur de dernière minute empêchait Moutier de tomber dans le sordide.

La publication du journal intime d’un écrivain est habituellement posthume, ou a du moins lieu tard dans sa carrière, quand l’intérêt du public le justifie. Ici, on a l’impression – que Moutier semble nous confirmer à demi mot – qu’il a décidé de publier son Journal d’un étudiant en histoire de l’art uniquement parce qu’il se sent mal de ne rien avoir publié d’autre «depuis des années».

Les tics de l’auteur sont parfois très amusants – ses énumérations dont lui seul a le secret, qui tombent rapidement dans la surenchère exaltée – et parfois assez lourds. Il précise toujours le prix de ses achats, de ses voyages en taxi, et semble dépenser à regrets. Il écrit des choses comme «Je déteste la façon qu’a ma femme de […] dépenser son argent».

Les longues digressions sur l’art sont certes informatives, mais pourraient paraître à la longue très barbantes pour quiconque ne s’intéressant pas au sujet. Est-il possible que Maxime-Olivier Moutier (ou son personnage-narrateur) nous parle de la pérennité de l’art en opposition à sa vie (qu’il trouve) plate? Qu’il est découragé de la vie quand il est exposé à des artistes dont les oeuvres ont marqué l’histoire, car il se compare à eux et veut lui aussi laisser sa trace?

Il nous raconte ailleurs avoir du mal à s’adapter aux nouvelles façons de faire de l’université (images à télécharger sur internet, cadre rigide des bibliographies, etc) et sort des perles qui sont drôles malgré lui, comme celle-ci: «Il y a des profs qui ne jurent que par les documents Power Point. Nous ne sommes plus en 1990».

Au fil des pages, on comprend mal comment ce père de famille dont la femme n’est jamais à la maison peut s’occuper de ses enfants. Détail? Pas tant que ça. Le narrateur boit jusqu’aux petites heures avec sa maîtresse après ses cours, mais ne nous parle jamais de ses tourments à gérer – ou de sa réticence à rémunérer – une éventuelle gardienne.

On a aussi l’impression, par moments, que son personnage souffre d’un grave manque d’attention, car il aurait voulu être prof pour «parler de toutes ces connaissances qu’il possède». Ce qu’il semble apprécier le plus chez sa maîtresse, c’est qu’elle aime l’écouter parler et le trouve «intéressant».

Il y a beaucoup de segments où le délire prend le dessus; Maxime-Olivier Moutier part à la recherche d’un foetus qu’il aimerait manger pour reproduire la performance provocatrice d’un artiste chinois, ou tente de se déresponsabiliser après un incident impliquant des attaques d’escargots géants. Ce sont des petites incartades du genre qui m’ont permis de garder espoir, malgré un narrateur assez antipathique qui jette des escargots vivants aux poubelles, et qui avoue ne pas être attendri par les chats sous-alimentés qui errent dans son hood; il songe entre autres aux méthodes les plus efficaces pour les exterminer.

Quand, vers la fin du livre, l’auteur nous raconte sa hâte que son certificat se termine, et les difficultés de cette laborieuse fin de parcours, on ne peut s’empêcher de sympathiser avec lui, car on a nous aussi hâte de terminer enfin ces 458 pages.

Monsieur Moutier; si vous avez réellement, comme vous l’écrivez, des boîtes pleines de vos anciennes publications qui traînent dans votre garage, je suis partant pour vous soulager de quelques copies, afin de donner une deuxième chance à votre oeuvre.

Originalement publié sur Bible Urbaine:
http://www.labibleurbaine.com/littera...
Profile Image for Edith.
489 reviews69 followers
November 7, 2015
J'ai toujours eu un faible pour les journaux intimes, réels ou imaginaires. Mais je ne pensais pas aimer autant ce livre. Je me suis surprise à vouloir y retourner plusieurs fois et à ne pas vouloir le lâcher.
J'ai bien aimé ses commentaires sur l'art. Mes cours d'arts du cégep commencent à être loin, j'ai dû faire des recherches en lisant. Mais j'aime ce genre de lecture, où je dois fouiller un peu pour comprendre. Et j'ai bien aimé les moments complètement disjonctés du narrateur.
Je ne serais pas surprise de le voir dans les finalistes pour le prix des libraires l'an prochain.
Profile Image for Mascha.
167 reviews
December 24, 2020
Je ne finirai pas ce livre. J'arrête ma lecture à la page 120.

Je croyais que je l'aimerais, mais comment apprécier un roman où le personnage principal est prétentieux au point de se croire supérieur à tout le monde alors qu'il est, en fait et tout simplement, pathétique, égocentrique, misogyne et vain. Il passe son temps à se "victimiser". Je dis cela alors que je suis une personne qui n'emploi jamais cedit mot! Il est correct d'être une victime dans la vie, même si le patriarcat affirme le contraire. Mais là, le narrateur dépasse les bornes en se posant en victime de l'ambition des femmes, c'est-à-dire celles qui refusent de passer leur journée à être au service émotionnel des hommes, et à les rassurer sur leur virilité, leur jeunesse et leur grandeur. Une petite recherche sur Google m'a d'ailleurs permis de confirmer que cet homme s'est souvent exprimé contre le féminisme, et je n'en suis aucunement surprise!

Parlant de l'auteur, si ce roman est censé être une autofiction, il a une drôle de manière de se mettre en scène! Surtout que j'ai lu sur d'autres critiques qu'il n'avait droit à aucune rédemption à la fin, envoyant le message que Moutier approuve totalement ce genre de pensées et de comportements! Et puis, on n'échappe pas au cliché de l'auteur masculin d'autofiction qui s'imagine en relation avec une jeune femme excentrique (Dieu merci, celle-ci est majeure!)...

Mais ce qui m'a vraiment fait abandonner ma lecture, c'est l'obsession de l'auteur à y dénigrer l'autisme. À la page 120, cela s'était déjà produit trois fois!

Je regrette d'avoir dépensé 35$ (plus la taxe) pour un tel gaspillage de papier...
Profile Image for Caroline.
311 reviews11 followers
February 6, 2016
J'ai adoré ce livre! Déjanté, cultivé, bien écrit, fluide, dynamique, truculent, moderne au ton enjoué. Moutier y parle de son retour aux études en histoire de l'art et prend le temps d'aborder plein d'artistes, d’œuvres et de théories d'une façon passionnante. Il parle aussi de sa vie de fou archi-occupée et de la vie de famille contemporaine avec autodérision et des pointes d'exagération comique sympathique. On espère sincèrement que quelques épisodes de cette autofiction soient en effet fictifs... Enfin, il y parle également de la société québécoise et de la psychanalyse et on aime lire ses points de vue. Un texte bien agréable, même si les 50 dernières pages m'ont moins emballée, avec leur ton moins habité.
Profile Image for Alex.
87 reviews6 followers
May 26, 2020
Le positif: les passages sur l'histoire de l'art. Intéressants, pertinents, ils piquent la curiosité et transmettent bien la passion de l'auteur. Mais le narrateur, pathétique et égocentrique, est insupportable.
Profile Image for Ariane.
75 reviews
April 28, 2020
« On pense avoir tout vu de Picasso. On pense en avoir soupé de ses révolutions, avec ses tasses, ses assiettes, ses cartes postales et ses parapluies. Pourtant, une fois de plus, l'histoire de l'art vient nous rappeler qu'il existe encore et toujours un reste. Une surprise imprévue au détour d'un corridor. Prouvant une fois de plus que là aussi, comme le disait Lacan, il faut se garder de comprendre trop vite. » - p. 23

Je ne sais pas comment commencer cette critique autrement que par « Je suis en amour ». Découvrir cette oeuvre, c'est tellement de choses à la fois. C'est plonger dans l'univers d'un auteur fascinant, intrigant, bourré de talents. C'est succomber à sa plume merveilleuse, c'est se délecter de son écriture différente, c'est désirer en apprendre toujours plus.

C'est évident que j'ai été charmée par le style d'écriture de l'auteur. Il est efficace, simple et bourré d'une imagination incroyable. La lecture se faisait hyper fluidement, tout doucement: on n'a pas l'impression de lire, mais carrément de devenir le protagoniste de l'histoire et d'observer une oeuvre pendant de longues heures. L'écriture, bien que simple, surprend constamment. Elle est bourrée de personnifications (d'objets, de lieux, de virus, de concepts intangibles, etc.) qui forment une image tellement claire, tellement précise de ce que l'auteur ressent, voit et vit. Elle est également truffée d'énumérations qui semblent anodines et banales, au départ, mais qui finissent par dégénérer et devenir complètement folles, déviant vers un humour très particulier (que j'ai adoré).

La forme du livre est également très intéressante. Je ne savais pas à quel point le terme « journal » était utilisé à bon escient, mais c'est véritablement ce que ça dit: un journal. Les bribes du quotidien étaient entrecoupées par des séances informatives sur l'art, la psychanalyse et bien d'autres sujets fascinants. Je redoutais au départ que ces séquences davantage informatives soient lourdes, mais il n'en est rien: l'auteur est un véritable maître dans l'art de transmettre les choses. Je n'avais pas l'impression de lire à propos d'un étudiant qui nous parlait de ce qu'il apprenait dans son cours d'art, mais bien d'être assise dans la salle de classe et d'apprendre par moi-même. Je ne connais rien en histoire de l'art, mais je m'y intéresse certainement. Je pense que cet intérêt est le seul prérequis nécessaire pour vraiment apprécier ces bribes informatives. Les descriptions ne s'étirent jamais en longueur, les explications ne sont jamais soporifiques et les éléments historiques ne sont jamais impertinents. Chaque élément venait apporter sa couleur, venait nuancer le propos et avait une utilité véritable. Je ne crois pas que l'objectif était un exercice de vulgarisation, mais l'auteur a vraiment réussi à tout rendre plus accessible, plus compréhensible, que ce soit par des liens avec la culture québécoise ou avec l'époque dans laquelle on vit aujourd'hui. Je ne crois pas que j'aurais autant aimé le livre s'il avait été moins long. C'est vraiment le genre de livre que je ne peux pas binge-read en une seule journée: j'avais besoin de prendre mon temps pour savourer chaque mot.

J'ai tellement appris avec ce livre. J'ai envie de me promener dans les musées, de lire sur le sujet, de me saouler de sa beauté, de rêver d'être une artiste. Et d'en apprendre encore. Encore. Et encore.

Concernant le personnage principal (i.e. l'auteur lui-même), je l'ai tout simplement adoré. Certains lui reprochent son manque d'humilité et son arrogance: il s'avère que c'est le genre de trait de caractère pour lequel j'ai un terrible faible. Je ne crois pas que ça le rende inaccessible pour autant, ou même anti-héros. Je pense vraiment qu'il est possible, et même inévitable, de s'attacher au protagoniste. C'est qu'au fil des pages, on comprend qu'il n'est pas QUE arrogant. Que cela cache beaucoup plus au fond de lui. Je pense que certaines tournures de phrases, certains non-dits permettent de le comprendre. Le personnage principal est multi-dimensionnel. On croit le connaître par coeur, mais il est surprenant, déroutant, étonnant. Exactement comme le serait un véritable être humain.

Dans certaines pages il dit détester sa femme et même fantasmer sa mort, alors que plus tard, il souhaite qu'elle soit près de lui. Il la trompe avec plaisir, mais ensuite il s'ennuie d'elle. Le personnage est vraiment plein de contradictions, il est vraiment complexe. C'est encore plus agréable de le découvrir.

Le personnage a également ses moments de vulnérabilité. Celui-ci semble anodin, mais je l'ai trouvé attendrissant de ne pas trop maîtriser les différents outils technologiques et informatiques.

L'auteur a de fortes opinions, il ne s'en cache pas et n'a pas peur de froisser, de s'opposer à ce que la majorité des gens pense. Je ne suis vraiment pas d'accord avec la conception qu'il a du suicide et je ne suis pas convaincue que la psychanalyse soit si fondamentale. Et c'est rafraîchissant de lire d'autres opinions que la sienne, de la confronter à d'autres façons de concevoir un même concept. Selon moi, il faut être fermé d'esprit pour ne pas apprécier ces moments. Si on se sent attaqué en lisant une opinion différente et impopulaire, c'est peut-être parce qu'on n'est pas si convaincu que l'on est de cet avis. Voir ses opinions être confrontées, c'est aussi admettre qu'il se peut qu'on n'a pas toujours raison. Je pense que le fait que l'auteur exprime ses opinions sans peur de choquer et sans gants blancs est largement positif, nécessaire et pertinent dans la littérature, et ce, même si je ne partage pas toujours son avis. Ses opinions sont toujours motivées, réfléchies et elles ne sont jamais laissées au hasard. C'est notamment ce qui rend le débat intellectuel légitime.

Par contre, certains éléments m'ont dérangée, je dois l'avouer. J'ai peut-être décelé quelques traces d'élitisme littéraire, par exemple lorsqu'il semble diminuer, sans vraiment le dire clairement, le travail de Marie Laberge. Pour moi, tous les écrits se valent: il n'y a pas de sous-littérature.
Également, certaines réflexions me semblaient tomber dans la misogynie, comme lorsque l'auteur échappe le désir que sa femme fasse le ménage comme le fait Betty, sexy femme de ménage. J'ai plus ou moins apprécié et j'avais un petit goût amer en bouche.

Malgré cela, j'ai vraiment apprécié l'absence de hiérarchie artistique que semble promouvoir l'auteur. Il ne fait aucune discrimination entre les différentes formes d'art et fait preuve d'une grande ouverture d'esprit. La performance, forme d'art controversée, choque et dérange beaucoup le public. Pourtant, l'auteur se montre ouvert à en apprendre plus, comprend la beauté derrière des gestes qui pourraient sembler dégoûtants a priori. Par ses réflexions, on vient à comprendre que la performance n'est pas que sensationnalisme : elle est vraiment réfléchie, elle exprime un message et ne cherche qu'à faire une différence. En exprimant son désaccord envers un auteur qui semble déplorer cette forme d'art, il se positionne défenseur des différentes expressions artistiques, même de celles qu'il ne comprend pas lui-même.

J'ai aussi vraiment aimé que le protagoniste du livre soit un étudiant à l'université. C'est rarement le cas. D'autant plus qu'il n'est pas un typique étudiant, étant un adulte bien établi qui effectue un retour aux études. Je suis moi-même étudiante, et j'ai aimé lire à propos des tourments de la fin de session, des recherches interminables et de la maîtrise parfaite de la bibliographie. Je me suis sentie comprise, interpellée. En tant que société, on entretient souvent des stéréotypes négatifs concernant les étudiants en art (ex: ce sont des études faciles, vides de sens, sans importance dans la société actuelle, qui ne mènent à rien). Ce livre vient démentir ces préjugés. Il vient montrer que peu importe le domaine d'étude dans lequel on se trouve, quand on a à cœur notre réussite, rien n'est facile. J'ai aussi apprécié le fait que l'auteur voit l'université comme une leçon d'humilité.

Il apprécie réellement aller en classe, apprendre et effectuer des recherches sur le sujet. Il ne comprend pas pourquoi il peine à réussir alors qu'il aime autant ça, alors que les autres ne semblent même pas écouter dans les cours. C'est une injustice que je comprend totalement.

Dans son anecdote sur les élections scolaires de sa fille et le spectacle de talents, l'auteur ouvre une discussion intéressante sur la valorisation de la réussite dans notre société. À quel point on dévalorise parfois les plus méritants, les plus compétents, pour des gens qui attendrissent le public, et qui les aveuglent de leur popularité. C'est un débat qui devrait être amené sur la place publique, qui est peu parlé mais qui est complètement nécessaire. Cela m'a amené moi-même à réfléchir sur ma position quant à cette question.

Lorsque l'auteur se laissait aller à son imagination (la recherche du fœtus qu'il mangerait, les escargots géants, Prunella la zombie...), j'avais l'impression que c'était une façon pour lui d'intégrer l'art directement à sa vie quotidienne. J'ai vu une grande beauté dans ces passages.

Finalement, j'ai adoré le personnage de Prunella. L'auteur indique que lorsqu'elle est là, avec lui, il a beaucoup moins de temps à consacrer à l'écriture, mais pourtant, il écrit alors beaucoup plus. Pour moi, cette image est immensément puissante. Ce livre traite de l'art. Et Prunella en est la muse. Torturée, fabuleuse et interdite, elle me fascinait complètement.

Bref, bien que ce livre ait ses défauts, c'est définitivement l'une des plus belles lectures de ma vie. Rien n'est plus beau que de lire sur une personne aussi passionnée.
Profile Image for Monethalie Pratte.
2 reviews1 follower
March 29, 2021
Le titre m’avait tellement interpellée ! Malheureusement, ce n’est pas du tout ce que j’espérais. Narrateur antipathique et assez imbu de lui-même. Accumulation de fantasmes et de clichés dans toutes les dynamiques relationnelles. Certaines critiques ont soulevé que les digressions sur l’histoire de l’art pouvaient être pertinentes pour un public intéressé à la question... or, pour avoir moi-même été étudiante en Histoire de l’art, on dirait un simple copier-coller de notes de cours avec quelques commentaires cyniques en chemin. Une bonne manière, j’imagine, de rentabiliser un certificat. Pas de quoi dévorer ces 400 quelques pages avec appétit.
Profile Image for Marilyne Lafreniere.
99 reviews2 followers
February 12, 2016
J'ai adoré les 2/3 du roman : personnages intéressants, intrigants, attachants. On sent une démarche personnelle.

C'est au dernier tiers que, selon moi, ça se gâche. Hallucinations et autres phénomènes similaires : j'en ai horreur. On peut me faire comprendre que le personnage principal se désorganise sans flirter avec l'exagération.

Jai quand même appris des trucs en histoire de l'art, recueillis des références en cours de route et ai développé un début de désir pour l'étude de l'histoire de l'art !
This entire review has been hidden because of spoilers.
Profile Image for Elyse NG.
449 reviews23 followers
February 9, 2016
Lecture facile, fluide. Par contre, on tombe vite dans la crise de la quarantaine du personnage principal, disons que ce n'est pas ma tasse de thé. D'autant plus que j'ai réalisé que l'histoire de l'art m'intéresse moins que je voulais bien le penser.
Profile Image for Elizabeth Lord.
78 reviews22 followers
July 18, 2017
Publié sur le webzine Les Méconnus

En 2008, Maxime Olivier Moutier s’inscrit au certificat en Histoire de l’art à l’UQAM avec le dessein avoué de produire un livre sur cette expérience de retour aux études à 37 ans. Ce Journal d’un étudiant en histoire de l’art, publié aux Éditions Marchand de feuilles, est le produit final de son parcours, quelque chose à mi-chemin entre l’essai et le roman d’autofiction. Depuis le début de sa carrière, Moutier sait se mettre en scène dans ses romans afin d’accrocher son lecteur et de brouiller les pistes entre réel et fiction. Il pousse la note un peu plus loin cette fois-ci en donnant un style « documentaire » et « au jour le jour » qui augmente l’aspect témoignage et véridique de son livre.

Le Journal se module en deux temps. Moutier relate son retour difficile à la vie étudiante, sa vie familiale où sa femme est carrément absente et sa santé souvent vacillante, le tout teinté d’une certaine banalité. À cela s’entrecoupent de grands passages où Moutier, expose ce qu’il apprend durant ses cours universitaires, résume ses lectures marquantes sur l’art et sur ses concepts. On comprend que l’écriture du livre fut en soi le projet de Moutier et qu’il s’est probablement lancé dans l’expérience à la manière d’un artiste conceptuel :

« Alors que je retrouve cette ferveur que j’admire tant, et qui me pousse à écrire, dans le travail de plusieurs artistes conceptuels. C’est à eux que je souhaite ressembler. En raison de leur audace, du courage qu’ils déploient parfois lorsque vient le temps d’imposer une idée, une démarche, sans jamais se soucier de l’assentiment des autres. J’ajoute que la littérature en général, je m’en fiche. Je ne fais pas de la littérature, mais de l’art contemporain. L’écriture est un matériau, comme certains choisissent le fer, le corps, le bois, l’urbanisme ou les fines herbes. Je ne crois pas être un écrivain. Je l’ai souvent dit. Même si j’écris. »


Ramener la compréhension du livre de Moutier à un simple «roman» serait d’en réduire radicalement la portée artistique. Le livre forme un tout, avec des passages à vide, des segments d’une force fulgurante, les uns nourrissant les autres. J’aime croire que le livre n’a pas été retouché, n’a pas été réécrit, retravaillé, afin de pousser l’audace à un point culminant où le simple fait de lire le livre, de se questionner sur lui fait aussi participer le lecteur à l’expérience artistique.

C’est un tour de force en soi d’arriver à ce que ce soit aussi intéressant, que ça ne s’écroule pas, et qu’on en ressorte avec l’impression d’avoir lu quelque chose de grandiose, tout comme lorsqu’on se heurte à une exposition particulièrement audacieuse ou lorsque l’on sort d’une pièce de théâtre renversante. Moutier excelle dans la mise en scène du « soi » et arrive à quelque chose d’étonnant avec ce Journal d’un étudiant en histoire de l’art : faire lire l’art.
Profile Image for Marie.
452 reviews13 followers
October 17, 2018
Toute une brique mais le format "journal" en fait une lecture facile quoique j'ai trouvé cela long et que passé là où il commence à fantasmer sur la jeune Chinoise qui travaille au dépanneur, je suis passée à la lecture en diagonale en sautant plusieurs pages. Ça m'a vraiment agacé, pas juste son obsession, mais tous les lieux communs autour des "Chinois". Un peu surprenant pour quelqu'un qui a une si grande curiosité et ouverture face à l'art de le voir sortir tous ces stéréotypes- idem pour Fanny d'une certaine façon. Tout de même, j'ai apprécié les passages où il parle de ce qu'il apprend, de comment il apprend et où il discute de ses préférences et ses expériences en art.
Profile Image for noor.
159 reviews12 followers
August 11, 2025
style d'écriture totalement insipide, cette autofiction en dit énormément aussi sur son auteur, une fois de plus une occasion manquée pour un homme blanc dans la quarantaine de ne pas partager avec le monde ses pensées misogynes, racistes, hyper-sexualisantes; concrètement j'ai débuté ce livre pensant en apprendre sur l'histoire de l'art de manière moins rigide qu'à travers une lecture académique, quelle fut ma déception en découvrant le décorum à base de fétichisation ethnique et raciale, d'exotisme sexuel, d'objectification, donc je passerais mon chemin devant ce torchon colonialiste et raciste, ironique pour un étudiant en histoire de l'art.
Profile Image for Emmanuelle.
33 reviews4 followers
January 3, 2017
Par dommage, j'ai trouvé que l'exercice de ce journal est plus ou moins réussi. J'avais parfois l'impression de lire un cours en histoire de l'art avec des répétitions au sein même du livre. De plus, la présence de mention sur son processus dans le journal du type « il y a longtemps que je n'ai pas tenu ce journal» me semble superflu et ajoute des longueurs. Cependant, le livre a tout de même réussi à m'informer sur l'histoire de l'art et, surtout, sur l'histoire de l'art moderne et contemporaine. J'y ai découvert plusieurs artistes intéressants.
Profile Image for Billy.
Author 8 books170 followers
May 25, 2016
Beaucoup aimé ce portrait d'homme, touchant et vibrant... L'amour de l'Art et l'art de l'Amour ! Comment bien comprendre tout ça ? Jouissif !
Profile Image for Karine Ruest.
31 reviews3 followers
June 29, 2016
J'en ai appris beaucoup sur l'art dans ce roman. J'ai adoré les suggestions de lectures. Par contre, j'ai moins accroché sur la partie du livre qui porte sur la vie personnelle du narrateur.
Profile Image for Martine Latendresse Charron.
75 reviews25 followers
Read
February 15, 2017
https://chezlefilrouge.co/2015/10/18/...

La première fois que j’ai entendu parler de Maxime-Olivier Moutier, c’était par une ancienne collègue libraire qui m’avait chaudement recommandé de lire Marie-Hélène au mois de mars. Je me souviens avoir commandé le roman en n’étant pas super convaincue, le titre ne me disait pas mal rien, pour être honnête. Sauf que j’avais adoré l’écriture de Moutier, très franche, dure et lucide. Le récit nous entraînait dans les bas fonds de l’émotion parce que le personnage se retrouvait à l’hôpital psychiatrique suite à une rupture brisant TOUT sur son passage. J’avoue que je ne me souviens pas complètement du récit, je vais donc sûrement le lire d’ici quelque temps. Par contre, une émotion et une ambiance ressort quand je repense à cette lecture, celle de la détresse et en même temps, j’ai le souvenir d’un amour passionnel et fusionnel très fort. Bref. Tout cela pour dire que suite à cette lecture, je n’avais pas relu d’oeuvres de Maxime-Olivier Moutier. Suite à la parution cet automne de Journal d’un étudiant en histoire de l’art, j’ai eu envie de me plonger dans le monde lucide et farfelu de ce psychanalyste. J’avais aussi vu Moutier en entrevue à la télévision à Tout le monde en parle il y a quelques années pour discuter d’une autre de ses oeuvres et je me souviens avoir trouvé l’entrevue fort intéressante.

J’avoue aussi que c’est plus parce que l’oeuvre autobiographique se passait à l’UQÀM que j’ai eu envie de le lire. Ayant été étudiante dans les mêmes années que Moutier, je me suis retrouvée dans les couloirs de l’UQÀM, dans les dates limites, ces lectures interminables, ces foutues bibliographies, etc. Au départ, c’était réellement ma motivation, lire le journal d’un étudiant, point. Ensuite, le côté Histoire de l’art m’attire aussi, ayant suivi quelques cours hors programme en HAR, j’ai une curiosité face à l’art contemporain et aux performances. J’ai donc trouvé intéressant dans ce journal de découvrir plusieurs artistes et aussi, d’avoir droit à quelques leçons d’histoire parce que souvent Moutier nous raconte ce qu’il apprend dans ses cours. C’est tout de même intéressant quoi que souvent en survol, en même temps il ne faut pas oublier que cela est simplement un journal, donc loin derrière lui l’idée d’enseigner. Néanmoins, il nomme plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’art, je pense qu’un passionné d’art pourrait trouver des titres intéressants à découvrir.

De mon côté, j’ai moyennement apprécié le côté journal justement. Moutier nous parle de ses aventures, de ses fantasmes, de sa vie de famille et de ses délires. Très personnel, il raconte des anecdotes familiales avec sa femme, ses enfants, de ses amantes et aussi avec ses collègues, on est souvent peu intéressés par ses propos, mais tout de même, ce certain voyeurisme nous donne envie de continuer à le lire ce satané journal, comme il l’appelle lui-même. Pourtant, j’adore les récits qui mêlent la fiction à l’intime, mais dans ce cas-ci, la forme est si brute qu’on se sent parfois mal d’avoir tant accès aux pensées de Moutier. Comme quand on lit le journal intime de quelqu’un au fond.

Toutefois, j’ai apprécié ma lecture, l’écriture est parfaitement fluide, ce qui fait qu’on se retrouve à tourner les pages encore et encore, sans avoir envie de s’arrêter. L’équilibre entre le côté Histoire de l’art et Journal a été bien respecté, même si je dois avouer que j’ai grandement plus apprécié le côté Histoire de l’Art.
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