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Les inégalités scolaires en Suisse : école, société et politiques éducatives
L’ouvrage propose d’examiner l’ampleur et les sources des inégalités scolaires en Suisse. Chaque auteur s’attache à comprendre les conditions de la réussite et de l’échec scolaire. En quoi l’accès aux diplômes et la maîtrise des savoirs dépendent-ils de facteurs « collectifs » comme le groupe d’appartenance des élèves – être un homme ou une femme, d’origine sociale aisée ou modeste, de parents migrants ou non, etc. ? En quoi dépendent-ils aussi des politiques éducatives et des conditions d’apprentissage qui en découlent ?
Les analyses portent sur les effets des politiques éducatives et identifient les facteurs qui favorisent, ou au contraire limitent, l’efficacité et l’équité de ces politiques. De ce point de vue, la diversité des systèmes éducatifs proposés par chaque canton en Suisse constitue un véritable « laboratoire scolaire » pour la sociologie de l’éducation, au sens où toutes les formes possibles d’organisation des scolarités sont présentes et peuvent ainsi être comparées pour rendre compte des mécanismes de production des inégalités scolaires.
Les analyses portent sur les effets des politiques éducatives et identifient les facteurs qui favorisent, ou au contraire limitent, l’efficacité et l’équité de ces politiques. De ce point de vue, la diversité des systèmes éducatifs proposés par chaque canton en Suisse constitue un véritable « laboratoire scolaire » pour la sociologie de l’éducation, au sens où toutes les formes possibles d’organisation des scolarités sont présentes et peuvent ainsi être comparées pour rendre compte des mécanismes de production des inégalités scolaires.
273 pages, Paperback
First published December 9, 2014
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September 8, 2017
Cet ouvrage survole de nombreux thèmes relatifs aux inégalités scolaires, certes de manière non exhaustive tant le sujet est vaste, mais il permet néanmoins d'avoir un juste aperçu sur la situation en Suisse et aux alentours. J'ai lu ce livre comme lecture obligatoire au cours "Sociologie de l'Éducation" donné par Gaële Goastellec à l'Université de Lausanne. Ce cours étant très théorique, le livre lu à côté permet d'avoir des exemples et des études statistiques qui les appuient. Tant le cours que le livre arrivent à la même conclusion: la Suisse a encore bien du chemin à faire en ce qui concerne la réduction des inégalités au sein du système scolaire. C'est un processus insidieux et sournois, d'où le fait que pas tous ceux qui ont grandi dans une école suisse l'aient ressenti, d'autant plus qu'il y a de grandes variations entre les cantons, ce que le livre rappelle à maintes reprises.
Cependant, une grande similitude que l'on peut discerner est la sélection précoce, souvent autour de l'âge de douze ans. Le livre parle à merveille du canton de Vaud par exemple, où les enfants sont sélectionnés selon leurs notes et placés dans ce qui était 3 voies: VSO, VSG, VSB (à option, général, baccalauréat). Comme ceux qui sont passés par ce système peuvent le constater, il a eu de nombreuses conséquences négatives, dont la stigmatisation des élèves qui se sont retrouvés en VSO. Les politiques éducatives ayant noté cela, ils ont décidé d'agir en supprimant cette voie si problématique et en laissant deux voies uniques: VG et VP (général et pré-gymnasial). Seulement voilà, cela n'a rien résolu du tout. Car au sein de la voie VG a été créé deux niveaux de compétences pour les trois branches principales que sont le français, les maths et l'allemand. Dans ce cas, ceux stigmatisés sont ceux qui ont le niveau 1 partout. Absolument rien n'a été résolu.
Les défendants de ce système de sélection précoce rapportent en général qu'être assigné en VSG1 n'est pas une fatalité, qu'il existe des raccordements. Or, et les études le montrent, le passage par le raccordement concerne encore une infime partie des élèves. Le raccordement reste donc une voie marginale. Ce que le livre conclut à partir de cet exemple entre autres, et ceci est crucial, c'est que cette sélection précoce sert au maintient des inégalités. Décider du futur des enfants à un âge aussi jeune n'a aucun sens, la plupart ne réalisent pas le caractère sérieux de la situation. Les nombreux tableaux présents dans le livre montrent la corrélation entre niveau socio-économique élevé et accès aux formations tertiaires (universités et hautes-écoles) qui se perpétue malgré les "efforts" de changements.
J'ai parlé du système du canton de Vaud car il me tient à coeur, mais ceci ne concerne qu'un seul chapitre du livre, et tous valent la peine d'être lu si l'on intéresse un tant soit peu au fonctionnement du système scolaire suisse. Ce livre attaque les procédés que l'on considère comme acquis et creuse au fond des choses pour montrer la raison de leur dysfonctionnement. Je le conseille particulièrement aux personnes qui comme moi, ont fait toute leur scolarité en Suisse et qui sont à la quête de réponses quant au parcours qu'ils ont eu.
Cependant, une grande similitude que l'on peut discerner est la sélection précoce, souvent autour de l'âge de douze ans. Le livre parle à merveille du canton de Vaud par exemple, où les enfants sont sélectionnés selon leurs notes et placés dans ce qui était 3 voies: VSO, VSG, VSB (à option, général, baccalauréat). Comme ceux qui sont passés par ce système peuvent le constater, il a eu de nombreuses conséquences négatives, dont la stigmatisation des élèves qui se sont retrouvés en VSO. Les politiques éducatives ayant noté cela, ils ont décidé d'agir en supprimant cette voie si problématique et en laissant deux voies uniques: VG et VP (général et pré-gymnasial). Seulement voilà, cela n'a rien résolu du tout. Car au sein de la voie VG a été créé deux niveaux de compétences pour les trois branches principales que sont le français, les maths et l'allemand. Dans ce cas, ceux stigmatisés sont ceux qui ont le niveau 1 partout. Absolument rien n'a été résolu.
Les défendants de ce système de sélection précoce rapportent en général qu'être assigné en VSG1 n'est pas une fatalité, qu'il existe des raccordements. Or, et les études le montrent, le passage par le raccordement concerne encore une infime partie des élèves. Le raccordement reste donc une voie marginale. Ce que le livre conclut à partir de cet exemple entre autres, et ceci est crucial, c'est que cette sélection précoce sert au maintient des inégalités. Décider du futur des enfants à un âge aussi jeune n'a aucun sens, la plupart ne réalisent pas le caractère sérieux de la situation. Les nombreux tableaux présents dans le livre montrent la corrélation entre niveau socio-économique élevé et accès aux formations tertiaires (universités et hautes-écoles) qui se perpétue malgré les "efforts" de changements.
J'ai parlé du système du canton de Vaud car il me tient à coeur, mais ceci ne concerne qu'un seul chapitre du livre, et tous valent la peine d'être lu si l'on intéresse un tant soit peu au fonctionnement du système scolaire suisse. Ce livre attaque les procédés que l'on considère comme acquis et creuse au fond des choses pour montrer la raison de leur dysfonctionnement. Je le conseille particulièrement aux personnes qui comme moi, ont fait toute leur scolarité en Suisse et qui sont à la quête de réponses quant au parcours qu'ils ont eu.
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