Jump to ratings and reviews
Rate this book

Les Animaux-Villes #2

Étoiles mourantes

Rate this book
" Il est grand temps de s'apercevoir que ce qui divise les rameaux tient moins de leurs différences que de leurs similitudes, dont le racisme et l'autosatisfaction sont les pires exemples. " Quand les animauxvilles ont surgi dans le système solaire pour héberger les humains, ils leur ont aussi permis le voyage instantané. Alors l'humanité s'est scindée en quatre rameaux : autant de cultures, autant de modes de vie, autant de systèmes politiques. Qui se méprisent faute de pouvoir se faire la guerre. Aujourd'hui l'heure des retrouvailles a sonné : les animauxvilles ont décidé de convoyer des représentants de chaque rameau pour assister à l'explosion d'une supernova...

603 pages, Mass Market Paperback

First published January 1, 1999

3 people are currently reading
70 people want to read

About the author

Ayerdhal

71 books13 followers
Ayerdhal, Yal de son prénom (il a abandonné son nom administratif depuis 40 ans), né le 26 janvier 1959 à Lyon (La Croix-Rousse), est un écrivain français qui a commencé par écrire de la science-fiction avant de se lancer dans le thriller. Il a entre autres obtenu deux grand prix de l'Imaginaire, un prix Ozone, un prix Tour Eiffel de science-fiction et un prix Michel-Lebrun.

Ratings & Reviews

What do you think?
Rate this book

Friends & Following

Create a free account to discover what your friends think of this book!

Community Reviews

5 stars
22 (26%)
4 stars
33 (39%)
3 stars
18 (21%)
2 stars
8 (9%)
1 star
2 (2%)
Displaying 1 - 13 of 13 reviews
Profile Image for Mikofsky.
15 reviews4 followers
Read
May 10, 2017
Chronique complète chez les bergers électriques

J'ai vraiment aimé ce livre et je le conseille sans réserve. L'histoire est complexe, subtil mais compréhensible et celle-ci est rehaussée par des personnages attachants (j'ai beaucoup aimé les héros connectés et le héros mécaniste). Les différents rameaux sont la passerelle entre notre présent et leurs avenirs, ce qui implique vraiment le lecteur dans le livre. De plus, le roman, n'est pas manichéen : les mécanistes ne sont pas forcément les grands méchants même si c'est ceux qui peuvent mettre un terme à l'humanité le plus rapidement, mais chacun à leur niveau mettraient fin à l'humanité d'une façon ou d'une autre (mollesse des organiques, le renfermement des Connectés, la déshumanisation des originels….). Les Animaux-Villes restent les éléments les plus stables de cet univers, ce qui remplit encore plus de mystère ce Space-Opéra de qualité. L'alliance de la prose de Dunyach et la maîtrise des Planets-Opéras d'Ayerdhal donne la naissance à un nouveau chef d'œuvre de la SF française.
Profile Image for Zéro Janvier.
1,711 reviews125 followers
September 27, 2024
Après avoir lu "Etoiles mortes", joli roman de science-fiction de Jean-Claude Dunyach publié en 1991, je viens de terminer "Etoiles mourantes", sa suite co-écrite avec Ayerdhal et publiée en 1999. Le ton est différent : après l'atmosphère poétique du premier roman, celui-ci est un space-opera plus classique, épique, inventif, et passionnant. J'ai beaucoup aimé cette histoire où quatre "rameaux" se l'humanité se réunissent, accompagnés des fameux Animaux-Villes déjà rencontrés dans "Etoiles mortes", pour assister à la mort d'une étoile. Au programme : soupçons, complots, trahisons, mais aussi découverte, émerveillement et espoir.
Profile Image for Simon Brenncke.
12 reviews
August 28, 2014
La race humaine menaçait de s’exterminer et les AnimauxVilles l’ont sauvée en dispersant les grandes tribus dans des différents coins de l’univers. L’effet n’était pas comme souhaité. Loin de prendre recul à leur conflits grâce à la distance et de s’approcher ensuite sereinement sur un pas diplomatique, les Rameaux ont exacerbé l’évolution de leurs traits séparatifs. Le gouffre entre les différentes parties de l’humanité s’est élargi davantage, il règne la méfiance et le racisme entre eux et les Mécaniciens ont conçu un plan pour assujettir les autres trois Rameaux ainsi que les AnimauxVilles.

Une supernova s’annonce, singularité qui fait effondre le Ban sur un point infime avant qu’il ne se déploie à nouveau dans l’explosion cosmique successive. Le Ban est le réseau qui sous-tend l’univers et dont les points nodaux servent aux AnimauxVilles pour se déplacer. Les Mécaniciens, avec l’aide d’une AnimalVille aux intentions peu claires, ont réussi à construire un vaisseau stellaire qui peut chevaucher sur le Ban. Avec ce vaisseau en état opérationnel, les Mécaniciens seront capacités de se libérer de la dépendance aux AnimauxVilles pour le transport galactique. Il leur sera possible d’atteindre les planètes des autres Rameaux qui, face aux prouesses guerrières des Mécaniciens, seront réduits à l’esclavage. En plus, les Mécaniciens veulent intervenir directement dans le cataclysme de la supernova et altérer le déploiement du Ban, en sorte que les AnimauxVilles ne puissent plus l’utiliser pour leurs sauts dans l’espace. En bref, les Mécaniciens ambitionnent la domination absolue du cosmos.

Le roman, malgré son long développement, maintient en réveil l’intérêt du lecteur pour la trame qu’il échafaude. Il achève d’intégrer l’ampleur de la conception de son monde et les univers personnels des caractères principaux.
Dans la première moitié du roman, le lecteur est conduit aux mondes des différents Rameaux et apprend à connaître la constitution civique et politique de ces mondes, ainsi que les personnages centraux qui vont influer sur le déroulement de la deuxième moitié du livre. Celle-ci s’appelle « Les Retrouvailles » et chronique le spectacle extraordinaire que les AnimauxVilles ont préparé : la réunion des représentants de la humanité dispersée. Les Retrouvailles sont, principalement, la grande réunion pour les AnimauxVilles. Pour un motif qui déjà échappe à leur mémoire, elles se réunissent chaque fois que le Ban se replie sur lui-même dans une étoile qui se consume, et elles assistent à la reconstitution du Ban dans l’explosion qui s’ensuit. Et pour un motif que lui aussi n’est pas détaillé, ils tiennent à ce que les humains soient également sur place quand la singularité se produite.

Quoique « Étoiles Mourantes » est situé dans le même univers des AnimauxVilles que son prédécesseur chronologique, « Étoiles Mortes », les deux histoires sont complètement différentes sur les plans stylistiques et sémantiques. « Étoiles Mortes » offrait une vue très intime de cet univers, depuis une perspective artistique, avec un narrateur à la première personne qui enchaînait des perceptions fortement subjectives, parfois même elliptiques, et pétillant de sous-entendus. Le monde de « Étoiles Mortes » était vraiment le monde de ce narrateur, Closter, avec toutes les limitations que cette vision uniquement focalisée sur lui a signifiées pour la connaissance que le lecteur pouvait acquérir des AnimauxVilles.

Correspondant à la vaste conception de l’histoire de « Étoiles Mourantes » les auteurs ont choisi d’abandonner le discours autodiégétique et ils ont introduit le classique narrateur hétérodiégétique, ou auctorial, qui est doué d’omniscience. En même temps, c’est la focalisation zéro qui caractérise le roman – c’est-à-dire, l’histoire n’est pas raconté depuis le point de vue d’un seul caractère, ou des quelques caractères sélectionnés, mais le narrateur peut potentiellement relater tous les sentiments et pensées des agents, et c’est cela ce qu’il fait. Donc, il se trouve aussi des scènes avec des changements de focalisation rapides entre les participants aux événements.

Le roman pèche par une sorte d’ivresse d’omniscience.
Closter jouissait d’une relation exceptionnelle avec les AnimauxVilles. Sa sensibilité artistique lui permettais de se communiquer avec eux, mais cette communication était fortement imprégnée du poétique et ne se réduisait point à des causeries d’ordre quotidien. On se rappellera Closter se retirant les chaussures, marchant pieds nus sur l’épiderme des rues des AnimauxVilles pour capter les vibrations du caractère d’une ville. En « Étoiles Mourantes » les Villes parlent. Plus encore, elles bavassent. À maintes reprises elles se glissent dans la conscience des agents principaux et commentent leurs actions, répondent aux questions, relayent des messages à d’autres personnes. Il paraît que le pouvoir des Villes pour dénicher les pensées des agents est illimité, et de ce fait il est surprenant lorsqu’elles manifestent des ignorances. « Elle savait qu’aucun AnimalVille n’était capable de percer les secrets de la conscience et du subconscient humains », mais le lecteur a la forte impression que les AnimauxVilles ne font rien d’autre tout au long du texte. « Non, tout compte fait, je crois que je ne te comprends absolument pas », capitule la Ville Turquoise face au comportement altruiste d’un Mécanicien, malgré ses millénaires d’existence et sa connaissance intime des pensées d’hommes et de cet homme en particulier. Peut-être les auteurs ont-ils souhaité garder une barrière d’incompréhension, et ainsi de mystère, entre les humains et les Villes, mais le lecteur ne peut plus y croire, puisqu’ils ont déjà écarté cette barrière en transformant les Villes en une sorte de conscience sempiternellement en relais, un super-ego indiscrètement loquace : « Il débita d’un trait son insupportable vérité » – les Villes ne s’en lassent jamais.

Les Villes se humanisent, ils perdent tout à fait l’étrangeté mythique qui gardaient leurs actions en suspens dans « Étoiles Mortes ». Et non seulement les Villes s’entretiennent familièrement avec les agents humains, mais en plus le lecteur devient auditeur de leurs conversations entre eux, où, encore une fois, leurs traits très humains, comme l’ignorance des faits qu’elles devaient savoir, confondent le lecteur frappé par l’incongruité. Dans une scène les Villes Noone et Turquoise échangent leurs idées sur la structure de l’univers et Noone prouve être la mieux renseignée – « Cet univers a une fin. [sic!] Turquoise » – parce qu’elle est la seule Ville qui n’ait pas choisi d’oublier la raison du rassemblement des AnimauxVilles autour des supernovæ.

Étrangement, dans le dialogue des Villes se mêlent aussi des informations exclusivement à l’adresse du lecteur, comme quand Noone explique : « Certains d’entre eux [les humains] ont pourtant compris que l’univers est cyclique et instable, et que les alephs sont tous interconnectés. Ils savent que, lors des explosions d’étoiles, il se crée un attracteur à l’échelle du Ban. » etc. Au moins les auteurs ne poussent pas l’ignorance de Turquoise au point qu’il ne lui serait pas permis de répondre comme il le fait effectivement : « Je connais cette théorie […] Et alors ? »
La focalisation interne sur les caractères principaux se réalise jusque dans le discours indirect libre et des interjections d’un discours immédiat, sans intervention apparente du narrateur : «La dernière nanotechno, hyperstable, un coefficient de redondance multiplié par mille, promisjurécraché ; mon cul, oui ! » Mais les apparences trompent. Malgré que l’action est racontée depuis les points de vue des personnages centraux, ils ne deviennent pas intimes au lecteur. En comparaison avec le contact direct qu’on a eu avec la personnalité de Closter, ils restent même infiniment éloignés. Il y a des raisons pour cela. Premièrement, après que les personnages ont été introduits dans la première moitié du roman, on aurait pu s’attendre à l’approfondissement de leurs traits dans la dynamique de leur interaction lors des Retrouvailles. Mais non seulement des éléments propres à eux faussent la spontanéité de leurs relations, comme les armures des Mécaniciens ou le Réseau de la Connecté Nadiane – plus encore, c’est le babillage des Villes, ou de l’esprit qui habite une Ville (Marine), qui s’immisce impunément en leur discours intérieur et le mine d’un double-fond. Piégés dans ce fond, les personnages perdent leur propres caractéristiques, l’omniscience des Villes les engouffre. Et les Villes mêmes n’apparaissent point comme des personnalités distinctes, parce que leur voix est à plusieurs reprises infestée par le narrateur omniscient. Son omniscience se multiplie en eux. Leur ignorance des faits spécifiques paraît si étrange au lecteur parce qu’il les a déjà confondus avec la voix du narrateur omniscient. Pourtant, ce narrateur reste à part, il commente rarement en intervention directe, mais sa présence se fait insinuante quand des monologues explicatives des caractères, ou des dialogues entre eux, ont visiblement aucune autre fin que d’informer le lecteur sur ce qu’il ne sait pas encore. Pourtant ce narrateur ne hante pas le roman comme un spectre, il parle. Par exemple, dans l’échange mentionné entre les deux Villes, on pourrait d’abord se surprendre que leur langue est directement intelligible pour le lecteur humain. Le narrateur omniscient, allant au-devant de la surprise, avoue son travail de traduction : « Retranscrit en termes humains, toutefois, cela [l'entretien] se résuma ainsi : » etc. Le narrateur parle aussi lui-même quand, dû à la nature des événements qui ne peuvent pas être présentés par les caractères, il ne peut pas s’approprier de leur discours pour relater ce qui se passe : « Au sein de l’étoile primaire, dans la masse centrale constituée de noyaux de fer dégénérés, les énergies avaient atteint des proportions inimaginables. » etc. Au moment culminant du récit, le narrateur se fait même philosophe : « C’était un magnifique et inutile exemple de perfection, comme l’humanité elle-même. »

L’accès aux personnalités du roman, accès si douloureusement ouvert à l’âme de Closter en « Étoiles Mortes », est bloqué ici par la voix du narrateur omniscient qui mêle ses propres énoncés et explications aux pensées des caractères et se reproduit aussi dans les AnimauxVilles, qui font la même chose que lui, mais s’aidant en toute impunité de leur poids charnel. Une relation de cœur à cœur avec les personnages est interdite au lecteur, ils perdent leur authenticité à mesure que le narrateur omniscient s’approprie d’eux pour les rendre ses porte-parole.

La transformation des Villes, des phénomènes guère déchiffrables en demi-Dieux bavardes, est symptomatique pour un changement éminent qui a subi l’univers des AnimauxVilles par rapport à « Étoiles Mortes ». La connexion de Closter aux Villes était établie par une sensibilité artistique ouverte à la riche gamme des perceptions sensuelles. À travers la vision de Closter, l’univers des AnimauxVilles, son univers, devenait un champ de finesses sensorielles qui se livrait à l’exploration du lecteur. Mais en « Étoiles Mourantes » la sensibilité somatique a été brutalement bousculée par une voracité charnelle. Il y a des scènes de combat qui dégénérèrent « en une vulgaire formalité de boucherie ». Le Mécanicien Tecamac découvrit le statut exceptionnel de son armure en copulant avec une Geisha, scène que les auteurs ne se privent pas de rapporter en tout détail. Apparemment, il fallait aussi que la relation de la Connectée Nadiane avec son frère soit incestueuse pour être profonde. Et bien sûr, les AnimauxVilles, lors des Retrouvailles, ne peuvent s’adonner qu’à une seule activité : « […] la sexualité des AnimauxVilles relève essentiellement de la mécanique céleste ! » Quand Noone et Turquoise s’accouple, le narrateur note dûment : « Le contact intime de leurs chairs, face à face, éliminait les mensonges et les sous-entendus. » Pourtant, il n’y avait pas de supercherie dans la réceptivité sensuelle de Closter non plus ; et si, pour préserver les sous-entendus, pour éviter que les Villes deviennent des érotomanes radoteurs, il avait fallu garder la sensualité dans des certaines limites, ceci aurait été un prix facile à payer.

L’intrigue du livre est bien tissée, l’action vibre de suspens, les caractères, malgré éloignés, ne manquent pas en complexité. Il y a toujours des moments d’incertitude qui incitent à continuer la lecture. Évidemment il aurait été un délit bizarre en disproportion, donner moins de quatre étoiles au roman.
Mais le roman est une déception pour tous ceux qui connaissent le prédécesseur, et l’aiment autant que moi. Il faut concéder que le texte de « Étoiles Mourantes » est plus abordable, et ceci en large mesure grâce à la substitution d’un narrateur auctorial à la vision intime d’un artiste en première personne. Mais comme fan de « Étoiles Mortes » on ne peut qu’être outré par comment la substitution a été grossière. Investissant le livre avec mes expectations nourries par la lecture de l’aventure de Closter, je perçois en « Étoiles Mourantes » tout ce qu’il aurait pu être, et ce qu’il n’est pas. « Nadiane éprouva une soudaine bouffée de nostalgie en songeant à l’époque où les objets n’étaient ni des symboles, ni des codes, mais de simples présences opaques ou lumineuses ». Moi aussi j’ai songé avec mélancolie aux moments quand Closter pouvait encore s’abandonner au jeu des excitations des sens sans que cette sensibilité fluctuante débouche d’abord sur un sensualisme stérile pour ensuite se figer dans les codes de la littérature sensationnaliste, la violence et la chair. Moi aussi j’ai songé aux temps quand les présences opaques ou lumineuses de l’esprit de Closter se révélaient à moi, sans que la vision du caractère focalisé soit parasité par le didactique scientifique, moral ou autrement explicatif d’un narrateur indécemment auctorial. En effet, le frère de Nadiane « avait donné une épaisseur aux apparences et elle sut qu’un jour viendrait où elle lui en voudrait pour cela ». Pour moi le jour est déjà venu. Je vous en veux pour cela, Monsieur Dunyach.


(Allez vous rendre sur: simonbrenncke.wordpress.com)
Profile Image for Tachan.
2,593 reviews24 followers
July 2, 2024
Je suis une amatrice de SF conceptuelle. J’aime quand elle me fait voyager vers des lieux et des formes inimaginables qui me font ressentir un certain vertige. Alors quand Mnémos a eu la gentillesse de me proposer ce texte présenté comme l’un des chefs d’oeuvre du du genre, récompensé à l’époque de plusieurs prix, ce me fut impossible d’y résister.

Ecrit à quatre mains, je ne connaissais pourtant pas ce roman paru pour la première fois en 1999, pas plus que ses auteurs pourtant prolixes mais dont l’un d’eux : Ayerdhal, est disparu en 2015. Cette lecture fut l’occasion à défaut de découvrir leur plume, assez passe-partout, de découvrir leur imaginaire, fort singulier, lui. Je n’ai absolument pas ressenti cette partition entre deux auteurs, ils ont donc bien réussi à se fondre l’un dans l’autre. En revanche, j’ai bien senti qu’ils étaient tout deux amateurs de nouvelles, car ce fut pendant longtemps plus un fix-up qu’un roman.

Ma rencontre avec l’univers des Étoiles mourantes et des AnimauxVilles, gigantesques cités biologiques et conscientes, capable de défier les lois de l’espace-temps, permettant à l’humanité sous diverses formes de coloniser l’espace, s’est donc fait de manière singulière, en allant presque à chaque chapitre à la rencontre d’une nouvelle forme de transhumanisme aux côtés de personnages me laissant cependant froid en dehors du concept qu’ils représentaient. Les auteurs poussant loin, peut-être trop, leur envie de développer un imaginaire fou, m’empêchant de développer un attachement envers les personnages et parfois me bloquant dans ma représentation de ce qui était en jeu. Ce fut ardu.

Pour autant, j’ai beaucoup aimé cela, en maso de hard SF que je suis. J’ai trouvé ce concept d’univers replié où naviguent ces immenses cités conscientes biologiques peuplées d’êtres à la fois organiques, d’autres mécaniques et d’autres juste sentients fascinant. J’ai beaucoup aimé me sentir perdue et prises de vertiges tandis que les auteurs décrivaient des êtres coincés dans des armures à la recherche de sensations plus organiques, d’autres organiques à la recherche d’une forme d’immortalité pour les êtres chers qu’ils avaient perdus, ou encore certains connectés dans un espace les dépassant où ils se perdaient et fondaient peu à peu. Tous ces portraits de transhumanismes étaient perturbant et faisaient appel à de sacrées réflexions sur nos désirs cachés et l’extrémité vers laquelle ils pouvaient être poussés.

Cependant ces concepts ont pris place dans une histoire à l’intrigue longtemps bien trop mince et souffrant de répétitions, ce qui fait que j’ai longtemps eu l’impression d’avoir juste une démonstration de sense of wonder et transhumanisme poussée, plutôt qu’une vraie histoire avec début, développement et conclusion à lire. Heureusement que le cadre était séduisant et intrigant et que l’idée de cette étoile sur le point d’entrer en supernova emportant tout mais offrant peut-être de nouveaux espoirs m’intriguait, de même que cette révolution intérieure de certains membres, blocs d’entités des AnimauxVilles au cours des Retrouvailles annoncées, me faisant penser à La Millième Nuit. Heureusement également que la plume très singulière des auteurs, à la fois mécanique et organique m’a le plus souvent happée, notamment avec ses descriptions de fluides en plein dans cette veine du body horror qu’on retrouve parfois en SF et qui me fascine. Cela m’a permis de vivre des moments intenses.

Lecture plus conceptuelle que je ne l’aurais cru, Étoiles Mourantes ne fut pas l’aventure attendue, mais me proposa grâce à son riche et singulier imaginaire, des réflexions intenses sur les souhaits transhumanistes poussés à l’extrême. La finesse de l’intrigue m’a gênée mais l’épaisseur des mécanismes de l’univers m’a fascinée. Comment réagirions-nous face à notre propre disparition ? Ces deux auteurs engagés font ici une proposition plurielle qui interpelle, fait rêver et met en garde. A chacun de se faire son opinion ensuite. C’est ce que j’aime en SF, on ouvre des portes sans jamais les refermer, préférant nous laisser réfléchir et réfléchir toujours plus loin.

Article complet : https://lesblablasdetachan.wordpress....
Profile Image for Nicolas.
1,396 reviews77 followers
April 23, 2009
Il nous raconte donc les retrouvailles entre une humanité éparpillée non seulement dans l’espace, mais aussi dans ses modes de vie. On y trouve des hommes fusionnant avec leur armure de combat, des connectés plongeant sans trêve dans une matrice, des organiques choisissant la symbiose, et enfin des originels pour qui pour échapper à la mort passe par des espèces d’hologrammes semi-intelligents. Naturellement, ces quatre branches de l’humanité se haïssent, se craignent, se détestent mais sont indipsensables les unes aux autres. Ces retrouvailles se font grâce aux extra-terrestres de service, qui prennent cette fois-ci la forme de vaisseaux vivants, appelés avec une imagination rare les AnimauxVilles.
Contrairement à un avis précédement formulé ailleurs, j’ai bien aimé ce roman, même s’il n’est pas, à mon avis, au niveau des meilleurs du genre. On y trouve cependant un souffle épique (même si le nombre d’intervenants dans l’histoire est assez faible pour en faire un space opera intimiste), et un talent pour nous décrire ces humains qui est assez étonnant. On plonge en effet dans quatre humanités très différentes : les mécanistes, nettement inspirés des samouraïs, sont des combattants forcenés, alliant à une redoutable efficacité la paranoïa propre aux civilisations guerrières. Les connectés sont quant à eux les cyberpunks du coin, vivant dans leur univers virtuel et plongeant en apnée dès lors qu’ils doivent se confronter au vrai monde. Les organiques sont quant à eux plus étranges, plus proches d’une espèce de résurgence de la magie, avec leurs embiotes leur permettant des adaptations dignes de celles des mécanistes, mais les obligeant à créer sans cesse, et enfin les originels, qui ne sont pas des humains préservés, mais ceux qui choisissent de laisser leur corps au vestiaire pour vivre sous une forme astrale proche des fantômes. On le voit, le catalogue de l’humanité fait assez penser à un jeu de rôle space-op assez moderne.
Cependant, tout cela n’est qu’un habillage pour le vrai thème du roman : la mort. En effet, si la première moitié pose le décor, fort complexe, de cette humanité où chaque rameau, indépendament, affronte les prémisces de sa sénilité, toutes ont en commun une fuite face à la mort avec leurs propres moyens, qu’ils soient technologiques, biologiques ou virtuels. Et cette exploration est à mon avis bien plus importante que le masque de space-op que les auteurs ont voulu donner à ce roman. Car si chaque rameau affronte sa mort avec ses propres moyens, le roman devient vraiment très intéressant dans sa seconde moitié, lorsqu’il s’agit de comprendre que la vie passe par la rencontre entre ces rameaux. Bien sûr, nos auteurs sont malins, et ne nous disent jamais tout cela directement. Cependant, la symbolique des retrouvailles face à une étoile mourante est indéniable : chacun, du Charon à la connectée, affronte sa fin avec ses propres moyens, et les AnimauxVilles ne sont pas plus insensibles à cette peur irraisonnée, qui les a fait modifier la structure de l’univers, mais surtout la répartition de l’humanité. Tout cela est bien, mais ne suffit pas à faire de ce roman une oeuvre totallement indispensable. Certes, c'est un bon roman, et on est ici très loin des romans à l’américaine avec happy end ou fin dramatique mais spectaculaire. Le roman se conclut sur un nouveau départ, et c’est fort bien, mais cela n’occulte pas à mon goût certains manques.
J’aurais préféré que l’histoire exploite d’avantage les rapports humains entre rameaux, ici réduits à une expression assez simple, alors qu’ils sont la clé de cette histoire. Et puis, il manque une dernière chose à cette histoire : un observateur "central", c’est-à-dire un humain qui ne soit pas du tout modifié. Car même les originels, qui à première vue sont assez naturels, apparaissent soudain comme de complets étrangers lorsqu’ils quittent leur incarnation pour utiliser leur personae. Bref, c’est un roman intéressant, dont je n’ai peut-être pas percé tous les mystères, qui mérite une lecture attentive, sans être pour autant (à mon avis) un roman indispensable. Entendon-nous bien : il est bien, et même très bien pour un roman francophone. Et il mérite assurément une lecture, et il est à mon sens une référence en sf francophone.

La réponse d’un des auteurs

L’avantage à poster sur news://fr.rec.arts.sf, c’est qu’un certain nombre d’auteurs de sf française y mettent régulièrement les pieds (certains, comme Roland Wagner y ont même leur rond de serviette). Dont Jean-Claude Dunyach. J’ai donc eu la chance de recevoir cette réponse à mon avis :

Félicitations, vraiment. Je crois que tu es le premier à signaler ce point qui était fondamental dans notre projet d’écriture. Je retrouve dans les notes du roman l’extrait suivant: "les supergroupes humains ont orienté leurs cultures vers le dépassement, le surhumain et la fusion/symbiose, selon des notions très dissemblables qui se rejoignent dans les rapports avec la mémoire et les morts. (Chaque rameau doit pouvoir se définir par ses rapports avec la mémoire et ses rapports avec les morts)." Ca fait plaisir de voir qu’il y en a au moins un qui suit ;) Non, plus sérieusement, le thème des rapports à la mort et à la mémoire (deux faces de la même pièce, ici) ont vraiment été au centre de nos questions et de nos idées - enfin disons de ce que nous avons essayé de faire. Je suis d’accord avec l’ensemble de la critique, d’ailleurs—y compris avec la description des insuffisances et avec le terme "space opera intimiste" parce qu’il y a effectivement de ça. Après, tout dépend des goûts de chacun.
Profile Image for Jacq.
559 reviews1 follower
December 19, 2021
Uno dei più bei romanzi di fantascienza che io abbia mai letto: visionario e divertente, anche se non semplicissimo. Bellissimo!
Profile Image for Dave Lassalle.
23 reviews
October 26, 2025
pas aimé du tout. difficile d'accrocher tellement cela part dans tous les sens. ça débutait bien pourtant.
Profile Image for Michele (Mikecas).
272 reviews8 followers
November 15, 2010
Da: http://www.webalice.it/michele.castel... Un'altra ristampa che mi ha permesso, come per Lo Specchio di Dio, di leggere un buon romanzo che mi era sfuggito nella sua prima edizione. Credo l'avessi ignorato un po' per essere di autori francesi, e un po' per la presentazione che potete leggere sopra, che sicuramente non � fatta per attirare chi ha gi� qualche dubbio. Invece, senza essere un capolavoro, � un romanzo godibile, con diversi spunti interessanti, anche se la struttura narrativa, pur non avendo difetti evidenti, � stata per me un poco "dura", nel senso che a parte alcuni sprazzi qua e l�, mi veniva spesso a mancare la "necessit�" di continuare la lettura. Questo significa solo che, nonostante le tante buone idee, o forse perch� sono troppe e richiedono lo spazio per essere esposte, la tensione narrativa non � sempre tenuta sufficientemente alta. Ma a parte questo difetto che mi impedisce di poterlo giudicare un romanzo ottimo, � una lettura pi� che soddisfacente, e molti aspetti che vi vengono illustrati potrebbero essere spunto per elaborazioni successive. La suddivisione dell'umanit� in diversi "rami" per sviluppare tendenze specifiche, permessa da una espansione spaziale, non � una idea nuova nella SF, e basti pensare alla serie dei Dorsai di Gordon Dickson dove tre "rami" umani si separano per sviluppare le proprie specifiche tendenze, quella militare, quella religiosa e quella filosofica-scientifica. In concorrenza e contrapposizione, anche violenta, tra di loro, raggiungono un livello che rappresenta una specie di vicolo cieco evolutivo, che solo la riunificazione pu� far superare. Molto analogamente, ma con un taglio scientifico pi� moderno, con una visione pi� "globale" dovuta alle nuove ipotesi sulla struttura dell'universo, di cui viene fatto un uso molto intelligente, in Stelle Morenti viene ripetuto lo stesso schema. I "rami" sono ora diversi, perch� la scienza ha fatto tanta strada dall'epoca di Dickson, e perch� Ayerdhal e Dunyach si sono informati meglio sulle ipotesi pi� estreme a riguardo della struttura dell'universo. L'elemento pi� originale sono per� gli Animali-Citt�, esseri organici giganteschi, capaci di navigare le strutture dello spazio, e quindi di rendere possibile l'espansione umana a velocit� estremamente superiori a quelle della luce, che sono al contempo possibili sedi di insediamenti umani e anche una raffinata intelligenza che cerca una coesistenza con l'umanit� e al contempo di esserne una guida. Anche se le estrapolazioni scientifiche sono qualche volta un poco esagerate, la struttura narrativa � del tutto solida. Unico elemento negativo, come ho gi� detto, � la difficolt� a mantenere la tensione di lettura, dovuta alla struttura stessa del racconto, che salta da un personaggio all'altro in un modo che almeno a me � risultato non immediato da seguire. Nel senso che ogni volta che riparte un nuovo "Punto Di Vista", dovevo faticare a ritrovare la concentrazione narrativa. Non nego che potrebbe essere pi� banalmente una mia idiosincrasia. Complessivamente ritengo che Stelle Morenti sia un romanzo che merita una lettura non superficiale, perch� nasconde molti elementi degni di considerazioni meditate. La fisica dell'universo che viene esposta � una versione non esageratamente incredibile di teorie veramente esistenti senza troppe estrapolazioni. Tutto sommato veramente un buon romanzo.
2 reviews1 follower
November 16, 2010
Uno splendido libro di fantascienza come non ne leggevo da parecchio tempo. Lasciano sbalorditi sia la descrizioni di possibili e futuribili "tipi" umani diversissimi tra loro ma con logica, sia la stupefacente e complessa descrizione della struttura del (nostro?) universo.
Il tutto condito dai giusti tempi narrativi.
Complimenti!
Profile Image for Jean-claude.
14 reviews4 followers
Read
August 7, 2012
Since I wrote it, I won't comment on its quality :-)
Profile Image for Yupa.
775 reviews128 followers
August 9, 2014
★½

Una stellina e mezza.

Alle soglie della leggibilità.
Avere le "grandi idee" non basta per riuscire a scrivere un grande romanzo.
Profile Image for Constance Fastré.
216 reviews16 followers
April 6, 2017
Alors que dans un coin de l'univers, une étoile binaire se meurt, les Animaux-villes, structures vivantes qui abritent les dernières populations humaines, organisent les Retrouvailles. De tous temps, les supernovas ont été l'occasion pour les Animaux-villes de se livrer à une orgie gigantesque alors que des représentants des quatre groupes humains s'offrent les cadeaux rituels. Ceux-ci ont failli s'exterminer lors d'une guerre opposant les différents groupes ethniques et ne furent sauvés que grâce aux Animaux-villes qui, usant de leur capacité de voyage instantané, ont dispersé les hommes en quatre rameaux. Mais cette dixième réunion ne se passe pas comme tous les autres. Les Mécanistes, guerriers entraînés, ont percé le secret du voyage instantané et comptent s'en servir pour asservir les autres rameaux, alors que les jeunes émissaires des Connectés et des Organiques ne rêvent que de paix et de pouvoir, enfin, reconstituer une humanité unique où seront oubliées les différences.
Il semblerait que ce roman soit un des piliers de la littérature de science-fiction française, mais je n'ai pas réussi à vraiment accrocher au style général malgré l'originalité du concept. Outre le fait que les descriptions n'en finissaient pas, j'ai vraiment eu du mal à comprendre la trame de l'histoire avant la fin (et je ne suis toujours pas sûre que c'était l'intention de l'auteur!). J'ai juste trouvé ça trop long et le style trop alambiqué pour pouvoir vraiment en profiter. Dommage car l'histoire et les idées (bien que souvent répugnantes) étaient super originales!
Displaying 1 - 13 of 13 reviews

Can't find what you're looking for?

Get help and learn more about the design.