Η αρχαία Σοφιστική είναι από τις πιο εκθαμβωτικές αλλά και τις πιο αμφιλεγόμενες εκφάνσεις του ελληνικού πνεύματος. Δεν υπάρχει σημαντικός Έλληνας συγγραφέας ή πολιτικός στην καμπή του 5ου προς τον 4ο αιώνα π.Χ. που να μη μαθήτευσε στους Σοφιστές ή να μη δέχτηκε την επίδρασή τους. Στον τόμο αυτό έχουν συγκεντρωθεί όλα τα σωζόμενα αποσπάσματα από τα έργα τους, όσα περιέχονται στην κλασική συλλογή των Diels-Kranz: Fragmente der Forsokratiker και πολλά νέα. Εκτός από το αρχαίο κείμενο δίνονται η νεοελληνική μετάφραση και σύντομα ερμηνευτικά σημειώματα βασισμένα στη φιλολογική και την ιστορική-φιλοσοφική έρευνα του 19ου και του 20ου αιώνα. Το βιβλίο απευθύνεται στον ειδικό μελετητή όσο και σε κάθε ενδιαφερόμενο αναγνώστη.
La majeure partie des œuvres de l'antiquité a disparu: il ne nous en reste qu'une petite part, et nous pouvons évaluer l'ampleur de la perte par l'ensemble des références et des catalogues qui sont parvenus jusqu'à nous. Outre la perte irréparable que cela représente en soi-même, cela nous gène parfois lorsqu'il s'agit de comprendre et de remettre les œuvres que nous avons, lorsqu'elles font référence à des œuvres disparues: les références sont elles justes? s'agit-il d'un pastiche? d'ironie? On peut rapidement se trouver plongé dans des abimes de perplexité lorsqu'il s'agit de choisir une interprétation.
Une manière d'essayer d'apporter une lumière la plus pure possible, sans effectuer de synthèse intempestivement empreinte d'erreurs ou de préjugés, c'est de se mettre sous les yeux les sources brutes faisant référence aux écrits et aux mœurs de tel ou tel auteur. C'est ce que propose ce travail dantesque de Hermann Diels, qui présente un certain nombre de sophistes contemporains de Platon à travers l'ensemble des sources qui nous restent, et en les distribuant dans un plan thématique, sans rien ajouter de plus à l'appareil critique que la traduction et les références des œuvres rapportées. C'est excellent!
En effet, si j'avais lu la plus grande part des œuvres dont étaient extraites ces extraits, il est très difficile de faire la synthèse au fur et à mesure de ses lectures des bribes glanées ça et là des dits d'un tel ou un tel. Également, on a le plaisir de découvrir de nouvelles sources que l'on ne connaissais pas forcément, ou que l'on aurait pas eu l'idée de consulter pour y trouver telle ou telle information. Pour donner un exemple, j'ai été très surpris de trouver une référence aux sophistes dans l'art de la chasse de Xénophon. Comme j'ai le livre dans ma bibliothèque, je suis allé vérifier, et j'ai eu la plaisante surprise de constater que le livre d'occasion non découpé que j'avais n'était découpé qu'à la page correspondant à la référence de Diels, preuve que le propriétaire précédent avait vraisemblablement été animé du même scrupule.
C'est donc une très bonne base de travail si l'on cherche à se faire une idée un peu plus précise des sophistes dont il est largement question dans les dialogues de Platon, et dont on ne sait pas toujours comment il faut interpréter le portrait brossé par le célèbre philosophe athénien. Bien sûr, ces extraits ne sauraient combler la perte irrémédiable de leurs nombreuses œuvres, et l'on ne doit plus que se contenter que de ces sources suspectes de seconde main.