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L'ennemi principal #2
L'ennemi principal - tome 2: Penser le genre
« J’étudie l’oppression des femmes. Mais l’oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c’est un type d’oppression unique. »
« Oppression », le mot est important car en l’utilisant on comprend qu’il ne s’agit plus d’améliorer la « condition des femmes » mais de la rébellion d’un groupe social.
« Patriarcat » est un mot qui désigne le système d’oppression des femmes : il s’agit d’un système, et non d’une série de hasards malchanceux.
« Genre » est le système de division hiérarchique de l’humanité en deux moitiés inégales.
Avec Penser le genre, le tome 2 de L’ennemi principal, l’auteure nous présente la suite de son analyse matérialiste de la société, une analyse en termes de rapports sociaux et donc politiques, fondamentale pour la compréhension de toutes les oppressions, fondamentale à tout projet d’émancipation.
- « Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles », Montaigne.
- « Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson », Rebecca West.
« Oppression », le mot est important car en l’utilisant on comprend qu’il ne s’agit plus d’améliorer la « condition des femmes » mais de la rébellion d’un groupe social.
« Patriarcat » est un mot qui désigne le système d’oppression des femmes : il s’agit d’un système, et non d’une série de hasards malchanceux.
« Genre » est le système de division hiérarchique de l’humanité en deux moitiés inégales.
Avec Penser le genre, le tome 2 de L’ennemi principal, l’auteure nous présente la suite de son analyse matérialiste de la société, une analyse en termes de rapports sociaux et donc politiques, fondamentale pour la compréhension de toutes les oppressions, fondamentale à tout projet d’émancipation.
- « Les femmes n’ont pas tort du tout quand elles refusent les règles de vie qui sont introduites au monde, d’autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles », Montaigne.
- « Je n’ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c’est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson », Rebecca West.
417 pages, Kindle Edition
First published January 1, 2001
2 people are currently reading
269 people want to read
About the author
Christine Delphy
22 books66 followersChristine Delphy is a French sociologist, feminist, writer and theorist. She was a co-founder of the review Nouvelles questions féministes (New Feminist Issues) with Simone de Beauvoir in 1977.
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Community Reviews
Displaying 1 - 5 of 5 reviews
February 7, 2022
A l'occasion de ma lecture de Matérialisme Trans, un livre collectif écrit sous la direction de Pauline Clochec, je me suis replongée dans L'ennemi principal : penser le genre, afin de me remettre en tête les grands principes matérialistes, en tout cas ceux pensés par Delphy.
Je conseille à tout le monde de le lire, mais tout particulièrement aux personnes qui sont séduites par les théories essentialistes refaisant surface ces derniers temps au sein du féminisme. Delphy a une approche antinaturaliste de l'oppression des femmes, c'est-à-dire qu'elle rejette la justification de notre oppression par un concept biologique. C'est ce qu'elle soulève à travers sa théorie "le genre précède le sexe", que c'est notre appartenance à une classe de sexe qui fait notre oppression, et non notre sexe qui la justifie, contrairement à ce que certaines branches du féminisme peuvent conclure.
Outre cette question, un chapitre me semble crucial : "agriculture et travail domestique : la réponse de la bergère à Engels". Il dépeint les limites des théories d'Engels /de la pensée marxiste /des forces de gauche, lorsqu'il s'agit d'analyser l'oppression des femmes.
"On ne peut pas se retrancher derrière l'explication, largement utilisée par Engels et ses suiveurs, par le "caractère privé" de la production des femmes."
Tout ce chapitre démontre comment le travail des femmes est constamment considéré comme "gratuit car improductif", dès lors qu'il est commis par l'épouse, mais considéré comme un travail productif dès qu'il est effectué par un homme, comment on dépossède les femmes par le contrat de mariage et les pratiques succéssorales les déshéritant des moyens de production et des terres.
Dans d'autres chapitres, elle remet en question les idées butleriennes de façon linéaire, reprochant au postmodernisme d'être trop axé sur l'individu et d'interpréter tout ce qui est social comme quelque chose dont on peut sortir aisèment.
Ces chapitres sont à remettre dans leur contexte en revanche, puisque certains chapitres datent un peu, mais beaucoup des constats et postulats sont toujours d'actualité. La façon dont Delphy aborde le statut des enfants par exemple, commence à peine à faire partie du débat public. Il me semble que le postulat de Delphy sur la condition des enfants, comme quoi ils seraient opprimés par les adultes, et donc, que les femmes ont elles-mêmes un rôle à jouer dans cette oppression, était assez novateur. Elle explique elle-même avoir mis du temps avant de le théoriser, cédant au refus des femmes de se voir dans un rôle d'oppresseur, alors qu'elle n'avait pas céder à celui des hommes.
Un livre qui permet de se refamiliariser avec les idées matérialistes un peu oubliées ces derniers temps.
Je conseille à tout le monde de le lire, mais tout particulièrement aux personnes qui sont séduites par les théories essentialistes refaisant surface ces derniers temps au sein du féminisme. Delphy a une approche antinaturaliste de l'oppression des femmes, c'est-à-dire qu'elle rejette la justification de notre oppression par un concept biologique. C'est ce qu'elle soulève à travers sa théorie "le genre précède le sexe", que c'est notre appartenance à une classe de sexe qui fait notre oppression, et non notre sexe qui la justifie, contrairement à ce que certaines branches du féminisme peuvent conclure.
Outre cette question, un chapitre me semble crucial : "agriculture et travail domestique : la réponse de la bergère à Engels". Il dépeint les limites des théories d'Engels /de la pensée marxiste /des forces de gauche, lorsqu'il s'agit d'analyser l'oppression des femmes.
"On ne peut pas se retrancher derrière l'explication, largement utilisée par Engels et ses suiveurs, par le "caractère privé" de la production des femmes."
Tout ce chapitre démontre comment le travail des femmes est constamment considéré comme "gratuit car improductif", dès lors qu'il est commis par l'épouse, mais considéré comme un travail productif dès qu'il est effectué par un homme, comment on dépossède les femmes par le contrat de mariage et les pratiques succéssorales les déshéritant des moyens de production et des terres.
Dans d'autres chapitres, elle remet en question les idées butleriennes de façon linéaire, reprochant au postmodernisme d'être trop axé sur l'individu et d'interpréter tout ce qui est social comme quelque chose dont on peut sortir aisèment.
Ces chapitres sont à remettre dans leur contexte en revanche, puisque certains chapitres datent un peu, mais beaucoup des constats et postulats sont toujours d'actualité. La façon dont Delphy aborde le statut des enfants par exemple, commence à peine à faire partie du débat public. Il me semble que le postulat de Delphy sur la condition des enfants, comme quoi ils seraient opprimés par les adultes, et donc, que les femmes ont elles-mêmes un rôle à jouer dans cette oppression, était assez novateur. Elle explique elle-même avoir mis du temps avant de le théoriser, cédant au refus des femmes de se voir dans un rôle d'oppresseur, alors qu'elle n'avait pas céder à celui des hommes.
Un livre qui permet de se refamiliariser avec les idées matérialistes un peu oubliées ces derniers temps.
April 7, 2023
Adoré le tome 2 de l’ennemi principal. Quelques chapitres en sont plus remarquable selon moi : la magistrale préface, le patriarcat, le féminisme et leurs intellectuelles, genre et classes en Europe et le dernier les femmes et l’état. Comme le dit Delphy à la page 212 ( citation qui résume l’entièreté de la position épistémologique matérialiste de l’autrice sur le genre ) : « Nous pensons que le genre, les positions sociales respectives des femmes et des hommes, n’est pas construit sur la catégorie naturelle du sexe; mais qu’au contraire le sexe est devenu un fait pertinent, et donc une catégorie de la perception à partir de la création de la catégorie de genre, c’est à dire de la division de l’humanité en deux groupes antagonismes d’on l’un opprime l’autre. » le féminisme matérialiste = magistrale grille d’analyse d’une pertinence et d’une importance primordiale.
October 7, 2025
"Penser le genre" est le sous-titre du second volume du recueil "L'ennemi principal" de la sociologue et féministe Christine Delphy. Il a été publié pour la première fois en 2001 et regroupe des textes de l'autrice écrits et publiés initialement dans les années 1980 et 1990.
Comme son sous-titre l'indique, ce recueil tourne beaucoup autour de la question de la notion de "genre", toujours selon l'analyse matérialiste que Christine Delphy adoptait déjà dans le premier volume.
Certains textes sont passionnants, d'autres m'ont moins intéressé, sans doute parce qu'ils évoquaient des débats datés qui ne me parlent pas. L'ensemble est toujours particulièrement intelligent et éclairant. Je pense qu'on peut pas sortir de cette lecture sans avoir appris quelque chose ni avoir remis en cause certains aprioris conscients ou inconscients. A ce titre, ce livre est révolutionnaire.
Comme son sous-titre l'indique, ce recueil tourne beaucoup autour de la question de la notion de "genre", toujours selon l'analyse matérialiste que Christine Delphy adoptait déjà dans le premier volume.
Certains textes sont passionnants, d'autres m'ont moins intéressé, sans doute parce qu'ils évoquaient des débats datés qui ne me parlent pas. L'ensemble est toujours particulièrement intelligent et éclairant. Je pense qu'on peut pas sortir de cette lecture sans avoir appris quelque chose ni avoir remis en cause certains aprioris conscients ou inconscients. A ce titre, ce livre est révolutionnaire.
September 24, 2014
Il s'agit d'une collection d'articles écrits il y a une dizaine d'année (pour les plus récents). Ils ne présentent pas le même niveau d'intérêt et certain ne sont plus très pertinents ou mériteraient d'être mis à jour (// législation, réponse à une attaque ad hominem...). Ça se répète pas mal, aussi.
Mais c'était globalement très dense, très radical, bien écrit, plutôt clair. Mais dense. J'ai mis plusieurs mois à le lire, ce qui est plutôt rare.
- La préface est très bien.
- L'article "L'invention du French Feminism..." est daté + présente intérêt plutôt limité
- "Egalité, équivalence, équité" est daté aussi
- "penser le genre : pbs et résistances" est très bien
- "l'état d'exception : la dérogation au droit commun..." est très très bien
...
Réflexion (amorce de ?) sur la condition des enfants : si les femmes sont opprimées par les hommes, les enfants sont opprimés pas les adultes, surtout leurs parents -y compris les femmes-. Ce qu'elle dit à propos du droit des enfants et du statut de ceux-ci est nouveau pour moi (à l'exception de qq billets de blogs) et m'intéresse beaucoup. Mériterait d'être mis à jour + approche jurid plus rigoureuse.
+ notion de travail gratuit, appropriation travail des femmes par les hommes
Tendance à dire "j'ai toujours eu raison" un peu agaçante.
Ce qu'elle dit sur la colère, l'usage que l'on fait de la science, de la connaissance + "supériorité phys hommes vs femmes" est très bien pensé. Je devrais le sauvegarder qq part...
Mais c'était globalement très dense, très radical, bien écrit, plutôt clair. Mais dense. J'ai mis plusieurs mois à le lire, ce qui est plutôt rare.
- La préface est très bien.
- L'article "L'invention du French Feminism..." est daté + présente intérêt plutôt limité
- "Egalité, équivalence, équité" est daté aussi
- "penser le genre : pbs et résistances" est très bien
- "l'état d'exception : la dérogation au droit commun..." est très très bien
...
Réflexion (amorce de ?) sur la condition des enfants : si les femmes sont opprimées par les hommes, les enfants sont opprimés pas les adultes, surtout leurs parents -y compris les femmes-. Ce qu'elle dit à propos du droit des enfants et du statut de ceux-ci est nouveau pour moi (à l'exception de qq billets de blogs) et m'intéresse beaucoup. Mériterait d'être mis à jour + approche jurid plus rigoureuse.
+ notion de travail gratuit, appropriation travail des femmes par les hommes
Tendance à dire "j'ai toujours eu raison" un peu agaçante.
Ce qu'elle dit sur la colère, l'usage que l'on fait de la science, de la connaissance + "supériorité phys hommes vs femmes" est très bien pensé. Je devrais le sauvegarder qq part...
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April 26, 2022not finished,
Stan my english teacher for thinking I have the mental capacity to understand this
read from page 243-260 and that’s enough googling philosophical terms i don’t know,
Delphy spoke fact and they know it…of course i ate it up
Stan my english teacher for thinking I have the mental capacity to understand this
read from page 243-260 and that’s enough googling philosophical terms i don’t know,
Delphy spoke fact and they know it…of course i ate it up
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